J'ai reçu un matin un baiser dans le cou
Le lac derrière moi écarquillait son onde
Interdit qu'il était devant ce geste doux
J'en perdis tout à coup mes élans de faconde

J'ai senti un matin un baiser sur mon cou
Venu de la lumière, venu d'on ne sait où
Comme un truc inédit, un cadeau de la terre
Un papillon de nuit, un filament de lierre.

Les mots portent au loin le parfum de l'amour
Dont la ferveur n'a d'autre égal qu'un nouveau jour
Dans un autre regard quand boire à d'autres lèvres
Réanime l'ivresse au creux des corps en fièvre.

Nous nous sommes convertis au tube cathodique,
De nos songes enroués aux crachats de l'image.
Nous nous sommes abreuvés d'émissions politiques
Sans ne jamais entendre parler de nos rivages.

Un bateau bleu mal amarré prêt à partir
Vers des terres ambrées aux lèvres odorantes
Où coule un vin nouveau, nectar de pur désir
Attend l’aube fiévreuse aux brises frémissantes.

Une île au crépuscule exhale son embrun
Offrant au bateau bleu le berceau de sa rive :
La douceur de son sable où jeter l’ancre vive
D’écume abreuvera la proue au front d’airain.

C'est triste par ici



En déshabillé noir la nuit lui fait du charme
Et sa danse étoilée éveille un souvenir
Dont le récit lointain revient sans prévenir ;
Un songe évanescent au crépuscule parme.

Les mots se substituent à l'horizon de craie
Quand l'encre des passions vient souligner ses rides,
Le soleil éclabousse l'existence aux mains vides,
Les vagues démolissent ce que l'instant recrée.

Il sourit à la lune et relève ses yeux
Vers le ventre girond de la blonde ingénue
Qui promène à fleur d’eau sa silhouette nue
Dévoilant ses seins blancs sous les reflets soyeux.

Ils sont jolis comme tout vos petits quatrains :3

À celui qui n'aime de la vie que ce qu'on ne peut y prendre
Tel le chien tirant follement sa laisse au risque de se pendre
Au voile d'astres tend sa main à l'ombre de celui de l'onde
Mort si prêt de la surface comme le plus humain des monstres