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5 Utilisateur(s) anonymes
Re : Défi de nouvelles No 8 : Parfum de femme |
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Organiris
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Un petit up pour l'avoir sous les yeux !
Contribution du : 11/09/2022 22:49
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Personne n'est Étranger sur Terre. |
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Re : Défi de nouvelles No 8 : Parfum de femme |
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Maître Onirien
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Un autre up !
Contribution du : 12/09/2022 13:19
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Nous sommes les acteurs Témoins d'un nouvel idéalisme Dans le théâtre extrémiste (Dirk Polak) |
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Re : Défi de nouvelles No 8 : Parfum de femme |
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Organiris
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Bloody Sunday
Dans le couloir sombre, Stéphane avançait à pas de loup, mais la moiteur de ses pas trahissait sa présence. Les semelles en caoutchouc de ses baskets laissaient filtrer toute son angoisse. Maudit chewing gum ! Ou alors une vielle flaque de jus d’orange… Le chuintement couineur de la plante de son pied dévoilait son attachement viscéral au présent. Au fond de lui, il savait : le futur est une chimère, un espoir vain quand on déambule dans le couloir du Gris Château. Allongée sur le lit à baldaquin, Stellène, à moitié nue, écoutait de la musique avec ses nouveaux AirPods « offerts » par sa dernière victime. Ils étaient rouge sang comme le verni laqué de ses orteils de feu. Elle les agitait négligemment en écoutant « Bloody Sunday ». Elle se disait que ce dimanche s’annonçait sous les auspices les plus apaisants. Il n’était pas encore sept heures. Le soleil se faisait attendre et elle attendait le jour, comme la mort attend son breuvage de vie. Stéphane progressait dans la galerie des châtelains, ces maudits de la Vigue, qu’il abhorrait depuis le fait divers. Quel terme étrange pour évoquer le massacre de sa bien aimée, ce jour d’hiver, quelques heures avant la Saint Sylvestre. Pourquoi avait-elle accepté cette invitation au bal des chalumeaux dansants ? Il l’avait vu partir, elle sublime, lui un peu amer. Elle avait disparu dans son fourreau rouge derrière la portière noire de ce VTC. Son dernier souvenir ? Cette jambe satinée qui se prolongeait par de jolies sandales argentées. Son pied avait fini par se dérober derrière un claquement de portière : un bruit sec, violent, comme un présage. Stellène s’ennuyait. Elle décida de se lever pour prendre sur la coiffeuse un flacon de parfum. Samsara. Cette évocation de l’éternité lui convenait bien pour prolonger ce dimanche plein de promesses. Mais à qui était ce flacon ? Depuis la fin de l’année dernière il y avait déjà eu 7 victimes. Maudite soif, maudite collection. Ah ! La jolie brune au fourreau rouge. Elle n’avait eu aucun mal à l’entraîner dans la galerie après le bal. Elle l’avait plaquée contre le portrait de Tante Eugénie et elle avait cédé, comme tous, comme toutes. Un baiser de mort, un dernier souffle de vie et cette extase… Depuis cette nuit, Stéphane avait perdu 80% de son acuité visuelle. Mais quand la luminosité baissait, il se sentait complètement aveugle. Le choc de l’identification de sa bien-aimée à la morgue avait été tellement foudroyant et implacable que son corps avait soudain décidé de ne plus voir. Plus rien dans ce monde ne méritait le moindre regard. Seul ce souvenir persistant restait vraiment net dans son cerveau. Ce trait horizontal à travers son cou d’albâtre trahissait sa souffrance. Elle avait été vidée de sa vie, de son souffle et de son sang. Sa robe rouge était devenue noire, maculée par la mort coagulée. Stellène s’ennuyait toujours. Toujours, encore, toujours, encore. Que l’éternité est longue ! Heureusement, elle avait le sexe pour meubler ses heures. Elle se sentait moite en cette fin d’hiver. Elle s’aspergea d’un nuage d’éternité et l’effluve de l’interdit ressuscita ce doux souvenir. Quelle trouvaille ce fil à couper le beurre ! Elle avait pu prolonger ce baiser incroyable. Ô ce suintement vermillon ! C’était chaud, c’était bon, ça coulait doucement sur ce fourreau qui hébergerait très vite une lame froide. Elle se souvenait. Le sang coulait sur leurs cuisses mêlées. Cette chaleur avait souillé ses bas chair et ses sandales argent avaient fini par tendre vers le bronze. Statue de sang, orgasme d’airain… Elle ne put réprimer l’envie de se caresser. Stéphane avait l’intime conviction que Stellène était liée à ce crime de près ou de loin. Elle savait certainement quelque chose. L’enquête bâclée avait conclu qu’il s’agissait d’un rôdeur. La famille de la Vigue tenait ce bourg depuis des siècles et son emprise sur la vie des gens était totale. Cette domination millénaire avait alimenté des rancœurs mais les habitants embrassaient la main qui les battaient autant qu’elle les nourrissait avec la Fabrique. Il devait savoir. Elle devait lui parler. Et puis, pourquoi cet étrange fragment d’ADN d’un de ses ancêtres avait-il été trouvé sur le corps ? Après le dîner de charité de la Sainte Aimée, il avait eu l’idée saugrenue de se cacher dans le vestibule avec l’aide de son ami Alban. Que ferai-je sans Alban, se disait-il ? Alban, plus qu’un ami, était devenu ses yeux et sa cane sur laquelle s’appuyer, quand le torrent de la vie se fait trop brutal. Stellène quitta la satin qui réfrénait ses ambitions et se drapa d’un kimono blanc. Parfumée du souvenir d’une nouvelle année en devenir, elle se dirigea vers la porte de sa chambre qui donnait sur la galerie de ses exploits. Chaque meurtre était un hommage, parfois une symphonie, parfois un concerto, mais toujours une piqure de rappel du passé. Une victime, un objet, un mode opératoire, tel était son credo. Bien évidemment, il y avait la Collection : ces fétiches, ces ersatz de souvenirs qui reliaient la petite mort à la grande. Elle fredonnait « I’ll wipe your bloodshot eyes ». Stéphane sentit soudain cette fragrance familière. Dans ce couloir interminable pour sa vue qui ne distinguait que des camaïeux d’ombres, il l’avait reconnue. Elle semblait là, si proche. L’odeur du jasmin s’effilochait sur une nappe vanillée de santal et les larmes embuaient son regard vide. Elle était là… La douleur aussi. Cette présence éthérée s’affirmait à travers un bouquet à la fois rassurant et mortuaire. Un domestique lui avait confirmé que la chambre de Stellène était tout au fond de la galerie à droite… Elle ouvrit la porte. Maudit château ! La cuisine est à l’autre bout de la galerie ! Sa bouteille de champagne au trois-quarts vide avec un breuvage tiède appelait au renouvellement des plaisirs. Embaumée sous son kimono, aussi transparent que son âme est noire, elle se sentait soudain réincarnée, elle qui a toujours été une succube à la beauté inévitable. Ses tétons commençaient à pointer et elle sentait en elle la cinglante chaleur de la proie qui se donne en pâture. Son appétit, ainsi que sa soif mise à jour par le matin, excitaient ses entrailles. Il avançait, lentement, sûrement, doucement, inévitablement vers l’origine de ce parfum. L’essence de sa sœur semblait se fondre avec l’odeur des teintures humides de ce grand couloir mal chauffé. Elle était là et pourtant elle n’était plus. Mais il ne pouvait, ne devait pas renoncer. Chaque effluve était un coup de couteau dans son âme. Pourquoi cet extrait d’elle si entêtant se manifestait-il soudain ici ? Était-ce un mirage, le fruit de son imagination ou la confirmation de son intuition morbide ? Quelle odeur familière ! Une chair avec l’arôme addictive du « fourreau rouge » semblait paître dans son jardin des délices. Elle se hâta dans la galerie avec l’impatience d’une enfant gâtée. Une fureur juvénile montait en elle. Elle était ouverte à tous les caprices et la certitude d’un festin la grisait. Enhardi par la possibilité offerte par cette effluve, il avançait d’un pas sûr, presque déterminé. La poussière avait recouvert sa semelle collante et le futur proche le happait. Il n’avançait plus à tâtons. L’odeur le guidait, ses mains tremblaient entre doute et espoir. Elle se hâtait avec sa chevelure rousse, comme une comète prête à engendrer la désolation dans un instant glacé. La collision entre son désir et sa proie était proche. Il se pressait avec ses doutes, mais aussi avec la certitude de savoir… Enfin ! Son cœur battait si fort que sa carotide gonflée appelait au sacrifice. Elle poussa le son de ses écouteurs à fond. « The real battle just begun, To claim… ». Il est là. - Ô ce parfum ! Samara ! Un nouveau cycle approche. Tant pis. Je prends mon iPhone ! Quelque chose frappe sa tête. Le sang gicle. Il tombe. Elle jouit.
Contribution du : 12/09/2022 19:00
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Inspiration ou poésie... |
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Re : Défi de nouvelles No 8 : Parfum de femme |
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Organiris
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Je remonte le fil pour le confort de la lecture de tous
Contribution du : 13/09/2022 05:33
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Inspiration ou poésie... |
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Re : Défi de nouvelles No 8 : Parfum de femme |
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Maître Onirien
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24/01/2014 08:35 De A côté de la forêt de Saint Germain
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Un petit up up up barbotruc
Contribution du : 13/09/2022 10:56
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Nous sommes les acteurs Témoins d'un nouvel idéalisme Dans le théâtre extrémiste (Dirk Polak) |
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Re : Défi de nouvelles No 8 : Parfum de femme |
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Visiteur
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Up
C'était pour faire comme Don
Contribution du : 13/09/2022 11:03
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Re : Défi de nouvelles No 8 : Parfum de femme |
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Visiteur
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Up
C'est rigolo en fait !
Contribution du : 13/09/2022 11:19
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Re : Défi de nouvelles No 8 : Parfum de femme |
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Visiteur
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Up
oui, t'as vu, ça marche comme pour les autres forums, sauf que nul besoin de tergiverser, un UP suffit... magi-que !
Contribution du : 13/09/2022 15:16
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Re : Défi de nouvelles No 8 : Parfum de femme |
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Visiteur
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Up !
Youpiiii
Contribution du : 13/09/2022 15:24
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Re : Défi de nouvelles No 8 : Parfum de femme |
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Expert Onirien
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16/09/2017 05:16 De Québec, Canada
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À mon tour !
Hop ! On remonte ! J’espère que vous vous êtes autant amusés que moi pour écrire votre récit. Bravo à tous ceux qui ont envoyé une histoire ! Ceux-ci ont respecté à la lettre (ou presque) les critères imposés. J’ai bien apprécié vous lire, c’était très intéressant de voir la divergence des récits à partir de la base commune des critères. Au plaisir ! Vilmon
Contribution du : 14/09/2022 03:45
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