A quoi tient l'inspiration. Grâce à ta réplique mon vieil alex, elle a pointé le bout du nez.

Diagnostic

Vous êtes quasi moribonde*,
Votre existence est sans attrait,
Vous rêvez de neige profonde,
Et de courses dans la forêt ?

Vous dites ressentir une onde,
Et d'avoir, comme qui dirait,
Des palpitations de blonde ?
Il n'y a pas de grand secret :

Des problèmes, j'en ai vu d'autres
Voyons-donc ce que sont les vôtres...
Regardez moi bien dans les yeux...

C'est clair, ce sont vos états d'âme,
Buvez, pour les soigner Madame,
Deux ou trois verres de vin vieux.

Pas bête du tout ton conseil, Tizef, je crois bien que je vais le suivre, ainsi je guérirai plus vite ! Mais ton inspiration était très bonne, même si elle t'a coûté quelques réflexions... Notre Victor n'a qu'à bien se tenir ! (je parle de V.H. bien entendu !)en tous les cas tu fais toujours preuve d'originalité.

Merci Bulle pour vos précisions bien utiles.

Bravo à tous
Mona, c'est marrant, ton 2e sonnet prend le contrepied de ce que ces rimes laissent attendre, et de ce qu'on avait écrit jusque-là : au lieu de parler des attraits de la dame blonde, tu fais parler un homme pour qui la dame n'a pas d'attrait. Ingénieux, et rudement bien mené ! Ton texte est très fluide, avec une chute savoureuse.
Tizef, là encore, ton poème est d'une légèreté charmante : les octosyllabes, le style courant, le rythme rapide. Très agréable à lire à haute voix, sur le ton de la conversation, un diagnostic très crédible et une prescription ô combien savoureuse !

Mona a reconnu (grâce à Google ?) Victor Hugo. Je vous livre donc le poème (un des rares sonnets qu'il ait écrits) que VH, à 70 ans, a adressé à une jeune femme de 20 ans.


Ave, dea; moriturus te salutat

À Judith Gautier

La mort et la beauté sont deux choses profondes
Qui contiennent tant d'ombre et d'azur qu'on dirait
Deux sœurs également terribles et fécondes
Ayant la même énigme et le même secret.

Ô femmes, voix, regards, cheveux noirs, tresses blondes,
Brillez, je meurs! ayez l'éclat, l'amour, l'attrait,
Ô perles que la mer mêle à ses grandes ondes,
Ô lumineux oiseaux de la sombre forêt!

Judith, nos deux destins sont plus près l'un de l'autre
Qu'on ne croirait, à voir mon visage et le vôtre;
Tout le divin abîme apparaît dans vos yeux,

Et moi, je sens le gouffre étoilé dans mon âme;
Nous sommes tous les deux voisins du ciel, madame,
Puisque vous êtes belle et puisque je suis vieux.


Next ?

Superbe, il faut avouer que Victor est bien meilleur que nous !!!

Heureusement que VH est meilleur, sinon on crierait aux génies méconnus et notre ego ne s'en remettrait pas !

Bien, la sieste étant finie, je vous propose ces rimes pour vous dérouiller les neurones...

rocher-mamelle-jumelle-lécher-chercher-nouvelle-cruelle-
étancher-montagnes-campagnes-flanc-étendue-sang-pendre

Phosphorez, ciselez mais ne vous hâtez point
Car mieux vaut beau sonnet que sonnet mal en point !

Je suppose que tu as voulu écrire "pendue"

Sorry Zef and Co ! Oui, c'est bien de "pendue" qu'il s'agit !

OK, merci Alex. Pour sûr, je ne vais pas me hâter. J'emporte ces rimes dans mes bagages ce week-end, et je vous enverrai peut-être un sonnet lundi. D'ici là, vous pouvez continuer sans moi. Bon week-end !

Bon, c'est peut-être un tantinet tiré par les cheveux mais il vous faudra faire avec...

Labourage et pâturage

Comme Saint Siméon, le cul sur un rocher,
Sully pour son Riton se creusait la cervelle
Afin d’offrir au Roy quelque bonne nouvelle
D’autant qu’il n’avait guère autre botte à lécher.

La France ayant grand soif et rien pour l’étancher,
Après la poule au pot pourquoi pas la mamelle,
Et pour faire bon poids aussi sa sœur jumelle,
Se dit notre ministre en cessant de chercher.

C’est ainsi que naquit dans nos vertes campagnes
De Dunkerque à Bayonne, en plaines ou montagnes,
Un slogan qui perdure et fait tourner les sangs …

Il est toujours plus simple à langues bien pendues
De conseiller autrui sans se battre les flancs
Plutôt que labourer d’ingrates étendues…