Oh Zef, ne me dis pas que nous avons fréquenté les mêmes "vierges" ! Ben oui, c'était au Sélect le Jeudi avec séance de rattrapage au Stella le Dimanche, après le foot.
Dans ce dernier lieu, tenu par les curés, il fallait quand même se tenir à carreaux, Jésus oblige !
Ceci ne nous rajeunit point, camarade !

Brabant, cher ami, je suis époustouflé par ton dernier sonnet dans lequel je ne vois qu'une touuuuuuuuuuute petite faute !
Le "e" de Folie n'étant pas élidé, ton vers compte 13 syllabes mais c'est vraiment bénin comme faux pas.
Je te fais grâce de mandegloire quand bien même il n'était question que de gloire mais prenons cela comme joker...
Je ne vois rien d'autre que l'on puisse qualifier de faute mais Mona, qui a l'oeil et le bon, t'en dira peut-être un peu plus.
En tout cas, un grand bravo pour le fond et la forme !

Brabant, sorry ! D'une deuxième lecture jaillit une seconde faute !

Se -noient- en- pleu-rant- aux- cou-rants- de -la -Loire,

Ce vers ne compte que 11 syllabes car noient ne compte qu'une syllabe

Se noient en se mêlant... pourrait faire l'affaire ! ou
Se mêlent en pleurant... peut-être plus poétique !

+ 1 : "Dans le ciel voguant aux tons maniérés ?" = 10

Pour le vers final "Les cardes douloureux divaguent aux bois noirs..."
Carde est un substantif féminin, à moins qu'une acception au masculin m'échappe, ou que brabant veuille user d'une licence.



(*essaie de suivre, quand elle le peut*)

Très juste bulle ! J'ai lu en faisant la diérèse à ciel et maniérés... ce qui, bien évidemment, ne se fait pas !

Soir d'été

C'est un beau soir d'été, j'écoute avec paresse,
Sur radio-Nostalgie, un chanteur maniéré
"Je crois entendre encor... Ô nuit enchanteresse".
Déjà dans le couchant, le ciel s'est empourpré.

Sous les hortensias, ma noire chasseresse
Guette un jeune pivert au vol mal assuré,
Elle viendra tantôt quêter une caresse.
J'aime ce lieu paisible et de tous ignoré.

Dans ce petit village, à deux pas de la Loire,
Qui, de son muscadet, sait tirer quelque gloire,
Une maison Phœnix me tient lieu de manoir.

Pour me désennuyer et meubler ma retraite,
J'y bricole en secret, me la jouant poète,
Des vers non déclarés et des sonnets au noir.

Zef, j'en rigole encore de ta maison Phoenix mais surtout "Des vers non déclarés et des sonnets au noir"...
A ce propos j'ai été contacté hier au soir par la présidente d'un groupe régional, dont je tairai le nom, qui sollicitait mon accord pour mettre en musique quelques uns de mes sonnets et autres poèmes dénichés ça et là par quelques férus de poésie appartenant au dit groupe. Je ne sais pas par quel artifice ils feront une chanson en quatorze vers, à moins qu'ils ne mixent le total...

Mettre en musique ne veut pas dire forcément faire une chanson avec refrain et tout le toutim
Barbara ou La pêche à la baleine de Prévert en sont les meilleurs exemples
Donc tu peux prendre cette propose au sérieux.

Je leur ai donné mon accord à titre gracieux bien évidemment... car c'était un peu leur souci ! Déjà que j'ai un pote qui ne déclare pas ses vers et fait des sonnets au noir, manquerait plus que le fisc s'en mêle...

Après le ciné d'Alex, la radio de Tizef... C'est où, en fait, ce Sélect à Kéridou ? Je vois qu'on s'y amusait bien ! Oniris, ou comment retrouver des années après des compagnons de ciné. (Je viens de comprendre ce que veut dire une dul-ciné...).
Tizef, c'est qui, ce chanteur maniéré ? J'aime beaucoup le dernier tercet, à garder dans les archives !


La lune et la Loire

Le couchant adressait des saluts empourprés
A l'astre blanc, blafard, de Diane chasseresse.
La lune répondit d'une tendre caresse
En le gratifiant de clins d'œil empourprés.

C'était l'heure si chère aux héros ignorés
Qui goûtent, fatigués, à la douce paresse,
Et suivent en rêvant la rive enchanteresse,
Blottis contre une femme aux gestes maniérés.

C'était l'heure où, sortant enfin de ma retraite,
Je laissais s'enivrer mon âme de poète,
Et transformais un bouge en un vaste manoir.

Pensant à la lumière en marchant dans le noir,
Inconnu, méprisé, je rêvais à la gloire,
En longeant lentement les calmes bords de Loire.

Et dans la foulée (euh, c'est pas vous qui vouliez souffler un peu ?), je vous mets le sonnet d'origine, que Tizef a reconnu : A une dame créole, de Baudelaire.


Au pays parfumé que le soleil caresse,
J'ai connu, sous un dais d'arbres tout empourprés
Et de palmiers d'où pleut sur les yeux la paresse,
Une dame créole aux charmes ignorés.

Son teint est pâle et chaud ; la brune enchanteresse
A dans le cou des airs noblement maniérés ;
Grande et svelte en marchant comme une chasseresse,
Son sourire est tranquille et ses yeux assurés.

Si vous alliez, Madame, au vrai pays de gloire,
Sur les bords de la Seine ou de la verte Loire,
Belle digne d'orner les antiques manoirs,

Vous feriez, à l'abri des ombreuses retraites,
Germer mille sonnets dans le coeur des poètes,
Que vos grands yeux rendraient plus soumis que vos noirs.