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Re : Défi de nouvelles n°4 : Le partage...
Organiris
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J’ai commencé à relire pour commenter. J’ai passé un bon moment, bravo pour les imaginations débridées !

Luz : L’adieu à Cutigliano
J’ai bien aimé ce style très visuel, très agréable à lire. Le départ vers une nouvelle vie, une chaine de solidarité : envers ceux qui restent, envers ceux qui partent. J’aurais peut-être aimé un développement différent au début : la raison du départ, les chemises noires, sont trop ou pas assez expliquées pour cette fuite. Mais c’est du détail. L’émotion est bien suggérée, ma première lecture m’a donnée envie de poursuivre : bravo !

Ligs : La vague
Alors je n’ai pas compris. Je suis désolée, hein, mais l’avant dernière phrase m’a désarçonnée. « L'image de la vague immense lui revient. ». Vous situez l’action (Espagne, guerre civile) et donc je suppose un pays de l’autre côté de la méditerranée ? Je n’ai pas cherché s’il y avait eu un tsunami historique. S’agit-il de Lamia qui aurait survécu ? D’une femme en France qui a vu le tsunami à la télé ? Sinon, l’écriture est agréable à lire, mais je reste sur ma faim.

Hersen : Nakata
Aha, j’ai cru reconnaitre des choses dans ce texte ! Kafka sur le rivage… L’idée de la feuille déchirée est géniale. Celle du partage des chaussettes aussi. Je suis séduite par cette nouvelle, qui m’emmène loin en quelques lignes. Il y a un ou deux passages trop longs à mon goût : « Avec force gestes…demain matin passerait un autobus. » Ou « intendance d’urgence incontournable à tous mes voyages. », mais c’est juste de la relecture. Le ton, les trouvailles, le rythme : vraiment chouette, merci !

Dugenou : Repas de famille
L’idée est bonne, le clan contre l’intrus est un classique que vous avez bien interprété. Des petites choses superflues, comme le nom de famille d’Eric au début. J’ai bien aimé, la dernière partie spécialement. On visualise très bien le cercle qui se resserre, c’est effrayant à souhait! Bravo !

Placebo : Diako
Encore un texte vraiment touchant. Le thème est intéressant, le ton du récit agréable. Les deux dernières phrases m’ont fait rire, c’est très bien croqué. Merci !

Cristale : ici…
Bravo pour l’incursion dans le domaine de la nouvelle ! On sent le plaisir d’écrire et les clins d’œil à votre art premier, la poésie, sont amusants. J’espère que vous avez bien aimé l’exercice, écrire sans compter, c’est bien aussi !

Contribution du : 28/04/2021 18:14
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Re : Défi de nouvelles n°4 : Le partage...
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@placebo – Diako

Myriam, en hommage à son grand-père disparu, veut faire revivre la langue de ses aïeux. En remontant à la source du temps, elle pourra ainsi renouer les fils avec ceux-ci afin de faire renaître l’histoire de sa famille, son passé, ses origines, sa culture. Ce retour aux racines, c’est une histoire d’où se dégage beaucoup de gravité, de respect, de sensibilité et d’amour filial… et moi j’aime ça ! A propos de Simon, une petite note d'humour et de gaieté pour terminer n'est pas pour me déplaire non plus.

@Eclaircie – Les Myosotis

Je ne vais pas vous mentir, quasiment jusqu’à la fin, j’ai pensé que ce lieu d’enfermement était une prison. Quelle bête je fais ! Pire, je croyais, toujours aussi bêtement, que la narratrice essayait d’occuper le jardinier en lui parlant botanique, pour tromper sa vigilance, donc et se faire la belle. Quoiqu’à un moment, cette histoire de fleurs et de jardinier m’a quand même un peu interpellé, parce qu’un jardin dans une prison… même si je sais que ça existe parfois...Bon, mais il y a encore des points nébuleux… et je dois avouer que je n’ai pas encore bien saisi toute l’histoire, même si celle-ci est assez bien écrite. Désolé !

Contribution du : 28/04/2021 18:51
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Re : Défi de nouvelles n°4 : Le partage...
Visiteur 
@Cristale -http://icitutrouvestoutmemecequetunecherchespas.com.fr

A l’instar de Churchill, « no sport » pour la narratrice de cette histoire. Mais Whisky ou/et cigare à gogo peut-être ? Qui sait ! Il faut s’attendre à tout avec ce genre de femme. Sans compter que cette mère –je n’irai pas jusqu’à dire qu’elle est indigne- écervelée affiche un frigo désespérément vide alors que son petit nanfan réclame son Nutella à corps et à cris. Quant au chien qui fait ses besoins partout… « Une mère zoo », voilà ce qu’elle est ! Nan, sans blague, cette bluette est fort bien troussée et m’a mis en joie à sa lecture. Bravo !

@Plumette – Au fil des ans

Une histoire d’amour triste à pleurer, mais ne nous mentons pas : fort bien écrite. Clap ! Clap ! Clap !

Contribution du : 28/04/2021 19:44
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Re : Défi de nouvelles n°4 : Le partage...
Maître Onirien
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De A côté de la forêt de Saint Germain
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La nouvelle de Cristale intitulée http://icitutrouvestoutmemecequetunecherchespas.com.fr

Bon, je ne sais pas par quel bout prendre ce commentaire tellement ce texte m’a fait marrer. La vie 3.0 qu’on est en train d’expérimenter est bien décomposée ici, au point que ça fait peur. En plus, il y a des rimes (bizarre, quand même). Et les adolescents – parce que j’en ai deux, en plus des fifilles – sont résumés en une phrase qui tue. Alors, bonjour l’observation sociale à la Cristale, j’en redemande et je me pose la question de pourquoi la poétesse ne s’essaie pas plus souvent en nouvelles avec des textes de ce délire là.

Contribution du : 28/04/2021 20:09
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Nous sommes les acteurs
Témoins d'un nouvel idéalisme
Dans le théâtre extrémiste
(Dirk Polak)
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Re : Défi de nouvelles n°4 : Le partage...
Chevalier d'Oniris
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LES MYOSOTIS, d'Eclaircie

J'ai tout de suite su où cela se passait, et où on allait m'emmener : le titre, le nombre de mètres parcourus, de pas... l'oeil des résidents...
C'est vraiment bien vu, je trouve. Ce petit moment où elle a besoin de reprendre ses esprits pour "paraître normale". Cet impératif sociétal qui pèse sur les gens qui ne rentrent pas dans le moule.
Le texte est très prenant et très parlant.

Contribution du : 28/04/2021 22:03
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Re : Défi de nouvelles n°4 : Le partage...
P'tit nouveau
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Bonjour

Désolé pour le retard
J'envoie
Puis, mais pas aujourd'hui, je reviendrai (re)lire les textes déjà proposés en tentant un avis
Merci de votre indulgence

[Avis de la modération :
Exceptionnellement, vue la "jeunesse de nouvel inscrit" de Gulysse, nous n'effaçons pas ce texte présenté hors délais (fixé au 26/04 à minuit pour ce Défi n°4). Mais, pour permettre une nécessaire régulation des publications, nous devrons à l'avenir modérer toute autre présentation non conforme. Vincente]




""Jeff marchait à côté de son vélo de location sous une chaleur écrasante malgré l’ombrage des eucalyptus.
Dès son arrivée à Siem Reap, il avait acheté le « pass » le plus cher, lui permettant de sillonner le parc des temples d’Angkor à volonté pendant un mois.
Il en était à la troisième semaine et commençait à faire exprès de se perdre dans les taillis, à la recherche de vestiges oubliés, non signalés, mais dignes d’une visite malgré tout.
C’est ainsi qu’un pneu du vélo avait crevé et qu’il déambulait, pensif, sachant parfaitement qu’il n’y avait aucun garage dans ce périmètre immense et protégé. La ville étant à une dizaine de kilomètres du parc, il savait que la solution était de trouver un tuk-tuk pour rejoindre la civilisation.
Un bruit de branches sur la droite. Un gamin sale et hilare surgit des fourrés, suivi d’un autre à sa poursuite. Ils stoppent net à la vue de Jeff qui leur fait un petit signe amical. Ils s’approchent et tentent, avec des éclats de rire, de grimper sur le vélo, sur le cadre, sur le porte-bagage. Jeff leur montre le pneu à plat. Aussitôt les gosses lui font signe de les suivre. Tant bien que mal, Jeff traverse la végétation dense, mais très vite, dès la ligne des premiers arbres franchie, il se retrouve au beau milieu d’un village typique : maisons de bois sur pilotis, aux toits et cloisons en feuillages tressés, échelles bancales pour accéder aux terrasses où se balancent de vieux hamacs poussiéreux.
Jeff n’imaginait pas un instant que le parc d’Angkor était habité, persuadé que la zone archéologique était vierge de toute habitation et activités humaines, hormis les quelques gargotes jouxtant la « Terrasse des éléphants » ou les stands de souvenirs du grand parking à tuk-tuks d’Angkor Wat.
Au pied d’une bicoque branlante, une vieille femme édentée lui sourit au mieux, tandis qu’un jeune homme, assis à même le sol, burine un bloc de pierre pour lui donner forme animale, en l’occurrence un lion au style angkorien bien marqué. Sous la maison, un métier à tisser hors d’âge.
Voyant arriver Jeff, son vélo à la main, et écoutant les deux gamins volubiles, il se lève, fait le waï (1), et, sans autre forme, disparait avec le vélo…
La vieille s’approche à son tour et tend une corbeille de fruits à Jeff, gêné, qui accepte une mangue, juteuse à souhait.
Le village respire la quiétude. Des chiens alanguis dorment en plein soleil, tandis que des poules, un coq, des canards passent sous les maisons, de l’une à l’autre, en quête d’épluchures, de graines…
Cinq autres enfants ont rejoint leurs compères et caquettent à qui mieux mieux, les filles n’étant pas les moins bavardes.
Jeff ne connaît que quelques mots de khmer, difficile de vraiment échanger dans ces conditions.
La vieille disperse la marmaille d’un geste de la main et lui fait signe de la suivre. Elle monte assez lestement les barreaux inégaux d’une échelle menant à l’habitation. Une unique pièce au bric-à-brac indescriptible constitue le logement familial. Un angle est dévolu à la cuisine, c’est là qu’officie une femme aux cheveux soigneusement tirés, elle sourit de toutes ses dents à Jeff qui lui renvoie son waï.
Le sol est constitué de simples bambous serrés qui laissent entrevoir le sol pierreux deux mètres en dessous. Une grande paillasse recouvre en partie ce plancher rudimentaire et doit servir de « salle à manger » dans les grandes occasions.
Les Cambodgiens, comme souvent en Asie, ne mangent pas à heures fixes mais quand ils ont faim. Soit cinq à six fois dans la journée. Les fêtes de toute nature sont les seules occasions de repas en commun. Mais il y en a beaucoup, de ces occasions…
La femme surveille un grand wok plein d’huile de friture tandis que sa vieille mère étale devant Jeff une série de soieries aux couleurs chatoyantes illustrées de temples d’Angkor.
Comprenant le message, Jeff choisit un jeté de lit de 2m50 de long sur 40cm, avec une superbe silhouette d’Angkor Wat, dorée sur fond noir. A sa question sur le prix, la vieille lui fait comprendre que c’est à lui de décider… Difficile pour lui de deviner le nombre d’heures de travail que peut représenter cet ouvrage si réussi. Sans compter la matière, car il a déjà pu visiter une ferme d’élevage de bombyx jusqu’à la production de fils de soie de toutes couleurs.
Réfléchissant, il se lève et se penche sur le wok odorant, et il a aussitôt un mouvement de recul : des dizaines de mygales sont en train de frire… Les deux femmes partent de grands rires interminables, la main devant la bouche. Jeff se met aussi à rire, car il était pourtant prévenu. La surprise.
La soierie a été enveloppée dans un pochon et Jeff a donné ce qu’il pensait juste, en dollars car en monnaie locale, un dollar équivalant à 4000 riels, cela aurait représenté une valise de billets !
Jeff redescend l’échelle et tournicote parmi les autres habitations. Que des enfants et des femmes. Les hommes sont sans doute aux champs, dans les rizières, ou à la ville pour un travail moins dur.
La pauvreté transpire de partout. Mais les sourires sont là, toujours. Ces rires, ces sourires, sont gratuits. Pas besoin de se parler dans une langue ou l’autre, on se comprend.
Au détour d’une cahute en ruine, le jeune homme tailleur de pierres réapparait, chevauchant le vélo, tout sourire, et le remet à Jeff : réparé, pneu gonflé, tout propre. Et s’en retourne à son travail. Jeff le rattrape, tente un échange verbal, mais il comprend bien que l’autre ne veut rien savoir, ne demande rien.
C’est ainsi. C’est ainsi que Jeff a commencé à intégrer la mentalité du pays. Des gens qui n’ont rien, ne demandent rien, se contentent de si peu, après avoir tant souffert des années 1975-79… Un peuple résigné, doux, attachant. Résigné et soumis. Mais jusqu’à quand ?
De ce jour date la décision de Jeff : rester, aider, partager.
L’amour, comme dit l’adage, est l’une des rares choses qui ne diminue pas quand on le partage.""
.
(1) waï : le salut asiatique, mains jointes devant le visage avec une légère inclinaison du corps
.

Contribution du : 28/04/2021 22:04

Edité par Vincente le 29/4/2021 13:05:10
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Re : Défi de nouvelles n°4 : Le partage...
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J'aurai plus de temps vendredi pour commenter tout le monde.

Luz - l'adieu à Cutigliano
Une vraie page de roman, un extrait d'un texte plus long, pour moi. J'ai bien aimé.

Ligs - la vague
La description de cette vague m'a rappelé des rêves que j'ai fait moi-même.
J'hésite sur le lien entre les deux parties. Si la personne de la deuxième partie est bien Lamia, elle semble plus âgée - au début il ne s'agit peut-être pas d'un rêve, plutôt d'un souvenir ou du souvenir d'un rêve ? Un doute sur le "contusion", à cause de la vague, de Marcel ? (saoûl ?).

Contribution du : 28/04/2021 23:06
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Re : Défi de nouvelles n°4 : Le partage...
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@Gulysse et sa nouvelle sur le « partage… »

Ce texte est à l’image de ce pays, c’est-à-dire plein de douceur malgré toute la misère que l’on peut y rencontrer. Au Cambodge comme en Thaïlande, les gens vous accueillent toujours avec sourire et douceur. Ce sont des authentiques. Rien de forcé, rien d’hypocrite, tout est zen. Dommage que « certains » touristes se comportent si mal. Les Français surtout se font remarquer. J’ai suffisamment voyagé dans tous ces pays d’Asie du Sud-est pour l’affirmer. Mais heureusement, jamais voyagé en « machins » organisés. quelle horreur ! En famille seulement ! Il est vrai aussi que les Asiatiques n’ont pas d’heure pour manger… puisqu’ils mangent toute la journée tout en travaillant sur leurs marchés flottants où ils vendent fruits et légumes surtout. Pourtant ils sont pour la plupart menus et rares sont les obèses. Et pas de mendicité non plus là-bas, tout le monde bosse, les jeunes comme les vieux… et jusqu’à la fin de leur vie.. et toujours contents. Ah ! Les tuk-tuk, c’est pas le grand confort mais je peux vous dire que parfois, c’est pire que le mal de mer. Mais je m’arrête là car il se fait tard. Merci pour ce merveilleux texte tout en simplicité mais si vrai, et qui m’évoque tant de souvenirs passés avec des gens qui n’ont rien mais qui donnent tout. MERCI ! MERCI ! Choum reap sor !

Contribution du : 29/04/2021 01:47
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Re : Défi de nouvelles n°4 : Le partage...
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Quelques explications à propos de LA VAGUE

Plusieurs personnes m'ont indiqué "ne pas avoir tout compris" ou m'ont demandé des précisions. J'ai pensé que quelques explications s'imposaient. Voici donc une courte analyse du texte.

La nouvelle est en 2 parties : l'évocation d'un rêve, puis le réveil de Lamia.

Le début met en scène une jeune fille, Lamia, dans un cadre spatio-temporel réaliste. Son prénom et le fait qu'elle pense pouvoir apercevoir "Les terres d'Espagne" la placent dans un pays d'Afrique du Nord, probablement le Maroc. A la fin des années 30 (guerre civile espagnole). C'est une jeune fille qui ne se sent pas à sa place dans ce monde ("ici les garçons sont si bêtes"). La simplicité des phrases (le narrateur livre le point de vue interne du personnage) permet de penser qu'elle est très jeune. Elle est différente, peut-être plus sensible et intelligente que la moyenne, partant elle se sent en décalage avec les autres. Elle s'imagine qu'elle trouvera compréhension et amour ailleurs. Pourquoi pas en Espagne, pays qu'une amie lui a dépeint en des termes élogieux ? Elle ne sait pas encore que les hommes sont les mêmes partout. (Comme l'a dit pertinemment DREAM, en Espagne son bourreau se serait appelé Marcelo).

Par la suite, avec le changement de ton, on comprend qu'on n'est pas dans la réalité. (Un peu plus loin, l'évocation des draps moites confirmera que tout ceci était un rêve, parti - comme souvent - d'un souvenir réel, d'enfance). La vague a une portée symbolique, comme bon nombre de nos rêves. Elle évoque à la fois le départ vers un autre pays, qui a eu lieu ("Ne fait-elle pas une erreur? Mais il est trop tard"), mais aussi ce qui lui reste et par quoi elle voudrait parfois être emportée : elle pourrait représenter le suicide, auquel elle pense vaguement, si je puis dire. Et peut-être encore d'autres choses auxquelles je n'ai moi-même pas pensé.

Au réveil, on comprend qu'elle a grandi, puisqu'elle se trouve auprès d'un homme. Plus loin, ses rides sont évoquées. Nous sommes donc sans doute dans les années 50/60. Où ? Non pas en Espagne mais en France, plus précisément en Provence, peut-être à Marseille (une voix extérieure utilise l'exclamation "peuchère").
Comme beaucoup d'entre vous l'ont compris, la réalité est très loin des espoirs qu'elle pouvait avoir enfant : elle est battue (les douleurs au réveil) par un ivrogne (ce que l'on peut comprendre à travers l'expression "il dort tout son soûl").
Elle vit dans un taudis comme le suggère l'évocation de la salle de bains.

En ce qui concerne le thème, puisqu'on m'a demandé le rapport, elle n'a plus rien à partager avec personne, ni son mari, ni ses parents, probablement restés au pays. Lorsqu'elle se souvient "de la vague", PERLE-HINGAUD, c'est donc du rêve qu'elle vient de faire, sans forcément en comprendre la symbolique. Mais son désespoir lui fait se demander si elle ne serait pas mieux au fond de la mer (dernière phrase, au discours indirect libre).

Voilà, une bonne journée à tout le monde !

Contribution du : 29/04/2021 06:13
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Re : Défi de nouvelles n°4 : Le partage...
Maître Onirien
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Au fil des ans / plumette

J'ai beaucoup aimé cette nouvelle, intimiste, réaliste sur l'usure de l'amour avec le temps ("Avec le temps" / Léo Ferré...)
Très belle écriture, comme toujours.
La fin est trop cruelle pour moi, j'aime tellement les chiens ; mais c'est une belle chute...
Un grand bravo !



Luz

Contribution du : 29/04/2021 09:11
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