Racine cubique d’étage en valeur absolue, il est la quintessence même de la notion d’Étage.
J’accédai à lui en escaladant l’ ∛ qui avait quelque chose d’une corde de pendu à condition qu’on le regarde de profil et avec un minimum d’imagination.
N’en finissant pas de m’édulcorer et de me délester, j’avais quitté l’étage précédent à deux doigts de l’impondérable.
Ne faisant pas le poids pour être un pendu remarquable, je n’en réchapperais qu’avec un soupçon de regret.
Ajoutez à cela le zeste d’un doute resté informulé, je fus promis à la justice expéditive du lieu, dont les valeurs humanistes ont été depuis longtemps adjugées par ladite.
Premier gracié de la cohorte de suivants qui suivirent avec passion les débats attenants, je fus nommé Charlot de la bascule qu’on installa en toute hâte, la pendaison papa ne se commandant pas.

Après l’étage du pendu vient celui du cimetière. Les pas crissent sur le gravier, les cyprès exhalent leurs senteurs doucereuses sous l’effet du soleil. Des cigales scient le temps, consciencieusement. On est là pour longtemps, autant dire pour toujours. C’est l’inimaginable, c’est l’inacceptable. Laissons dormir en paix ces habitants des boulevards des allongés, cherchons la sortie, respirons un grand coup, nous sommes en vie, bien vivants. Cet étage ne devrait pas exister, je le bannis de ma mémoire. Je saute à l’étage suivant.

L'étage suivant, est nommé l'étage kangourou, celui des bonds et des rebonds.

Toujours prêt à retomber sur ses pattes, le chat y occupe une place prépondérante.

La balle de tennis, aussi. Elle que l'on met let ou out lorsque son unique rebond autorisé se multiplie deux, trois fois, voire à l'infini, ou encore lorsqu'elle effleure à peine des susceptibilités chatouilleuses.

À cet étage, on noie souvent le poisson. Ce qui a d'ailleurs sauvé l'espèce, c'est sa mise au carré, enrobage de panure compris.
Fi donc de l'arête en travers du gosier ! Pour les plus malchanceux, cependant, l'utilisation de la boule de mie de pain à avaler tout de go est de mise.

Véritable microcosme, comme on peut s'en rendre compte, l'étalage de sa diversité peut prendre des plombes. Autant sauter tout de suite à l'étage suivant afin de ne pas saturer l'attention...

L’étage de l’attraction universelle sera atteint d’ubiquité ou ne sera pas.
Point de cardinaux urbi, point de bourdon orbi mais un fort vent d’autan qui en emporte autant vers les azimuts convoités.
Bourrasque amoureuse, foehn infatué ou tendre typhon s’en remettent aux augures de preux corbeaux freux pour tailler la route en chemin de croâ.
Le pèlerinage et son lot de charognes attire les samaritains sans scrupules de l’étage en dessous, pourtant déjà rassasiés de bondissants de toute espèce et de poissons noyés.
Allez savoir ce qu’on ignore de l’inconnu, mais il s’opère ici une communion peinarde née des antagonismes en concertation.
Les pacifistes combattront, que l’on pensait faiseurs de guerre.
Le flegme aura raison de tout, sous réserve que la retenue s’asseye bien sur les principes d’étage.

L'étage des Huppes en S, plus familièrement nommé l'étage des insoumissions, est celui de la révolution contestable par excellence.

S'y retrouvent amalgamés une bande de fils à la papatte névrosés, nantis venus de tous bords, prêts à toutes les extrémités, toutes les extravagances. Ayant pour slogan : ''Il n'y a nul autre dieu que moi à bord !'', il s'y manie le couperet comme personne pour faire tomber les têtes ennemies et reprendre illico le même rôle sanguinaire du régent conquistador, vs +++...

À cet étage, s'acoquiner avec un dictateur n'appelle aucune sentence. Quant à l'esclavage moderne, il y est pratiqué sans vergogne sous les regards aveugles d'une majorité consentante à tout ce qui peut lui rendre la vie douce sans débourser un seul kopeck. Une seule condition est à respecter, portée comme un poignant credo : ''Faites ce que je dis, pas ce que je fais, sinon... Couic, tu ne passeras pas ton Bac d'abord cette année !''

Vive le Printemps !
Une pensée pour tous les bacheliers en train de plancher...

L’étage 49 renoue avec le principe des traditionnels numéros, qui ont fait leurs preuves en maints oukases décernés à la petite semaine.
Il y pleut des médailles comme il en va de la vie : ni trop ni trop peu et toujours avec des revers frappés de nullité.
L’alliage utilisé pour les sus-dites et obtenu en ondulant les taules est trafiqué par des captifs repentis qui remontent la pente savonneuse des passions tristes.
Un cours d’asservissement à la liberté leur est dispensé sans conter fleurette afin de les remettre dans l’ascenseur de nivellement social et favoriser les transfuges d’étage.
Il n’est pas rare en effet de voir un ancien détenu du 49 numéroter ses abatis avant de faire le grand sot que tué.
À leur décharge, jamais ils n’atteignent le sol qui n’est déjà plus qu’un non-souvenir pour les rares descendants des ouvriers des fondations sur quoi reposent les piliers de la thèse ici soutenue.

ALERTE

Deux étages 49 ont été découverts/créés, probablement par erreur spatiotemporelle.
Une assemblée d'astrophysiciens travaillent actuellement afin d'expliquer cette apparente anomalie dimensionnelle.
Compte-rendu de l'assemblée sur : cen'estpasgravel'universvousembrasse.net

Bon, celui-ci est (hélas) trop tentant :

L'étage 49.3 a été dénoncé comme étant un étage antidémocratique malgré une apparente légitimité structurelle.
Une infirmerie d'urgence inter-étage a été installée afin d'accueillir les blessés voire les mutilés de la répression policière.

L’étage 50 est un désert de sel, éclairé tantôt par un soleil rouge, tantôt par une lune blanche.
Ici vous pourrez redécouvrir toutes sortes de sels.
Le sel de mer, le sel de table… Le sel d’un bain de minuit dans tel océan… Le sel de la vie, le sel des larmes…
Au beau milieu du désert, vous trouverez ce petit restaurant où l’on sert des plats sucrés-salés.
Gardez une pincée de sel dans votre main fermée durant vingt-sept secondes, et vous accéderez
à l’étage 51 ou à tout autre étage où vous voudriez mettre votre grain de sel.

( Prologue : l’étage 150 s’imposa tout de go et sans égard pour les niveaux inférieurs non représentés.
Le soulèvement populaire qui s’en suivit vit les classes laborieuses d’un sous-prolétariat systémique atteindre des hauteurs de vue dépassant celles de l’élite à laquelle appartenait feu le 150 ).

« Monte la d’ssus », entendait-on chanter le peuple, « et tu verras mon arme ». Les camarades du 151e auto-proclamé s’organisèrent en commune mesure et libre de droit.
De gauche évidemment, nous élaborâmes une utopie propagandiste à base de fleur au fusil, déboulonnant sur notre passage les ors de la monarchie républicaine et le monarque en fut pour ses dents, qu’il avait longues, dont une contre les corps intermédiaires étrangers à sa bouche.
Les sans-dents faisaient la majorité du « 151e sous le vent », ainsi nommâmes-nous la milice que nous constituâmes au pied-levé et les poings dans les poches sous les yeux de l’ennemi de classe.
Après cette journée mémorable que l’Histoire retiendra, nous installâmes nos quartiers de viande dans un torchon de poche et dormîmes du sommeil du juste plomb, attendant l’aube et l’avènement de l’étage suivant.