Parfait ainsi, Alex, sauf que je ne sais pas ce que tu veux dire par "cassandre" que je n'ai pas trouvé sur le dico en tant que nom commun. Pour moi c'est l'une des maîtresses de Ronsard qui s'appelait ainsi, mais peut-être que j'ignore une autre signification ? (je ne m'étais même pas rendue compte que je te l'avais copié en joker, mais il y avait une consonne d'appui de bon aloi, c'est la raison).

Bonne nuit !

Ma chère Mona, ceci m'étonne beaucoup de ta part mais je me fais un plaisir d'y remédier !

Définition de cassandre (nom féminin): personne qui prédit une issue défavorable aux évènements, au risque de déplaire ou de ne pas être crue. Exemple : les cassandres de l'économie...
Petit Larousse 2010...

Bonne nuit à toi aussi...

Bravo à tous ! Vous avez réussi à traiter ces rimes funèbres avec verve et souvent avec beaucoup d'humour.
Tizef, ton requiem pour un caïd présente des répliques dignes des Tontons flingueurs, avec gouaille et truculence !
Mona, j'aime beaucoup les quatrains ! J'aimerais encore mieux si Ronsard revenait pour boutrimoyer avec nous, plutôt que vous alliez le rejoindre. Ne nous abandonnez pas...
Alex, j'aime bien cet humour funèbre. Qui te portera au pinacle ne sera pas forcément un faux cul... Pas mal, la réplique de ton ami ! Je rajoute à ta réponse : Cassandre était la fille de Priam, une prophétesse troyenne, qui a annoncé la chute de Troie. Après la guerre emportée comme captive par Agamemnon, et tuée en même temps que lui par Clytemnestre... C'est donc une prophétesse de malheur, d'où la définition du nom commun.

Bon, ben moi, j'ai pas échappé au funèbre. Je voulais terminer par une note un peu plus heureuse, mais les rimes et le cours de mon poème en ont décidé autrement.


Pensées

Pourquoi tenterais-tu d'imiter Alexandre,
Farouche conquérant au cœur empli d'orgueil ?
Du haut de son pinacle il lui fallut descendre
Quand la mort l'a cloué dans un sombre cercueil.

Et pourquoi voudrais-tu, comme Magellan, prendre
La mer inépuisable ? Un dangereux écueil
A fracassé sa coque et dispersé sa cendre,
Sans rendre sa dépouille à ses parents en deuil.

Qui s'est trop élevé, le trépas l'humilie :
Son chef couronné choit, son genou d'airain plie ;
Ses forces, son renom, ne sont d'aucun soutien.

Celui qui, dans sa vie, a signé des merveilles
Laisse un nom qui résonne au creux d tes oreilles ;
Son sort n'est pour autant pas meilleur que le tien.

Bravo Méléagre, ton sonnet a une sacrée allure. Les quatrains sont fameux et je relève particulièrement :
"Qui s'est trop élevé, le trépas l'humilie :
Son chef couronné ploie, son genou d'airain plie"

Je précise encore,Mona :
Cassandre avait demandé à ce que l'on ne fît pas entrer le cheval dans Troie. Son frère Hector ne l'écouta pas et Troie tomba. Cassandre est donc une prophétesse de malheur comme le dit Méléagre. D'où ensuite l'expression : "jouer les Cassandre" = prêcher dans le désert. "Ne fais pas ta Cassandre" etc, tu ne seras pas crue...

Meleagre, tu es le meilleur ! Un sonnet parfait dans la forme et très intéressant quant au fond... Du Grand Alexandre tu nous amènes à Magellan et son détroit en seulement deux quatrains, bravo !
Merci pour le complément d'information pour ce qui est du Cassandre de la Mythologie, origine effectivement du cassandre commun par ailleurs assez peu usité mais très utile dans les bouts rimés... Bonne nuit

Bravo Meleagre pour ce sonnet philosophique.
Le message peut se discuter, mais n'est-ce pas le principe même de la philo ?
En tout cas, le sonnet est composé dans les règles de l'art.

Salut citoyens !
Ses "bouts de vers" ayant rempli leur mission, je vous livre le poème en question dont l'auteur est Charles Vion d'Alibray, né à l'aube du XVIIème... (1600-1653)
J'aime beaucoup la chute de ce poème, particulièrement le dernier vers...

Songe, songe Mortel, que tu n'es rien que cendre
Et l'asseuré butin d'un funeste cercueil,
Porte haut tes desseins, porte haut ton orgueil,
Au gouffre du neant il te faudra descendre.

Qu'est enfin un Cesar, et qu'est un Alexandre
Dont les armes ont mis tant de peuples en dueil ?
Ils sont où les grandeurs doivent toutes se rendre
Et toutes se briser comme contre un écueil.

Que ces exemples donc ton esprit humilient,
Et que tes vanitez sous de tels Roys se plient,
Ils furent en leur temps plus que tu n'es au tien !

Cependant il n'en reste après tant de merveilles
Qui furent des humains la perte ou le soustien,
Qu'un peu de poudre au vent, et de bruit aux aureilles.

Je porte plainte ! Charles Vion d'Alibray m'a copié, ou il s'est inspiré de moi ! Je réclame les droits d'auteur !
Non, plus sérieusement, avec ces rimes-là, je me doutais un peu que le sonnet de départ serait un poème philosophique sur la vacuité de la gloire, et l'humilité devant la mort. Cuncta fluunt, c'est pas nouveau.

Suivant ? Brabant, tu veux t'y coller ?

Merci à toi Méléagre, je propose donc :

pagodes - Mystère - se taire - odes
codes - austère - panthère - géodes
audience - science - femme
poète - tête - réclame

Bien Méléagre, tu es devenu le virtuose du sonnet philosophique. C'est vraiment digne de figurer dans une anthologie.

A propos de cassandre : pourquoi donc, cher Alex, mon Larousse (qui a 20 ans, pas moi !) n'en dit-il rien ? Et le Robert non plus ? C'est sans doute une expression récente tirée de l'Antiquité, mais on apprend à tout âge et je vous remercie de vos savantes explications, je prends note.