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Carte blanche : Chloé des lys ou l'aventure atypique...
Posté par philippe le 22/May/2009 (841 lectures)

Discussion de deux passionnés de publication : Philippe d'Oniris et Laurent, de Chloé des lys

CDL est une maison d'édition issue d'un projet encore plus fou que celui d'Oniris : une véritable ASBL (association loi 1901).
Un vrai truc de ouf !
Je ne suis même pas sûr qu'il y aie des intervenants salariés dans cette équipe...


PR : bonjour Laurent, ta maison d'édition est tout à fait heu... disons... atypique pourrais-tu en expliquer la dynamique en 3 lignes (www.editionschloedeslys.be) ?

CDL : Laboratoire éditorial, Chloé des Lys sert de tremplin aux auteurs : arriver à les amener le plus loin possible, en leur laissant la plus grande liberté artistique. (Aparté : Wah ! tu as vu, J’ai réussi à faire en moins de 3 lignes : le miracle !)

PR : je vois (dit-il poliment, il faut toujours être poli et respectueux avec les dingues)... Cela fait longtemps qu’Oniris et Chloé des lys sont voisins géographiques (Tous les deux sont issus de la région de Tournai... l'air de l'Escaut, va t'en savoir...) et que nous nous rendons visite de site à site.
Toi-même, qui es tu dans chloé des lys ?

CDL : certains m’appellent le Messie, d’autres le Big Boss, d’autres encore le Pacha. Ma fonction, c’est de coordonner le tout et faire en sorte que ça reste gérable…

PR : Je... heu... hum... le messie, dis tu.... (Philippe de plus en plus impressionné et inquiet tente de recentrer le débat) Et en dehors de la forme juridique, qu'est-ce qui différencie Chloé des Lys des autres maisons d'édition ?

CDL : Tout dépend le point de vue d’où on se place.
Si on la compare aux maisons d’édition qui fonctionnent à compte d’auteur, elle se différencie par le fait de fonctionner à compte d’éditeur (c’est l’un des piliers de Chloé des Lys : non négociable). Si on la compare aux maisons d’édition subventionnées, elle est indépendante : ça laisse une formidable liberté de publier ce qu’on pense être valable, sans se préoccuper de savoir si c’est politiquement correct ou pas : on a publié un livre sur la coopération belge au Congo qui ne va pas nécessairement dans le sens du poil.
La grosse différence, c’est que Chloé des Lys n’a pas pour objectif d’augmenter son chiffre d’affaires chaque année : il faut que les comptes soient en équilibre, mais ça s’arrête là. Ça permet de publier des textes difficiles, de la poésie ou des ovnis littéraires sans que la vente soit un facteur décisif quant au choix de publier ou non

PR : une question me brûle les lèvres : vous n'avez jamais eu de problèmes avec les autres maisons d'éditions ?

CDL : avec les « petits éditeurs », les indépendants, ça fonctionne relativement bien ; des synergies ont été mises en place, des projets communs ; avec les éditeurs plus importants, c’est autre chose : on nous a proposé par exemple de rejoindre l’une des deux associations d’éditeurs belges, ce qu’on a refusé, toujours dans le souci de rester indépendant.

PR : quel est ta pire anecdote d'éditeur ?

CDL : 3 jours avant un salon du livre, la machine de l'imprimeur a rendu l'âme : impossible de sortir les titres prévus à temps. Il a fallu arrondir les angles avec l'auteur qui était furax. Moralité : on n’est jamais à l'abri d'un pépin de dernière minute

(NDLA : Pour mémoire, je note « relire la loi de Murphy et l'accrocher en grand dans mon bureau »)

PR : Quel est le truc le plus fou qui soit arrivé dans l'aventure de chloé des lys ?

CDL : que Luce Wilquin nous contacte pour faire partie de son Association d'Éditeurs (NDLA : quoi que ceci veuille dire, si vous voulez le reste, il faudra le lui demander vous-même)

PR : Passons à ce qui concerne directement nos lecteurs : vu l'expérience de ton équipe, que conseillerais tu à nos auteurs qui souhaiteraient se lancer dans l'aventure ?

CDL : commencer par se renseigner sur l’éditeur (compte d’auteur/compte d’éditeur ?), s’armer de patience pour une réponse, ne pas se décourager, lire le contrat avant de signer et enfin bien avoir à l’esprit que l’édition n’est qu’une étape, importante, mais rien qu’un premier pas : la route est longue, très longue et demande énormément de travail…

PR : Avec ton regard extérieur, que penses tu de la dynamique d'Oniris ?

CDL : je pense qu’Oniris qui est pourtant un forum littéraire comme tant d’autres, se démarque du lot : il y a une volonté d’apporter autre chose qu’un simple dépôt de textes avec commentaires mielleux à l’appui : j’en veux pour preuve la sélection des textes qui passe par un comité de lecture. La seule chose à apporter serait le passage du virtuel au réel.

PR : Et pour terminer, le jeu de rôle : il était une fois Lambda, un auteur d'Oniris qui vient sonner et vous présenter un manuscrit...

CDL : On le remballe parce qu'on ne voit jamais l'auteur avant la lecture du manuscrit (NDLA : voilà, comme ça, c'est dit !) pour être le plus objectif possible et surtout parce que si on doit rencontrer chaque auteur avant que le manuscrit soit accepté, ça deviendrait ingérable (ça casse le mythe hein ?). Par contre, on prend son manuscrit en veillant à ce qu'il ait inscrit ses coordonnées dessus (certains oublient ce petit détail).

PR : Merci Laurent d'avoir consacré un peu de ton temps à cet échange. Je suis sûr qu'il sera profitable à plus d'un.



merci à pat pour la correction et la mise en page de cette interview


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