Une collaboration issue du concours Chansons.
Quand Oniris rencontre RsR, sortie d'un cd en collaboration avec les auteurs d'Oniris
Bonjour zeco, bonjour bulle,
Bonjour, Salamandre
zeco, pourquoi ce CD ? Quel est son but ?
Ce disque est né d’interactions entre Oniris & le collectif Revolution Sound Records (RsR), principalement à travers le concours chanson organisé fin 2011 par Oniris, et auquel plusieurs musiciens du collectif RsR ont participé. Sur cette base sont venues se greffer d'autres interactions entre bulle & RsR (bulle étant à cheval entre le collectif & Oniris puisqu'elle officie avec RsR depuis plusieurs années déjà). Ce disque et sa dimension "collective" s'inscrivait parfaitement dans la démarche de RsR, où le collectif est au cœur du projet.
bulle, pourquoi avez-vous accepté de participer à ce projet ?
Pour le plaisir, tout d’abord, et pour faire connaître davantage le collectif RsR par les musiciens qui le composent, pour l’esprit qu’ils véhiculent et auquel j’adhère.
Sur ce CD figurent 2 titres issus du dernier projet RsR, initié en avril 2012 : « J’ai vu un son ». Le challenge était de créer une chanson à partir de photos. Chaque musicien s’inspirait d’une ou plusieurs photos en déclencheur de premières notes, offrait son instrument (un ou plusieurs instruments), proposait la partie composée à un ou plusieurs autres musiciens, qui à son/leur tour rajoutai(en)t sa/leur partie, en cohérence, pour au final mixer le tout, séquence par séquence, piste sur piste. Ce fut passionnant, et très ludique !
zeco, qu'est, exactement, le collectif RsR ?
Un collectif d'artistes du mouvement du "libre" et de la "libre diffusion", principalement des musiciens, mais également des auteurs comme bulle qui nous rend souvent visite, ou Dimitri Defrain, dont la plume sert régulièrement au collectif.
Le collectif est historiquement basé dans le Sud-Est, où il a organisé pendant plusieurs années le festival "le son du libre", mais a des membres aux quatre coins de la France.
RsR aujourd'hui, c'est principalement le site www.revolutionsoundrecords.org sur lequel on peut trouver des réflexions, des infos sur le libre, sur l'industrie de la musique. On y retrouve les productions des différents musiciens du collectif, et les productions communes telles que l'album On s'y risque ! au téléchargement, ainsi que la webradio du collectif qui diffuse de la musique sous licence ouverte.
bulle, comment avez-vous connu le collectif RsR ?
Par un des ses membres qui m’avait sollicitée pour un projet, il y a 4 ans.
zeco, vous parlez de musiciens de RsR, qui ont participé au concours chanson d'Oniris, qui sont-ils ?
Le groupe D[3]zaxé (Électro-Rock), le groupe Otis (Rock français) & Laurent, chanteur d'Otis en solo (Pop/Rock français) et le groupe Tit Patapons (Chanson française).
zeco, qu'est-ce qui vous a incité à participer à ce concours ?
À titre personnel, d'abord le fait que le concours se déroulait dans le cadre des licences libres & ouvertes, ce qui est très important pour moi, et également le défi de l'exercice de style, de la contrainte : s'engager à mettre un texte en musique sans savoir quelle serait la matière première... De ce côté-là, on a été comblés avec Tit Patapons puisqu'on s'était engagés à faire un titre et qu'on en a finalement rendu trois. Ce projet nous a même donné un bon "coup de boost" vu qu'avant ce concours on était concentrés sur la sortie de notre album Errons, errons et que ça faisait plusieurs mois qu'on n'avait rien composé de nouveau.
zeco, il y a 5 titres signés Tit Patapons, parlez-nous de votre groupe.
On est un duo, une guitare, un accordéon, et deux trois autres trucs aussi. On a un goût prononcé pour l'acoustique (vous n'entendrez pas de programmation, de samples dans notre musique, on s'évertue à tout jouer nous-mêmes), et on officie dans le monde de la chanson française (du genre Bénabar-de-quand-il-faisait-des-vraies-chansons, Clarika, les Tit's Nassels, les Ogres de Barback) et dans celui de la musique en libre diffusion depuis 2009.
bulle, pourquoi avez-vous confié certains de vos textes aux Tit Patapons ?
Parce que j’aime beaucoup leur univers, la façon dont les textes sont adaptés, mais surtout ces petits sons – special touch – qui signent leur griffe originale.
J’aime aussi beaucoup la voix acidulée de Mel, les fantaisies que zeco, seul ou associé à Mel, apporte dans les habillages (que ce soit vocalement ou musicalement), leur créativité, et par-dessus tout, j’aime leur simplicité à tous deux. Écoutez leurs albums, vous comprendrez
(pis quand zeco se déchaîne à la guitare, c’est un autre monde !^^)
zeco, quelles ont été les différentes étapes pour réaliser ce CD ?
Le concours chanson tout d'abord, fin 2011, et les six titres qui en découlent, qui ont été enregistrés par chaque groupe dans son coin avec les moyens du bord (pour Tit Patapons, un enregistrement sur ordinateur "piste par piste", pour Otis, un enregistrement "live" par exemple).
Puis le projet de concrétiser cette expérience sur un disque a mûri et a été lancé officiellement en juillet 2012, après consultation des différents groupes/auteurs. Trois titres supplémentaires sont venus se greffer au projet et ont été enregistrés pendant l'été. On a ensuite bossé sur le graphisme, récupéré les titres déjà finalisés, on les a "retravaillés" dans la mesure du possible : enlever du bruit, "masteriser" les titres pour que l'album soit cohérent. Et il a bien fallu 5 mois pour réussir à finaliser le tout, envoyer le disque en production, le mettre en ligne et faire un peu de promo pour la sortie.
zeco, qui a réalisé la jaquette et le livret ?
Un ami qui a récemment monté une agence de création graphique et de création de site Internet et qui nous a fait ce joli cadeau de nous faire du travail de professionnel à prix d'ami. On peut retrouver son boulot sur son site http://www.llumi.fr/
zeco, combien de CDs ont été gravés ?
100 disques ont été gravés, dont plus d'une vingtaine a été envoyée à tous les participants. Au final pour faire les 9 titres de ce disque, il y a eu plus de 20 intervenants : 7 auteurs, 5 "groupes" soient 12 musiciens avec les "invités", plus des personnes à la technique (l'asso RsR, les organisatrices du concours chanson, le graphiste, celui qui s'est occupé du mastering).
zeco, qui a avancé les fonds et à qui vont revenir les résultats de vente ?
C'est le collectif RsR, via son association loi 1901 qui a "produit" cet album. Les bénéfices, si bénéfice il y a, seront reversés à l'asso RsR et serviront à financer d'autres projets de ce type (il y a entre 400 et 450 € de charges et en vendant tout, on doit tourner autour de 550 € de recettes, donc ça n'ira pas chercher très loin, mais ça pourra faire une base pour démarrer un nouveau projet).
zeco, que signifie Licence Libre ?
Je vais laisser wikipédia produire un début de réponse :
"Une licence libre est une licence s'appliquant à une œuvre de l'esprit par laquelle l'auteur concède tout ou partie des droits que lui confère le droit d'auteur, en laissant au minimum les possibilités de modification, de rediffusion et de réutilisation de l'œuvre dans des œuvres dérivées. Ces libertés peuvent être soumises à conditions, notamment l'application systématique de la même licence aux copies de l'œuvre et aux œuvres dérivées, principe nommé copyleft".
En quelque sorte, une licence libre sert à donner à l'utilisateur de l’œuvre (texte, musique, photo...) des droits qu'il n'aurait pas si le droit d'auteur "classique" (régime du "tous droits réservés") s'appliquait.
Pour être précis, tous les titres de cet album ne sont pas sous une "licence libre" telle que définie par wikipédia, certains titres sont sous une "licence ouverte" ou "licence de libre diffusion" :
par exemple, Laurent & le groupe Otis utilisent une licence qui interdit les modifications et les utilisations commerciales de leurs titres.
Alphonse/RsR autorise, lui, les modifications (reprise, remix, ...) mais celles-ci doivent être impérativement publiées sous la même licence.
D[3]zaxé et Tit Patapons autorisent les modifications et les utilisations commerciales de leur titre, mais avec la contrainte de publier les œuvres dérivées sous la même licence. (Pour prévenir une éventuelle question sur ce sujet : si Coca Cola veut utiliser un de nos titres dans une de ses pubs, vu qu'il en fera une "œuvre dérivée", il faudra que cette pub soit publiée à son tour sous une licence libre, qui viendra à son tour augmenter le patrimoine des œuvres sous licence libre ; on pourra alors de nouveau dériver cette vidéo pour en faire d'autres œuvres. (Conclusion : il y a peu de risques que Coca Cola accepte ces conditions et se serve d'un de nos titres pour faire son beurre (euh, son coca))).
Cette réponse est déjà bien trop longue pour que je développe plus, je préfère vous renvoyer au site http://framazic.org/ qui aborde de manière pédagogique toutes ces questions (vues sous l'angle de la musique) ou je vous invite sur le fil dédié à l'album sur le forum si vous voulez des précisions (le sujet a déjà commencé à être abordé).
zeco, qu’en est-il des droits des auteurs participants d'Oniris ?
En participant au concours, les auteurs s'engageaient à mettre leur(s) texte(s) sous une licence libre (voir http://www.oniris.be/modules/news/article.php?storyid=70 ) qui permette la libre diffusion, interprétation, adaptation, ce qui incluait la possibilité d'en tirer un disque.
C'est dans ce cadre-là que ce disque a pu voir le jour, les auteurs ayant été évidemment informés au plus tôt du projet (pour ceux que j’ai réussi à joindre).
Merci à tous les deux, bonne continuation et longue vie au Collectif RsR !
Merci à vous…