La civilisation Onirienne
Introduction
Nos sources : les écrits de Dara-le-fou et de Patrix (deux Oniriens de la première heure. Ces deux sources sont cependant parfois contradictoires, notamment sur la création d’Oniris (ou Onirix)
Ce que nous dit Patrix dans son « Dictionnaire parallèle » :
Onirix : petit village peuplé d’irrésistibles rêveurs. D’aucuns disent que ce village serait un pur produit imaginaire, voire virtuel, issu de l’esprit enfiévré de deux hurluberlus belges (pléonasme) au clavier facile et acharné : Philrasquinix et Nicofrancix, descendants en droite ligne cérébrogénétique de leurs deux célèbres compatriotes.
Ce que nous dit Dara-le-fou dans « Oniris : Légende ou délire commun » :
« 1.7 Et l'homme au nom de femme dit à l'homme au nom grec "Viens et prends place en mon laboratoire en confiance : je te donne mes clefs, mais frotte-toi les pieds." Et l'autre répondit : "Je viens et j'agis."
1.8 Et le solitaire lui dit : "Vois xoops et prends les parchemins d'étude que mon maître Gilles-le-grand (*) me fit faire."
1.9 Et brique à brique, l'homme au nom grec qui, dans sa nouvelle vie s'appelait Nico, démonta la matière xoopsienne, la plaça en chaudron informatique.
En vérité je vous le dis, ainsi naquit Oniris. »
Ces contradictions rendent assez ardue l’étude de cette civilisation. Elles s’expliquent probablement par le fait que ces deux Oniriens, comme beaucoup d’autres, étaient atteints par ce qui était appelé selon Patrix « l'esprit absurdifiant ».
Ces deux auteurs sont cependant complémentaires. En effet, Dara-le-fou a concentré son œuvre sur la genèse d’Oniris tandis que Patrix a décrit le quotidien des Oniriens et plus particulièrement leur activité de création littéraire. Ces écrits nous ont notamment permis, par une étude étymologique, de faire le lien entre le vocabulaire quotidien et la mythologie et ainsi, de mieux déterminer le rôle des dieux et déesses.
Pour compléter ces sources, nous avons choisi de nous immerger pendant quelque temps dans cette civilisation. Il nous est apparu intéressant de retranscrire ici nos notes concernant les croyances et pratiques religieuses des Oniriens. Elles nous semblent en effet un reflet très éclairant des us et coutumes de ce peuple.
La mythologie Onirienne
Aucune civilisation ne peut vivre très longtemps sans dieux et en cela les Oniriens n’ont rien de différent. Très vite après la création de la communauté et de ses structures hiérarchiques, les Oniriens ont créé des dieux à leur image. À leur image, parce que très proches de l’histoire de leur propre création. On peut effectivement établir un parallélisme entre le panthéon et les Oniriens de la première heure. On retrouve également dans les dieux secondaires une similitude avec les Oniriens de la deuxième génération.
Les deux dieux principaux :
Philhermès : dieu penseur et organisateur. Souvent associé à Zeunico dans ses tâches. Il a engendré Clairinerve et épousé une Onirienne.
Zeunico : dieu cybercréateur, il préside au destin de chacun et chacune des Oniriens
Philihermès et Zeunico semblent indissociables l’un de l’autre. Aucune étude n’a permis d’établir lequel fut le premier à être, et tous deux sont considérés comme créateurs de la cité Onirienne. Ils ont cependant leurs particularités que l’on retrouve dans le rôle respectif qu’ils jouent dans la mythologie Onirienne.
Ainsi, Zeunico apparait comme maîtrisant les éléments et étant capable de modeler l’environnement à souhait. Les Oniriens l’invoquent souvent pour améliorer leur cadre de vie. On assiste alors à des rites individuels ou de groupe, où les Oniriens font offrandes au dieu.
Quant à Philhermès, même s’il semble avoir été l’initiateur de Zeunico pour la maîtrise de la matière et des éléments dans les premiers âges de la civilisation Onirienne, il apparaît par la suite comme étant le dieu de l’esprit Onirien. C’est lors de cérémonies qui lui sont consacrées que les Oniriens tentent de trouver la voie de la raison. Mais étrangement, il semble que l’invocation de Philhermès reçoive très souvent des réponses de la part des autres dieux. C’est un fait assez inhabituel et peu rencontré dans l’étude des différentes mythologies connues à ce jour. Cela fait hésiter certains chercheurs sur l’existence réelle en tant que dieu de Philhermès et certains le présentent plutôt comme une entité reprenant un groupe de dieux. D’autres y voient plutôt le reflet du système démocratique dans lequel fonctionne la civilisation Onirienne.
Les autres dieux et déesses :
Pattiares : déesse du savoir, initiatrice de Pathéna
Pathéna : déesse, gardienne du feu sacré. Elle use plus de l’intelligence que la force, mais ses colères peuvent être terribles. De son nom est tiré le mot « télépathéticienne : promeneuse urbaine perspicace » (cf. Patrix)
Bien qu’étant deux divinités distinctes, Pattiares et Pathéna agissent généralement de concert. Elles dirigent un groupe de dieux secondaires dont elles ont fait leurs esclaves. Ces deux déesses sont très importantes pour les Oniriens puisqu’elles règnent sur un domaine qui constitue leur raison de vivre : la création littéraire. En effet, Pattiares et Pathéna enseignent aux Oniriens les techniques de leur art. Elles sont souvent invoquées par les Oniriens pour trouver l’inspiration. Ils les sollicitent en donnant en offrande leurs créations. Entrant alors dans un état de transe, le quémandeur reçoit conseils et connaissances. Dans le dictionnaire de Patrix nous trouvons ce mot qui y fait référence : « éducalin : méthode pédagogique basée sur la douceur »
Dans certains cas, assez rares, les déesses refusent l’offrande, la jugeant indigne d’elles.
Clairinerve : fille de Philhermès, déesse de la mémoire. Assure la pérennité de tout ce que créent les Oniriens. Gardienne des offrandes reçues et acceptées par Pathéna et Pattiares. Plutôt discrète malgré son rôle important.
Ninjapollon : dieu tortue, il est le gardien des sciences et des échanges. Sa statue trône au centre de la Grand’place. Il est surtout présent lors des débats entre Oniriens et en assure le bon déroulement. Dans le dictionnaire de Patrix nous pouvons relever : « Ninjaverité : franchise et sincérité Onirienne. » Ninjapollon est le seul dieu animal dans le panthéon Onirien. Son origine est probablement étrangère et on voit dans sa présence la preuve de contacts entre Oniris et des mondes parallèles (tout comme pour Mathoxoyoz), bien que scientifiquement, cela n’ait pu être prouvé.
Larivysos : dieu du vin et de l’extase. Il intercède auprès des autres dieux au nom des Oniriens. Il passe pour maîtriser l’art Onirien mieux que quiconque, ce qui lui permet d’exercer une certaine fascination sur les femmes et les déesses. Extrait du dictionnaire de Patrix : « Lariverbère : auteur des lumières crépusculaires. »
Maëltémis : déesse gardienne des textes de loi. Elle est aussi ambassadrice auprès des autres civilisations. Faisant connaître aux Oniriens des arts non connus d’eux et faisant connaître les créations Oniriennes aux autres peuples. Elle est invoquée par les Oniriens désirant s’ouvrir aux autres formes de création.
Echolette : d’après Patrix « déesse conteuse d'histoires imagées qui sait faire résonner l'imaginaire Onirien par le biais d'une petite vache fort sympathique... Qui a aussi trouvé (à force de fouiner) certains recoins obscurs de l'esprit absurdifiant de certains auteurs mal connus mais ô combien touchés par cet esprit merveillonirique si précieux... » Cette déesse est souvent représentée accompagnée d’une vache. Elle règne sur le monde de l’image et semble venir d’une autre civilisation où l’art pictural est aussi important que l’art littéraire l’est pour les Oniriens. Il semble que ceux-ci, par l’ajout de cette déesse dans leur panthéon, aient voulu enrichir le verbe par l’image. Mais le culte d’Echolette n’est pas généralisé.
Cyberalximès : dieu des voyageurs voyageant lui-même beaucoup. Cet extrait de Patrix nous le confirme : « cyberalbatros : auteur aérien, plus à l'aise dans les nuages que sur le pont d'un bateau. Il a toujours des réserves, au cas où... ».
Aphrocalys : déesse de la communication. C’est généralement à elle que les Oniriens s’adressent pour favoriser les contacts entre eux. On peut donc dans une certaine mesure, l’associer à Ninjapollon.
Bidicérès : d’après Patrix : « Déesse qui sème des perles en toute spontanéité... » On la rencontre également sous le nom de « Grand Œil d’Oniris ». Les Oniriens l’évoquent pour lutter contre les ruptécritures (brusques pannes d’inspiration. cf. Patrix). Jamais à court d’idées, elle guide les quémandeurs dans la construction de leurs récits.
Hestogna : dieu du rire et de la gaieté. Dans le dictionnaire de Patrix on trouve : « Tognastique : souplesse d'auteur qui n'a rien à envier aux élucubrations juvéniles sur toutes les questions humoristiques... grâce au maniement talentueux d'une langue verte bien que mûre... » Il est aussi le dieu de la paix comme en témoigne ce mot qui désigne le calumet de la paix Onirien : tognarguilé (voir objets de culte)
Mathoxoyoz : Semble posséder les mêmes connaissances que Zeunico. Tout comme Ninjapollon il semble venir d’un monde parallèle. Voici ce que Patrix nous en dit : « fondu de problèmes mathématiques incompréhensibles pour le commun des mortels, mais qui servent de langage codé avec sa sérénissime Mathénico (autre nom de Zeunico)... »
Tchogaïa et Amanos : dieu et déesse qui ne sont pas présents dans toutes les périodes de la civilisation Onirienne. C’est pourquoi nous n’avons pour les cerner que les mots trouvés dans le dictionnaire de Patrix « Littérama : Onirienne tombée dans la littérature, comme Obélix en son temps ». Cela nous laisse supposer qu’Amanos pourrait être la déesse des lettres bien que nous n’en soyons pas toutafé certains. « Tchollossature : Solide squelette Onirien ». Nous en déduisons qu’à l’époque où il était vénéré, ce dieu avait une certaine importance dans la mythologie.
Il est à noter que, mis à part Clairinerve, engendrée par Philhermès, tous les dieux et déesses Oniriens semblent être issus d’une génération spontanée. Rien dans la mythologie ne relate de lien de parenté entre eux, contrairement à la plupart des mythologies des grandes civilisations antiques.
Quelques animaux mythologiques :
Illustration de Colette
Bicheval : chimère équestre aux yeux séduisants
Illustration de Colette
Cucurbatracien : espèce animale de forme phallique, à peau luisante et à cuisses exquises.
Illustration de Colette
Ogrenouille : monstre de la mythologie nordique à peau luisante et gluante qui sévit en sautant de marais en marais
Les rites religieux et objets rituels :
Oniriades : rassemblement annuel des oniriens. Il se déroule à l’approche du solstice de printemps. Ces journées sont présidées par Philrasquinix et Nicofrancix qui dispensent certaines de leurs connaissances cyberwebiques. S’y déroulent diverses cérémonies. Certaines initiatiques consistant en un parcours dans un labyrinthe. Les participants se prêtent à des rituels honorant les différents dieux et déesses. Certains membres incarnent alors la personnalité des divinités. Le tout est rythmé par quelques chants. Ce que Patrix décrit ainsi : « Boucantique : cacophonie religieuse »
Tube à encre : objet cylindrique plus long que large, rempli d’encre et muni d’une pointe qui dispense l’encre de façon régulière. Cet objet est utilisé par les Oniriens lors de certaines cérémonies d’hommage aux dieux, mais également dans leur loisir favori : le déliréculubrimation
Déliréculubrimation : activité favorite des Oniriens consistant à l’aide d’un tube à encre, à tracer des signes sur du papier. Ces signes, placés selon certains codes précis, correspondent à un langage parlé connu d’eux seuls. Lors de cette activité, on peut constater un certain plaisir chez les Oniriens. C’est ce que certains appellent l’esprit absurdifiant ou merveillonirique. Terme souvent utilisé par Patrix.
Grasducéphale : épaississement du cerveau entraînant une certaine lenteur des réactions neuronales aux stimuli. On constate ce phénomène chez les Oniriens ayant pratiqué trop longtemps le déliréculubrimation. Il apparaît en effet que beaucoup de cérémonies religieuses Oniriennes ont des conséquences assez visibles sur les fidèles.
Tognarguilé : calumet de la paix proposé par un auteur Onirien, pour calmer les débats houleux par exemple. Attribut des dieux Ninjapollon et Hestogna
Admiroir : objet renvoyant un reflet avantageux. Probablement utilisé pour aider les Oniriens lors de l’écriture, quand celle-ci a trait à la description de personnages. Mais son usage n’étant pas sans risque, l’objet en question est détenu par les vestales de Bidicéres et n’est utilisé que lors de cérémonies bien définies.
Mélancollier : bijou qui incite à la nostalgie. Là aussi il s’agit d’un objet destiné à inspirer les Oniriens. C’est dans les temples dédiés à Larivysos qu’il est détenu.
La présente étude est incomplète, nous en sommes bien conscients. De plus, la civilisation Onirienne est en perpétuelle évolution. De nouveaux dieux apparaissent tandis que d’autres tombent dans l’oubli. Tant qu’Oniris sera actif, personne ne peut donc prétendre établir un écrit définitif.
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