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Les silences de Colombe
Maëlle : Les silences de Colombe  -  III - Touche
 Publié le 07/08/10  -  12 commentaires  -  3813 caractères  -  208 lectures    Autres publications du même auteur

J’y vais gonflé à bloc. Je passe, je cours, l’entraîneur me demande d’y aller mollo sur les placages. J’ai les jambes, j’ai le mental, j’ai l’œil. Les adversaires n’ont qu’à bien se tenir. Trajectoires, lancers, marquages, je maîtrise. Les exercices ont un côté rassurant. Ça me vide la tête. Je suis bien.


- Content d’te r’trouver, Simon !


La fraîcheur de l’air sur les jambes, la sueur qui coule le long du dos. La surface rugueuse du ballon qui vient se loger dans ma main tendue. Je tourne la tête, je lance. Je cours. Je suis à ma place.

Coup de sifflet. Je m’arrête, reprends mon souffle.


+++


Elle a enlevé son T-shirt en levant les bras. Soutien-gorge blanc, avec un peu de dentelle. Face à moi, sans se détourner. Elle me laisse regarder. Elle me laisse la voir.


- Colombe…


Elle baisse son pantalon, ses cheveux se déploient et cachent son visage. Je fais un geste pour les écarter, j’effleure son épaule. Nue.

La petite culotte est blanche aussi, avec un petit nœud rose, devant. Ses jambes… Je les avais déjà vues, l’été, ou l’hiver, à travers un collant. Et troublées par l’eau de la piscine, aussi, sans pouvoir les contempler.

Elle a croisé les bras sur sa poitrine, et ainsi ses seins semblaient ronds comme dans les pièces de Molière qu’on voit en cours de français. J’ai pensé :


- Elle a froid.


Et j’ai ouvert le lit pour qu’elle puisse s’enrouler dans la couette. J’ai eu honte : les Schtroumpfs sur la taie d’oreiller, c’était pas possible. Pourtant Colombe a souri en la voyant. Elle s’est assise en boule, j’ai reposé la couette sur ses épaules, j’ai caressé ses cheveux, sa joue. Je savais pas trop quoi faire. J’avais l’air con, elle en sous-vêtements et moi habillé. Alors je me suis désapé aussi vite que j’ai pu. Et ce n’est qu’une fois le slip à terre que je me suis rappelé qu’elle, elle n’avait pas tout ôté. J’ai bredouillé :


- Excuse-moi.


Je bandais.

Elle a tendu la main et elle m’a touché, là.

Ça m’a fait comme un choc électrique. J’avais jamais rien ressenti de tel. Elle m’a fait une place à côté d’elle, on s’est serré, elle m’a donné un peu de sa chaleur, je l’ai caressée timidement, puis moins, on s’est frotté, embrassé, goûté, j’en revenais pas de sa peau si douce, si différente, j’en revenais pas de ses mains sur mon ventre, sur mon dos, j’en étais à moitié fou, j’avais oublié le reste du monde, elle a vu le réveil et a dit :


- Je vais partir.


Je l’ai regardée se rhabiller, disparu le slip blanc, disparue la dentelle, j’ai sauté dans mon pantalon pour la raccompagner à la porte, elle m’a tendu mon pull que j’ai enfilé, j’ai encore caressé ses cheveux, elle m’a embrassé, longtemps, puis elle est partie, très vite.

J’ai rêvé d’elle cette nuit-là dans des draps qui avaient un peu, un tout petit peu, son odeur.


+++


Coup de sifflet. J’avance, doucement, pour rejoindre l’entraîneur. Yacine fait son tour de terrain, tranquille, comme d’hab’. Pas fatigué. Quand il termine, on range. Récupérer les balises, les sweats balancés au hasard sur les balustrades. On remet le matos dans le placard, on file au vestiaire. Odeur de pieds, atmosphère humide. Erwan et Yacine sont déjà à poil.


- Eh, tu la connais, celle de la religieuse en bagnole ?


Oui, je la connais. Je me fige. J’ai pas envie de les entendre, leurs blagues salaces. J’ai pas envie de boire un coup chez Abdel, pas envie de les écouter comparer les filles comme si c’était…


J’ai surtout pas envie qu’ils parlent de Colombe. Pas devant moi.

J’enfile mon jean sur mon short, je pue la sueur mais rien à faire, je me taille.

Erwan me voit partir de l’embrasure de la douche.


- Eh, Simon !


Je lève la main, pour répondre. Si je parle, je vais encore chialer.

Je préfère me barrer.


 
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   RaniaBerrada   
9/8/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Mon commentaire ne vous servira en rien, je le concède. Parce qu'en vérité ce qui me déplaît le plus, c'est la tournure que prend ce roman. On dirait que vous faîtes la course à l'anodin. Certes, ça s'y prête bien. Mais c'est niais à souhait.
Le grand amour, voilà un vaste sujet. Vous l'aimez, c'est génial. Mais ne faîtes pas que ça. Parlez nous d'autres choses.
Au reste, je ne suis pas très fan de "désaper" et autre "d'te r'trouver". Cependant, je ne peux pas vous reprocher d'avoir fait ce choix d'écriture.
En définitive, sortez de l'ordinaire. Tâter d'autres terrains ne vous fera que du bien.
Merci quand même.
R.B

   brabant   
16/8/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Maëlle,

Ainsi il s'appelle Simon, nom dual pour un garçon aussi simple. On avait deviné qu'il jouait au rugby, sport d'homme !
"La fraîcheur de l'air sur les jambes" c'est féminin ça...

Comme toujours pour les amours adolescentes c'est la fille qui prend l'initiative, c'est elle qui donne le top et bat la mesure. Déjà tout nu le garçon ! Quelle faute de goût, toujours à vouloir brûler les étapes. Bon, elle le rassure. Elle semble mieux s'y connaître en mâle que lui en nichons. En est-il réellement resté aux seins de Molière ? Un grand naïf que ce costaud qui s'étonne de bander et de ce que cela lui fait. Bien, c'est sa déesse qui l'électrise, c'est quand même quelque chose, c'est pas rien ! Et c'est lui qui s'affole, comme une gonzesse... Qui donc déniaisera l'autre ?
L'ont-ils fait ? On ne sait pas : les draps ? "des draps qui avaient un peu, un tout petit peu son odeur." C'est vraiment éthéré tout cela.
Dans la chanson il est dit : "J'ai rêvé si fort, que les draps s'en souviennent." Et il était seul, celui qui chante.
Bref ici, j'ai l'impression que l'on me mène en bateau avec amour sur fond de sous-vêtements du même petit nom.
Les scènes d'amour me gènent toujours un peu, en outre je n'y crois pas quand elles ne sont pas crues. (lol)

Bien, il est vraiment dingue amoureux Simon, il fait attention aux odeurs maintenant : pieds, humidité, "je pue la sueur", il va encore "chialer" (notations plus généralement féminines en fait) Elle l'a enlevé à ses copains c'est sûr, les "blagues salaces" c'est plus son truc, même avec les religieuses, et les filles sont des... colombes.
L'amour va faire de ce faux-dur une vraie gonzesse, il se la joue là... Une vraie inversion des rôles. Qui est qui dans cette histoire ?


Un peu naïf tout cela, plan plan, on attend toujours un vrai décollage, avec des identités peut-être mieux fixées, bon peut-être que c'est voulu aussi ?...

   Anonyme   
15/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je mets un commentaire "pour la forme", je ne suis toujours pas déçue par quoi que ce soit, c'est frais.
Ce jeune homme romantique, un peu décalé dans un monde ou il tente de trouver sa place "virile" est beau et touchant je trouve.

   Perjoal   
1/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime ce timide viril, mais je sens un déséquilibre qui va vers la tragédie. Ce texte me rappel hélas une situation réelle qui a très mal finie.
Jusqu'à présent, le comportement du garçon est très réaliste et colle (de trop !) 'mon' histoire de référence.

   Anonyme   
28/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Ah, celui-ci, il me plait ! (Le chapitre).
Il y a quelque chose comme de la sincérité. C'est sobre, mais suffisant, est dit ce qu'il y avait à dire, à faire passer.

Une seule remarque : "- Content d’te r’trouver, Simon !"

Bof. Question de parlé jeune, ça fait un peu too much.

   David   
18/1/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Je viens de comprendre que les titres de chapitres ne font pas références au football mais au rugby, dans ce troisième opus, ça me fait un point commun avec le héros, la révélation.

La seconde partie est pleine de délicatesse sans excès de pruderie, j'ai adoré le parasitage de la vision périphérique, comme la couette à schtroumpf, le réveil, où les comparaisons un peu absurdes comme avec les seins dans les pièces de Molière en français, ou avec les jambes sous l'eau à la piscine, c'est pas vraiment absurde, c'est un peu obsédé par les détails en fait, mais ça contribue à l'équilibre du tout.

La fin aussi est pas mal, le regard des copains, les habitudes qui deviennent dérangeantes.

   Anonyme   
6/3/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je trouve que ce chapitre fait un peu trop " cliché ". Les scènes d'amour comme ça, il y en a dans tous les livres. J'en ai marre, je veux un truc super original au lieu de : la fille se déshabille, le mec se deshabille puis ils vont dans le lit. Cependant j'aime quand même ce 3eme chapitre, mais un peu moins que les autres. Il faut trouver des trucs qui sortent de l'ordinaire. J'aime quand même bien au fond, mais j'espère que la suite sera mieux.

   monlokiana   
18/8/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Pal mal ce chapitre. D’ailleurs une chose qui m’a plu dans mes trois lectures que voici : les chapitres sont courts ! Ça, c’est vraiment la réussite de ce roman. C’est court, c’est fluide, c’est léger, ça se lit rapidement et sans ennuie pour ma part.
C’est vrai que Simon et Colombe sont les sortes de « Roméo et Juliette du roman ». Ne pas confondre : quand je dis Roméo et Juliette, je ne parle pas de leur histoire mais de l’amour qui les liaient et que je ne vois pas la grande différente. C’est le même qui lie Colombe et Simon (on me comprend là ?).
Donc, j’ai parcouru les autres commentaires. C’est vrai que l’auteur revient souvent sur ses deux tourtereaux et même parfois trop. Quand c’est trop mielleux, ça peut endormir. La narration aurait pu avoir d’autres terrains ou d’autres capes. Parler d’autres choses que d’eux mais en gardant toujours le thème principal. Ça se fait dans les romans (ou du moins dans la plupart de ceux que j’ai lu.)
Donc, je ne dis pas n’avoir pas apprécié ce chapitre, mais je dis que je l’aurais voulu autrement. Enfin, c’est le roman de Maelle, ses choix. Je les respecte et je continue ma lecture.
L’envie est toujours là, de continuer.

   Anonyme   
11/9/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
Je suis un peu déçue... pour moi tout cela sonne faux. D'un côté, ce n'est pas tellement le faux mais plutôt le côté très naïf qui me dérange. Je n'ai jamais vu de scène comme celle que tu nous décris là "je me mets en sous vêtement, toi tu te déshabilles complètement, tu t'étonnes de choses évidentes, et je pars, comme ça". Enfin bon, oui c'est ça, je suis un peu déçue car tout cela devient banal. Néanmoins, je continue !

   carbona   
5/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup. J'aime toujours l'écriture speed de l'entraînement qui contraste avec la scène d'amour. J'aime beaucoup aussi découvrir à chaque chapitre un peu plus sur cette scène d'amour. Scène d'amour subtile, pas mièvre, avec de la maladresse comme il en faut sans tomber dans la grosse déconnade, très réaliste à vrai dire quand deux adolescents explorent pour la première fois les possibilités de se découvrir sous un angle intime. J'ai vraiment aimé. Et revoilà cette taie d'oreiller dont il était question lors du premier chapitre, les Schtroumpfs < un bon sourire attendri

Bravo pour cette scène que je trouve particulièrement juste et réussie. Je m'y revois ;)

   MissNeko   
7/10/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le style est vraiment agréable. L histoire touchante. Je continue !

   Donaldo75   
12/11/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La narration prend. La lecture des deux périodes est fluide, malgré les phrases courtes et les instantanés. Evidemment, ce sont les souvenirs avec Colombe qui prennent le plus de place et suscitent le plus d'intérêt car ils permettent de mieux comprendre ce qui s'est passé, ce qui transparait dans les deux premiers chapitres mais mérite quand même d'être expliqué dans un récit en contrechant. Ici, c'est réussi, j'ai plongé dans ce voyage mémoriel et le format court aide à rentrer facilement dans cette narration parce qu'il y a tout et pas trop, que les chichis n'ont pas leur place et c'est tant mieux ainsi. Un très bon chapitre, je vous le dis.


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