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Human Genome
Corentin : Human Genome  -  Conférence
 Publié le 13/02/09  -  4 commentaires  -  19176 caractères  -  42 lectures    Autres publications du même auteur

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Il était environ cinq heures du matin. L'endroit était noir de monde. Des dizaines de journalistes étaient venus couvrir l'incident, et le Moscow Times avait prévu une importante conférence de presse en présence du PDG de Futura Genetics lui-même, Nathan Craig. Il était attendu d'un moment à l'autre, et la rumeur courait qu'il allait faire une annonce proprement fracassante.


Lorsque le Hummer noir s'engagea lentement dans le parking, personne ne le remarqua.

Personne, sauf Dimitri.

Parce qu'il savait.

Craig descendit du véhicule, pesamment. Il salua Dimitri, lui fit quelques excuses, puis d’autres journalistes les remarquèrent.


Très vite, ce fut l'effervescence, et des dizaines de journalistes prirent d'assaut Craig ainsi que la jeune femme qui l'accompagnait. Le directeur du Moscow Times parvint à se faufiler dans la foule jusqu'à Abby. Craig le vit dire quelque chose à son oreille, puis elle le tira par le bras, leur frayant un chemin dans la foule.


Ils montèrent lentement l'escalier, puis entrèrent dans le hall de Futura Genetics. Abby guida Craig jusqu'à l'estrade qui venait d'être montée à la hâte, puis elle l'accompagna jusqu'à un pupitre. La meute de journalistes se mettait rapidement en place avec fracas.

Les flashs fusaient de partout.


Accablé par la fatigue et la soudaineté de l'événement, Craig se sentit terriblement pris de court et véritablement agressé. Il ne savait plus bien où il était. Il chercha Abby du regard.

Elle n'était plus là.

Elle l'avait planté là, à son pupitre, puis s'était noyée dans la foule. Craig commençait à se sentir mal. Mais soudain, il reconnut une voix dans son dos. Il se retourna prestement.


C'était elle.


— J'ai votre micro, fit-elle avec un grand sourire.


Elle lui dégrafa quelques boutons de sa chemise, puis lui installa son micro, avant de refermer sa veste et de lui tapoter sur les épaules.


— Vous êtes magnifique, fit-elle, rayonnante.

— Abby, je...

— Non, shhhtt. Courage. Vous allez tous les bouffer. N'ayez pas peur. C'est vous qui menez la danse. Eux, ce ne sont que des prétentieux qui se prennent pour des requins, mais qui n'ont aucunement votre force.


Craig se sentit quelque peu rasséréné.


— Abby, merci.


Elle s'approcha de lui, toute proche, puis elle le regarda avec beaucoup de tendresse.


— Courage, fit-elle simplement.


Elle porta sa main vers le boîtier que Craig avait à la ceinture, tourna un bouton et une lumière verte s'alluma.


— Votre micro est prêt. Vous êtes en ligne.


Puis elle s'en alla.

Craig prit une grande inspiration. Le parterre de journalistes retenait son souffle. Il tapota son micro, toussa un coup. Le son marchait correctement. Tout le monde se tut. L'ambiance était extrêmement tendue. Tout le monde le dévisageait.


Avec la désagréable impression d'être lâché dans l'arène, Craig se lança.


— J’assume la responsabilité des agissements de Futura Genetics ainsi que des tragiques événements survenus ces derniers jours. Sous ma direction, les chercheurs de Futura Genetics ont enfreint nombre de lois de la bioéthique. Dans ce monde surexposé, manipulé et déformé par les médias, dirigé par des politiques véreux et les pleins pouvoirs du profit, je sais que peu de gens croiront ma version des faits. La voici cependant. Futura Genetics est une entreprise de recherche dans le génie génétique. Nos découvertes ont fait progresser la connaissance et ont permis de sauver des centaines de milliers de vies. Je suis un scientifique. Mais je n'ai jamais caché mon aversion pour l'immobilisme. Certes, j’ai violé les lois de l’éthique. Mais qu'est-ce que l'éthique, sinon une vague morale mouvante, changeante avec le temps ? Voyez comment nos principes ont changé en quelques années, en quelques siècles. L'éthique est faite pour être transgressée. Il faut la considérer avec recul, ce n'est pas une marche à suivre inflexible.


« J’attends de toute la communauté scientifique de réagir en personnes honnêtes et responsables. Je ne sais pas ce qu’il adviendra de moi et de Futura Genetics. Que justice soit faite. Soyez simplement honnêtes et, pourquoi pas, compréhensifs. Soyez modernes, pensez au progrès. Quant aux résultats de nos recherches… J’ai été trompé. Mikhaïl Komarov était mon bras droit. Mais il jouait un double jeu. En fait, il était lui-même sous les ordres d'Ivan Rokov, le PDG de Gazpran.


« L'organisation des Fils de Dieu a également joué un obscur rôle d'intimidation. La manœuvre était habile. L'objectif était de prendre le contrôle de Futura Genetics pour en faire un laboratoire russe et s'en approprier les découvertes. Je ne me cherche pas d’excuses, je veux juste établir la vérité. J'énonce là des faits.


« Sous la pression de l'immense pouvoir de Rokov et des Fils de Dieu, Mikhaïl Komarov n'a pas eu le choix. Et puis, il avait ses propres théories un peu dérangées sur l'Histoire, la Culture et la Civilisation. Il s'intéressait également aux problèmes de la mentalisation et de l'éducation. Quelle est la part de la génétique dans notre comportement ? Quel est le plus important, de l'inné ou de l'acquis ? Hitler aurait-il pu être un homme bon, dans un contexte historique différent ? En tous les cas, Komarov pensait que les hommes qui ont fait notre Histoire étaient particuliers et révéleraient les secrets de l'Humanité bien plus clairement que n'importe qui, emporté par le flot tumultueux de l’Histoire.


« Poussé par une curiosité déplacée, Komarov s’est procuré de l’ADN sur les restes du crâne d'Adolf Hitler. Oui, nous avons cloné le Führer. Il est mort, noyé dans la Moskova il y a quelques jours, mettant le feu aux poudres.


« Mais Komarov ne s’est pas arrêté là. Il s’est également procuré de l’ADN sur le Linceul de Turin. Pour ceux qui en douteraient encore, sachez que plus aucun doute n’est possible sur l’authenticité de cette relique. Nous avons cloné le Christ. Je sais que des milliards de gens nous fustigeront pour avoir osé. J'en suis totalement désolé. Je vous demande juste de me croire : j’ignorais tout de cette folie. J’avais autorisé le clonage d’êtres humains, je l'avoue sans détour, mais jamais, jamais je n’ai voulu cloner le Christ ou Hitler. Les avatars de Jésus sont morts le soir de l'incident. Par ma main. Je les ai tués. Komarov est mort, lui aussi, le crâne fracassé par un clone du Christ génétiquement dopé. De ce côté, les résultats de Komarov sont impressionnants.


« Nous sommes désormais capables de démultiplier les capacités physiques d’un être humain. Mais avec l'aide de mes travaux sur la génomique de synthèse, Komarov a aussi et surtout effectué un bond de géant dans le domaine de l'ingénierie génétique. Il est parvenu à inverser le cours de l'Évolution. Nous appelons cela la génétique réversible ou rétrograde. Komarov a ainsi fait des avancées considérables dans la recherche sur les origines de l'Homme. Il a ressuscité l'Homme de Néandertal et une grande partie de nos autres prédécesseurs.


« Grisé par la réussite et forcé par les Fils de Dieu, Komarov ne s'est pas arrêté à la reproduction du passé. En extrapolant les tendances évolutives humaines, il a tenté une incursion dans le futur et a donné naissance à Homo futurus. C'est proprement stupéfiant. Homo futurus est gigantesque. Son crâne abrite un cerveau hyper volumineux et présente une face terriblement contractée, équipée d'une minuscule mâchoire. L'avenir est aujourd'hui à notre portée. Komarov est parvenu à esquisser le possible futur de notre propre espèce.


« Mais les choses ont mal tourné. L'opération devant aboutir à la prise de contrôle de Futura Genetics a échoué. Les Fils de Dieu, rendus furieux par cet incident qui a tué Rokov et Komarov, ont mis à sac le laboratoire de Daryznetzov. Nos scientifiques ont été assassinés. L'immense majorité des créatures sont mortes ou blessées. Les données ont été volées.


Craig fit une courte pause. Il n'en dit rien, mais, ce faisant, il voulait rendre un hommage à son équipe assassinée. Il vit que l'auditoire avait du mal à tenir en place devant ses révélations fracassantes. Certains donnaient des coups de fil frénétiques, les caméras se pressaient.


Il décida d'attendre encore quelques instants. Il était à la fois terriblement fatigué et étrangement excité. Il se rendit compte qu'il avait les deux mains crispées sur son pupitre. Il était en sueur. Il avait les mains moites et, bien qu'il maîtrisât parfaitement son discours, il se sentait fatigué, très fatigué. Et puis, il avait atrocement soif. Abby arriva soudainement, comme par enchantement, lui apportant une petite bouteille d'eau minérale.


Elle lui fit un clin d'œil.

Il lui répondit par un grand sourire, avant de boire la bouteille d'une traite, puis il ouvrit nonchalamment sa chemise.


— Mademoiselle Lockart ici présente pourra témoigner. Je veux qu'une enquête soit menée. Que la Justice fasse son travail. Maintenant, je souhaiterais finir par une mise en garde. Le drame qui vient de se dérouler trouve ses origines dans une affaire complexe, qui mêle Science et Religion. Futura Genetics est un laboratoire de recherche scientifique. Je n’ai accepté de travailler avec les Fils de Dieu que pour d’évidentes raisons financières. C’était stupide de ma part, je le reconnais sans détour. Mais il ne faut surtout pas voir dans ma démarche une tentative d’insertion des idées créationnistes dans la théorie de l’Évolution.


« Je dis cela, car c’est finalement l’objectif ultime des Fils de Dieu. Je le savais, et pourtant j’ai pris le risque de voir un amalgame douteux se former. En finançant une partie de nos recherches, les Fils de Dieu espéraient offrir un semblant de caution scientifique à leurs idées créationnistes. Mais ne vous laissez pas abuser. Les Fils de Dieu sont des manipulateurs. Comme tous les créationnistes, ils sont indéniablement charmeurs et dangereusement convaincants. Mais leurs idées proviennent de dogmes et d’interprétations religieuses surannées, qui n’ont aucune place dans le contexte scientifique de la théorie de l’Évolution.


« Soyons clairs : je ne jette pas la pierre à la Religion en général, chacun est évidemment libre de ses croyances et de ses convictions. Mais le mélange opéré par les créationnistes entre Évolution et Création est une escroquerie intellectuelle. Ils essaient de reprendre à leur compte les données scientifiques et les travestissent en vue de prouver la véracité de leur religion. Le seul fait qu’il tente de prouver l’existence de Dieu montre bien la gravité de leur déviance. La Science et la Religion n’ont pas vocation à se retrouver ainsi entremêlées. La Foi est une affaire de conviction personnelle qui ne doit rien à la démonstration. Tout un chacun est libre de croire en l’existence d’un Dieu, quel qu’il soit, mais cette croyance n’a rien à voir avec la Science et l’expérience.


« La seule attitude raisonnable pour un croyant est de reconnaître les faits évolutifs et la variabilité du monde, aussi bien de l’Univers que de la Vie. Ce faisant, rien ne lui interdit de croire à l’existence d’une entité supérieure, responsable de tous les mécanismes du monde, y compris du phénomène de l’Évolution. La Science serait bien en mal de prouver son inexistence. Elle ne le peut pas. Et elle ne le doit pas.


« Maintenant que les choses ont été clarifiées et que l’on a remis la Science et la Religion à leurs places respectives, permettez-moi de présenter mon opinion personnelle sur la place de l’Homme dans l’Univers.


« En lisant Teilhard de Chardin, j’ai vu toute la splendeur d’un déisme auquel j’aurais tellement voulu croire. Mais en lisant Darwin, je n’ai pu que constater la monstrueuse efficacité de la simplicité de la théorie de l’Évolution. Je suis devenu agnostique. Enfin, en lisant Dawkins, j’ai bien failli devenir athée.


« Mon humanité et ma sensibilité ne pourront jamais me faire croire aux religions telles qu’on nous les décrit dans les livres fondateurs, tout au plus peuvent-elles m’ancrer un peu plus dans mon agnosticisme. Étant un simple être humain, je pense que nous, au sens large de l’Humanité, ne pouvons pas savoir si, oui ou non, il existe une quelconque déité. C’est en cela que je suis agnostique. J’ai cependant l’intime conviction, désespérante, que s’il existe quelque part une forme de vie extraterrestre plus évoluée que la nôtre, alors, cette intelligence-là aura conclu qu’il n’existe rien de tel dans un quelconque « là-haut ».


« Je suis agnostique, parce que je crois en la grande faiblesse intellectuelle de notre espèce et en son impuissance à trancher sur un tel sujet. Mais je pense qu’une intelligence supérieure ne pourra conclure qu’à l’athéisme le plus pur. Au risque de paraître prétentieux, comme si je voyais la réalité au-delà de ma condition d’homme au travers du regard de consciences extraterrestres supérieures auxquelles j’aurais accès, je frôle l’athéisme. Oui. Mais, n’étant qu’un homme, je ne peux que le frôler. Je pense que l’athéisme est la seule attitude réaliste, mais je ne peux rien affirmer : je suis agnostique. Je ne sais pas. Et, en dépit de toutes mes faibles convictions, je ne peux pas savoir.


« Et pourtant, il y a la Conscience. On pourra toujours sortir cet ultime argument, telle une massue. La conscience. Cette plus-value improbable, qui semble surgir du néant. La Vie est déjà difficile à comprendre et à accepter, tant elle est capable de prouesses pour assembler la matière en créatures autorépliquantes animées d’une incroyable complexité. Mais la Conscience, c’est encore autre chose. On pourrait toujours dire que la Vie, sous son apparente complexité, n’est finalement rien d’autre qu’un super agencement de la matière, somme toute pas très différente des cristaux d’une roche ou d’un flocon de neige.


« Tandis que la Conscience, c’est la Vie 2.0, c’est la Matière 3.0. C’est la matière qui devient consciente d’elle-même ! C’est stupéfiant, comme si un courant autre que certains nomment « esprit » traversait nos constituants, et il faut bien avouer que cette entité est difficile à expliquer dans le cadre de la Physique pure. La conscience, nos sentiments, nos émotions, telles sont les manifestations qui nous font douter, qui nous font penser qu’il peut – ou qu’il doit – exister un au-delà. Mais ces manifestations émotionnelles trouvent toutes leur explication dans la théorie de l’Évolution, qui court-circuite ainsi tout recours à cet « autre chose ».


« Cette volonté de croire qui nous est propre, associée aux mystères et donc aux peurs insondables du monde que nos ancêtres préhistoriques ont dû affronter, suffit probablement à expliquer l’apparition des croyances et des religions. Le fait que ces croyances perdurent encore n’a rien d’étonnant : face à la Mort, l’Homme possède toujours cette volonté de croire. S’ajoutent à cela l’Histoire, la Culture et les modes d’éducation qui offrent au nécessiteux tout un panel de religions préexistantes et autres croyances auxquelles il est si facile d’adhérer. Dès lors, le phénomène religieux qui touche des milliards d’êtres humains et qui semble si puissant, si transcendant, n’apparaît plus que comme un simple épiphénomène de la nature humaine. Et rien d’autre.


« La Vie n’est qu’un processus chimique, fondamentalement autorépliquant, qui par le biais des deux seuls principes de base que sont la mutation et la sélection, conduit réellement à l’Homme et à la Conscience. Ces deux principes, double phénomène aveugle, ont finalement permis l’émergence de la pensée, de l’intelligence, de l’effet de groupe, du rapport à autrui, de l’empathie et de la conscience. Nos émotions ne sont que le produit de l’Évolution. L’empathie n’est paradoxalement que le résultat d’un processus égoïste. Le besoin d’autrui et l’amour ne sont que des leurres chimiques à l’œuvre dans notre cerveau qui est récompensé dans l’unique but de se répliquer.


« Mais justement, être humain, c’est ça. L’Évolution n’est peut-être qu’un processus aveugle doublement aléatoire, mais les milliards d’années de complexification ont abouti à l’émergence d’un être sensible et sensé. Nous pouvons ressentir le soleil sur notre peau et y prendre du plaisir. Nous pouvons humer l’air salin, nous tremblons au contact du sexe opposé, et notre cerveau irradie de bonheur notre conscience lorsque nous trouvons ce que nous appelons l’Amour.


« Être humain, c’est ressentir ces choses et être capable d’en profiter. Savoir que rien de tout ça n’est réellement sensé, que nous ne sommes que les produits égoïstes d’un processus aveugle qui va jusqu’à tromper ses propres créations en les berçant d’illusions, savoir tout ça, ce n’est en rien renoncer à nos émotions. Il s’agit simplement de les embrasser sans jamais oublier ce qui les a créées.


« C’est cela, l’Humanité : jouir de bonheurs littéralement insensés. Il ne faut pas voir dans ce discours une apologie de l’égoïsme, de l’opportunisme ou de l’individualité. Bien au contraire. Même si c’est une logique égoïstement génétique qui a conduit à ce que nous sommes aujourd’hui, il se trouve que nous sommes doués d’empathie. Nous essayons de comprendre autrui, nous avons besoin de lui. L’Évolution a fait que nous pouvons avoir envie d’aider notre prochain. L’Évolution a fait que nous pouvons y trouver du plaisir. Nous sommes capables d’apprécier l’idée d’aider autrui, capables d’aimer l’idée de laisser une planète en meilleure santé à notre descendance. Il s’agit de bonheurs, parmi d’autres, qui définissent l’Humanité, et dont il faut savoir faire usage. En aucun cas l’acceptation de ce que nous sommes réellement, en aucun cas l’acceptation de notre banale animalité ne doit être un prétexte à l’égoïsme.


« Il faut vivre avec cette pensée, savoir apprécier ce que l’Évolution a créé et favorisé en nous. Prendre plaisir à ces productions est l’unique possibilité que nous ayons. Cela ne donne pas un sens à la vie, ni même une raison de vivre. Mais cela nous donne une façon de vivre. Car on pourra toujours s’imaginer tout ce que l’on veut, se laisser aller à un romantisme exacerbé, vouloir croire en Dieu ou quoi que ce soit, mais, en dernière analyse, nous ne sommes toujours que le produit banal d’un processus désespérément basique, doublement aléatoire et d’une froideur mécanique aveugle, que rien ni personne ne contrôle.


Craig fixa son assistance. Il vit les sbires du Président Meskine s'impatienter au premier rang.

Il avait touché le jackpot, se dit-il avec légèreté.

Il ignora royalement les signaux des officiels furieux pour en venir à sa conclusion.


— Ne perdons jamais de vue que notre présence ici-bas n'a aucune signification. Les créationnistes de tous bords déploieront des trésors d’ingéniosité pour tenter de vous démontrer le contraire. Mais la vérité c’est que la Vie n'est qu'un mélange d'eau, de roche et de gaz, animé par des rayons de pure énergie.


« Le phénomène de l'Évolution n’est rien d’autre que le résultat normal et naturel de la guerre totale provoquée par la soif, le désir et la formidable envie que possède chaque parcelle de Vie d'avaler, à elle seule, le Soleil.


 
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   Menvussa   
3/3/2009
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Désolé celui-ci ne m' a pas plu du tout, pas tant pour les convictions de Craig mais pour la façon dont il opère pour les imposer aux journalistes, ce matraquage n'est pas digne d'un esprit scientifique.

Cette obsession à amené l'auteur à procéder par répétitions, le style est devenu lourd, indigeste.

"« Je suis agnostique, parce que je crois en la grande faiblesse intellectuelle de notre espèce et en son impuissance à trancher sur un tel sujet. Mais je pense qu’une intelligence supérieure ne pourra conclure qu’à l’athéisme le plus pur." J'adore le raisonnement par l'absurde mais là ça n'en est pas un, c'est un raisonnement que je qualifierais d'absurde. Ce n'est pas cohérent, il émettrait une hypothèse, il n'y aurait aucun problème mais il assène une certitude tout en disant, à peu de chose près, qu'en tant que humain, il n'est pas qualifié pour le faire... Mais c'est vrai qu'il est très fatigué cet homme là.

"— Ne perdons jamais de vue que notre présence ici-bas n'a aucune signification. Les créationnistes de tous bords déploieront des trésors d’ingéniosité pour tenter de vous démontrer le contraire. Mais la vérité c’est que la Vie n'est qu'un mélange d'eau, de roche et de gaz, animé par des rayons de pure énergie."

Ce raisonnement est absurde.
Supposons qu'il y ait un créateur.
Il crée, il impose des règles à sa création
Sa création respecte les règles

Et Craig dit que parce qu'il y a des règles, il n'y a pas de créateur. Craig est un demeuré ou quoi !!!
C'est tout sauf un raisonnement qui se tient, ça !

   macalys   
20/3/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Le discours de Craig ne m'a pas du tout convaincue, et je n'ai pas bien compris pourquoi il faisait cette sortie sur Dieu et la conscience.
L'attitude servile d'Abby ne m'a pas plue non plus.

Mais Komarov ne s’est pas arrêté là. Il s’est également procuré de l’ADN sur le Linceul de Turin. Pour ceux qui en douteraient encore, sachez que plus aucun doute n’est possible sur l’authenticité de cette relique. Nous avons cloné le Christ.
Comment peut-il savoir que c'était bien le Christ qui avait été cloné ? Il n'a pas pris part aux expériences et les résultats ont été volés apr les Fils de Dieu...

   Anonyme   
14/3/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Craig s'adonne ici a un très beau discours sur ses propres convictions concernant les origines de l'Homme, tout en faisant son mea culpa. Il nous dévoile que le numéro 101 était bien un clone d'Hitler, mort par noyade dans le premier chapitre. Mais comment se fait-il que personne ne l'ai reconnu, au sortir du fleuve ? Et que l'homme poursuivi par cet avatar, venu espionner à Daryznetzov, dès le début du roman, ne l'ai lui non plus pas reconnu ? Sans doute pour les mêmes raisons que le clone du Christ : tout simplement parce que le clone en question a été quelque peu modifié, ne ressemblant finalement en rien - physiquement parlant -à Hitler.

C'est juste une supposition de ma part, sinon une conclusion logique à ce qui a été dit dans les chapitres précédents.

Une conférence qui conclue bien le roman, au final, donc bienvenue et très intéressante.

   cherbiacuespe   
3/1/2021
 a aimé ce texte 
Pas ↓
La forme prise par cette fin est plutôt décevante. C'est une reprise de ce que l'histoire raconte déjà. La confrontation avec les journalistes aurait du donner, à la limite, un débat, court et violent. On assiste au contraire à un long plaidoyer peu convaincant, au lieu d'un feu d'artifice confrontant diverses opinions.


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