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La Philosophie des salades
Nobello : La Philosophie des salades  -  Le talon d'Achille
 Publié le 12/03/09  -  16 commentaires  -  17029 caractères  -  260 lectures    Autres publications du même auteur

Achille s'assit. Il était content d'être là.

Il aimait promener son doigt sur la surface lisse de la table de bois, toujours au même endroit.

Il aimait ce banc, qu'un long défilé de fesses d'origines diverses avait ennobli de l'inimitable patine des mobiliers honnêtes et laborieux. Achille tirait une fierté méritée de sa participation à cette œuvre domestique dont il appréciait l’humilité.

Il aimait la dignité de l'ouvrage anonyme et respectait la constance, le temps dépensé. Dans son métier, on l'estimait pour ça.

Il aimait cet endroit. Il en aimait l'odeur, et le bois des parquets. En esthète, il ferma les yeux pour s'imprégner de la forme des lampes à Quinquet, et du bruit des couverts que le garçon de salle achevait de trier d'une main délicate. Transférée en un autre lieu, cette musique inimitable eût été vidée de sa substance : il en aurait manqué l'écho spécifique à l'endroit.

Il aimait l'attention discrète qu'on lui portait ici, et le pli des serviettes. Le pain, jamais rassis.


Un glissement feutré, près de lui, l'avertit que le serveur avait entamé ce rituel complice et compliqué, tout de finesse, de non-dits respectés, immuable prélude au délice attendu, et qu'il se tenait là, immobile et discret comme à son habitude, espérant sa commande.

Il aimait ce retrait sans obséquiosité, le sourire esquissé et qui n'engageait pas, qu'il savait sans le voir déjà posé sous la moustache de l'homme.

Il prit un temps, sachant que le garçon l'attendrait comme à l'accoutumée, puis il ouvrit les yeux en se tournant vers lui. Le sourire était là. Un peu crispé ce soir, lui sembla-t-il, mais il lui en sut gré. Il aimait l'habitude cultivée.


- Bonsoir, Monsieur.


La réserve attentive, le ton si familier et les mots attendus lui firent - comme chaque fois - étendre un peu les bras et reculer ses fesses sur la vieille banquette, affaire d'occuper un peu plus de l'espace proposé.

Dans un glissement bref et sûr, le regard d'Achille passa sur la porte d'entrée, qui s'ouvrait. Lorsque la femme fut dans la salle, ses violettes à la main, ses yeux d'homme occupé semblaient n'avoir jamais cessé d’envisager le serveur qui sortait son carnet.

Un tic professionnel ancien, bien ancré.


- Bonsoir, mon ami.


Le garçon avait noté la commande gourmande et raisonnable, façonnée en gourmet, et s'éloignait déjà. Il avait oublié d'en couronner la fin par ce rengorgement insolite dont il était coutumier, sa marque inconsciente d'approbation complice. Cette absence agaça Achille. La fille dut le sentir et passa devant lui sans proposer ses fleurs.

Il n'éprouvait aucun besoin de la regarder encore, connaissant déjà d'elle plus que le nécessaire. L'exercice consciencieux de son activité l'avait entraîné à prendre, chez ses contemporains, connaissance de ce minimum raisonnable avec une extrême rapidité. Parfois, comme ce soir, un coup d’œil suffisait.

La fille était futée, et travaillait pour elle. Elle gagnait mieux sa vie que ne voulait le laisser supposer l'usure de sa robe, et ses ongles soignés niaient une modestie trop affichée. Elle ne resterait pas dans le besoin : pourvu qu'elle ne s'en offusque pas outre mesure, un bienfaiteur généreux poserait à ses pieds - ou un peu au-dessus - les trésors de Golconde en échange d'on ne sait quelle précieuse faveur.

Il sourit à son assiette vide.

Il ne détestait pas les femmes. Peut-être même ne l'indifféraient-elles pas tout à fait. Il n'aurait, en tout cas, pas parié sur leur fragilité tellement reconnue.

S'il convenait de ce que les excès des suffragettes peuvent heurter parfois les limites d'une indulgence raisonnable, il savait pour l'avoir éprouvé tout au long de sa carrière que la vigueur de leurs convictions - parfois - et la force de leur passion - souvent ! -, alliée à un instinct de vie indiscutable, faisaient d'elles des vis-à-vis à ne pas mésestimer sur le plan professionnel, tant comme employeurs que comme clients.

Penser à ses clients le rembrunit à nouveau.

Il était certainement le meilleur dans sa partie. Peu nombreux, cependant, étaient les satisfaits parmi sa chalandise. Sans user d'un cynisme dont il aurait été incapable, il éprouvait une forme de sympathie, paradoxale parce que désintéressée, à l'égard de ceux que l'excellence de ses résultats lui interdisait de traiter plus d'une fois. Il n'envisageait, d'ailleurs, aucunement la possibilité de se trouver un jour face à un ancien client mécontent : sa pratique était bien trop efficace, son éthique professionnelle trop établie pour que l'idée même d'une telle situation fût tolérable.

Il était sain, à sa mesure, et tenait pour acquis que la mélancolie est une faiblesse coupable d'un dommage souvent plus important que bien des forces réputées destructrices.


Il ne put, malgré cela, s'empêcher de se remémorer la conclusion de son dernier contrat, cet après-midi même. Son client reconnu, malgré la pluie qui tombe, et ce rendez-vous pris à une rue déserte, que l'autre ignorait.

Tout fut comme d'habitude, connu et rassurant. Le pavé mouillé clignait de l’œil sous les gouttes tardives. S'apprêtant à œuvrer, il suivait, silencieux, la silhouette hâtive quand l'homme s'arrêta et s'assit sur la marche en débord d'une porte murée, rendant à renouer le nœud de son soulier le temps qu'il avait gagné en pressant le pas.

Achille ne tressaillait jamais qu'intérieurement. Il passa devant l'homme, souriant à lui-même du répit imprévu que celui-ci s'était offert à refaire un lacet en se mouillant le cul. L'affaire ne se ferait pas aujourd'hui.

On était vendredi.

Et tous les vendredis, depuis plus de neuf ans qu'il avait découvert l'enseigne fraîchement peinte qui gardait son bonheur, était un rendez-vous qui passait tous les autres : son Repas l'attendait.


Sachant qu'en toutes choses il faut raison garder - sage précepte, dont les dirigeants de nations à venir sauraient se prévaloir -, il s'était obligé à se choisir un jour au sein de la semaine pour assouvir sa faim de cet endroit, de ce qu'on y servait. Et durant cent dix mois il s'était adonné à quatre cent soixante-sept reprises à son voluptueux pêché, sans remords, en jouisseur. Quatre cent soixante-sept fois il avait gravi, une à une, les marches de la béatitude, un peu plus haut chaque fois.

Il n'avait dérogé à sa messe hebdomadaire qu'à l'occasion d'un accident, le seul de sa carrière : un chauffeur trop zélé, deux vendus au prix d'un, et la plaie au côté qu'il avait soignée seul mais l'avait empêché de sortir de chez lui. Car, ce vendredi-là, il s'était endormi. Son trop-plein de douleur, et sa fatigue, aussi, lui avaient fait manquer l'office de l'Artiste.

Combien plus que sa blessure l'avait fait souffrir l'impossibilité où il s'était trouvé d'aller rendre aux symphonies goûteuses du génie des fourneaux l'hommage qui convenait... ! Ce Maître savait exprimer de nourritures simples des arômes sublimes, et ses compositions savamment orchestrées imprimaient sur les âmes de son gustatoire les suaves calligraphies de ses inspirations toujours renouvelées.

Il s'était découvert comme un drogué en manque, tout empli de l'absence de sa dose perdue, de ce repas manqué, disparu, envolé à jamais, qui lui était promis et qu'il n'avait pas eu.


Sa grande hygiène mentale lui avait fait, le vendredi suivant, nourrir son plaisir de sa peine, et il s'était grisé, enivré des parfums capiteux de l'Éden retrouvé. Et pour faire taire enfin le murmure sournois qui soutenait en lui que la belle promise pouvait fuir à nouveau, il alla de lui-même, pour la première fois, faire la conversation au patron enchanté.

Cet homme gras de l'esprit mais au corps ascétique ne mangeait, suite à une maladie contractée à l'enfance, que des purées sans goût. Condamné aux saveurs éteintes, il tenait sa vengeance de son établissement, et il avait si bien choisi son cuisinier que quiconque y venait savait y retourner.

Il avait du respect pour ce client étrange et régulier qui ne demandait rien d'autre que manger, bien, et qu'on le laisse. Pour lui être agréable, il lui conta comment son cuisinier devint d'abord son gendre puis son associé, fermant ainsi la porte d'une maison bien tenue aux aléas d'une époque troublée par la hausse des salaires et les velléités d'employés versatiles parce que trop choyés.

Achille lui partageait ce bon sens efficace.


"Oui, les murs sont épais et protégés du feu ; non, les affaires sont bonnes et l'on fait sa pelote."


"Ça, je ne sais, Monsieur. Notre chef tient à taire ses secrets de cuisine et n'aime de compagnie que celle de ses fourneaux. Pour surveiller la salle sans avoir à y être, il m'a fait installer ce miroir sans tain qui lui permet de lire sur les visages l'effet de sa palette, lors des rares pauses qui ponctuent son ouvrage."


Rassuré pour longtemps, Achille s'était rassis et n'avait plus jamais entretenu son hôte. Mais il lui accordait désormais, en entrant, un hochement de tête en guise de salut. Cette marque suffisait et l'autre ne se risqua pas à lui poser, en égal, des questions à son tour : Achille savait se montrer plus fermé qu'une noix et personne n'osait, ni pendant ni après, lui demander pourquoi.

Ses pourboires, de surcroît, étaient fort généreux, et il est bien connu que l'on a moins de comptes avec ceux qui nous donnent. Il retrouva sa paix. Et se promit, sur ce qu'il connaissait de plus honorable, de ne plus jamais, en aucune occurrence, permettre que ce jour, ce vendredi sacré, puisse être objet de troubles ou, pire, d'ajournement.

Il s'était tenu en sectateur rigide à cette règle stricte, et c'est à elle encore qu'il obéissait en laissant derrière lui l'homme assis sur sa marche, et qui se relevait.


Achille évitait, autant que faire se peut, de délivrer son art autrement qu'en douceur, sans affoler personne. Ainsi, ceux qui mouraient l'ignoraient jusqu'au bout et tout était au mieux : la façon de donner vaut mieux que ce qu'on donne.

Dans la poche profonde de son épais manteau, ses doigts se relâchèrent de leur prise assurée sur la crosse de l'arme. Achille, en s'éloignant, libérait son esprit de l'objet du contrat, remettant à plus tard et l'oubliant bientôt, quand ce fut l'imprévu.

L'homme qui le hélait, et marchait derrière lui, le rattrapant déjà.


- Monsieur, je vous connais !


Le sourire engageant, et la main qui se tend, naturelle, quand la sienne se resserre, à l'abri dans sa poche, sur la crosse de bois noir.

C'était incontournable, il en fut désolé car l'homme lui plaisait, ayant la mine honnête. Il aurait volontiers accordé le délai à présent interdit. Mais n'être pas connu, dans son activité, est un devoir premier. Ne l'être pas longtemps, au cas où l'on déroge, est la seconde loi qu'on ne peut contourner sans crainte de se voir, la carrière brisée, tout livré à l'opprobre et la maréchaussée.

Un seul coup de feu, et la mort qui vient vite : il savait son métier sur le bout de ses doigts.

Il avait eu le temps, pourtant, d'apprécier dans les yeux de sa victime neuve cette incompréhension qui grandissait avant qu'ils ne s'éteignent, comme un amour trahi qui reproche en silence, ou un enfant battu et qui ne comprend pas. Un frisson d'inconfort le traversa brièvement. Il n'aimait pas s'envisager pervers.

Mais, après quelques pas, sa discipline austère en effaça les traces et il n'y pensa plus, tout entier qu'il était, la besogne accomplie, dans l'attente de l'heure de l'agape divine.


Il pensait à cela, faisant tourner son verre dans la contemplation de cette eau cristalline qui léchait les parois, semblant s'en affranchir avant de retomber. Dès qu'il s'en sut conscient, il s'en lava l'esprit et fixa sa pensée sur le décor bourgeois qui le remplissait d'aise.

Il était un peu tôt.

Deux clients, à part lui : l'un assis vers la droite, l'autre attablé à gauche, qui discute sa fleur avec un air pas franc à la fille qui glousse mais ne s'approche pas.

L'un était déjà là, l'autre est venu après. L'un s'explore le nez d'un index vengeur, et l'autre rit trop fort des hanches qui s'échappent chaque fois qu'il essaie d'y reposer la main. L'un est inconvenant, l'autre seulement vulgaire, Achille les mêle à deux dans un même mépris. Il n'en a rien à craindre.

C'est là, précisément, que le saisit l'impression de malaise qui ne le quitta plus, doigts glacés qui fouillaient son ventre haletant : le serveur apportait au tout premier client son premier plat de viande... et ça sentait mauvais !

Sidéré, Achille humait, d'une narine inquiète. Et ce n'était pas là l'odeur d'un plat raté mais d'un rata infâme, indigne de ce temple.

Pour la première fois, il se sentit fragile. Pourtant, dans son coin, le digi-spéléo-nazologue ne parut pas un instant se formaliser de l'infecte puanteur dégagée par le mets qui lui était servi. Du fait des travaux récemment opérés dans son tractus olfactif, le quidam aurait dû bondir, alors qu'il souriait au garçon empressé. L'homme était agueusique, il venait par défi, n'en faisant pas secret, mais Achille l'ignorait.

Brusquement, le patron apparut à la porte, pâle, les traits tirés et les cheveux défaits. Semblant à bout de force, il s'adossa un peu à l'appui de l'entrée puis, traversant la salle d'un pas las mais pressé, passa devant la caisse et s'arrêta, tendu, le nez vers le plafond, narines dilatées. Enfin, secouant la tête, la laissa redescendre alors que ses épaules qui se voûtaient un peu le dénonçaient petit, impuissant et brisé.

Achille s'était figé. Il pressentit l'abîme. Quelque chose en lui savait, et l'air sentait la cendre.

Quand, relevant la tête et venant se planter, tremblant et malheureux, au milieu de la salle, leur hôte leur parla d'une voix chevrotante, ce fut pour confesser qu'il était désolé mais que tout était dit, consommé, consumé : on avait retrouvé son gendre assassiné, et le Chef remplaçant, embauché à la hâte et dans l'expectative étant donnée l'absence du Maestro chéri, s'était montré médiocre et de valeur douteuse, et ne saurait en aucun cas valoir le remplacé.

Mais c'était décidé : l'incompétent partait, éteignait les fourneaux, gagnant en cela seul la somme dispendieuse que l'avance de qualités usurpées avait trop tôt su soustraire à une famille honnête autant que menacée !


Achille se liquéfiait en sueur glaciale. Alors, c'était fini ! Et, de même qu'Adam, il s'était condamné à voir son Paradis à tout jamais fermé pour une Ève de fric, maigre et peu désirée ?

Laxisme misérable, qui le mettait en croix ! Il se savait coupable et déjà condamné : son crime inexpiable était son châtiment ; sa vie lui échappait et il n'entrevoyait plus rien que le gouffre amer qui béait à ses pieds.


Face au vide absolu, il s'adressa à Dieu - des voies duquel, pourtant, il se tenait au loin - et quêta une réponse, au nom de Sa Pitié qu'on disait infinie.

Ce Dieu-là se taisait, laissant le vieux reprendre et briser le silence alors que le serveur, ne sachant trop que faire, lui tamponnait la main de son tablier blanc : le restaurant fermait, il ne l'ouvrirait plus et s'en irait tenter de garder à la vie la veuve inconsolable. Un séjour éloigné où il s'était acquis quelques biens mérités abriterait sa peine et les larmes aimées. Et fasse le Seigneur que le lâche assassin, reconnu par hasard commettant son forfait et attendu chez lui par le bras de la Loi, avoue bientôt son crime ! Et si c'était exprès, qu'il en meure à l'instant !

Achille eut un hoquet, sentant soudain monter un rire malséant.

Dans ce néant aigu qui se fermait sur lui, il vit ce que ces mots contenaient d'incongru : quand on tire une balle là où il l'avait mise, c'est souvent volontaire, et l'on est rarement complètement surpris d'avoir semé du plomb en ses contemporains. Il éclata de rire, d'un rire affreux, ultime, d'un rire de damné. La fille en oublia de frapper sur la main qui se perdait encore : il est de ces crétins que rien ne décourage.

Il rit encore, plus fort - et tous l'écoutaient, blêmes et tétanisés - puis se calma un peu et cessa tout à fait. Personne ne bougeait et dix yeux horrifiés essayaient de comprendre, en un silence de mort.

Encore un gloussement, une larme qu'il écrase du revers de la main, et puis son autre main qui sort, en un geste rôdé, l'arme au reflet bleuté qu'elle porte à sa tempe.

Personne ne nota l'élégante elliptique qu'un os de son crâne avait su dessiner en traversant la salle, car la fille hurlait, en faisant vibrer l'air et trembler les lumières des lampes à Quinquet.


Les journaux du matin n'accordèrent que deux lignes au sort de l'escroc sympathique - mais tricheur maladroit - abattu dans la rue d'une balle en plein cœur pour une partie de trop : un meurtre sous contrat.

Le second fait-divers allait un peu plus loin.

On expliquait dedans comment, la veille au soir, un cocher éméché - que l'on connaissait bien pour sa vie de débauche - avait, en s'aidant de son fiacre et d'un cruchon de vin, volé la vie d'un jeune cuisinier respecté de ses pairs et riche de promesses, encore qu'un peu discret.


Tu ne te tueras point.



 
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   Anonyme   
12/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Nobello,

J'ai lu le premier chapitre (plusieurs fois) et comme ce n'était qu'une mise en bouche, qui plus est, plaisante mais pas évidente du tout, je me suis dit qu'il était trop tôt pour commenter et que je verrai plus tard, la suite aidant.

L'écriture est savoureuse, impeccable, précieuse, minutieuse, alanguie. Mais aussi, mutine, coquine et toujours un peu "âpre"... Du moins ce qui s'en dégage, ce qu'il reste à la fin du voyage, l'est.

Je m'attendais bêtement à un roman mais d'après ce que je viens de comprendre, la philosophie des salades n'en sera pas un mais plutôt une suite d'aventures et mésaventures philosophiques.
Le titre devient évident. Et nos salades tout autant.

Pauvre Achille ! Quelle terrible méprise !
C'est machiavélique, une fois encore. Si j'étais l'un de tes personnages, primo je m'enfuirai vite fait de dessous ta plume et deuzio, je t'accuserai d'adorer torturer tes personnages.
D'accord, Achille est ce qu'il est, mais néanmoins, c'est vraiment pô juste !
En tout cas bravo !

   David   
13/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Nobello,

Ce personnage porté au nue, ciselé en esthète sans faille, finit bien de mal en pis, est-ce qu'il se serait tué également s'il ne s'était pas cru coupable d'avoir été la main meurtrière de son destin funeste ? (pas facile-facile à imiter ce style, perché parfois, mais plaisant j'ai trouvé, bravo !)

   myrtille   
17/3/2009
Alors là, j'ai dû me perdre un peu en route, peut-être à cause des phrases que j'ai trouvée un peu alambiquées parfois, j'ai trouvé ce chapitre moins accessible que le préambule. Peut-être aussi un peu à cause de la lecture à l'écran qui fatigue toujours un peu plus vite (je n'ai pas trop l'habitude de lire des textes longs sur écran). Par contre sur la fin j'ai assez facilement repris le fil. Il faudrait que je relise je crois parce que j'ai dû louper des choses.

edit : j'ai relu plus au calme, et j'ai beaucoup mieux suivi, étonnant ce personnage d'Achille, presque fascinant raconté comme ça

   Anonyme   
14/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'écriture je vais pas redire (ou si ) combien je l'apprécie.
Sur le fond tout simplement tu as su manœuvrer ton lecteur de façon géniale alors j'en redemande oui...

Xrys

   marimay   
17/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Nobello,
C'est un talon d'Achille bien nommé dans cet épisode : le tueur, bien entraîné pour son "métier" avait ce tout petit point faible qui le mena à sa perte. Imaginerait-on cette faiblesse chez un homme tel que lui. Jolie mise en situation !
J'aime le détournement contenu dans la phrase finale.
C'est un plaisir de te lire.

   Menvussa   
18/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Nobello n'écrit pas il cisèle les mots. Sur la fin, cela sent l'alexandrin à plein nez. Oui, l'écriture est très belle. Achille m'a fait penser à un certain Léon, esthète lui aussi, à sa façon. Amoureux du travail bien fait, Achille a ses règles qu'il respecte à la lettre. Pour une paire de lacets défaits, le quiproquo s'installe. Et tel ces héros de tragédie Grecque, la mort apparaît comme seule issue.

Un texte remarquable, de l'humour, du cynisme, du doigté.

Achille avait l'estomac dans les talons ou plus exactement le talon au beau milieu de l'estomac.

   aldenor   
21/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Original, amusant et subtilement écrit avec une richesse d’observation et du soin dans le détail. Le style est facile, il claque. Parfois trop précieux cependant, donc un brin confus...

   Maëlle   
23/3/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai l'impression de lire du théâtre, je pense qu'on trouverais pléthore d'alexandrins sans même les chercher. Ça donne un rythme étrange, une allure à la fois désuète et très énergique au texte.

   Pat   
13/4/2009
Pour discuter et approfondir vos points de vue sur ce texte, merci de le faire ici

   nico84   
14/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai adoré encore une fois. Rien à voir avec ce que j'ai lu précédement. J'aime le profondeur de tes personnages, la qualité de ton écriture, surtout de tes descriptions. Je crois que c'est ton point fort.

Arriver à créer un cadre, une personalité crédible et passionante. Bravo !

   NICOLE   
8/5/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Je m'attendais à un roman, mais ça semble plutot étre un recueil de nouvelles. Je reste un peu sur ma faim parce que j'aurais bien fait un bout de chemin avec ce personnage là. J'ai quand même trés envie de continuer.

   florilange   
19/5/2009
C'est le rythme des phrases que j'apprécie tout particulièrement.
Comme les alexandrins d'une tragédie classique. On a envie de lire à haute voix.
J'espère que ce style travaillé au petit point continuera dans les nouvelles suivantes.
Le vocabulaire est un peu précieux? Oui. Un charme.
Pas de note, on verra à la fin.
Florilange.

   horizons   
4/6/2009
Un début très prometteur avec ce héros désabusé qui se fait hara- kiri sans même le savoir (en tuant le cuisinier). Le voilà bien "attrapé" par son sale boulot (tueur à gages?) et ns, bien attrapés aussi, par l'identité de la victime. J'imagine que ns en saurons plus sur cet Achille dans les chapitres suivants (comment il est devenu tueur, pourquoi il tire sur cet homme...)
Le style m'a semblé admirable au début: riche,ciselé, très habile...mais, à la longue, la lecture en devient un peu ardue quand même.
H.

   Anonyme   
6/8/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
L'élégance, voilà le mot qui te convient, et si à chaque chapitre je ponctionne un peu de cette jolie prose, fluide à souhait, charmeuse, j'aurais gagné de beaux moments de lecture.

Ainsi :

"Il aimait ce banc, qu'un long défilé de fesses d'origines diverses avait ennobli de l'inimitable patine des mobiliers honnêtes et laborieux. Achille tirait une fierté méritée de sa participation à cette œuvre domestique dont il appréciait l’humilité."
Voilà, ça c'est la classe. J'espère que mes lectures suivantes seront aussi agréables.

   Anonyme   
15/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Toujours cette capacité à décrire, écrire, présenter, tourner, amener, en regardant de loin, en observant et sans juger. Je crois que c'est une constante chez Nobello et une qualité dans la plume et la philosophie plus grande encore que cette écriture aux rondeurs agréables. L'écriture de Nobello est une femme, c'est somme toute assez miraculeux.

"Il ne détestait pas les femmes. Peut-être même ne l'indifféraient-elles pas tout à fait. Il n'aurait, en tout cas, pas parié sur leur fragilité tellement reconnue.

S'il convenait de ce que les excès des suffragettes peuvent heurter parfois les limites d'une indulgence raisonnable, il savait pour l'avoir éprouvé tout au long de sa carrière que la vigueur de leurs convictions - parfois - et la force de leur passion - souvent ! -, alliée à un instinct de vie indiscutable, faisaient d'elles des vis-à-vis à ne pas mésestimer sur le plan professionnel, tant comme employeurs que comme clients."

On ajoute à celà un esprit caustique, un humour débordant : "Tu ne te tueras point".

Charité bien ordonnée commence par soi-même !

   Donaldo75   
17/12/2021
C'est bien écrit, certes, mais probablement trop centré sur l'écriture pour réellement raconter. Je comprends le point de vue stylistique choisi par l'auteur mais cela ne change rien à ma perception de lecteur, la forme l'emporte sur la narration, il y a beaucoup trop de crème pour rendre le gâteau digeste et même en décoration cette crème prend trop de place. En cela, le préambule avait préparé mon petit cerveau de lecteur exigeant à un style raffiné, ce qui représente le meilleur qualificatif que je trouve pour donner du positif à ma lecture. Malheureusement, ce raffinement ne m'a pas fait entrer dans l'histoire, ne m'a pas captivé en tant que lecteur.


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