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La Philosophie des salades
Nobello : La Philosophie des salades  -  Fils de pute !
 Publié le 30/03/09  -  8 commentaires  -  2045 caractères  -  264 lectures    Autres publications du même auteur

J'ai réussi.

Déjà, c'était quelque chose de le penser, et peu nombreux sur la planète sont ceux qui peuvent s'offrir ce privilège. Mais moi, je l'ai fait.

Je sais générer de l'antimatière. Et je sais la conserver.


Le chef-d'œuvre technologique que je tiens depuis quelques secondes entre mes doigts fébriles est le tout premier réceptacle capable de retenir cette énergie potentielle tellement fabuleuse qu'elle dépasse l'entendement humain : quelques antimolécules passant l'impassable champ d'ondes alternatives grâce auquel j'ai pu soumettre l'antimatière provoqueraient la disparition quasi instantanée de notre galaxie.

Il y a, dans ces quelques microns-cubes prisonniers du fruit de mon intelligence, de quoi faire fonctionner, antiatome après antiatome, la totalité de l'industrie terrestre pendant dix-sept milliards d'années, et même, éventuellement, de quoi rallumer périodiquement le soleil afin qu'il dure jusque-là.


Un vertige me prend, car je viens de comprendre que je suis en passe de devenir le type le plus célèbre de l'Histoire de l'Humanité, avant Jésus, Mao et les Beatles.


La jubilation m'inonde des pieds à la tête en un raz-de-marée vertical, et j'élève vers le ciel cette main qui porte le devenir de notre espèce.

Geste Ô combien sacré, tant porteur de Symbole ! Tel un moderne Prométhée, j'apporte aux hommes la puissance infinie, contenue dans ce frêle assemblage de fils vibrants et de vaisseaux fragiles, minuscules, que je pourrais briser avec un seul doigt, déclenchant l'Apocalypse.


Bien entendu, j'ai pensé à tout. J'ai prévu les enceintes successives qui protégeront mon œuvre de la folie d'hommes immatures prêts à sacrifier nos civilisations à leurs visées puériles.

Mais je leur apprendrai, et ils comprendront, parce que je suis désormais le plus Grand des Fils de… HOUPS ! NOM DE D... !!!




Au commencement était le Verbe.

À la fin aussi,

Et rien ne Lui manquait.


Éric Bollon, décembre 1999.


 
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   Menvussa   
30/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une fin de roman en forme de pirouette. Nobello tout puissant. Attention un mouton vient d'avaler la boîte... Et voilà l'avenir de l'univers suspendu à l'acidité gastrique d'un représentant laineux à l'haleine manteau laid de cette race des ovidés.

Le devenir des galaxies lié à un pet de travers, la grande Méthanemorphose.

   Anonyme   
30/3/2009
J'ai pas saisi.
Et je préfère ne pas m'attarder sur ce que j'ai cru comprendre parce que vraiment... je n'aime pas l'idée.
Ca ne m'amuse pas du tout. J'arrive même pas à prendre ce texte au 30ème degré.

Mais il fallait aller au bout de ton idée, et quelque part, si ce que j'ai compris est bien ce qu'il y a à comprendre, je regrette que tu sois allé au bout, parce que ça fout en l'air tout ce qui me plaisait dans SOIF !!! que j'ai bien aimé.

Je vais garder cette image là, celle que j'ai perçue dans Soif !!! ainsi que dans celle du génie (me souviens pas du titre, dsl) et ce n'est certainement pas parce que je rejette ce texte-ci que je perdrai de vue les autres, et leur contenu, mais cette fin là, vraiment, c'est pas drôle.

Elle est revancharde, méchante, injuste et totalement contraire à l'idée que je me fais du bonhomme qui nous manipule, qui joue avec nous, certes, mais que je ne parviens pas à imaginer aussi méchant parce qu'Il n'est pas responsable de ce que nous faisons de sa création, si tant est que ce soit Lui le maître d'oeuvre.

D'autre part, et ce qui me conforte dans mon idée, c'est que je l'imagine avec un ego surdimentionné le bonhomme alors vraiment je vois pas en quoi ça l'amuserait de détruire ce qu'il a soi-disant fabriqué en sept jours.

Un pareil exploit réalisé en seulement sept jours pourquoi le détruire ? A cause d'une erreur impardonnable ? Une cellule qui s'est multipliée et qui est devenue extraordinairement intelligente ?

Je ne suis pas convaincue que ce soit Lui qui ait créé ce monde, et c'est en partie pourquoi je ne suis pas d'accord pour Lui mettre cette fin là sur le dos.

Point de vue personnel. Uniquement personnel. Et si ça se trouve je suis complètement à côté de la plaque et n'ai rien compris, depuis le début, à l'ensemble de ce roman.

   Menvussa   
30/3/2009
Je me demande si ce dernier chapitre ne pourrait pas illustrer la célèbre phrase de Pascal, que je vais essayer de ne point trop écorcher : L'homme n'est ni ange ni bête, mais le malheur veut que, qui veut faire l'ange, fait la bête.

Cet apprenti sorcier qui voit en sa découverte tant de bienfaits possibles, mais qui sur la fin, pris de ce vertige, devient ambigu, pourrait bien nous faire péter la planète.

On ne joue pas à être Dieu.

   myrtille   
13/4/2009
Voilà la fin, et pour le coup je ne suis pas sûre de l'avoir bien saisie.

Pour répéter ce que je disais ailleurs, je suis certaine de ne pas avoir tout compris, mais j'ai lu à ma façon, et il y a des morceaux qui restent vraiment, d'autres moins.
J'ai plus lu en plusieurs morceaux ou nouvelles certes liés mais pas forcément complètement indispensables les uns aux autres, qu'en un grand roman. Mais ce n'est évidemment que ma vision restreinte de lectrice qui n'engage que moi et ma lecture un jour J.

Enfin bref, une belle lecture, des belles réflexions. C'était bien agréable de philosopher avec toi au gré des chapitres.

   Pat   
13/4/2009
Pour discuter et approfondir vos points de vue sur ce texte, merci de le faire ici

   nico84   
17/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est la fin. Encore un poil de réflexion et d'humour. J'adore.

Pour ce chapitre, je mettrais bien +, mais ici je note l'ensemble de ton roman.

Melant émotion, tendresse, réflexion, humour, amour, insolence et bien d'autres sentiments et valeurs encore, ton roman regorge de qualités, de vertus qu'il m'est impossible de décrire.

Lisez et profitez. Que du bonheur. Génitique et vertuose sont excetpionnels et sortent d'un ensemble génial.

   Anonyme   
26/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ma note concerne l'ensemble du roman et non ce dernier chapitre qui m'interpelle étrangement et me fais poser question.

Croirais tu tant au pouvoir des mots, que tu manies si bien, que tu pourrais par ce truchement devenir Dieu et changer le monde. L'antimatière est ce la littérature?

En ce cas je m'incline

Bref ton roman je m'en vais un jour l'imprimer le relier pour me le relire en égoïste et tu finiras comme certains auteurs que j'ai lu : Je serai capable de te réciter et citer de mémoire, tant pis pour toi.

Merci

Xrys

   horizons   
3/7/2009
J'ai eu du mal à comprendre ce fantasme de toute puissance servi par un vocabulaire scientifique peu accessible ou des tournures absconses ("J'ai prévu les enceintes successives qui protégeront mon œuvre".Des.. quoi???). J'ai même cherché "antimatière" dans le dictionnaire, ce qui m'a encore plus égarée: il ne s'agit paraît-il que " d'une hypothése scientifique".
Une conclusion qui fait passer ce nouveau messie (ou Dieu?) pour un "fils de pute"... ce n'est pas de la provocation, ni de l'humour, c'est...je ne sais pas ce que c'est en fait.
Bon, jusqu'au bout j'aurai été destabilisée.
Je reviens ultérieurement pour faire une commentaire sur le roman dans sa globalité.
H


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