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Anonyme
2/7/2013
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Des formules simples et percutantes ! Exemples :
"des joues creuses en coquilles d'huitre qui bleuissent déjà" "Des ballons de couleur pendent du ciel, accrochés aux agrès dont on torture les enfants, les jours de classe" "aucun froissement de branchages ne tachait le silence" "Ils nous pressent, nous creusent des sentiers où nous glissons sans pouvoir nous accrocher à rien" Une écriture précise, je trouve, offrant un regard un peu décalé, ce que j'apprécie. Quant à l'histoire racontée, je l'ai trouvée vraiment très bonne, avec ce courant souterrain d'inquiétude qui la parcourt de bout en bout sous les apparences anodines, ce thème du double et sa fin affreuse pour le narrateur (mais par procuration). Cela dit, j'ai un bémol important : pour moi, le fait de donner au personnage à la chemise jaune un visage jumeau de celui du narrateur, même si la ressemblance n'est peut-être que dans les yeux de celui-ci, est de trop, elle appuie trop sur l'intention ; ne serait-il pas possible, sans aller jusqu'à la ressemblance des traits, de parler d'une similitude d'allure, d'une mèche blanche contrastante équivalente par exemple, bref d'un détail moins écrasant que la ressemblance complète ? Il me semble que le texte y gagnerait en subtilité... Mais de toute manière, je l'aime déjà beaucoup ainsi. Je me répète peut-être : j'ai adoré votre écriture, à la fois ample et claire. |
alvinabec
3/7/2013
a aimé ce texte
Un peu ↓
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C'est un texte de facture très classique dont la chute ne me parle pas plus que ça, comme si l'auteur avait voulu mettre quelque chose de 'fantastique', un dernier effet de manche pour emporter l'adhésion du lecteur.
La lecture de ce récit m'a semblé un brin fastidieuse, sans doute parce que la surabondance d'adjectifs freine la progression de l'action. Il y en a trop, tellement trop...comme les métaphores employées, 'le feulement de mes pas', je ne vois pas... Pour ce qui est de ce réveillon, il me semble que l'on ne sent pas la montée de l'intrigue, ce qui agite le narrateur, ce qui nourrit son malaise, l'homme en jaune a du sens, du moins je le suppose, et puis il disparaît pour ne revenir qu'en fin de texte. Le temps de la nuit s'égrène, le narrateur rentre seul et revoilà l'homme jaune, veule, bedonnant, chauve, vilain canard...pourquoi, on ne sait pas. |
Anonyme
5/7/2013
a aimé ce texte
Un peu ↑
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À la fin de ce récit je reste quand même sur ma faim, sur une impression d'inachevée voire de confusion. Vous avez intrigué le lecteur tout du long avec ce bonhomme à la chemise jaune pour ne fournir au bout du compte aucune explication. Qui est-il ? Un simple sosie ? Le reflet du narrateur ? Une projection de sa part sombre ? Ce n'est vraiment pas clair et c'est bien dommage car, du coup, cette histoire se dégonfle comme un soufflet. C'est comme si on avait une démonstration mathématique qui ne débouche sur rien.
Dommage, car il y a de bons passages, entre autre le moment où le narrateur danse la valse avec son épouse, vraiment bien réussi. On sent que vous êtes un fin connaisseur ! L'écriture est de qualité, je n'ai pas relevé de défauts majeurs. |
Marite
21/7/2013
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bien aimé ce réveillon à la campagne, la fluidité de l'écriture nous permet d'y entrer sans gêne aucune. La salle, les convives, l'atmosphère y sont précisément décrits sans que cela ne devienne ennuyeux. J'ai apprécié aussi pas mal de tournures qui témoignent de l'aisance de l'auteur à manier la plume.
Reste l'homme à la chemise jaune ! Qui est-il ? Qu'est-il venu faire à ce réveillon campagnard ? Personne ne semble l'avoir invité. Dans le premier paragraphe, malgré son comportement étrange il semble même invisible : " Ses lèvres s'agitent avec violence, sa mâchoire tressaute comme prise de convulsions fébriles, mais sa tête et son buste restent figés dans une immobilité de marbre. Il ne semble pas s'adresser à quelqu'un en particulier. Qui d'ailleurs pourrait saisir un mot de ses vociférations ..."Ce qui le rend encore plus mystérieux c'est le fait que le narrateur le reconnaît comme son "jumeau" et là je me dis : "mais pourquoi personne ne le remarque dans la salle ? Même pas son épouse ? Alors, après avoir lu la chute, je pense qu'il s'agit là d'un "signe" donné au narrateur ... puisqu'il est le seul à l'avoir remarqué. Le fait que cet homme à la chemise jaune soit mort dans un accident au retour du réveillon ... peut signifier que le narrateur devait peut-être, dans les jours, semaines, mois qui suivent, changer de vie ou de façon de vivre ? Nous sommes dans la catégorie 'Réalisme" c'est pour cela que je l'interprète ainsi. |
brabant
21/7/2013
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour Acratopège,
L'ambiguïté est habilement entretenue... mais coûte son rythme au texte qui, à partir de là, ne m'a pas emballé. On y danse mais on ne virevolte pas et le tempo m'a semblé celui d'une valse lente, hésitante, qui aurait coincé vers la fin, sur le double thème du double et du vieillissement, avec en quelque sorte et en conséquence le cul entre deux chaises. Je n'ai pu me départir d'un ennui poli sans vouloir cependant décrocher car le style, s'il est un rien pesant et languissant, est solide. Mais ceci n'est bien sûr, ici, que mon modeste avis, sur ce texte sans surprise et sans trouvaille stylistique à la lisière du fantastique. Qui rencontre son double meurt dans l'année... |
Palimpseste
21/7/2013
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour Acratopège...
J'ai bien aimé le texte, impeccablement écrit comme toujours. De très belles phrases, dont la magnifique "(...) mais bien d'un réflexe de recroquevillement et de recul, une sorte de ressac qui m'emporte parfois à l'intérieur de moi-même contre ma propre volonté"... des formules plus convenues, à la limite du plaisir (solitaire) d'auteur (les trois dernières lignes du premier paragraphe étaient un peu lourdes). Par contre, j'ai une lecture très différente de celle d'autres commentateurs, et je pense que vous avez DEUX narrateurs: l'homme à la chemise jaune ET la femme qui l'a subjugué. Par contre, on ne voit pas de séparation du passage de l'un à l'autre. Peut-être faudrait-il simplement mettre la narration de la femme en italique ou avec un retrait ? La chute n'est pas terriblement novatrice, mais très efficace. Dernier point: je ne vois pas trop pourquoi l'avoir mis en catégorie "Réalisme/historique", plutôt portée sur les récits ancrés dans un réel lié à la grande Histoire. |
Lobia
22/7/2013
a aimé ce texte
Bien ↑
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Jolie nouvelle basée sur un détail, une sensation diffuse qui finit par obséder ce solitaire perdu dans la foule.
Le protagoniste est très bien décrit, on visualise rapidement cet homme "normal", marié, poli, qui se plie au rituel du Nouvel An bon gré mal gré et fait des efforts pour s'intégrer. La description de la soirée m'a plu, j'avais l'impression d'être assise à cette table, et le malaise grandissant y est distillé par petites touches de façon subtile. Quelle expérience angoissante : croiser son double ! Cela pourrait être amusant si ce "sosie" ne lui renvoyait une image de lui-même qu'il déteste. Qu'il lui ressemble ou non a d'ailleurs peu d'importance, l'ennui c'est qu'il se reconnaît en lui... Qui voudrait ressembler à ça : "Il a le profil rude, le menton lourd, le nez court un peu bossu, des joues creuses en coquilles d'huître qui bleuissent déjà. En bref, son visage évoque celui d'un faune mal vieilli ne sachant que faire de ce qui lui reste à vivre ?" J'ai aimé que l'auteur se débarrasse de ce double encombrant, d'une mort violente et brutale ! Bien fait ;-) Est-ce qu'il arrivera à l'oublier pour autant, ce "petit homme chauve, un peu bedonnant, l'air veule" ? Bref, j'apprécie à chaque fois tout ce que l'on peut lire entre le lignes de vos histoires, avec une écriture impeccable comme à l'accoutumée. |