Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Réalisme/Historique
Agueev : Il fait chaud
 Publié le 04/05/14  -  17 commentaires  -  9162 caractères  -  139 lectures    Autres textes du même auteur

Une petite histoire sur la vision de soi-même et jusqu'à quel point elle peut nous rendre idiot...


Il fait chaud


Encore une putain de nuit qui craint ! Je crois que c’était la pire du mois cette fois. Une chaleur à crever, au moins 45° dans la piaule. J’ai dormi en slip sur le drap, les guiboles à l’air, et en me levant j’ai vu la trace de tout mon corps imprimée à la sueur. Comme Jésus !!! Mon plumard ressemblait au saint suaire et mon studio à un tombeau.


Mais bon je ne suis pas le Christ et le seul prodige ici est qu’il me reste un vieux fond de jus de d’orange dans le frigo, il a sept jours et le goût du pamplemousse. J’aime pas le pamplemousse.


Il est 10 h 00 et les rayons du soleil crament déjà toute la pièce. Je me sens crade et boursouflé, les odeurs de Paris en chaleur me donnent la gerbe. J’aurais pas dû picoler autant hier soir, comme tous les soirs…


***


L’eau de la douche est tiédasse et me fait penser à la température de la piscine de vacances en Tunisie quand j’avais vingt ans, un vrai bouillon de culture, j’avais chopé une allergie et des champis. J’avais une sale gueule et j’ai pas besoin de ça. Je suis naturellement laid, ou moche, ou pas beau, ou pire, comme quand une copine, que t’arrives jamais à te faire, te dit : « T’es atypique mais t’as du charme ». Mon cul ! T’as tout compris quand on te dit ça ! Tu vas galérer pour niquer. Et je galère.


Des potes me disent que je ne fais pas d’effort, que je reste chez moi toute la journée sans voir personne. Je n’y peux rien si je me suis débrouillé pour avoir un job où je peux rester chez moi, me lever quand je veux et ne pas être obligé de me farcir une ribambelle de connards, appelés collègues, qui se crachent à la gueule avec le sourire. Sans compter les conneries de surnoms qu’ils se donnent dès qu’on a le dos tourné : il y a le gros con, le cocu, le PD, la salope, la chaudasse, etc. J’ai pas envie d’être le moche. Je reste chez moi, je gère tout le système de sauvegarde de la société de mon PC, personne ne me fait chier et de toute façon personne n’y comprend rien. C’est sûr, du coup, je peux tapoter sur mon clavier en calbute toute la journée. C’est pas l’éclate pour rencontrer de nouvelles têtes, mais je m’en tape.


Et j’aime pas les boîtes de nuit. Rien que le mot boîte me fout les boules, ça me fait penser à un cercueil. En plus je danse comme un gland alors que d’autres bellâtres au regard vide n’ont besoin que de trois mouvements de hanche ringards pour conclure avec des filles excitées et bourrées. Il ne me reste que les nanas suffisamment à jeun pour voir ma tête et des thons encore pire que moi. Je préfère les bars, ceux où il y a de la musique, pas trop de monde et où je peux bouquiner sans avoir besoin de lever les yeux à part pour surveiller le niveau de mon verre.


Faute d’avoir rafraîchi mon corps, la douche a au moins activé mon esprit. J’ai pas grand-chose à faire et l’appart’ est devenu un four. Il faut que je bouge, trouver une terrasse à l’ombre en attendant la nuit. J’enfile un jean Kooples car malgré cette chaleur, je ne foutrai jamais de bermuda à Paris, je ne veux pas avoir l’air con d’un touriste ! Un t-shirt blanc Zadig & Voltaire et ma paire de Converse. Ouais, j’aime bien les marques pour sortir de chez moi, j’imagine que cela compense un peu ma laideur. Je me rase pour une fois, histoire de faciliter l’évacuation de la sueur et éviter la macération dans la barbe.


Mes cheveux sont déjà secs, je les réajuste un brin et il y a un truc bizarre dans ce miroir.


***


Face, profil droit, profil gauche, j’étire la bouche, élargis les yeux. Il faut l’avouer, je suis pas mal du tout ce matin ! Ce sentiment ne m’était pas arrivé depuis le jour où je m’étais déguisé en Batman pour l’anniversaire d’un copain de classe quand j’avais dix ans. Mais aujourd’hui je n’ai pas de masque. C’est vraiment étrange et surtout agréable. Mon visage est plus fin, mon nez moins épaté, mes yeux plus profonds. Je me sens bien.


Je décide de rester dans mon quartier tout en bas de la rue Mouffetard, un coin calme, moins touristique, mi-populaire mi-bobo. Je m’arrête au tabac pour faire le plein de clopes, la journée va être longue. Le mec au comptoir me fait un grand sourire, ce qui me surprend car en général il ne lève pas la tête en me servant. Il commence à taper la discute en me demandant depuis quand je suis dans le quartier car il me voit souvent, qu’il fait chaud et le blabla habituel, même si avec moi c’est la première fois. Je reste cool, aujourd’hui je me sens cool.


Je vais vers mon bar préféré, le plus délabré mais le plus au frais, le Papillon. Personne en terrasse malgré l’ombre et la chaleur. C’est le mois d’août, les Parisiens sont en vacances et les touristes plus loin, vers la Contrescarpe. Peut-être aussi parce que les tables et les chaises sont merdiques et tiennent à peine debout sur les vieux pavés. Je viens souvent ici. J’aime y lire, voir passer les gens et surtout regarder discrètement la serveuse. Je ne connais pas son prénom mais j’aime entendre sa voix quand elle s’adresse aux clients ou à moi pour me demander si je reprends un verre. Elle se plante devant, me regarde, moi pas. Et j’attends quelques secondes avant de commander pour sentir son parfum se disperser doucement autour de la table.


Il est 11 h 45, et en arrivant pour m’asseoir je tombe directement devant elle, pour la première fois je vois ses yeux verts. Elle me sourit et me demande ce que je veux boire aujourd’hui. « Une bière ! Mais très fraîche ! », je lâche ça comme si c’était la blague du siècle, elle rit et répond « Ça marche ! Hyper fraîche ! ».


Elle pose mon verre et me lance : « Ça te va bien d’être rasé de près et surtout de sourire ! ». Et elle repart. Je me sens un peu idiot mais heureux de constater que je ne suis pas un inconnu pour elle. Je n’ai pas envie de lire. Je fume des clopes, sirote ma bière, regarde le ciel tellement bleu, observe les badauds puis les clients s’installer peu à peu pour le déjeuner. Elle va de tables en tables, nos regards et nos sourires se croisent comme un petit manège qui ne s’arrête pas. Je recommande une bière et une salade de tomates. Elle plaisante avec moi. Malgré cette chaleur étouffante qui transforme nos corps en plomb, je me sens léger comme une plume.


Vers 15 h 00, alors que j’ai commencé à me plonger dans un bouquin pas franchement gai, La mort est mon métier de Robert Merle, elle vient directement s’asseoir à ma table et lance tranquillement comme si je l’attendais : « J’ai fini mon service, je peux boire un verre avec toi, je m’appelle Lucie ». Et pose devant elle un Mojito débordant de glace pilée. On se met à discuter, on parle littérature car elle a remarqué que je lisais chaque jour dans le bar. Elle aime ça, elle finit des études de journalisme et bosse ici pour ne pas dépendre de ses parents. Elle me parle d’elle, de sa vie, de la musique, de la Bretagne d’où elle est originaire, de Paris qu’elle a appris à apprécier. Elle est vraiment très belle. Je suis à l’aise, confiant même, je n’ai pas l’habitude mais je bavarde et plaisante avec plaisir.


Après quatre bières pour moi et trois Mojitos pour elle, la chaleur du soleil a fait place à celle de l’ivresse. On parle de plus en plus fort, de plus en plus vite et les silences sont remplacés par de petits rires tantôt étouffés, tantôt hystériques. Il est 19 h 30 quand elle me demande si j’accepte de dîner avec elle. Évidemment j’accepte. Mais je lui demande si elle veut bien m’accompagner chez moi pour que je change de t-shirt. C’est pas un plan pour la ramener dans mon antre, juste parce que mon dos est trempé. Elle rit encore et se lève en lançant : « On y va ! ».


***


En ouvrant la porte, je mate rapidement si l’appart’ est à peu près rangé, pas de bouteille vide qui traîne, le lit fait, le cendar vidé. Ça va. Je la fais entrer, elle observe et me dit que c’est sympa. Je lui offre une binouze et je vais chercher un truc propre, j’opte pour un polo Pretty Green, la marque de Liam Gallager, le chanteur d’Oasis. Elle ne me quitte pas des yeux pendant que je me change. Je vais ajuster le col devant mon miroir dans la salle de bains et je remarque qu’il est tout fendu, complètement bousillé comme si on avait donné des coups de poing à plusieurs endroits. Je crois halluciner et lui montre les dégâts en me demandant si quelqu’un n’était pas rentré durant mon absence. Elle rit et me dit : « Mais non ! J’ai entendu ce matin à la radio qu’avec la chaleur incroyable de ces derniers jours, les miroirs subissaient une espèce de dilatation, ils se déforment et parfois éclatent. Ce matin le mien a commencé à gondoler, j’avais une gueule horrible ».


Je comprends instantanément ce qui se passe aujourd’hui. Il n’y pas de miracle. C’est simplement un défaut qui m’a rendu beau. Je me suis fait avoir par le mauvais reflet de moi-même. Toute cette journée n’est qu’une arnaque. Je sais que je suis laid.


« Bah que se passe-t-il ? On dirait que t’as vu un fantôme ».


Je baisse la tête, et sans la regarder, je crie : « Casse-toi ! Casse-toi ! Casse-toi ! » jusqu’à ce qu’elle claque la porte.


Il va falloir que je trouve un nouveau bistrot.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
10/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
C'est pas mal vu, je trouve, cette illustration de l'idée comme quoi un poil d'assurance intérieure change tout... Idée qui, quand même, est à mon avis caricaturale. Tout d'un coup, parce que le narrateur se croit moins laid, il est charmant et tout le monde est copain avec lui ?
Et puis, quand il est détrompé, il se met à être repoussant ; pas bien malin, de ne pas avoir tiré tout seul la morale de l'histoire alors qu'elle est, me semble-t-il, vachement appuyée. J'ai un peu l'impression de lire un exemple dans un chapitre de bouquin sur le développement personnel pour les nuls.

Si je mets à part ce côté quand même trop facile "souriez au monde et le monde vous sourit", pour moi le texte est bien fichu, direct dans ce qu'il a à dire ; pas passionnant, cela dit (pour moi).

   fergas   
19/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
On est emporté par cette nuit de chaleur. Les descriptions sont réalistes, et on a vraiment l’impression qu’on dirait la même chose en pareil cas.

Le jeune homme se retape, se rafraichit, et apprécie son reflet dans la glace. Jusque là on suit, même si l’auteur nous alerte par un « truc bizarre dans le miroir ».

Les rencontres avec le patron du bar, puis avec la serveuse, tiennent bien la route. On se dit qu’un peu de soin sur lui a entrainé ces bonnes fortunes.

Par contre on reste très perplexe sur la chute. Pourquoi le jeune homme croit-il à la déformation du reflet, plutôt qu’à la sympathie de la jeune femme ? Ce qu’elle voit lui plait apparemment, alors qu’importe le miroir ?

L’écriture est belle et agréable, rythmée. Je ne trouve rien à y redire.

Dommage pour la chute. Les miroirs auraient pu induire une modification réelle des individus qui s’y reflètent. Ils auraient embelli l’humanité ? Mais là, on ne serait plus dans la rubrique « Réalisme ».

Quand j’étais étudiant, j’ai trainé mes guêtres dans le quartier de la Mouffe, j’adorais ce coin. Nostalgie. Mais c’était il y a si longtemps.

   Anonyme   
1/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Je trouve les ambiances liées à la chaleur, au quartier plutôt bien rendues. Le style est vif provoqué sans doute par les phrases courtes.
L'idée de la laideur et de ce que cela peut induire de mal être, de volonté d'isolement est plutôt bien posé. Et comment un objet, d'usage courant, peut nous faire changer notre regard sur le monde et surtout sur nous même est un questionnement intéressant. Mais la fin m'a déçue, je trouve que c'est trop appuyé, trop exagéré. Dommage, tout était mené plutôt finement jusque là.
Bonne continuation à l'auteur

   Pascal31   
30/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah, cette fin ! A la fois géniale et frustrante. Ce n'est pas la porte que j'aurais claqué, moi...
Un texte comme je les aime : au bout de deux lignes, on ne cherche plus les détails à critiquer, on se laisse porter par l'histoire. J'ai adoré cet anti-héros qu'on se prend à aimer, sauf à la fin, bien sûr, où j'aurais bien voulu le secouer un peu.
Quoi qu'il en soit, je n'ai pas grand-chose à dire sur ce récit, en tous les cas, pas grand-chose de négatif (à part peut-être le titre, trop banal) : même cette fin frustrante est plutôt bien vue. J'aurais voulu que notre anti-héros en profite pour se remettre en question, mais cela aurait fait "conte de fées" et la réalité, c'est plus ce que vous montrez ici, finalement... D'autant plus que vous classez cette histoire dans "Réalisme/Historique" et qu'il y a donc probablement un peu (beaucoup ?) de vous dans tout ça.
En tout cas, c'est un récit bien écrit, avec un personnage central bien campé : j'ai été emporté dans votre sillage et j'ai lu d'un trait. Un très bon texte, pour moi. Bravo !

   aldenor   
4/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C’est subtil comme scenario. Le malaimé, des autres comme de lui-même, qui par la déformation du miroir, reçoit une image plaisante. Et de ce fait, la dégage. Comme quoi, les autres nous perçoivent comme nous nous percevons nous-mêmes.
Je ne sais pas si les miroirs se dilatent vraiment à 45 degrés. Mais enfin j’imagine que la chaleur peut déformer la vision, comme dans les mirages.
Un passage qui ne « passe » pas bien pour moi : « ... j’aime bien les marques pour sortir de chez moi, j’imagine que cela compense un peu ma laideur. Je me rase pour une fois, histoire de faciliter l’évacuation de la sueur et éviter la macération dans la barbe. »
Ces détails nuisent à la problématique. Il ne faudrait pas que ses vêtements ou le fait qu’il se soit rasé, « pour une fois », aient de l’influence. Seule la déformation de son reflet a opéré le changement.
L’écriture est convaincante. Le ton du narrateur est vivant et cohérent. De belles sorties comme « Mon plumard ressemblait au saint suaire et mon studio à un tombeau. »
La fin me laisse un gout d’inachevé : le narrateur ne retire pas l’enseignement de cette fable ! Qu’il est devenu beau parce qu’il s’est cru beau et que finalement on n’est qu’aussi beau qu’on croit l’être.
Je ne dis pas qu’il ait tort, je n’en sais rien. Mais s’il avait raison, toute la nouvelle ne tiendrait plus debout.

   Anonyme   
5/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ho mais quel râleur! Non seulement il est moche en plus il est con et ce jusqu'à la fin.

Un texte qui a un sacré pep's! c'est dynamique, l'histoire se déroule sans traîner sur des détails, l'anti-héro a une sacré personnalité, son langage est une bouffée d'air, hé oui peut-être étrange de dire cela mais ça change, avec lui je ne m'ennuie pas: il est aigri, cynique, (bon il a passé une mauvaise nuit le pauvre) il tacle, et en 2ème partie il est sociable, bonne humeur, et à la fin son mauvais caractère reprend le dessus. Il sort des expressions d'enfer!
Je trouve que c'est très bien écrit, je ne trouve rien à dire sur la forme, sauf peut-être les 3 points d'exclamations:
"Comme Jésus !!! "
Que je trouve assez démesurés. Il n'est pas en train de hurler?
La fin ne me dérange pas du tout car on reste dans la cohérence sur le caractère du personnage, un type qui n'a aucune confiance en lui, mais dont on détecte la souffrance par cette phrase:

"Je baisse la tête, et sans la regarder, je crie : « Casse-toi ! Casse-toi ! Casse-toi ! »"

   Pepito   
5/5/2014
Forme : un style percutant.
Attention aux temps : la nuit qui "est finie" mais "qui craint" - "lui montre les dégâts" + "si quelqu’un n’était pas rentré"
"les nanas suffisamment à jeun pour voir ma tête" c'est pas "saoules" plutôt "qu'à jeun", non ? ;=)

J'aime bien "un vieux fond de jus de d’orange (au) goût du pamplemousse"
"les odeurs de Paris en chaleur"
...

Fond : "La mort est mon métier" "On dirait que t’as vu un fantôme" "comme si on avait donné des coups de poing à plusieurs endroits"... j'ai hésité : le narrateur est mort ou il est très con ? ;=)

Merci pour cette lecture vivifiante.

Pepito

   Eclisse   
6/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Agueev.

J'ai aimé le retournement de situation final, ne l'ayant pas vu venir.
Et la dernière phrase!

Mention spéciale pour la formule qui intervient vers la fin du texte :
"C’est simplement un défaut qui m’a rendu beau"

Au plaisir de te relire.

   Anonyme   
6/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Agueev,

Comme quoi, nous orientons bien souvent notre vie en fonction de ce que nous voyons avec nos yeux et non en fonction de ce que nous ressentons avec notre coeur.

Très beau texte, fluide et bien construit. Moi qui m'attendais à une belle scène d'amour au final, je n'en ai eu que les éclats.

Olivier

   Robot   
7/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien
J'aurais voulu ressentir un sentiment pour ce narcissique et ne suis même pas parvenu à le détester. Une belle écriture mais une histoire que personnellement je trouve assez fade. Pas ennuyeuse, non, mais sans relief. Arrivé à la fin je me suis demandé ce qu'il me restait de ce récit et j'avoue que je n'ai pas eu envie d'y revenir.

   Anonyme   
9/5/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Cela m'a plu, autant qu'aux autres commentateurs.

A mes yeux, un point que je n'approuve pas : cette facilité de la détestation des autres. Et cette répétition autour du mot "con".

On sait si facilement traiter le monde comme cela quand on se déteste soi-même, mais l'auteur n'aurait-il pas dû nous donner le signe qu'il était conscient de cela ?
Je pense- subjectivement, personnellement- que oui.

La nouvelle est passionnante et bien menée. Les descriptions, évocatrices. Du talent.

   in-flight   
10/5/2014
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Je ne suis pas fan des "happy end" mais là quand même, je ne pensais pas que le narrateur allait envoyer bouler la nana: geste d'humeur dû à la chaleur? Repli identitaire? Panique en comprenant que les raisons de son assurance sont factices ? Je ne demande pas de réponses mais la fin m'a un peu surpris.

Sinon, j'ai cru lire une page de journal intime, le style ne m'a vraiment pas emballé, trop factuel et sans surprises.

Bonne continuation.

   chVlu   
2/6/2014
j'ai plongé dans ce regard singulier sur une histoire familière. Les phrases coulent se faufilant ente les rochers. J'ai juste bloqué sur la fille assez à jeun, accroché un peu sur quelques failles dans l'espace temps, mais n'ai pu m’arrêter pour les analyser emporté par le rythme de l'histoire. C'est bien le principal, même si le gommage des aspérités non désirées n'est pas inutile.

L'idée de fin m'a plu, mais me laisse un peu sur ma faim. Elle rompt l'avalanche de détails des états de l'âme, finement torturée au dessus.

Un vrai petit moment de plaisir quoiqu'il en soit.

   Anonyme   
25/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Tout d'abord Bravo!

Malgré que le titre est à point pour nous les Québecois en ce moment et que cela nous amène à nous interroger en ce qui concerne l'idée principale du texte, je dois avouer que ça m'a beaucoup plu. Je ne m'attendais pas à une fin de ce style mais ça m'a aussi beaucoup plu.
C'est là que je retrouve l'idée générale, la morale si vous me permettez de l'appeler ainsi dans l'histoire, celle pour moi qui représente l'importance à se percevoir soi-même beaux de l'intérieur et surtout à se poser des questions suite à une situation semblable. Merci de Layla ;-))

   Bidis   
8/11/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une écriture très forte. Et la chute de cette histoire, qui se lit d’ailleurs avec curiosité, interpelle en ce qu’elle met le doigt sur quelque chose qui est rarement abordé de façon simple comme ce l’est ici : les bizarreries du cerveau humain, le masochisme par exemple… Le personnage se croit mal aimé, en fait il ne veut surtout pas qu’on l’aime. Beau, ce n’était pas lui, donc tout pouvait arriver, il s’égarait dans le rêve. Laid, la réalité est revenue, il se retrouve, avec les petites bêtes qui lui rongent la cervelle… C’est mon interprétation, peut-être n’est-elle pas la bonne. Un texte en tout cas qui ne laisse pas indifférent, et cela, c’est… exceptionnel. Malheureusement, j’ai recherché sur Google les effets de la chaleur sur les miroirs et n’ai rien trouvé de spécial à cet égard. Donc, ma note s’est mise à gondoler, elle aussi… jusqu’au « très bien » parce que l’écriture est quand même percutante.

   bigornette   
10/4/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime l'écriture, efficace, j'aime l'histoire, j'aime l'ambiance caniculaire de la capitale, pour l'avoir connue, j'aime le personnage. C'est une bonne nouvelle. Quant à la chute, je suis perplexe. Je l'accepte, mais je trouve qu'elle "tombe" comme une lame de guillotine, mais une lame émoussée. J'aurais préféré, je crois, un changement d'attitude plus subtile de la part du narrateur, plus écrit, quelque chose qui soit plus de l'ordre d'un poison qui s'insinue dans le narrateur, plus qu'un coup tranchant. Mais c'est vraiment une bonne nouvelle.

   carbona   
12/10/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Une lecture sympathique. Le changement dans le style d'écriture qui accompagne le changement du narrateur est peut-être un peu trop poussé, il marque une rupture trop grande à mon sens.

Je suis déçue par la fin. L'explication ne me satisfait pas trop, je ne la trouve pas convaincante, elle est trop improbable. La réaction du bonhomme fonctionne cependant.

Merci pour votre texte.


Oniris Copyright © 2007-2023