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Aventure/Epopée
aldenor : La course d'autobus
 Publié le 12/11/07  -  5 commentaires  -  16309 caractères  -  47 lectures    Autres textes du même auteur

Une course d'autobus à travers le Caire.


La course d'autobus


Prologue


- J’ai pensé à un sujet pour une nouvelle ; une course d’autobus à travers le Caire, m’avait dit un jour mon ami A.M., il y a plus de quarante ans de cela.

- Génial ! Tu dois l’écrire !


Mais il m’avait expliqué qu’il n’avait aucune intention d’écrire cette nouvelle, ni rien d’autre d’ailleurs; c’était juste une idée qui lui avait traversé l’esprit et qu’il avait aussitôt développée et visualisée dans sa tête. Et l’affaire était close.
Pour moi, elle ne l’est pas encore; je n’ai pas ses dons et cette course d’autobus, je n’ai pas réussi à me la représenter ou seulement à l’écrire, en dépit de tentatives répétées tout au long de ma vie.
Je n’ai que l’intuition de quoi elle devrait avoir l’air… Une course toute pure, sans pilote, sans âme, rien que des machines folles, incontrôlées, déferlantes, lancées en ligne droite dans une nuit métallique sur l'asphalte luisant.
Ce qui suit n’est pas ça, donc pas la véritable course d’autobus, je tiens à le préciser.
Je baisse les bras, je m’embarque hors sujet.



- 1 -


Il est deux heures du matin. Dib au volant et Wahid à la caisse ramènent leur autobus au garage...


- La vie est bizarre, je t'assure, dit Wahid. Regarde, la ville est éteinte, tout le monde dort et je suis là, moi, à compter ces piastres dégoûtantes et toi tu conduis cette vieille carcasse d'autobus dans Boulaq... Tu t'arrêtes à un feu rouge. Pourquoi ? Pourquoi t'es-tu arrêté ?... Pourquoi la vie est-elle ce qu'elle est ? Pourquoi l'acceptons-nous telle qu'elle est ? Pourquoi faut-il que je sois précisément Wahid, Wahid Naboulsy, caissier d'autobus ?


Il jette rageusement en l'air une poignée de piastres...


- Tu n'as pas l'air dans ton assiette mon bonhomme, répond Dib. Je t'avais bien dit que c'était excessif six sandwiches de foul medammas et que tu aurais des problèmes de digestion… Je n’imaginais pourtant pas que ça puisse aller jusqu'à te dérégler la raison.


Wahid Naboulsy rejette sa tête en arrière contre la vitre, insensible aux vibrations de l'autobus :


- J'ai fermé les yeux, dit-il. Je me trouve dans une limousine. Tu m'entends Dib ? Je me trouve dans une voiture de grand luxe, sur le siège arrière. Tu es le chauffeur ! Une vitre nous sépare, il y a juste un endroit avec des petits trous par lequel je peux te passer mes ordres. Non, il n'y a pas de trous, j'utilise un téléphone pour te parler ! Tu entends ça ? Un téléphone ! Tu portes une redingote noire et des gants blancs. Le volant est en bois. Tu me conduis à... L’ambassade du Danemark ! C'est bien trouvé ça, non ? L’ambassade du Danemark ?

- Dib : Tu as bientôt fini avec tes inepties ?

- Wahid : L’ambassadeur en personne se tient à l'entrée de sa villa de Meadi pour me recevoir. Une ravissante jeune femme est debout à côté de lui. Elle a un œil noir et l'autre vert. C’est toujours cette même femme qui apparaît dans mes rêves, ce n’est pas curieux ça Dib ? Je ne sais pas qui elle est. Remarque, je le sais maintenant : c'est l'ambassadrice du Danemark. Ah comme elle est séduisante, je ne te dis que ça ! Je sors de la limousine, des sous-fifres admiratifs me font des salamalecs et l'ambassadeur s'élance pour me donner l'accolade. Avant de refermer la portière je me saisis du téléphone et je te dis : « Le moteur émet des bruits suspects Osta Dib, vous le vérifierez en mon absence » et tu es obligé d'élever la voix pour me répondre « À vos ordres, Wahid Pacha ! » parce que bien entendu, toi tu n'as pas le téléphone. La jeune femme me cligne l’œil vert, si bien qu'on dirait qu'elle a les deux yeux noirs. Elle m'a reconnu, elle me voit probablement aussi dans ses rêves à elle...
L'ambassadeur me dit : « Quelle curieuse idée mon cher ami que d'être venu en autobus ! »
L'andouille ! Il a gâché tous mes effets !


Brusquement deux autobus dépassent celui de Wahid et de Dib, l'un sur la gauche, l'autre sur la droite.


- Dib : Hé, mais ce sont Kassem et Gamal qui font la course jusqu'au garage !


Il appuie sur l'accélérateur et fonce à leur poursuite.



* * *


Izzat et Omar, les gardiens du garage des autobus, se sont installés sur une paillasse et fument des « Belmont » en écoutant Oum Kalsoum sur une radio cassette qui grésille horriblement. Deux verres de thé noir et une théière en aluminium toute cabossée sont posés sur un tabouret bancal devant eux.


Le son se tait brutalement dans un « crac » d'agonie. Omar secoue l’appareil en le traitant de tous les noms et finit par le jeter au loin. Il roule et s’en va sous un autobus garé. Izzat dit à Omar « Tu es fou, on aurait pu la réparer ! »
Une lampe à pétrole suspendue à un poteau forme un cercle lumineux autour de la paillasse et des gardiens gesticulants. La masse noire des autobus rangés derrière eux s'élève comme un décor. Un chat bondit furtivement d'un toit d'autobus à un autre.


Trois autobus déboulent dans le garage en rugissant. Kassem, entré le premier, freine à mort et descend de son véhicule en triomphant :


- J'ai gagné ! J’ai gagné !


Dib sort la tête par sa fenêtre et proteste :


- Ça ne compte pas ! J’ai été pris au dépourvu. Si tu es un homme remonte, on fera une vraie course.


Les gardiens s'amènent, hilares.


Wahid Naboulsy met pied à terre.


La voix d'Oum Kalsoum jaillit de sous un autobus. Intrigué, Wahid se dirige vers cette voix qui s’est élevée comme par magie. Il en découvre la source, se glisse sous l’autobus, ramasse la radio cassette et vient s’installer sur la paillasse des gardiens. Il aperçoit, entre les verres de thé, la pochette vide de la cassette avec une photo en noir et blanc de la chanteuse ; elle tient un mouchoir comme un petit parachute qui lui donne l'air aérien. En ouvrant la pochette, Wahid trouve les paroles de la chanson au verso de la photo :


« ...Ce que j'ai vu

Avant que mes yeux ne te voient,

Est vie perdue.

Comment la met-on à mon compte ?... »


- Ho ! s'écrie-t-il, fichez-moi la paix avec vos stupides courses ! Écoutez le miel, l'or, le soleil...

- Dib aux autres : Je ne sais pas quelle mouche l'a piqué. Il n'est pas dans son assiette ce soir. Ça doit être toutes ces fèves qu'il a mangées.



* * *


Plus tard dans la nuit.


- Dib : J’en ai assez d'écouter Oum Kalsoum ! Allons chez les filles !... Qu'en dis-tu ?

- Wahid : Silence. Elle va dire : Ce que j'ai vu...

- Dib, conciliant : Bon, va pour Oum Kalsoum, prends la radio cassette avec toi chez les filles. Tu permets, Izzat, n'est-ce pas ?

- Izzat, somnolent : Hmm...



- 2 -


Il y a là, Jehane qui a des seins en forme de poires et un fume-cigarette incrusté de diamants, Mervet en robe jaune et mauve à paillettes dorées qui sent le cyclamen et d'autres filles luxuriantes.


- Comment les mettre à mon compte ? s'inquiète Wahid, j'ai seulement quelques piastres en poche...


Et puis, il découvre l'ambassadrice du Danemark parmi les filles. Ce n'est pas croyable ! Que fait-elle dans ce lieu de perdition ? Il s'élance vers elle avec des gestes exprimant l'immensité du Hasard qui lui permet de la retrouver et en balbutiant :


- Me see you Denmark. You bioutifoulle. You know Hamlet ?


Elle l'observe longuement avec des yeux tout ronds avant de s'exclamer en arabe :


- Est-ce que tu es un peu fêlé ou bien tu crois m'impressionner en te faisant passer pour un étranger ?


Comment ? L'ambassadrice du Danemark parle l'arabe ? Mais après tout, pourquoi pas ? Il se met à lui expliquer, en arabe donc, qu'il n'a fait que la voir et la revoir, en rêve, en rêve endormi et en rêve éveillé, depuis toujours, avec son œil vert et son œil noir.


- Tu dois me reconnaître à ton tour, lui dit-il, sinon tout est faux, même les rêves


La fille se met à rigoler :


- Viens voir Jehane ! Il y a un type qui me prend pour l'ambassadrice du Danemark !

- Éteins, pour commencer, ta radio de paysan, qui grésille comme un tracteur ! s'exclame la grosse Jehane en lui frappant rudement l'épaule.


Et le choc est tel que le malheureux Wahid en perd brusquement la vue tandis que s'éloigne la femme de ses rêves.



- 3 -


Wahid Naboulsy, qui est donc aveugle à présent, s'est convaincu que la femme de l'autre soir lui a joué la comédie : elle est bien l'ambassadrice du Danemark, mais il ne faut pas que cela se sache. Il arbore un costume complet et s'est parfumé. Il s'avance dans le quartier de Meadi en tâtant le sol avec sa canne blanche en quête de l'ambassade du Danemark...
Il arrive à l’ambassade.


- L'ambassadeur : Je suis désolé, mon pauvre ami, je ne connais pas de jolie brunette avec un œil noir et un œil vert, voici mon épouse Gertrude, heu... Elle vous fait un geste de salut de la main...


Wahid rend le salut à l'aveuglette et l'ambassadeur poursuit :


- Je voudrais bien vous aider à retrouver la personne que vous cherchez, mais enfin je ne connais que Gertrude, vous comprenez.


Wahid, qui ne comprend pas du tout, voit noir et s'emporte :


- Où est-elle votre Gertrude ? Je veux en avoir le cœur net.


- L'ambassadeur : Par là, oui, par là... par ici, non, par là !


Wahid tripote l'ambassadrice :


- Non, ce n'est pas du tout elle, je vous ai vu avec une autre femme.


L'ambassadeur offusqué appelle sa garde pour évacuer l'intrus.



- 4 -


Trois lunes sont passées.


Wahid Naboulsy erre dans le quartier de Boulaq en tâtant le sol avec sa canne blanche...
Son costume complet s'est usé et il sent le bouc.
Soudain il entend à quelques pas une voix claire comme de l'eau de roche :


- Quatre livres ! Tu me prends pour quoi ? Dix piastres le kilo de viande ! On paie mieux le bouc !


Quarante kilos donc, et la même voix ! C'est elle, la femme de ses rêves.


- Voilà quatre lunes que je vous cherche ! lui dit-il.

- L'étranger à la radio cassette ! Mais que t'est-il arrivé ? Tu te fais passer pour un aveugle maintenant ? C'est un nouveau truc pour m'impressionner ?

- Oui, c'est un truc ! dit-il hargneux, J'ai versé de l'encre dans mes yeux. Tiens, regarde !


Wahid ôte ses lunettes noires : ses yeux sont tout noirs.


- C'est vrai que ça ne fait pas vrai, tu as l'air d'avoir les yeux grimés, comme au cinéma et puis de toutes manières les aveugles ont les yeux blancs. N'empêche que tu ne dois pas voir très clairement comme ça. Voyons, combien de doigts je te montre ?

- Je les vois, tous les dix. Tu ne peux rien me cacher !


En réalité, la jeune femme a douze doigts, un annulaire supplémentaire sur chaque main. Une anomalie de naissance que Wahid n'avait pas remarquée quand il voyait encore. Elle comprend tout :


- Ouais. Alors, comme ça, tu es devenu aveugle et tu t'es barbouillé les yeux de noir pour que ça ne se voie pas !


Une Buick s'arrête. Un malabar baraqué s'extirpe de la voiture et fait de loin à la jeune femme « Viens ici » avec l'index et fait claquer dans l'autre main un billet neuf de cinquante livres.


- Attends-moi. Je reviendrai, dit-elle à Wahid.


Wahid trouve un mur et s'installe par terre, en y appuyant le dos. Il recule lentement sa tête contre le mur et quand elle y trouve appui, il sourit comme un ange, sans déformer la bouche, sans aucun signe extérieur de contentement, sauf une larme, noire comme du rimmel, qui glisse sur sa barbe.



- 5


Le lendemain, la femme de ses rêves aperçoit Wahid étalé sur le trottoir de l'autre côté de la rue et se souvient qu'elle lui avait demandé de l'attendre là et lui avait promis de revenir. Elle s'élance vers le malheureux, gonflée de remords et à ce moment précis elle voit toute la scène de plus loin, elle se voit elle-même, traversant la rue entre les automobiles et les autobus ; le pan de mur gris sur lequel Wahid appuie sa tête, les maisons grises, le vendeur de journaux, les gosses qui rentrent de l'école en se querellant et elle reste figée au milieu de la rue, saisie de la sensation d'avoir déjà vécu tout cela, cette même scène, ce même instant. Elle dit : « Wahid. Wahid ! » Wahid lève la tête, aux aguets, il songe : « C'est impossible. Elle ne peut pas connaître mon nom, je ne le lui ai jamais dit ! »


Il s'est à moitié relevé et se soutient à un poteau pour parachever son redressement. Plus rien ne bouge dans le décor ; les écoliers restent immobiles face à face, le vendeur de journaux garde en l'air son numéro d' El Ahram La jeune femme est déjà là auprès de lui et lui tient le bras.
Elle dit : «Je sais tout maintenant.»


Et elle pense dans un vertige qu'elle a déjà dit ces mots, qu'elle s'est déjà trouvée dans cette situation en pensant qu'elle s'y était déjà trouvée et que donc la situation s'est reproduite une infinité de fois et qu'à chaque fois elle a dit qu'elle « savait tout maintenant » sans jamais rien savoir pourtant.


Alors, le vendeur de journaux agite de nouveau son journal, les autobus démarrent, tout se dissipe, la jeune femme oublie d'un seul coup ce qu'elle a ressenti et s'étonne d'être allée au secours de ce misérable et sort un billet d'une livre de son sac et le lui fourre dans la poche en s'échappant.



- 6 -


Wahid Naboulsy, étalé de tout son long comme un mort sur le trottoir, a perçu un grondement suspect provenant du fin fond de Boulaq ; il pose une oreille à plat contre l'asphalte, à la manière des indiens d'Amérique et comprend que la vraie course d'autobus est partie.


La femme de ses rêves, nue dans son lit, perçoit le même grondement et sort à sa fenêtre enveloppée dans un grand châle rouge, ramassé à la hâte au pied de son lit. Elle trouve au ciel, à son ton bleu-noir, à la configuration des nuages autour de la lune, un air familier. Un corbeau vient se poser sur le rebord de la fenêtre et la regarde fixement. Elle a déjà vu ce corbeau quelque part. Et puis, elle pense à Wahid par une étrange association d'idées avec le ciel et le corbeau, et se précipite hors de chez elle, vers lui, comme attirée par un aimant.


Wahid refait tout doucement le nœud de sa cravate, comme une corde pour se pendre. Il a horreur des cravates ; la première fois qu'il avait dû en porter une, il s'était vu dans une glace, dans le bureau de recrutement des chauffeurs d'autobus et il avait eu envie de pleurer. Il se redresse et quand le silence se fait autour de lui, tout s'étant pétrifié pour laisser passer le grondement devenu à présent perceptible à tous les cairotes, il se précipite vers le pont du 26 Juillet par lequel il sait que les autobus doivent passer et arrivé là, il s’étend en travers de la route pour stopper la course.
Les autobus, vert bouteille, à la clarté des phares de leurs poursuivants, machines folles lancées dans une nuit métallique sur l'asphalte luisant, foncent en ligne droite du fin fond de Boulaq vers Zamalek par l’interminable avenue du 26 juillet.


Arrivé sur le pont, le flot déferlant des machines poursuit sa course, insensible au corps étendu pour lui barrer la route, lui passant dessus et l'écrabouillant, un autobus après l'autre, se relayant le plaisir.


Cependant, tandis que ses os craquent, Wahid réussit après le passage des autobus, à rassembler suffisamment de forces, à se relever, à se saisir de son propre crâne décapité, à le lancer sur l'autobus en tête de file qui perd brusquement la route à cause de la violence de l'impact ; les autobus qui suivent ne peuvent éviter la collision et tous les autobus tombent du pont dans le Nil noir et le crâne de Wahid va aussi au fond du fleuve et il songe, avec soulagement, au contact glacé d'un métal de carrosserie d'autobus, que faute d'autobus, tous les autobus de la ville ayant concouru, la course d'autobus n’aura jamais lieu.


Pris comme lui dans la fange du fleuve infestée de serpents où le crâne repose maintenant, brillent, à un demi mètre, l’œil vert et l’œil noir de la femme de ses rêves qui s'était précipitée du pont juste après lui, et ses lèvres roses.
Ils savent tout maintenant.


Au dernier instant, six ongles lacèrent le front lisse de Wahid Naboulsy, et du sang s’écoule. Instantanément, le Nil devient rose.


 
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   Lariviere   
2/1/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Et personne encore n'avait commenté ce petit bijoux ?...

Merdre !
Pauvre Aldenor, qui s'escrime à pondre une nouvelle d'une rare beauté, et que personne ne lui dit...Alors ?

Aldenor, de plus, fait parti de ces auteurs oniriens que j'observe avec grand intéret (pas chez lui, hein) sur le site. Ca ne se voit pas parce que je peut être discret parfois, mais il faudra absolument que je commente d'autres textes de lui. J'aime beaucoup son écriture....

Bon, à part ça, sur cette nouvelle, c'est vrai que je ne sais pas trop quoi dire de constructif en réalité... Je suppute que mes compatriotes oniriens sont restés muets aussi à cause de cela justement. L'idée, que la nouvelle est tellement belle et abouti, que ça laisse pantois... Et qu'il n'y a rien a redire..

Et bien disons le quand même, fichtre !...

Au moins pour dire que c'est une nouvelle que j'ai beaucoup aimé.
Le ton, le style, le traitement du sujet, l'écriture (qui me semble très talentueuse, sérieusement) tout ici, est remarquablement mené.

On se fond dans le décor du Caire, et c'est presque au sens propre qu'on le fait...

J'adore les personnages, qui sont animés ici avec économie ce qui ne leur donne en rien un coté superficiel, au contraire, car le peu qui est dit, tape juste, crée de la profondeur. On ressent les aspirations du personnage, son désarroi, sa détresse... Rien ne semble superflu ou accessoire.
Il y a de la poésie dans le traitement de cette nouvelle. De l'émotion omniprésente dans les situations, écrite toute en finesse, à l'encre invisible...

Peut être le seul petit détail qui pourrait à mon avis être amélioré, est la fin de la nouvelle. Les choses se précipitent (c'est le cas de le dire) et je pense que c'est une bonne idée, mais de parle fait il me semble que l'action perd un peu en cohérence, pour le lecteur... Les choses deviennent difficiles à suivre, cela donne un effet de flou, voulu je pense, interéssant, mais ça donne aussi un aspect un peu déroutant, une fin comme trop rapide, pressé...
Voilà ce qui pourrait être la seule critique en négatif que je pourrais faire de ce texte.


En résumé, bravo Aldanor !

Ton style est fin (vraiment) et poétique. Je ne parle même pas de la maitrise et de la musicalité de tes phrases.... Cette nouvelle est remarquable...

C'est peut être pour cela que personne n'a osé la commenter, faute de ne pas savoir quoi dire d'autre que des louanges...

C'est fait, pour les louanges !... C'est important aussi les retours positifs... De toute façon faudra faire avec, je n'ai que ça à t'offrir...

Encore bravo et merci pour cette agréable lecture dans les rues poussièreuses duCaire...

   Togna   
9/1/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ecrite dans un style rythmé, aux dialogues dynamiques, cette aventure est étrange et surprenante. Je suis d’accord avec Lariviere, Aldenor est un auteur à suivre. Et il est vrai, que moi qui ne peux m’empêcher de chasser les répétitions, les truismes, les syntaxes approximatives, etc. et ben… je n’ai rien trouvé !

   jensairien   
27/1/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Effectivement, attendre deux mois pour avoir
des commentaires sur une telle nouvelle doit avoir
quelque chose de plutôt frustrant.
Un texte, donc, vraiment bien écrit, quelques
traits d'humour excellents ou surréalistes comme
"La jeune femme me cligne l’œil vert, si bien
qu'on dirait qu'elle a les deux yeux noirs"
Un protagoniste, Wahid Naboulsy, rêveur et désabusé,
très attachant. Une narration maitrisée entre réalisme
et absurde. Et la fin est vraiment belle.

   widjet   
2/5/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voilà une histoire bien déroutante....et formidablement hypnotisante. J'ai lu sans m'arrêter, pris que j'étais dans les mailles de...de quoi au juste. D'un rêve ? D'une réalité irréelle ? Bien difficile à dire tant l'auteur brouille les pistes laissant le lecteur perdu mais délicieusement égaré. Je ne peux expliquer l'histoire ni dire ce qui m'a plu...C'est confus (beaucoup de personnages, peut-être le petit bémol) pas toujours très fluide mais la nouvelle vous happe et vous vous sentez dans l'obligation de la relire pour tenter de regrouper les pièces du puzzle et ensuite de replonger dans cette écriture, fine poétique où l'exotisme se confond à l'onirisme avec bonheur.

Bref une nouvelle très intriguante mais très agréable.

Pour la peine je vais lire tout aldenor !

Widjet

   marogne   
5/10/2008
 a aimé ce texte 
Un peu
Une bien belle idée que cette course d’autobus dans la ville.

Un style qui pousse à lire d’une traite le texte, léger, direct, adapté au récit.

Mais tout le reste m’a apparu comme pratiquement sans lien avec l’idée de base, comme si c’était pour servir d’écrin à un bijou. Mais, alors, il faut que l’écrin s’efface devant le joyaux. Ici, il n’est pas question que l’écrin s’efface, il prend toute la place, étouffe, mais on ne peut pas dire qu’il emporte l’admiration, le regard se porte alors sur le bijou, mais celui-ci n’a pas été développé, il disparait dans l’impression laissée par l’écrin, et à la fin, on cherche une raison au texte.


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