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Neojamin
26/4/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Une histoire assez classique d'une adolescente qui tombe enceinte et avorte...en gardant avec elle le regret. Rien de nouveau. L'originalité pourrait venir du traitement de l'histoire, mais si je l'ai trouvé très bien écrite, soignée et crédible, je ne peux m'empêcher de terminer la lecture avec un «c'est tout ?» dans la tête. Après, voilà, question de goûts et d'attentes. Il y a de belles images que j'ai appréciées notamment : - «à sa Gaëlle de dix-sept ans déjà toute réveillée de l'intérieur» - « ils devraient retirer d'elle une vraie souche, avec ses entrailles piégées dedans.» Très belle image - «les bons sentiments dégoulinant des cils trop longs.» Une petite question, car j'ai vécu ça dans ma vie, un avortement se fait tout au début d'une grossesse et je ne suis pas sûr que l'on puisse déjà parler de «corps»: « pris une photo du corps à la maigreur adoucie par les draps cassants» Quelques phrases et images m'ont fait tiquer. Ce sont des exercices de styles sympathiques, mais qui perturbent à mon sens le déroulement de l'histoire. Exemple : - «Ses doigts vacillaient comme des flammes de bougie sur son ventre» - «Ensuite elle a laissé sa langue d'enfant fourcher vers le pluriel.» - «une telle absence de larmes dans les yeux qu'elle en paraissait folle.» - « elles ont fait boiter sa conscience jusqu'à la clinique» - etc... Je préfère des instants moins poétiques mais plus authentiques, plus poignants tel : - «elle a pressé ses phalanges l'une après l'autre, moins bien qu'il l'aurait fait lui-même mais assez bien pour la calmer.» Ça j'aime beaucoup. De manière générale donc, une nouvelle bien écrite, mais qui manque pour moi d'un poil d'authenticité (à cause notamment des trop nombreuses images surfaites) et d'originalité. Un bel instant toutefois, Merci! |
Asrya
2/4/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Une nouvelle que j'ai lue, relue, relue, et relue encore une fois ; pour vous dire, d'entrée, elle m'a plu.
J'aurais du mal à émettre des critiques négatives, autant vous prévenir à l'avance. Bon... pour chipoter, j'ai fait un effort : "Quelque chose à l’intérieur s’était accroché" / "Elle s’est accrochée à la phrase " --> répétition de "accroché" peut-être à éviter ? "avec son ventre vidé scrupuleusement" --> scrupuleusement est-il nécessaire ? La phrase n'aurait-elle pas davantage d'impact sans ce qualificatif ? "elle avait une telle absence de larmes dans les yeux qu’elle en paraissait folle" --> pas la meilleure phrase de la nouvelle. J'ai cherché, mais je n'ai pas réellement trouvé d'autres passages qui me perturbaient. C'est brillamment écrit. La structure du récit est très intelligente, la qualité d'écriture est irréprochable, les dialogues sont puissants, intenses (en si peu de mots, c'est de l'art). Je me permets de citer vos mots qui m'ont le plus retourné : "Ensuite elle a laissé sa langue d’enfant fourcher vers le pluriel" --> miam. "comme on profite d’un moyen de contraception, comme on se dit « de toute façon »" --> c'est beau. "Que son erreur, dix ans plus tard, on lui aurait peinturé une chambre" --> pouah... quel talent. "– Passe-moi le sel. " --> quatre mots d'une force incroyable. Et la fin... que dire de la fin... c'est tellement fort en émotions. Brillant. Je trouve cet écrit d'une richesse époustouflante. Le dosage des émotions, des actions, de la rudesse de l'événement ; vraiment, je suis bluffé. Des textes comme celui-ci, j'aimerais en lire de nouveaux tous les jours. Je pense ne jamais pouvoir m'en lasser ; merci. Merci de nous faire profiter de votre talent, merci de nous faire partager ce don que vous avez ; oui bon, je vais loin mais... j'admire. J'espère avoir la chance de pouvoir vous lire à nouveau (je n'en doute pas), Au plaisir, A très bientôt, Asrya. |
Anonyme
5/4/2015
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour,
c'est beau, si beau. Il y a tant de douceur, tant de beauté dans ce texte terrible. Le style est magnifique, des trouvailles fabuleuses, des petits bijoux d'écriture. Déjà au tout début cette "ecchymose dans le regard" m'a séduit. Et puis d'autres passages, ainsi celui-ci "lls devraient retirer d’elle une vraie souche, avec ses entrailles piégées dedans". Un vrai travail de cinéaste, des images d'une grande puissance, telle cette petite histoire de Bill, quel délicat voleur ce Bill ! Quoi dire d'autre, que peut-on ajouter à ce commentaire ? Qu'il faut vite courir voir ce court métrage exceptionnel pour sa photographie pastel, son émotion à fleur de peau, d'âme et de cœur. J'aime cette histoire qui parle "d' une petite mère nulle, tout en bordel, mais qui aurait été bonne pour raconter des histoires. " Elle accroche tant de choses en ma mémoire. C'est si juste, ce sentiment, quand on s'en veut, après cela, d'avoir voulu vivre. Mille bravos à l'auteur. |
jfmoods
26/4/2015
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J'aime beaucoup cette métaphore filée de la violence...
« une ecchymose dans le regard » « un regard tout en ouate » « une tendresse froissée dans les yeux » … qui résume, presque à elle seule, le propos. Le marqueur de conséquence appuie sur l'intensité particulière du désarroi intime... « elle avait une telle absence de larmes dans les yeux qu'elle en paraissait folle » L'antithèse signale une ligne de démarcation infranchissable... « Michael avait risqué le mot, Gaëlle l'avait vomi. » Les marqueurs d'insistance jouent à plein... - présentatifs : « C'est en se réveillant que Gaëlle pleure enfin », « C'est la nuit que Gaëlle pense aux blouses au-dessus d'elle » - pronom anaphorique et cataphorique : « … le mot à lui tout seul, il avait de quoi le tuer, son accident » - pronom anaphorique : « Que son erreur, dix ans plus tard, on lui aurait peinturé une chambre » - pronom cataphorique : « Elle étouffe, la Gaëlle » Une grande force, aussi, dans le compte-rendu, vécu comme hygiéniste, de l'intervention... - l'adverbe : « son ventre vidé scrupuleusement » - la métaphore : « lui ont rincé la vie du ventre » Merci pour ce partage ! |
in-flight
26/4/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Alice, son café et ses bruleries :-) Lieu déjà exploité pour "lampadaires".
Très beau texte sur un sujet sensible, peut-être banalisé: Un acte comme un autre alors que... Comme d'habitude: Dialogues ciselés, portraits brossés en quelques adjectifs et images instantanées. J'ai aimé:"roulé en boule sur son enfance encore intacte" --> pas de meilleure phrase pour décrire ce qu'a vécu Gaëlle:une étape. Michael est lui resté petit garçon et, si ça sonne creux dans le ventre de Gaëlle, ça sonne plein dans la boite à remords de Michael. Moins aimé " les doigts qui vacillent comme des flammes de bougie" --> j'ai bien l'image mais je ne la trouve pas top. C'est pour marquer la chaleur vivante qui réside dans le ventre de Gaëlle? Vous enchainez les bon textes en ayant trouvé un rythme de croisière. Je serai de la partie à la prochaine escale ;-) |
bigornette
26/4/2015
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Je me risque à un commentaire, même j'ai l'impression de marcher sur des oeufs. Je ne suis pas un lecteur de poésie, plutôt un lecteur de polar, si vous voyez ce que je veux dire. J'ai l'habitude de lire des récits qui ne font pas dans la licence poétique, raison pour laquelle je ne peux pas mettre d'appréciation.
Cette précision faite, voici mon commentaire. Pour résumé, j'aime l'écriture sèche que vous avez, j'aime moins les expressions recherchées, à la limite de la préciosité. Quelques expressions m'ont plu néanmoins, au cas où vous feriez un sondage : "Ses doigts vacillaient comme des flammes de bougie sur son ventre" (c'est mystérieux, ça me plaît) "une telle absence de larmes dans les yeux qu’elle en paraissait folle" (c'est hyper-juste) "les bons sentiments dégoulinant des cils trop longs" (je ne sais pas pourquoi) J'ai moins aimé : "rincé la vie du ventre" (un lecteur de polar comme moi aurait préféré "rincé le ventre", par exemple) "un regard tout en ouate" (je ne comprends pas) "la moue au bord des larmes" (je ne comprends pas non plus, enfin si, mais en réfléchissant) J'ai aimé les dialogues, tendus, efficaces (je suis un lecteur de polar, eh oui, toujours) Je n'ai pas compris pourquoi à la fin de l'histoire en italique vous précisiez : "Bien remplaçable". J'avais très bien saisi la morale de l'histoire. Voilà, je crois que c'est tout. Merci en tout cas ! Et bravo, vous avez des fans ! Signé : un lecteur de polar |
Anonyme
26/4/2015
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C'est bien, c'est même sans doute très bien. Je suppose que c'est ce qu'on appelle de la belle littérature, mais ça me gêne.
Il y a un manque total de simplicité d'autant plus gênant dans ce texte que les personnages, tels qu'ils sont présentés, sont plutôt bruts de décoffrage et complètement en décalage avec le vocabulaire et le style. Mais bon, la littérature c'est peut-être justement ça : transcender avec des mots une situation vécue par des personnes ordinaires. |
Anonyme
26/4/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Terrible. Précis dans la description, poétique dans la sobriété et cette "présence" du et au ventre. Puis cette absence, ce creux.
Au point que cela rend muet. "la langue plurielle"... juste pour signaler cette image aussi avec ce titre cruel qui joue sur le mot. |
dodo-chan
26/4/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Alice,
La forme que vous avez donné à ce fond, démontre un angle fatal de votre plume. Le manque d'expérience je dirais. La vie n'est pas poésie. Les choses sont moches souvent. Et dans la forme et le fond a la fois. Essayez-vous de rendre consommable ce qui ne le sera jamais? La narrateur se doit d'être objectif. Il doit s'effacer pour l'histoire et non pas se regarder écrire. N'ayez pas peur de décevoir. |
Lulu
27/4/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'ai bien aimé le côté dédoublé du personnage de Gaëlle qui ne crie aucune rage, mais qui dit à sa façon, dans son ressenti seulement la gravité de la situation.
Tout est feutré dans ce texte dans lequel je m'attendais à voir une Gaëlle bouleversée. Elle n'a que dix-sept ans, mais elle n'est pas seule. Vous l'environnez de ses amis, dont son compagnon. J'ai bien peur que dans la réalité ce ne soit plus triste, mais j'ai bien aimé ce côté optimiste de l'ensemble. Bien qu'il y ait une opération chirurgicale, soit un avortement, il n'y a pas de déchirure entre elle et son ami. Gaëlle et son compagnon semble vivre cela ensemble, comme une épreuve qui se devait d'être. Plus que l'histoire, je dois cependant dire que j'ai surtout apprécié la qualité de votre écriture. Il y a là une belle profondeur. Vous sa chant jeune, j'en suis d'autant plus émue. |
Anthyme
28/4/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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« À l’hôpital, elle est examinée comme une poupée déchirée. »
— C’était dans ‘les bateaux en papier’ — … … … … « Avortement ou pas, y a toujours un coup de scalpel quelque part. » Comme c’est vrai ! … … … … La toute présence de ce qui manque … … et qui pèse … et qui pèse … Le « dédoublement » me semble la conséquence logique de cette cohabitation ; or on ne peut rester entre deux rives, dans les remous de la conscience. … … … … Gaëlle mérite mieux que d’« être examinée comme une poupée déchirée » … Je lui souhaite de donner le coup de scalpel qui la séparera de ce compagnon qui se drape dans la feinte de son sommeil … … de ce « compagnon » qui ne l’accompagne pas ; qui ne l’aide pas à gagner la rive de la féminité sereine. ___________________________________________ Une fois de plus … Merci pour la pertinence et la justesse de votre sensibilité. |
Bidis
28/4/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Un texte en coup de poing. Qui m'a atteinte. Une écriture très personnelle, et j'envie cela. J'ai adoré certaines métaphores (le regard pluriel, une tendresse froissée dans les yeux, le monde essaie de lui border l'âme, rincé la vie du ventre...) , je n'en ai pas aimé d'autres (une ecchymose dans le regard, ses doigts comme des flammes de bougies,...). J'ai trouvé terrible dans sa justesse "qu'il est roulé en boule sur son enfance encore intacte". En définitive, un moment de lecture qui ne laisse pas indemne.
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Anonyme
29/4/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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C’est vrai qu’il y a un style personnel dans votre écriture, au vu des quelques nouvelles que j’ai lues de vous, et que ce style est fort, en ce sens qu’il est à fleur d’émotion, et puis que tout y est juste par rapport aux personnages et à leurs liens. Précis, ça me semble très maîtrisé, mais tout en restant souple, sensible.
Ce qui résume mon ressenti à vous lire est simplement que vous avez un vrai don (c'est à dire beaucoup plus que des facilités). À vous relire. C. |
Anonyme
30/4/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour,
Le thème n'est pas très original, mais la manière de l'aborder l'est et, pour, ça fait mouche. Sincèrement, c'est rédigé, j'ai été plongé dans l'esprit de Gaëlle jusqu'au bout. D'ailleurs, le bout, parlons-en ! J'ai tout adoré... Sauf la fin. Je trouve que c'est un peu "vite fait", disons. Peut-être que ça se termine trop tôt pour moi. Et sinon, j'aime bien tes métaphores, mais il ne faut pas trop en abuser, par contre, sinon on oublie le côté réaliste de la nouvelle. A part ça, c'est très bien ! |
Anonyme
30/4/2015
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour Alice,
Trouver le temps pour tout lire en espace lecture, il ne faut pas trop rêver quand même ! Alors j’y vais toujours au petit bonheur la chance, espérant des titres accrocheurs qu’ils tiennent leurs promesses et sincèrement désolée de ne pouvoir donner leur chance aux autres. Dédoublée. J’ai tout de suite pensé que c’était une nouvelle de toi, Alice. Si fort que je me suis retrouvée déçue après une première lecture en aveugle qui m’a pourtant confirmé ta plume inimitable. Cette fois-ci, il me manquait cette abondance de Poésie que je retrouve à chaque fois dans tes nouvelles. Ce côté ‘’épuré’’ m’a donc laissée sur ma faim d’envolées. Et puis je suis partie en vacances, j’ai goûté à de rares émotions que j’attendais avec appréhension et impatience, à mille lieues, à l’opposé de l’histoire que nous racontes ici. Au retour, je vois la nouvelle parue. Elle est bien de toi, je ne m’étais donc pas trompée. ^^ A la relecture, délestée d’une attente enfin rassasiée, je peux m’immerger entière dans tes mots. Si ce préambule est aussi long, Alice, c’est pour t’expliquer le mécanisme qui m’a empêchée d’être immédiatement saisie à la gorge par « l’ecchymose dans le regard de Gaëlle qui n’est plus tout à fait Gaëlle ». Je n’étais pas en état de lire ce drame trempé dans l’encre crue. C’est chose faite maintenant. Ton histoire est triste, banalement triste, comme seule peut l’être la réalité touchée du doigt. Avec ton talent immense, ton sens de la formule et ce sens si fin de l’observation qui fait mouche à chaque coup, tu nous la rends, cette réalité, bouleversante dans son plus simple appareil. Combien de Gaëlle ont vécu pareille situation ? Combien faut-il de gifles pour des Michaël qui ne comprendront jamais rien de rien « aux entrailles piégées » ? J’ai douloureusement aimé « le ventre vidé scrupuleusement », « la tendresse froissée dans les yeux » et tant d’autres expressions du même acabit. Je ne les citerais pas toutes, il me faudrait presque tout reprendre mot à mot. Il faut être douée pour écrire comme tu le fais. Chaque détail est passé au crible fin de ta sensibilité à fleur de peau, puis restitué de manière à ce que chacun puisse ressentir combien tragique est la situation. Ce texte à quelque chose de fort et d’émouvant. C'est indéniable. Merci, tout simplement. Cat Fan d’A. |
Alice
30/4/2015
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Sylvaine
1/5/2015
a aimé ce texte
Bien
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La banalité du sujet est transcendée par un art de la tension dramatique et une sensibilité qui m'ont émue, alors que j'étais très réticente au début de ma lecture. Les dialogues sonnent juste, les sentiments sont suggérés avec une économie de moyens qui sied au genre de la nouvelle. Mais, à mon avis, l'écriture n'est pas assez mûre : la recherche stylistique, appréciable en elle-même, reste trop apparente et tombe souvent dans une préciosité amphigourique qui nuit à la clarté. On trouve de belles réussites - j'aime beaucoup, par exemple "Michael avait risqué le mot, Gaëlle l'avait vomi.", mais pas du tout " elle a laissé sa langue d'enfant fourcher vers le pluriel" ni" elles ont fait boiter sa conscience jusqu'à la clinique." Je trouve aussi qu'il y a dans la formule "les gens lâchent plus facilement la bombe quand on joue au con" une vulgarité inutile qui tranche désagréablement avec le reste. Bref, le travail de la langue, qui est essentiel à la qualité littéraire d'un texte et que vous avez raison de privilégier, reste ici trop apparent, trop visible. Dans l'élaboration d'une écriture originale, je crois que l'effort est capital, mais qu'il ne doit pas se voir.
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Louis
1/5/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ce matin-là, « Gaëlle n'était plus tout à fait Gaëlle ». Quelque chose a changé chez la jeune fille.
Elle ne se sent plus singulière, mais double, mais plurielle. Un « ajout » à sa vie s'est produit, non souhaité, non désiré. Non seulement le corps est éprouvé dédoublé, mais aussi l'âme, « elle fixe le ciel par la fenêtre, le regard encore pluriel, l'âme encore dédoublée ». Gaëlle est autre, dans une altérité, pour n'être plus une, mais double. C'est dire que ce redoublement fantasmatique n'est pas en miroir l'image d'un narcisse. Sa grossesse est vécue comme ce qui entraîne une altération de son identité, un autre du dedans qui la ferait passer subitement de fille-enfant à femme-mère. L'enfant qu'elle n'aura pas la renvoie à la figure de la mère, celle de toujours, et d'abord à celle de sa propre mère. Ce « double » dans son ventre est cet autre qui lui parle de généalogie et de liens primordiaux à sa propre mère. L'image de sa mère est celle d'une femme conteuse, une voix d'abord, une voix qui raconte des histoires : « la voix qui racontait, chantonnant à moitié ». Gaëlle est née d'un récit ; elle est fille des histoires, elle s'éprouve dans cette filiation ; elle voudrait à son tour raconter des histoires, c'est le principal regret de son avortement : « Je regrette de jamais pouvoir lui raconter une histoire ». Un des récits contés par sa mère lui revient en mémoire, celui de Bill le voleur et de Julie et sa sacoche rouge. Le récit s'impose à son esprit par sa force symbolique. Le « doudou » que contient le sac rouge symbolise l'enfance, Julie-Gaëlle perd son « sac », mais pas son enfance ; Julie devient femme sans perte de l'enfance, elle exprime le désir de Gaëlle. Elle veut que l'on continue à lui raconter des belles histoires, situation caractéristique pour elle de l'état d'enfance, tout en devenant femme, celle qui raconte les histoires. Elle veut engendrer, oui, mais des histoires. Ses enfants seront d'abord des récits, des contes, des nouvelles. Sa vie veut se couler dans ce qui se raconte. Fille et femme-mère, la parole la précède, la parole l'engendre avant d'engendrer à son tour la parole du récit. Gaëlle est tout de même un double, un double de l'auteure, qui raconte comment elle en vient, dans l'écriture, à raconter. Comment elle se voit devenir femme dans l'enfantement du récit. Un texte riche en contenu, un texte sensible et poétique, dont je n'ai commenté qu'un aspect, mais un aspect qui me semble essentiel. |
widjet
2/5/2015
a aimé ce texte
Bien
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Je l’ai déjà dit et écrit, Alice a du talent a revendre. Une chance pour nous, depuis sa venue sur Oniris, elle est aussi prolifique. Je ne reviendrai pas (et plus) sur l’âge de notre auteur car la valeur n’attend pas etc… (je pourrais citer un écrivain Cécile Coulon qui a vingt six ans a déjà écrit plusieurs romans et des bons).
Bon, le texte. L’auteur ne m’en voudra pas, je ne suis pas de ceux qui collent des « Exceptionnel » ou des « Passionnément » à tour de bras. Sur Oniris, cette notation est tellement galvaudée qu’elle en perd tout son sens, cela devrait plus m’agacer depuis le temps (6 ans) pourtant si, ça me gonfle prodigieusement. Mais bon, c’est mon avis, mon problème, pas le vôtre. Allez, revenons au texte. Le sujet est suffisamment grave pour ne pas s’appesantir et Alice l’a bien compris notamment dans les dialogues, secs, directs sans chichis. Ces échanges brefs parlent pour les personnages, témoignent de l’embarras de ces derniers, de leur chagrin, de leur honte et leur lâcheté aussi (Michael). Mieux que personne Alice le sait, moins tu te « répands » (en détails, en explications…), plus la portée émotionnelle est grande. La recette de l'auteur est simple à comprendre, mais complexe a réussir : économie de moyens (des mots, des dialogues) pour impact maximal. Ici, ça marche plutôt bien, mais parfois cette tendance à l’enjolivement (pas toujours du meilleur effet du reste) à certains moments eut été à mon humble avis dispensable. Quelques exemples : « Juste le temps de penser une dernière fois sa vie sans ajout ». « Ensuite elle a laissé sa langue d’enfant fourcher vers le pluriel » (d’autant que l’auteur se répète avec « le regard pluriel » un peu plus loin.) « Dans les vagues de l’aveu, il a même fait l’amour » Sinon le « Solenn avait déjà compris, mais les gens lâchent plus facilement la bombe quand on joue au con » pouvait se dire autrement non ? Enfin, je n’ai pas compris le « dix ans » de « Que son erreur, dix ans plus tard, on lui aurait peinturé une chambre ». On fait la chambre d’un enfant avant ses dix ans ? Bref, un détail. Quoiqu’il en soit, je suis indulgent avec cette « sophistication » car j’ai le même pêché mignon, cette appétence pour l’esthétisme, la poétisation, le fait aussi (et c'est bien légitime) de se faire plaisir (car il s’agit bien de ça). Maintenant, à bien regarder dans ce texte, je trouve que Alice n’a pas eu tant la main lourde que ça (en tout cas moins que moi dans mes textes :) Enfin, l’auteur le sens de la formule, Alice sans en avoir l'air balance des phrases qui s’impriment recta dans notre rétine, c’est souvent fort, bien envoyé comme un uppercut au plexus au point que parfois on en oublie d’analyser la pertinence ou d’y voir immédiatement le rapport. C’est un peu le cas de la très efficace : « Avortement ou pas, y a toujours un coup de scalpel quelque part. » Rien à dire, elle claque, cette phrase ! Elle secoue (et normal, c’est son objectif, nous remuer, bousculer). Mais quand j’ai lu ce qui précède cette phrase « coup de poing » (l’histoire de Bill et le message qui en découle), je me suis dit que c’était un peu trop déséquilibré, trop disproportionné et que cette phrase, aussi efficace puisse t-elle être (et elle l’est) faisait au final un peu forcé, presque artificiel. Je ne sais pas si je suis très clair. Mais qu'Alice ne se méprenne pas. C’est un bon texte (Alice serait bien incapable de produire quelque chose de mauvais, même en se forçant), sensible et délicat toujours avec cette violence intérieure, sourde et hurlante à la fois. Merci et encore bravo W PS : c'est très con, mais j'aurais préféré un "putain" à un "fuck" à la fin de la phrase "Dis-moi que j’aurais pas pu, fuck". Cela m'aurait semble plus juste, plus réaliste. Mais je peux me tromper. |
hersen
6/5/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Me faire avoir à ce point-là, il va falloir que je m'en remette!
Au fil de ma lecture, je tique sur certaines choses, et je me dis que décidément, trop de métaphores tuent la métaphore ! Je me dis aussi qu'il y a un petit côté précieux dans l'écriture qui est trop ornemental et puis je me dis aussi, je ne sais même plus ce que je me dis, j'arrive à la fin de l'histoire et je suis bouleversée, tout simplement. Merci. |
carbona
4/9/2015
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
La forme : votre écriture est agréable à lire, souvent douce et poétique mais je trouve que vous abusez de tournures chargées, de métaphores... j'apprécierais, pour ma part, plus de simplicité et de transparence pour respirer davantage et y voir plus clair. Le fond : j'aime la manière dont le sujet est traité. J'apprécie que vous ne vous épanchiez pas sur les sentiments de la jeune femme et que vous alliez droit au but, notamment lors de la description de l'avortement. Les dialogues très succincts et directs renforcent cette volonté de ne pas tomber dans le pathos, ça me plaît. En revanche, je supprimerais le dernier paragraphe. Je trouve qu'il est inutile de lire que Gaelle vit dans la douleur et dans le regret, on le devine amplement. Merci pour cette lecture. |