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Sentimental/Romanesque
Alice : L'attrapeur de morts
 Publié le 12/06/15  -  21 commentaires  -  13233 caractères  -  380 lectures    Autres textes du même auteur

Le bonheur ça n'est pas grand-chose. C'est du chagrin qui se repose.

Léo Ferré


L'attrapeur de morts


De la neige entre des orteils, c’est un beau paradoxe.

Je m’en souviens comme ça, de mon enfance : de la neige, du froid fondant entre mes orteils chauds et miniatures. Le reste, l’âge l’a dénaturé, réinterprété. Parfois, le reste, je me force pour le dire en peu de mots, pour le laisser respirer.


J’avais cinq ans et je rouvrais la porte quand grand-maman la verrouillait pour la nuit. Voilà. C’était ma routine du soir. Rouvrir la porte.


– Reste pas là. Tu vas attraper la mort, qu’elle disait.


Grand-maman ne se fâchait jamais quand je marchais pieds nus dans la neige. Elle ne se fâchait jamais tout court. Sauf quand on l’appelait grand-mère plutôt que grand-maman. Il y avait des limites.


– T’as dit qu’en ville on avait pas d’étoiles, que c’était juste à la campagne quand t’étais petite que t’en voyais, ai-je lancé un soir, le nez levé.

– Ben vrai ça. Maintenant on est trop paresseux pour travailler dans le champ, faque on mérite pu de voir les étoiles, mon homme. Un ciel, ça se gagne.

– Mais j’en vois des étoiles grand-mère.

– Appelle-moi pas de même, criss. T’appelles-tu ta maman « mère » ? Ben !


J’aimais bien quand grand-maman se fâchait. Enfant, faire sacrer un adulte, c’était enfin me faire traiter comme une personne normale.

Je continuais à regarder le peu d’étoiles que je ne méritais pas.



Le mois suivant, tout changeait.


Maman est tombée malade. Ou plutôt, la maladie l’a fait tomber. Dans sa farine, pendant qu’elle préparait un gâteau. C’est moi qui, alerté par le bruit, ai trouvé la forme recroquevillée, les mains blanchies tordues sur un sein, le nuage de farine pas tout à fait posé sur le sol, les yeux moitié vapeurs moitié paupières. Comme un bout de temps qui s’arrête.


Je ne me souviens pas de ce que j’ai fait. Quand le temps est reparti, la farine s’était posée sur le sol et la forme était partie pour l’hôpital. Grand-maman et les médecins m’ont rappelé que la forme, c’était Maman.


C’était son cœur. Un peu distrait, apparemment. Maman le disait comme ça, que son cœur avait oublié, que c’était tout. Je crois qu’elle ne voulait pas que je le déteste, son cœur, celui dont le bruit m’avait aidé tant de fois à m’endormir, le col de Maman en oreiller. Mais je l’ai détesté de toutes mes forces.

En allant rendre visite, grand-maman m’a parlé des étoiles. Des couvertures dans le champ de fraises trop mûres. Du jus qui restait collé partout. Des feux de camp qui fumaient trop parce que le bois était toujours humide. Elle me calfeutrait l’âme, minutieusement, et je l’ai aimée pour ça.


J’ai regardé Maman dormir, le toupet enfariné, pendant trente secondes, et puis j’ai demandé quand est-ce qu’on partait. Sur le chemin du retour, grand-maman m’a reparlé des étoiles, sans rien me reprocher. Ça l’avait cassée, elle aussi. Ça lui avait rappelé la naissance de sa fille, quand ses poumons n’avaient pas coopéré.


Visiblement, les organes de Maman avaient toujours été distraits.


***


Cette nuit-là, j’ai fixé mon édredon. Il y avait des étoiles dessus. Des vrais dessins d’étoiles qui existaient sans campagne.


Je fixais des étoiles de ville et Maman dormait à dix kilomètres, entourée de machines qui faisaient parler à son corps une langue qu’elle ne connaissait pas, qui ne lui diraient pas bonne nuit. Sa vie, sa mort, elles liraient tout indifféremment, et même à dix kilomètres de là j’aurais voulu les éteindre, laisser la forme n’avoir jamais existé, avec le bruit du cœur battant dans mon oreille et pas bipant dans toute la chambre.


Le lendemain, Maman n’a rien vu de la journée. À l’heure du coucher, j’ai rouvert la porte après le verrouillage de grand-maman. Il neigeait ce soir-là. Comme la farine.


– Reste pas là, tu vas attraper la mort, que grand-maman a répété, sans sacrer parce que je ne l’avais pas encore appelée grand-mère.


Et, pour la première fois, la sempiternelle expression m’a frappé.


– Ça s’attrape pour vrai, la mort ? ai-je demandé.


Elle a hoché sa tête aux cheveux immobiles de vieille, sentencieuse.


– Facilement.


Attraper.


Quand j’attrapais des sauterelles, quand j’attrapais un ballon, quand j’attrapais un objet avant qu’il ne touche le sol, j’accomplissais toujours la même chose. J’empêchais quelque chose de continuer.


La mort, sur la langue de grand-maman, était devenue un ballon. En attrapant la mort, j’arrêterais une trajectoire.

Le sentiment m’a envahi. J’étais un enfant et j’avais tout compris.


J’ai attendu qu’il soit passé une heure du matin. Que grand-maman ait eu son cauchemar et qu’elle se soit levée pour aller prendre un verre d’eau. Ensuite je me suis glissé dans le vestibule. J’ai enlevé mes chaussettes. J’ai enlevé le reste. J’ai déverrouillé la porte pour la deuxième fois de la soirée. J’ai posé mes pieds dans la poudre. Mes orteils ont rougi, je les ai sentis chauds, trop chauds, jusqu’à ce qu’ils se ratatinent. En m’éloignant du porche, j’ai pris le temps de chercher les étoiles, pour bien me placer vis-à-vis. Je me suis allongé de tout mon long dans la neige. J’ai attendu qu’elle ne pique plus. J’ai remué mes bras et mes jambes en synchrone.


Et j’ai tracé un ange.


Le lendemain, je frôlais la pneumonie. Et le cœur de Maman était redevenu attentif. Je lui avais attrapé la mort.

J’étais au-delà de la fierté. Pour parachever mon œuvre, je crachais consciencieusement mon sirop par ma fenêtre. La neige en bas collait en rose.


***


Maman est rentrée à la maison. Elle a fait plusieurs gâteaux de suite, comme pour pardonner à la farine. Je l’assistais, surveillant ses mains d’oiseau.


Deux ans plus tard, son cœur l’a laissée mourir dans son sommeil, sans farine dans les cheveux, sans bips, sans personne. J’avais sept ans, et la mort s’était échappée. J’avais dû desserrer les doigts.


Quand grand-maman est tombée malade à son tour, je n’ai pas essayé d’attraper sa mort au vol. J’étais un enfant et je la voyais tous les jours s’embourber dans ce moment où l’on n’est plus que vieux. Elle ne me reconnaissait plus. Elle chantonnait en tordant ses doigts, elle avait peur de ses cheveux quand ils poussaient trop sur son front, elle se griffait sans le faire exprès. Elle ne réagissait plus quand je marchais pieds nus, quand je l’appelais grand-mère. Elle trahissait tous nos rituels : j’étais terrifié. Il y a une limite où la pensée de la vie est pire que la pensée de la mort. Je l’ai laissée faire.


Après l’enterrement, à onze ans, je suis allé vivre chez l’Absent, en France. Le dernier endroit où il avait trompé Maman, deux mois avant ma naissance. Quand j’ai vu la neige malingre, je me suis juré de retrouver mon Québec dès que possible. Ça, ça n’était pas une neige à pneumonie.


Plus que le pays auquel je me suis habitué, ce sont les yeux de mon père qui m’ont fait tenir cette promesse. Distillées dans le bleu, il y avait des chapes de trahisons, qui ressuscitaient ma mère pour mieux la congeler sous des dizaines de femmes réchauffées.


Le jour même de mes dix-huit ans, j’ai pris l’avion. J’ai déniché un poste de déménageur dans la région de Charlevoix.


– Tu parles pas, tu casses pas, tu te plains pas, pis t’es en business.


J’ai signé le contrat sans rien dire.


– T’as compris vite.


***


J’ai eu trente ans avant de me rappeler que je faisais a priori ce travail pour amasser l’argent de mes études. J’ai passé la nuit à boire et le sentiment d’échec était passé au matin.


Deux ou trois années plus tard, un collègue et moi allions aider une femme à déménager d’un appartement miteux à un appartement encore plus miteux. Elle s’est présentée pendant que je mesurais le cadre de porte de sa cuisine, sans la regarder.


Amélie, c’est le prénom de tout le monde mais personne n’en connaît une. Au moment où je l’ai vraiment vue, dans son chandail d’homme, son jean et ses boucles, j’avais une extrémité de réfrigérateur dans les bras, et j’ai quand même eu envie de sourire à sa rousseur. J’ai vu ça comme un signe.

Elle m’a pris de vitesse pour m’inviter au restaurant. Amélie prenait toujours de vitesse. Partout, elle précédait l’air.


Un an plus tard, je transportais à nouveau son réfrigérateur, devenu notre réfrigérateur, et je la sortais de son deuxième appartement miteux.


Amélie, c’était une fée : follement aimée, incroyablement agaçante, elle traînait nos enfances partout.

Elle commençait l’amour en riant, toujours en riant. La neige, sur sa tignasse épaisse, prenait plusieurs minutes à fondre. Elle évaluait le temps en voiture en fonction du nombre de chansons nécessaires au trajet. Quand elle était malade, elle gardait le sirop dans sa bouche pendant cinq secondes pour se donner bonne conscience et le crachait dans l’évier ; ça la guérissait instantanément. On faisait alors l’amour, j’aventurais ma bouche sur son rire, sur sa langue qui collait en rose. Le lendemain, j’étais malade et elle me faisait boire mon sirop.


Elle croyait peu en Dieu, beaucoup en les églises. Je l’y accompagnais souvent, au coucher du soleil, son moment de vitraux préféré. Juste pour la voir mettre minutieusement son doigt à travers la flamme des cierges dédiés à un quelconque saint, comme pour tapoter les prières.


– T’as remarqué, Axel ? Une église, c’est silencieux sans le faire exprès, disait-elle invariablement d’un ton rêveur.


J’ignore si elle oubliait qu’elle se répétait de visite en visite. J’aimais à croire qu’elle était aussi inconditionnellement attachée que moi aux traditions quotidiennes. Toute mon enfance, j’avais façonné des rituels sur des routines. Pour endormir la monotonie et la laideur de symboles. J’en avais perdu l’habitude à l’adolescence, dans le scalpel des yeux de l’Absent. J’avais systématiquement rincé à grande eau mes ouragans, mes soifs d’étrangetés, mes soifs de picotements, mes soifs de moi-même ; et voilà que l’Amélie s’emmenait et me remettait du savon plein les yeux.


Voilà, avec Amélie, on avait des bulles de savon à la surface des yeux ; là où ce n’est pas de la douleur ; là où ce ne sont encore que des couleurs d’eau.


Les disputes aussi étaient des rituels. Elle était trop enfant pour pardonner. Elle oubliait, simplement. Et on allait prendre une sieste.


***


Je suis rentré un soir et je l’ai trouvée la tête complètement rasée. Cette fois, c’était la chimio qui se faisait prendre de vitesse.


Elle m’a fait le même sourire que d’habitude en me montrant la feuille de chez le médecin.


– On pourra quand même aller à l’église demain ?


À partir de là, je ne me souviens de presque plus rien jusqu’à l’escalier. J’ai cassé les souvenirs au fur et à mesure. Ça ne revient que par éclairs.


Ses doigts dans les cierges. La peur nouvelle qu’ils la consument tout à coup.

Son œil jaune après une chimio.

L’odeur de vomi dans le couloir qui mène à la salle de bain.

Sa voix qui demande à avoir un nouveau foulard pour sa tête à Noël. À pois.

La transpiration dans son cou quand un matin elle s’est levée trop vite.

Son pied qui cherche le pas suivant.

Une poussière dans son sourcil clairsemé.

Un rayon de soleil qui n’encense aucune rousseur : juste un visage à nu qu’il pâlit encore plus.

Sa main maigre qui accepte l’aide de mon bras pour la première fois.

Une de ses côtes qui ressort et qui me donne envie de l’envelopper.


Elle est tombée dans l’escalier de l’immeuble pendant qu’elle essayait d’aller chercher le courrier elle-même. En la découvrant, déjà entourée par le concierge et sa famille, j’ai halluciné dans l’air un nuage de farine, et le temps s’est arrêté pour la deuxième fois.


Amélie avait beau détenir presque tous les secrets de mon enfance, elle ne possédait pas le plus important : le secret du nuage de farine ; l’art, dans la chute, de se poser plutôt que de tomber.


Cette fois le temps est reparti avant l’ambulance, et j’ai pu y monter avec elle, tenir sa main, son poignet à l’os trop roulant.


– Probablement cassé, monsieur.


Sans blague.


– Elle est au bout du rouleau, monsieur. Au bout du rouleau.

– On meurt pas à quarante ans.

– On a fait tout ce qu’on pouvait.

– Mais pas moi.


J’ai planté le médecin là et je suis allé embrasser mon Amélie. Son poignet bandé. Sa pommette violacée. Mais pas ses lèvres. Sans son rire, ça aurait été de la triche.

J’ai attrapé le dernier bus.


En entrant dans l’appartement vide, j’étais un enfant, et je savais ce que je devais faire.


Juste ce qui avait été connu avant, avant les interférences, avant le sommeil de Maman, avant la peur de grand-maman, avant la crucifixion des rituels, avant la France et l’Absent. Avant la destitution des mots purs, des mots d’enfant : sans assaisonnement, goûtés sur le vif, des mots plus vécus que dits.


Amélie avait tout réparé. Amélie avait retrouvé le sens des mots, le vrai sens des mots. « Reste pas là. Tu vas attraper la mort. »


Pour la remercier, j’allais lui donner plus de temps qu’à personne. Elle ne serait pas rattrapée, comme ça, entre deux jours, dès que j’aurais le dos tourné.

Dans notre armoire à pharmacie, il y avait bien douze pots de pilules différents.


Pour Amélie, j’attrapais la mort, et cette fois je ne la lâchais pas.


 
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   Neojamin   
12/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un beau texte, c’est indéniable, beaucoup d’émotions aussi, j’ai été touché par cette sensibilité, ce destin implacable de nos vies. Sur la forme, c’est très bien écrit, par moment je, trouve que vous en faites trop...mais c’est aussi une question de goûts. En tout cas, pour moi, les moments où vous vous exprimez simplement, comme le déroulement du cancer sont beaucoup plus sincères et touchants. Les artifices littéraires ne servent pas toujours l’émotion.

Quelques pépites que j’ai beaucoup appréciées. Merci pour la poésie :
- «Dans sa farine, pendant qu’elle préparait un gâteau»
- «Visiblement, les organes de Maman avaient toujours été distraits»
- «En attrapant la mort, j’arrêterais une trajectoire.»
- « je n’ai pas essayé d’attraper sa mort au vol»
- «Amélie, c’est le prénom de tout le monde mais personne n’en connaît une»
- «le secret du nuage de farine ; l’art, dans la chute, de se poser plutôt que de tomber.»

J’aime moins :
- « les yeux moitié vapeurs moitié paupières. Comme un bout de temps qui s’arrête.» Vous en faites trop ici je trouve. En s’arrêtant au nuage de farine, tout est dit.
- «La forme» J’ai tiqué, je n’y ai pas cru à cette enfant qui ne voit qu’une forme en voyant sa maman...
- «Elle me calfeutrait l’âme,» Chacun son style mais je trouve vraiment dommage de chercher à tout prix à écrire des beaux mots alors que l’émotion transparaît beaucoup plus dans la simplicité. (mon point de vue bien entendu)
- «Sa vie, sa mort, elles liraient tout indifféremment» Pas réussi à m’imaginer une enfant penser ça.
- « il y avait des chapes de trahisons,»...bof...

Sur le fond, c’est sincère et beau. La mort qui nous accompagne. J’ai trouvé l’enfant un poil trop mûr mais il est vrai que la mort nous donne de l’âge. L’ensemble du texte est très cohérent, un fil conducteur impeccable, j’adore ça, c’est ce qui fait la force d’une nouvelle je trouve. L’histoire est tendue comme un arc, vers un but, un message aussi. L’humain qui n’a pas trouvé la grâce de mourir comme la farine (j’adore l’image) et la mort que l’on peut essayer, en vain peut-être, d’attraper à la place des êtres aimés.

Merci pour ce beau moment, et au grand plaisir de vous lire de nouveau!

   Anonyme   
25/5/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,
Voici une histoire d'une grande beauté, due sans doute à une merveilleuse pudeur à dire les choses horribles. La mort, comme une trajectoire de ballon, la mort que l'on attrape à la place de ceux que l'on aime. L'objet de votre nouvelle est tellement original. Je me suis laissé bercer par vos phrases légères, comme des flocons de neige, flocons d'amour, de vie, de lumières, des bouts d'enfance, des bouts de douceurs pour masquer la terreur. Dans votre nouvelle, le chagrin n'est pas ce bonheur qui se repose de Léo Ferré (expression si déprimante), c'est le malheur qui jamais n'ose, c'est la farine qui lentement se pose pour ne pas terriblement tomber. Il n'y a que de cette manière que la mort peut s'attraper, au vol, in extremis, quand la vie est tout à fait attentive.
J'ai adoré vos personnages, votre grand-maman, votre maman et Amélie. Vous avez l'art de dire les choses avec un telle délicatesse qu'on aimerait rester davantage encore avec vous et dans cette lumière soyeuse de votre histoire.
Mille bravos pour ce grand moment de bonheur.

   in-flight   
12/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Alice a le sens de la formule romanesque, le don pour magnifier des histoires banales sur le fond (encore que celle-ci compte plusieurs morts et un sacrifice, ce qui n'est pas neutre...) Mais l'auteure a également une qualité que nous ne relevons pas toujours à la lecture d'un texte: la mise en page. Point de détail? Absolument pas. Le texte aéré apaise la lecture et donne du sens à la trame que l'on souhaite développer. EX: le paragraphe de "Ses doigts dans les cierges...." --> "... me donne envie de l’envelopper".

D'autres commentaires souligneront le contenu et la qualité d'écritures auxquels j'adhère pleinement. Mais je souhaitais vraiment souligner la forme "ventilée" et réfléchie du texte qui permet d'en faire un excellent récit.

Du beau travail.

Juste une dernière remarque, le titre est moyen: "l'attrapeur"? Je ne sais pas, ça a un côté machine à vendanger. Votre texte est un bon cru certes, mais il y a un côté mécanique dans ce terme qui me gêne un peu pour un texte aussi romanesque. Un écho aux matériels utilisés dans les hôpitaux?

   Anonyme   
12/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Alice,
Entre autres qualités, sans doute déjà relevées par d’autres commentateurs sur ce texte, ou d’autres de vous, ce qui me frappe dans votre écriture c’est votre faculté de parler du temps et de la mort, et d’en bien parler.
Il y a aussi beaucoup de tendresse qui transparait pour les vivants, les pauvres vivants, les gens simples qui vivent et s’en vont sans grands gestes, éclats ou fioritures. Ces personnes qui n'ont pas eu le temps de parler, de se parler, de nous parler, et à qui on a pas eu le temps de tout dire, qu'ils savaient peut-être d'ailleurs. Mais leur parler eût été si bon, semble-t-il, d'autant plus que maintenant c'est impossible. Parfois dans vos textes vous leur donnez ce temps de la parole, le temps de dire qu'ils aiment, avec des mots ou avec des gestes.

C’est pour moi ce qui rend votre écriture touchante, l’autre qualité est poétique, comme déjà dit : « sens de la formule », je préfère poétique, balancée d'une simplicité qui fait qu'on respire dans vos textes, et l’un dans l’autre vous avez un vrai style.
On en redemande. On attend le recueil…
Cordialement
C.
PS. merci pour l'heureux incipit...j'aime beaucoup cette chanson de Léo Ferré, entre autres.

   Pepito   
12/6/2015
Bonjour Alice,

Forme : que du mignon tout plein, surtout la première partie "enfance". En chipotant à fond j'ai quand même réussi à trouver :
"Il y a une limite ou la pensée de la vie est pire..." j'ai pas aimé le premier "la pensée de" > "la vie" directe me paraissait mieux.

Puis plein de jolies choses, dont le magnifique "ange tracé dans la neige".

Fond : en lisant le début je me suis dis "hum, une crise cardiaque, c'est moyen, pas assez souffreteux, trop rapide. Faudrait un bon crabe des fagots et son florilège de souffrances bien dégoulinantes..." Vous voyez le style ? Quand la maîtresse demande à l'enfant "Et qu'est-ce qu'elle faisait ta maman avant de mourir ?" et le gosse répond "Haahuaaaaaargh, arf, arf !"

Ouf, un peu plus loin le crabe tant attendu apparaît enfin, me voilà rassuré.

En dehors du pathos pathétique (mais presque), j'ai bien aimé le jeu de mot, fil rouge du récit, "attraper la mort"... tiens, d'ailleurs, un truc bizarre... je commence à tousser... c'est pas contagieux votre truc au moins ? Arf, arf ! ;=)

A signaler une de ces petites connivences fortuites que j'adore "Amélie c'est le prénom de tout le monde mais personne n'en connait une." hahaha et pour Joseph, ça marche aussi ? ;=)

Voilà, voilou... sinon, j'ai en stock un demi mètre cube de bouquins de blagues belges, si vous en voulez quelques uns, n'hésitez pas...

Merci pour la lecture.

Pepito

PS : kekun a un kleenex à me passer, svp ?

   Francis   
12/6/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Elle est là sur le chemin, parfois à l'endroit où on l'attend le moins. C'est une page blanche comme la farine ou la neige. Les pleins et déliés de la vie ont disparu. Il y a une grande sensibilité, beaucoup de poésie dans votre approche de la mort. Vos personnages sont émouvants car ils sont vrais. Ils ressemblent à ceux qui nous ont entourés. Ils sont aussi perçus par le regard d'un enfant ce qui les rend encore plus attachants.
Un moment de lecture, un moment d'émotion qui a fait ressurgir...

   Automnale   
12/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai la fâcheuse habitude de ne pas lire les ouvrages ayant obtenu un prix littéraire. Jusqu'au jour où je me décide à en lire un. Eh bien, avec Alice, c'est la même chose. Elle a tant et tant de fans que je me disais, à quoi bon en ajouter une de plus ! Mais j'ai bien peur dorénavant d'en faire partie !

Dans un premier temps, j'avoue avoir été rebutée par le titre évoquant la mort, les morts...

Ensuite, ce qui m'a frappée, ce n'est pas tant l'histoire : un petit garçon confronté à la disparition de sa maman, puis à celle de sa grand-mère et, devenu adulte, à celle de la femme qu'il aime... Non, ce qui m'a frappée c'est la façon de raconter, l'imagination de l'auteur, ses trouvailles, la poésie qui se dégage de l'ensemble du récit.

Ne dit-on pas que la première ligne d'un texte doit accrocher le lecteur ? L'auteur, évidemment, le sait... "De la neige entre les orteils, c'est un beau paradoxe"... et un excellent début !

J'ai aimé :
- La réflexion de la grand-maman : T'appelles-tu ta maman "mère" ? (c'est vrai, au fond !).
- La description, simple mais efficace d'Amélie : son chandail d'homme, son jean, ses boucles.
- Le signe : En dépit d'une extrémité de réfrigérateur dans les bras, Axel a quand même eu envie de sourire à la rousseur d'Amélie.

Je n'ai pu m'empêcher de relever

* Des petites merveilles :
- Je continuais à regarder le peu d'étoiles que je ne méritais pas.
- Elle me calfeutrait l'âme.
- Ca s'attrape pour vrai, la mort ?
- Le coucher du soleil, son moment de vitraux préféré.
- Des bulles de savon à la surface des yeux.

* Des petits traits de génie :
- L'appellation "l'Absent".
- Les chapes de trahison distillées dans le bleu des yeux du père.
- Elle évaluait le temps en voiture en fonction du nombre de chansons nécessaire au trajet (il fallait y penser !).
- Quand elle était malade, elle gardait le sirop dans sa bouche cinq secondes et ça la guérissait instantanément !

J'ai trouvé tellement - tellement - juste et émouvant :
- J'aurais voulu... laisser le bruit du cœur battant dans mon oreille et pas bipant dans toute la chambre..." (oh, je comprends).
- Elle chantonnait en tordant ses doigts.
- Elle ne réagissait plus quand je l'appelais grand-mère.

J'ai souri à :
- Amélie, c'est le prénom de tout le monde mais personne n'en connaît une (si, si, j'en connais une !).
- On allait prendre une sieste... (cela doit se dire au Québec !).

Mais quel contraste lorsque Axel raconte qu'il est rentré un soir, a trouvé Amélie la tête complètement rasée à cause de la chimio... Et l'énumération des conséquences fait froid dans le dos... Et ce nuage de farine dans l'air... Et le poignet à l'os trop roulant... Et il n'a pas embrassé ses lèvres. Sans son rire, ça aurait été de la triche (adorable !).

C'est tellement beau tout cela !

Alice, vous êtes étonnante, brillante. Mais vous le savez !
Vous avez toute mon admiration. Cela, c'est nouveau !
Mais pouvez-vous me dire, svp, où vous allez chercher toutes vos idées ?

Grand merci pour cette lecture qui (non pas "calfeutre") caresse l'âme.

   widjet   
13/6/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Est-ce le meilleur opus de l’auteur ? Non. Je trouve que Alice excelle surtout dans les textes courts (moins de 10K signes). Au-delà, c’est un chouïa moins surprenant (à force de pratique, on connait le mode opératoire souvent identique) et percutant émotionnellement.

Oui, le titre pas glop ("attraper la mort" m'aurait mieux convenu)

Oui, l’auteur abuse un peu des adverbes (je fais pareil donc ce n'est pas vraiment une critique).

Oui, ça fait beaucoup de drames à la file (mais l’auteur a toujours la bonne idée de résumer la tragédie en une phrase assenée d’entrée comme pour s’en débarrasser « ok, la mère d’Axel est morte » ou « ok Amélie a un cancer » mais pour nous dire que l’essentiel est ailleurs, ça j'aime beaucoup).

Oui encore, ça dégouline parfois (« celui dont le bruit m’avait aidé tant de fois à m’endormir, le col de Maman en oreiller », ou « entourée de machines qui faisaient parler à son corps une langue qu’elle ne connaissait pas, qui ne lui diraient pas bonne nuit ») et le procédé de semer des petits cailloux tout du long pour créer l’émotion à la fin (la grand-mère qui ne s’emporte plus quand on l’appelle grand-mère, la farine etc)…est un peu plus voyant (on sait qu’on va retrouver tout ça au dénouement).

Enfin, pour ma part, la partie « Ses doigts dans les cierges (…) Une de ses côtes qui ressort et qui me donne envie de l’envelopper » fait « bloc » alors que d’ordinaire Alice est davantage une « distilleuse » qu’une « compileuse » si j’ose dire ; bref c’est un poil trop chargé (inutile le « juste un visage à nu qu’il pâlit encore plus »).

Qu’importe.

Car ça continue de marcher et l’émotion sans être dévastatrice, est belle et bien là grâce à des petites touches toujours uniques et très personnelles (« j’ai quand même eu envie de sourire à sa rousseur », « J’avais sept ans, et la mort s’était échappée. J’avais dû desserrer les doigts » …).

Ce style, ces images poétiques, cette sensibilité à fleur de peau (et ce rejet du misérabiliste à chaque fois) font qu’on reste touché malgré tout.

Merci une fois encore

W

   Mare   
13/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Alice,

C'est magnifique. Réellement. Je n'ai aucun conseil à vous donner. Rien de rien (enfin, sauf, peut-être le titre ? Il sonne très durement par rapport au texte dont le fond est dur, mais dont la forme est douce. Un titre qui aurait les mêmes caractéristiques aurait peut-être été plus approprié, je ne sais pas si vous me comprenez ?)

Mais j'ai vraiment apprécié cette lecture. Vous avez des images et des expressions qui vont droit au but, au cœur. Votre écriture capte directement l'attention du lecture. Elle est fluide. Posée. Juste.

Concernant l'histoire, j'aurai juste une réflexion sur les motivations d'Axel. Vous présentez l'acte de suicide presque comme un acte altruiste. Mais Axel est en train de souffrir chaque fois qu'il se décide à essayer d'attraper la mort pour autrui. Veut-il réellement que la souffrance des autres s'arrêtent ou souhaite-t-il, au fond, simplement soulager la sienne ? Imaginez qu'Amélie survive... Pour moi, c'est ce qui rend la fin de votre récit si forte. Cette incertitude-là. Ce doute-là.

Merci pour ce très (très) beau moment de lecture !
Mare

   Marite   
13/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Evènements marquants et bouleversants d’une vie entière contés de telle façon qu’on les traverse sans heurt et qu’au terme du récit, on se sent apaisé. Les perceptions et les intuitions de l’enfant ont été superbement décrites et écrites avec les mots de l’adulte qui s’est penché sur le passé.
« … Le reste, l’âge l’a dénaturé, réinterprété… »
L’écriture est fluide et aérée. Les passages où devraient se trouver une émotion intense ont été, semble-t-il comme anesthésiés, pour effacer ou supprimer la douleur peut-être …
Une lecture qui ne m’a pas déçue et qui va peut-être me faire renouer avec les nouvelles auxquelles je suis infidèle depuis pas mal de temps.

   hersen   
13/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Voilà "un Alice" qui ne dépare pas parmi les autres. On reconnait aisément le style, tout en retenue sur des sujets graves. Ce sont des sujets qui devraient à mon sens impliquer une colère ou une angoisse que l'on ne rencontre pas au fil du texte ou alors, c'est si ténu. C'en est presque apaisant, un comble !

Le style aurait pu être un peu épuré quand Axel enfant raconte.

Pour le titre, je pense que cette façon de dire est assez québecoise, peut-être, et que sur le vieux continent, ça ne fait pas le même effet.

Bravo Alice et merci pour cette lecture

   Mauron   
13/6/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Très joli texte, plein de bonheurs d'écriture et magnifié par ce regard enfant. Je n'aime pas le titre mais ne suis pas le seul. "Attraper la mort" me semblerait, en effet, plus beau, plus fort. Juste un problème chronologique: le présent d'énonciation du début montre bien que celui qui raconte est vivant: "Je m'en souviens", et l'imparfait de la fin "et cette fois je ne la lâchais pas" montre qu'il ne l'a pas lâchée, la mort, il y a déjà longtemps de cela. Ce qui transforme la nouvelle en conte, voire en symbole, parce que cette mort, on ne peut pas y croire. Je ne sais pas si c'est ce que vous vouliez. Cette incohérence temporelle fait un peu boiter le texte, selon moi. Sinon, c'est un texte qui rend jaloux. On aimerait écrire comme ça.

   alvinabec   
14/6/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Alice,
Attraper la mort, voilà un joli sujet que vous traitez avec beaucoup de naturel même si les métaphores pleuvent plus que nécessaire à mon goût. Pour ce qui est du côté pathos, c'est vrai qu'un cœur qui lâche, puis une démence, un père Absent et enfin un cancer létal, ça nous fait beaucoup de mouchoirs à rincer mais bon, c'est un fait que l'accumulation plaît. Ce commentaire que je termine par un compliment...Votre texte, non pas tant sur la stylistique employée quoique, mais plutôt sur la progression narrative que vous instillez m'évoque cet écrivain québécois, Jocelyne Saucier qui, de façon paisible, avance sa charrue dans le sillon du malheur.
A vous lire...

   CharlesH   
14/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Lorsque les commentaires s'accumulent pour faire le tour de tout ce qu'il y a à dire, mon premier réflexe est de me taire. Cependant, en ce moment, je sens le besoin de dire que j'ai beaucoup aimé cette histoire moi aussi. La naïveté face à la mort, un sujet qui nous rejoint tous, car personne ne sait vraiment comment réagir face à elle, reste finalement la meilleure protection.
Moi aussi je suis envieux de cette écriture, autant de la poésie que de la fluidité. Il y a bien quelques passages un peu trop travaillés, mais pas assez pour ne pas apprécier le reste. Je me suis reconnu dans les expressions d'une compatriote "faque" et "criss", que j'ai toute de suite reconnues. Je n'ai pas eu besoin d'attendre la mention du Québec pour reconnaître l'origine.
Je n'ai jamais voulu devenir un fan du genre sentimental/Romanesque, mais on m'y force. Bravo.

   Anthyme   
16/6/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
La mort, c’est comme l’amour ; ça ne surprend véritablement que la première fois.

S’affranchir de cette surprise me semble indispensable pour bien la raconter … mais ne suffit pas …
… il faut aussi savoir percer la confortable amnésie d’une blessure passée.

… … … …

Il serait de bon ton, ici, de ne commenter que l’art d’une narration …
… je préfère m’incliner devant l’admirable courage d’un regard.


Bien à vous.

   placebo   
21/6/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime beaucoup les commentaires, aussi.

Il y a des vraies trouvailles dans la forme et la neige entre les orteils, le cœur distrait, attraper la mort, coller en rose, sont repris plusieurs fois dans le texte, pour créer aussi bien des thèmes qu'un univers stylistique. Ça rajoute un petit côté enfance aussi, la répétition des vérités découvertes et des trésors cachés.

"Visiblement, les organes de maman avaient toujours été distraits" : un des deux adverbes est de trop je pense.

Très bonne continuation,
placebo

   Alice   
21/6/2015

   bigornette   
21/6/2015
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Alice.
J'ai longtemps hésité avant d'ajouter mon commentaire, car j'ai peur d'être l'exception qui confirme ce bel unanimisme que vous semblez susciter à chacune de vos sorties. Je vais essayer d'expliquer pourquoi, en ce qui concerne L'attrapeur de morts, je ne suis pas fan, même si rien qu'en le disant je me sens à côté de la plaque. Tant pis pour moi.
J'ai trouvé qu'il s'agissait d'un conte auquel on aurait enlevé l'estomac. Un conte pour enfants adultes. Je leur trouve plein de bons sentiments aux personnages de cette histoire, tellement qu'on dirait des saints. On ne peut rien leur dire, ils sont parfaits, ils ne sont pas humains. Cette histoire ne me touche pas, elle ne parle pas de moi, elle ne m'aide pas à vivre, elle ne parle pas de la mort malgré les apparences... cette histoire parle d'attrapage de ballons et de nuages de farine.
Au fond, c'est une très belle histoire. Mais sur la forme, si vous me passez l'expression, elle vise mon coeur avec une flèche en sucre filé.
J'aimerais beaucoup que vous me disiez à quel point j'ai tort.

   jaimme   
22/6/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Une nouvelle ce n'est pas un roman. Et ça Alice l'a compris. Toutes les phrases peuvent être une cathédrale. Alors que dans un roman on attend, au mieux, une chapelle de temps en temps. Avec des points d'orgue. Le temps est différent dans une nouvelle. Le temps de la lecture, bien sûr. On baguenaude. On lit par tous les sentiers de traverse. Autant qu'on veut.
Dans un roman on obtiendrait une couette trop chaude. Étouffante à force. Ici c'est juste le temps d'un thé brûlant. On peut le boire même sous la couette si on veut.
Bref.
J'aime tout dans cette histoire.
Et dans ma tradition je vais relever une phrase qui est un vilain petit canard: "Elle a hoché sa tête aux cheveux immobiles de vieille": "cheveux immobiles" ne m'a pas plu. Et "vieille", chez moi, ce n'est pas beau.
Les plus beaux diamants ont un crapaud, non?
Bravo!

   Donaldo75   
25/6/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Alice,
J'aime beaucoup la narration dans ce texte où la voix du personnage principal reste reconnaissable même quand il devient adulte, avec des images insolites et un ton décidé. L'histoire, celle de la mort et de comment l'attraper pour la détourner, est presque cyclique avec une fin prévisible et triste. En fait, tout est triste dans cet univers où la maladie semble omniprésente.
Pourtant, alors que ce pourrait être surchargé, je n'ai jamais trouvé ce texte trop rempli de morbide ou de sombre. Il en est même presque réaliste mais raconté avec des mots particuliers.
Bravo, c'est fort et pourtant je ne suis pas client de ce type d'histoires.

   ameliamo   
3/10/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
Une exceptionnelle nouvelle. Elle a réussi d’impressionner, non seulement par son sujet plein de dramatisme, mais aussi par son style presque parfait, un style digne d’un maître.


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