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Sentimental/Romanesque
Alice : La pause
 Publié le 04/04/14  -  18 commentaires  -  3802 caractères  -  299 lectures    Autres textes du même auteur

Une femme fait sa promenade quotidienne. Elle projette avec sérénité ce qu'elle fera ou pourrait faire du reste de sa soirée, sans exiger d'elle-même autre chose que ses pas sur le trottoir.


La pause


C’est le soir, et Kristel verrouille la porte de sa maison.


Quand les enfants étaient petits, elle n’osait pas partir comme ça, en se contentant de verrouiller la porte. Quand les enfants étaient petits, elle barrait aussi les fenêtres avant de partir, la conscience légère accrochée aux souliers. Mais à présent les enfants sont grands, et les fenêtres s’ouvrent béantes dans l’air du soir.


Kristel marche d’une rue à l’autre. Tout à l’heure, quand elle rentrera, elle se fera ce thé à l’abricot, ce thé savoureux entre tous qu’elle ne peut pas boire les jours de travail parce qu’il l’empêche de dormir. Elle s’assoira contre le mur recouvert de papier peint de la cuisine, à même le plancher, le vieux recueil d’Éluard sur les genoux. Elle le lira d’un bout à l’autre, à voix haute. Lorsqu’elle lira : « Et je ne sais plus tant je t’aime/Lequel de nous deux est absent », elle lèvera la tête vers la fenêtre ouverte de la cuisine et elle cherchera dans le ciel un nuage à qui confier ses larmes. Et si à ce moment-là l’un des enfants endormis à l’étage descend chercher un verre d’eau, Kristel s’essuiera bien vite les joues, pour dissimuler l’émotion. Kristel ne confie jamais ses larmes aux enfants. Sa mère à elle le faisait tout le temps. C’était pour essayer de l’insensibiliser à l’humanité.

Sauf qu’à force, Kristel s’est noyée dedans. Et maintenant elle recrache tout par la fenêtre, avec Éluard comme vomitif émotionnel.


Kristel recrachera plus tard. Pour l’instant elle arrive au bout d’une autre rue. Là, juste au coin, c’est la maison de Vincent. Elle pourrait s’arrêter. Juste le temps de sonner, de sourire, d’entrer. Il l’inviterait à s’asseoir, puis lui demanderait comment vont les enfants et comment ça se passe au travail. L’atmosphère serait simple, limpide ; jusqu’à ce que l’attention de l’hôte soit inévitablement retenue par la troisième porte à gauche en partant du salon. Par l’entrebâillement, un lit aux draps citron magnétiserait le regard de Vincent et ferait trembler ses mains.


Il ne proposerait rien, bien sûr. Vincent n’est pas un gentleman, mais il est un Québécois au vingt et unième siècle. Évidemment qu’il ne proposerait rien. Kristel n’aurait alors qu’à feindre de devoir partir au bout d’une demi-heure. Vincent est un Québécois au vingt et unième siècle, mais il est un homme. Et la brièveté de cette demi-heure, où le lit aux draps citron l’aurait magnétisé, la banalité de la conversation laissée à la volupté de ne penser qu’à la mèche retroussée contre le cou blanc, vaudrait bien à Kristel un autre orgasme figé entre service et amour. Le corps enfoui dans les draps citron chiffonnés, elle ouvrirait les yeux pour vivre les non-dits avec lui.


Mais ce soir, Kristel passe son chemin. Elle ne sonnera pas, elle ne sera pas invitée à s’asseoir, elle ne discutera pas, elle ne dira pas au revoir au bout d’une demi-heure et elle ne jouira pas.


Kristel marche. Les rues sont des débouchés grisâtres sur des avenues plus ou moins fréquentées. Tout à l’heure, quand elle aura bu son thé et pleuré son Éluard, elle ira souhaiter bonne nuit à ses enfants de derrière la porte, en fermant les yeux pour les imaginer. Elle souhaitera bonne nuit, pour le principe ; sans parler, parce qu’il sera passé une heure du matin. Kristel a des enfants, mais Kristel n’est pas mère. Alors elle restera derrière la porte.


Mais pour l’instant, il n’y a que ses souliers qui effilochent leurs semelles sur le trottoir, la cadence de ses hanches qui anime sa jupe et le vent qui fait tomber des samares sur sa tête nue. Plus de porte verrouillée et de fenêtres béantes et de thé savoureux et d’amant revisité et de bonne nuit inarticulée très fort.

Kristel marche. C’est ce qu’elle fait le mieux. Elle le sait, alors elle sourit aux lampadaires.


 
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   marogne   
29/3/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Etonnant, on sort de ce texte sans en savoir beaucoup plus sur Kristel que quand on en commence la lecture. Quoique?

Qu'est-ce qu'il nous apporte? Une vision de la solitude, profonde, celle qui voisine avec l'abandon. Mais bon sang bouges-toi avons nous envie de crier à) la promeneuse. Promeneuse? Et je pars suivre les promeneur de Tanigouchi, dans son Tokyo calme et serein,.... non je suis hors sujet. ? !

Un beau texte in-fine.

Fine?

Allez, Kristel, réveille toi et vis.

   Anonyme   
31/3/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un instantané glaçant, efficace, mais qui me laisse insatisfaite : l'histoire de Kristel, finalement, quelle est-elle ? Ces enfants apparemment imaginaires, de quel traumatisme sont-ils nés ? J'ai l'impression que vous ne faites qu'esquisser les choses. Alors, soit, j'aime bien que l'auteur ne me mène pas, moi lectrice, complètement par la main, mais en l'occurrence la piste de l'imaginaire me paraît à peine amorcée : de quoi la compléter si elle me motivait suffisamment, mais tel n'est pas le cas, elle ne m'intrigue pas plus que ça ; peut-être parce qu'elle ne présente pas a priori d'élément surnaturel ou suurprenant, simplement un mal-être "borderline".

En ce qui me concerne, donc, le texte est un coup d'épée dans l'eau, le personnage présenté n'entre pas en résonance avec moi. Je ne doute pas que cela puisse fonctionner avec d'autres lecteurs.

   Bidis   
4/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Krystel, au-revoir Krystel.
Personnage rencontré en passant d'une nouvelle à l'autre.
Personnage vivant, dont on ne sait qu'un instant de promenade, même pas une promenade complète.
Ce n'est pas une nouvelle, pour moi. Plutôt un moment poétique que restitue une écriture légère et agréable.

   Pascal31   
4/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte hypnotique. J'ai été fasciné par la pudeur de l'histoire et l'élégance de votre écriture.
Pourtant, la première phrase m'a laissé perplexe ; ce "et" inutile me faisant craindre le pire, alors que deux points auraient suffi ("C'est le soir : Kristel verrouille la porte de sa maison")...
Mais ensuite, j'ai été happé : tout est dit sans trop en dire, à traits feutrés. Le mal-être de votre héroïne est palpable : elle semble avoir tout pour être heureuse (des enfants, un amant, un travail) et pourtant rien ne semble la satisfaire, hormis cette balade quotidienne (échappatoire d'une vie convenue ?) et peut-être ce thé qu'elle ne se permet que le week-end. J'ai pensé aussi que sa peine viendrait de la perte de l'être aimé : rien de ce qu'elle a ne peut combler cette absence (d'où la référence à Éluard).
Les trois dernières phrases sont une conclusion parfaite à ce récit qui m'a ému et que j'ai trouvé très bien écrit. Bravo !

   Anonyme   
4/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Alice,

Voilà un post-it comme je les aime. Je n’ai pas envie d’en savoir plus sur Kristel. Son mari est parti, ou il est mort. Peu importe. Elle n’est pas mère, elle n’a pas vraiment envie de s’arrêter chez ce Vincent à qui elle semble rendre des services orgasmiques, à moins que ce ne soit l’inverse.
« Vincent est un homme… » , « la banalité de la conversation ». Les non-dits, elle connaît. Elle ne parle plus beaucoup, sa mère lui a rendu le monde insensible, ses enfants ont grandi, Vincent est juste un homme, alors il ne reste plus qu' à marcher dans la nuit...

Le titre est bien trouvé : Kristel fait « la pause » dans sa vie quelconque.
La fin est terrible :
« Kristel marche. C’est ce qu’elle fait le mieux. Elle le sait, alors elle sourit aux lampadaires. »

La seule phrase que je n’aime pas, c’est :
« Et maintenant elle recrache tout par la fenêtre, avec Éluard comme vomitif émotionnel. »
C’est une phrase de psy, pas de romancier.

J’ai lu dans votre présentation que vous étiez étudiante en littérature. Vous ne vous êtes pas trompée de filière. Déjà beaucoup de maîtrise, de force dans vos mots et dans vos personnages. Un vrai plaisir de vous lire.

Ludi,
épaté par la jeunesse

   fergas   
4/4/2014
Une courte promenade, mais beaucoup de questions. Kristel est-elle une psychotique ? Une schizophrène ? Croit-elle avoir derrière ces portes des enfants qui n’existent pas ? Que fait là ce Québécois, qui n’est pas un gentleman ?

Une seule phrase m’a plu : l’énumération « Elle ne sonnera pas, elle ne sera pas invitée à s’asseoir, elle ne discutera pas, elle ne dira pas au revoir au bout d’une demi-heure et elle ne jouira pas. »

Je ne comprends pas, même après plusieurs lectures. Peut-être suis-je passé à côté de quelque chose. Je préfère ne pas noter.

   senglar   
4/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Alice,


Si j'ai bien compris : pas de Boogie Woogie pour Kristel ce soir, mais un thé à l'abricot qui l'empêchera de dormir et le sourire aux lampadaires sous une pluie de samares.

Pas d'Eluard non plus. Ce soir Kristel se repose.

Manifestement elle ne se nomme pas Sylvia.


Il y a une ambiance et on est au Canada.

Dry

l'escort

brabant :)))

   Robot   
5/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Sans grandiloquence, de ce texte ressort une singulière émotion. On accompagne cette femme dans son cheminement. Comme une volonté de solitude assumée, apaisée par la poésie.
Et c'est réellement bien écrit, dans une langue naturelle et fluide.

   widjet   
6/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien
En ce qui me concerne, le talent (littéraire) se voit de façon assez évidente dans les textes courts ; dans la façon de dire des choses en peu de lignes, dans la maîtrise des mots et de leur résonnance ; tout ça, bien sûr, sans avoir l’air d’y toucher.
Alice a du talent.

Son texte, assez envoutant, est habillé d’un style qui, sous ses aspects simples (mais délicats), appuie là où ça fait mal (ici, les répétitions ont un sens, donnent une densité à l’histoire et surtout dessine – peut-être pas assez, mais la frontière entre le non-dit et le trop-dit est parfois mince - la psychologie du personnage). Certes, par moment, le trait est plus forcé (« de bonne nuit inarticulée très fort ») et le choix de certaines tournures discutable (vomitif émotionnel, assez disgracieux, pour un texte qui se veut assez feutré).

La dernière phrase, d'une poésie glaçante, est de toute beauté.

En tout cas, je demande à voir le reste.

W.

PS : le titre, trop léger pour ce que le texte renvoie, n'est pas à mon avis un très bon choix.

   Anonyme   
6/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien
"avec Éluard comme vomitif émotionnel." Ce genre de réflexion a l'inconvénient de briser le déroulé du récit dans le sens où s'interfère la pensée de l'écrivain. Ce n'est plus Kristel qui parle mais Alice avec ses ressentis.
Ce bref instantané n'est pas déplaisant mais me laisse sur ma faim, trop esthétique et pas assez profond. Vous ne faites qu'esquisser un portrait, suggérer des sentiments, brosser à coups rapides une situation comme des graines de pissenlits s'envolent au vent. Au bout du compte il ne reste pas grand chose dans les mains.
Ainsi je pense que ce texte, à trop cultiver le mystère se dilue dans l'impalpable et en oublie l'essentiel : raconter le vivant.

   Anonyme   
5/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Après être passé sur le forum, Alice m'a donné envie de lire cette première nouvelle qu'elle nous donne à partager.

Rien ne me dérange, ni le manque d'information sur qui est le personnage, ni le fait de ne pas savoir quel est son "parcours" (mot détestable entre tous...)...

Un arrêt sur image, le temps d'une soirée qui se prolonge dans son silence, sa solitude.
Avec un recueil comme compagnon. Oui le mot "vomitif" est mal choisi... et "recrache" également. Pas simplement parce que l'auteure insère dans le récit son propre point de vue mais parce qu'il y a comme quelque chose de faux dans cette attitude. une sorte de "précher le faux pour dire son contraire". Une sorte d'impudeur pour dissimuler sa pudeur.

Cette nouvelle me paraît terriblement actuelle dans la façon qu'ont les femmes (mais les hommes aussi) de vivre ce changement de moeurs de la société : la solitude assumée face à l'irrémédiable côté éphémère des relations amoureuses de notre époque.

   Anonyme   
6/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Alice,

Dommage j’ai lu tes explications avant la nouvelle ! Mais c’est peut-être tant mieux aussi. :))

Du coup je comprends l’impression d’étrange immobilisme qui fige l’histoire, et le climat d’angoisse que s’en dégage et m’aurait certainement rebutée si je n’avais été avertie.

Ton écriture ne semble pas avoir ton âge (tu es étudiante, dis-tu). Tes expressions reflètent une maturité aux innombrables bougies. Certainement une preuve s’il en fallait que tu es sur la bonne voie.^^

Bonne continuation et un grand merci pour la lecture.

   in-flight   
7/4/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Un texte court que j'aimerai voir "inséré" dans un plus grand ensemble (grosse nouvelle ou roman).
Peut-être est-ce en projet?

"Kristel ne confie jamais ses larmes aux enfants. Sa mère à elle le faisait tout le temps. C’était pour essayer de l’insensibiliser à l’humanité."

--> Pas sûr que cela soir la meilleure solution pour insensibiliser un enfant. Je pense même que l'effet peut être inverse. Ce n'est que mon opinion.

"Kristel marche. C’est ce qu’elle fait le mieux. Elle le sait, alors elle sourit aux lampadaires."

--> Bravo! J'adore cette phrase. On touche au sublime de la tristesse et du désenchantement.

Bonne continuation.

   Pepito   
5/5/2014
Bonjour Alice,

Forme : une jolie écriture
"avec Éluard comme vomitif émotionnel." peut être "émotionnel" est en trop
J'aime beaucoup "de bonne nuit inarticulée très fort." et bien sûr, la dernière phrase.

Fond : Comme la partie sent/rom n'est pas ma tasse de thé, mon jugement est plus que terre à terre.
Nous avons là, la vie d'une femme mure imaginée par... une jeune fille.
"elle barrait aussi les fenêtres avant de partir, la conscience légère accrochée aux souliers." ouais, ouais...
"Kristel a des enfants, mais Kristel n’est pas mère." + "Kristel ne confie jamais ses larmes aux enfants." là j'ai raté kekechose

Bonne continuation et merci pour la lecture.

Pepito

   chVlu   
11/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme un dessin au crayon de bois au trait sur et précis auquel un petit gommage savamment réalisé donne de l'ombre. Au milieu deux taches de couleurs vives dont je ne sais si il s'agit d'un effet choisi ou d'un échappé :

*Cette purge littéraire qui administré en ressassé d'Eluard.

dans ce c'est le coté terriblement cru des mots qui tranche avec la peinture en petites touches qui suggèrent plus qu'elles ne disent.

*Ce québecois auquel je comprend rien et dont j'ai la sensation que je devrais le connaitre
dans l'expression ce québecois du 21éme siècle j'ai l'impression qu'un non dits qui doit me parler ce terre et me sens exclu du sens parce que je n'ai pas la clé. LA aussi ça tranche avec le reste du texte qui en dit plus que la somme des mots eux pris individuellement.

Si c'est un effet choisi, il ne m'a pas séduit; si c'est un "loupé" il est peu de chose en regard du reste du texte, si je n'ai rien compris pauvre de moi il ne reste plus qu'à aller user mes semelles ......


j'arrête de relire parce que
-chaque lecture j'y retrouve une histoire différente, y projette des bouts de moi ou de connus différents...et toujours avec le plaisir calme et résigné.
-ici certains sont en droit d'attendre que je fasse aussi autre chose que lire.

en résumé : w.... ou................a !!!

   jaimme   
6/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelques lignes et une construction qui laisse autant de vacuité que d'intimité auprès de Kristel. Superbe.
J'ai buté sur: "Elle s’assoira". Je préfère nettement: elle s’assiéra. Voila, c'est tout.
Et vivement le prochain texte d'Alice!
Vivement.

   Anonyme   
28/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Eh bien quel beau succès dans les com' ! La vivacité du style qui permet une lecture fluide me donne envie d'espérer des développements. … Comme si, un peu plus tard (?) vous attendait d’approfondir de détails humains pour notre plus grand plaisir.

   carbona   
5/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une lecture agréable qui nous laisse avec beaucoup d'interrogations ou pas. Une tranche de vie joliment racontée qui se laisse consommer ainsi.

J'ai aimé : "C’était pour essayer de l’insensibiliser à l’humanité."

"Elle souhaitera bonne nuit, pour le principe ; sans parler, parce qu’il sera passé une heure du matin. (Kristel a des enfants, mais Kristel n’est pas mère.) Alors elle restera derrière la porte." < ce que j'ai placé entre parenthèses, c'est ce que je ne comprends pas, ça ne colle pas avec l'attention qu'elle est en train de leur porter, si pleine de délicatesse

"Et la brièveté de cette demi-heure, où le lit aux draps citron l’aurait magnétisé, la banalité de la conversation laissée à la volupté de ne penser qu’à la mèche retroussée contre le cou blanc, vaudrait bien à Kristel un autre orgasme figé entre service et amour. < un peu longue et chargée cette phrase

Merci pour cette lecture.


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