|
|
Anonyme
24/7/2014
a aimé ce texte
Bien
|
"À dire vrai, plus je jouais, plus la tache du prof perdait de son horrifiante superbe." : c'est là que je me suis dit qu'il y aurait transfert. Bingo.
Bon, l'histoire est intrigante et sympathique, mais en ce qui me concerne elle a été parasitée par une bête incertitude sur l'âge du narrateur, à cause de cette phrase : "L’écoute d’un violon était une chose que j’aurais volontiers fait subir aux enfants qui se foutaient de ma gueule au magasin, forts de la certitude que je ne pourrais pas leur taper dessus avant une bonne quinzaine d’années." J'ai eu beaucoup de mal à me défaire de l'impression qu'il manquait une quinzaine d'années au narrateur pour taper sur les autres, non qu'il ne pourrait décemment se défendre contre les gosses avant qu'ils aient quinze ans de plus. C'est bête, mais ça m'a gênée, surtout avec ces notations "mon écœurement de mioche" "en pensant à l’énergumène en classe deux heures plus tard" qui m'ont embrouillée un peu plus. Et puis pourquoi parle-t-on de dollars alors que l'environnement me paraît très français (rue des Lilas, rue des Saules) ? Comment se fait-il que le narrateur prenne conscience tout d'un coup de la tache sur sa figure, alors qu'a priori elle a dû apparaître peu à peu, si elle a disparu peu à peu du visage de son professeur de violon ? J'ai eu le sentiment que les remarques destinées à humaniser le narrateur, à l'ancrer dans un métier, un environnement pour que le lecteur ressente de l'empathie pour lui, tombaient pour moi à plat, avaient pour effet de parasiter le mouvement du texte. Peut-être cela sera-t-il tout différent pour d'autres lecteurs. |
jaimme
5/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
J'ai beaucoup, beaucoup aimé. Je me suis laissé porter, de plus en plus vite, en me pourléchant de nombreuses phrases empreintes de vraie poésie. On passe de la réalité à l'onirisme intérieur du poète sans solution de continuité, incessamment.
J'ai vécu, là, un vrai moment de bonheur de lecteur. Et ça m'arrive de moins en moins souvent. |
Anonyme
24/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
le choix du dollar dénote avec le nom des rue, très Parisienne, et le magasin de violon que j'ai imaginé rue de Rome.
Sans doute est-il plus stable a travers le temps que l'euro, mais curieusement je comprends l'auteur, il y a bien plus d’évasion dans le mot dollars que dans le mot euro plutot source de soucis quotidiens que de rêves. En tout cas, peu importe. Comme dans tout conte, il y a des incohérences qui questionnent et rappellent que rien de ceci ne peut être réel. J'ai adoré cette évasion, me demandant jusqu'au bout comment diable l'histoire allait bien pouvoir se terminer... de surprise en surprise, j'adore. |
Uranie76
24/8/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
|
J'ai aimé la plume quant à moi, il y'a une grâce féminine dans l'écriture, une certaine élégance qui pare de poésie les phrases et les mots naturellement, sans qu'on sente l'effort.
Le fond : Quand je lis "Il était toujours sur ma route. Sur celle de l'unversité." Je lui donne un âge, plus tard je le lis enfant : "Pour le coup, je n’avais plus aucun mal à garder mon regard et mon écœurement de mioche loin de la tache maudite" et puis d'autres il est adulte puisqu'il paye son loyer comme ici "Après tout, c’étaient deux cent dollars faciles, qui faisaient toujours bien pour régler l’épicerie, avec moins de retard accumulé sur le loyer pour blanchir les nuits" l'idée du texte m'attire, je suis sensible à ce type de nouvelles , mais les incohérences ont eu raison de mon adhésion jusqu'à l'émotion. Là où j'ai bloqué aussi c'est qu'un jeudi par semaine, pendant sept mois, pour maîtriser un instrument aussi ingrat que le violon et être qualifié de violoniste par un maître du genre, ce n'est pas suffisant. ça aurait été possible avec une guitare ou un piano, ça aurait été possible de passer outre si l'enfant pouvait voir l'homme quotidiennement pour bénéficier du violon et s'exercer dessus, et ça aurait justifié la tâche rouge si teintée d'onirisme soit elle et l'évolution rapide de l'élève doué. évidemment y'a un côté irréel, mais le texte n'étant pas dans cette catégorie, je n'ai pas su savoir quelle part d'irréalité et d'onirisme il y'a, et quelle part accorder donc à ces incohérences. Ce flou disparaîtra peut-être après l'explication de l'auteure. En oubliant tout ça un court instant j'arrive à apercevoir toute la force poétique de votre texte Alice, et votre indéniable talent dans la narration. |
Asrya
24/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
|
"A Pénélope" m'avait séduit ; alors, ce n'est pas sans un certain engouement que je me suis attelé à la lecture de cette nouvelle.
Pourtant, j'ai eu du mal. Beaucoup de mal à entrer dans ce monde étrange que vous nous décrivez. Les personnages, l'environnement, un tout mêlé que je n'ai pas réussi à distinguer clairement. J'ai dû m'en remettre à deux lectures pour comprendre l'essence même de votre récit. Mais... quelle joie ! Quelle joie d'avoir dû m'y reprendre à deux fois pour pénétrer dans cet univers que vous avez crée ! Sans cela, je serai passé à côté de cette nouvelle, qui malgré des passages que je juge un peu maladroit (les goûts et les couleurs hein...), m'a doucement charmé jusqu'à m'émerveiller à la limite de l'adoration. De la poésie, il y en a en pagaille ! Je me permets de reprendre certaines phrases qui m'ont bercé d'allégresse à leur lecture : "Par terre c’était reposant. Il y avait du pavement. Des souliers sans lacets. Une boîte d’instrument." "Il était de ce brun-rouge laqué à l’éclat humain si émouvant qu’il justifie les coupes forestières du monde entier" "Certains instruments se regardent mieux qu’ils se jouent" "lorsque je vis ce miracle de finesse et d’achèvement s’approcher de l’insulte rouge vif et… s’y… appuyer…" "Plus je jouais et mieux je grinçais" " Le son d’un violon, comme les pleurs de quelqu’un, est une chose aussi horripilante qu’émouvante. Plus on connaît une personne, plus l’écoute de ses sanglots provoque en nous davantage d’émotion que de gêne" "J’étais tombé amoureux de mes grincements à moi" "Il me fallut trois secondes pour décider que j’avais besoin de grincer tous les jours pour le reste de ma vie" Je m'arrêterai pour les citations ; libre à chacun d'honorer les siennes. Quelques passages maladroits je disais plus haut, notamment au début du texte ; beaucoup de répétitions :"mâchoire" "rouge vif" "yeux" ; peut-être que cela a nui à ma concentration lors de la première lecture. Quoi qu'il en soit, c'est un texte qui mérite d'être lu, relu si incompris, et qui m'a subjugué de par la vivacité de vos élans poétiques. Merci beaucoup à nouveau, J'ai hâte de vous lire, de vous lire, de vous lire et de vous relire encore, Avec plaisir, Asrya. PS : Par contre, pourquoi cette catégorie "Humour/Détente" ?! |
Anonyme
29/8/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Alice,
Je retrouve avec plaisir une plume que j’aime, pleine de poésie posée par touches tendres. Chasanova, le tas de poils, mais aussi le sourire aux lèvres, celui du grand-père longtemps oublié à l’hospice… et tant d’autres encores. J’ai particulièrement aimé la troisième partie : plus je jouais et mieux je grinçais… il faut avoir connu cet engouement pour un instrument de musique pour mesurer la justesse de la réflexion. J’ai reconnu les grincements qui suscitent l’émotion, l’émerveillement et qui procurent le plaisir suprême quand jouer s’imprime dans la peau meurtrie, dans le corps raidi. J’ai aimé cette image : « le marquage au fer pour chochottes »… Je me suis juste un peu égarée au début, ne comprenant pas tout de suite ou ce jeu de rouge vif et de brun rouge voulait m’amener. Mais bien vite la magie a opérée. Merci pour le bon moment passé à te lire. Cat amateure passionnée |
patro
31/8/2014
|
Superbement écrit , j'aimerais avoir cette maitrise .
Quelques expressions du langage commun ramènent à la réalité ce qui se vit comme un songe , un film en demi-teinte au travers des yeux de ce jeune ? gosse ? étudiant? Descriptions , dialogues , commentaires ,suspens tout y est ; on veut savoir la suite et le pourquoi de l'évitement initial autant que de la passion qui suit . "Hé! Dieu , si j'eusse étudié/Au temps de ma jeunesse folle"* le violon ou la flute , je savourerais encore mieux le plaisir de faire sonner (grincer ) un instrument . *Villon " testament Heureusement , Alice, tu traduis pour nous ces instants sensibles de répétitions de gammes ( que les voisins maudissent ). Ce fut un bon moment de vidéo mentale . |
MariCe
1/9/2014
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Voilà un texte assurément très bien écrit ; j'ai envie de dire que vous employez les mots avec la maîtrise du musicien qui choisit ses notes selon la sonorité qu'elles évoquent.
En filigrane, une belle leçon de morale. Ne juge pas ton prochain sur les apparences car celles-ci peuvent être trompeuses. Une très jolie fable Alice. |
Soruf
15/9/2014
a aimé ce texte
Beaucoup
|
J'ai beaucoup aimé.
Je vais répéter les autres commentateurs, mais le style est franchement superbe : poétique, élégant, sans accroc du début à la fin. Le texte est truffé d'images réussies (le contraste des couleurs,...) et de réflexions bien senties (à propos du violon par exemple). L'histoire également est jolie. Pour ma part, je n'ai pas ressenti d'incohérence particulière (je suis sans doute pas très vigilant sur ce point-là néanmoins). Mais par exemple, "l’écœurement de mioche", il me semble que cela reprend l'idée que le personnage a conscience que cet écœurement est puérile (comme dit plus haut). Pas de doute, le narrateur est étudiant. Bref, un très bon moment pour moi. |
caillouq
27/9/2014
a aimé ce texte
Bien
|
Un très joli conte. Dommage qu'il y ait ces fausses pistes sur l'âge du narrateur, qui n'apportent rien ni à l'intrigue ni à la langue. Et les surprises des dollars et du "pavement", associé aux noms bien français. Mais peut-être l'auteur est-elle québécoise, ou tout au moins canadienne ? (je me suis déjà posé cette question avec un précédent texte + horaires de posts)
Petit regret : que le texte ne contienne pas plus de chair concernant le violon lui-même, instrument si ingrat qu'il pourrait être intéressant de comprendre comment le narrateur a pu passer par-dessus les difficultés inhérentes à son abord. Mais c'est un conte. Ah oui : quid des quatre cents dollars que le professeur devait récupérer pour s'acheter une guitare ? OK, 1000 - 600 = 400, mais quel est le lien entre le prof et le luthier ? Sûrement encore une subtilité que je n'ai pas comprise. Le texte reste néanmoins très fluide et agréable à lire. |