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Sentimental/Romanesque
alifanfaron : Insomnie
 Publié le 17/06/10  -  16 commentaires  -  6786 caractères  -  140 lectures    Autres textes du même auteur

Une insomnie somme toute assez banale : une fille me hante. Je pensais avoir passé l'âge de ce genre de bêtise. Je m'étais trompé.


Insomnie


3 h du matin.


Assis sur mon lit, les yeux grands ouverts, j’essaye de réunir les souvenirs épars d’une fille que j’ai rencontrée la nuit dernière. Sans que je me l’explique vraiment, elle me hante. Elle m’a hanté toute la journée. Pourtant, je ne me souviens guère de son visage. Pas plus d’ailleurs que je ne me souviens de la soirée. J’étais soûl et l’alcool a ravagé ma bande-mémoire. Du moins en partie. Pour autant, je sais que j’ai passé un moment charmant avec elle. C’est pourquoi, ce soir encore, je me laisse aller à cette curieuse obsession qui prend forme dans cette insomnie : je veux la revoir. Simple lubie ? Véritable envie ? Je n’en sais rien. Je veux la revoir, un point c’est tout. Cette évidence s’impose à moi et je l’accepte sans aucune forme de procès. Pourtant, cette volonté qui me soumet se heurte à un obstacle non négligeable : je ne connais ni son nom, ni son adresse et je n’ai, a priori, aucune chance de la recroiser, sinon par hasard, dans la rue. Amer constat qui me laisse un goût d’inachevé dans la bouche. Je ne m’en satisfais pas. Je décide de creuser un peu l’affaire. Après tout, je ne suis pas pressé : j’ai toute la nuit devant moi. Je m’installe plus confortablement sous la couette et m’efforce de me remémorer cette fille. Les premiers souvenirs que j’ai d’elle sont ses longs cheveux raides et bruns. Je les embrasse. Plusieurs fois. Cette image tourne en boucle dans ma tête. J’embrasse ses cheveux. Étrange. Néanmoins, ce procédé a du bon. Petit à petit, son visage m’apparaît. D’abord grossiers, les traits qui le dessinent s’affinent. Puis son corps surgit, presque soudainement. Et avec lui, c’est le souvenir confus de toute la soirée qui me revient en mémoire. En accéléré.


Appartement d’Antoine. Ambiance de soirée. Des grappes de conversations me parviennent. Indistinctes, sans sujet. Elles ne disent rien. Assis sur le vieux canapé en cuir, Louis, Jules et Elisa, mes amis de fac. Je ne les ai pas revus depuis des lustres. Il y a d’autres personnes aussi que je ne connais pas. Tchin-tchin. Tintements de verres qui s’entrechoquent. Ploufs de glaçons qui tombent. Les miens n’ont pas le temps de fondre. J’enfile les verres à grande vitesse : tequila-gin-vodka. Corsés, efficaces, les TGV me déposent à minuit au seuil de l’ivresse. On apporte le gâteau et des bougies, tradition oblige. C’est mon anniversaire. J’ai vingt-cinq ans. Pour compléter le tableau, on ouvre une énième bouteille. De mousseux cette fois-ci. Un premier prix, avec une étiquette modélisée façon champagne. Pas fameux. À ce moment, une vague submerge mon cerveau. L’alcool attaque mon cortex, le mord, le déchire. Avant de plonger dans le noir, une dernière lueur d’intelligence éclaire le puzzle éclaté de ma mémoire : je n’aurais pas dû faire de mélanges. Mais trop tard. Le train est en marche, les pièces éparpillées et les bandes d’enregistrement s’emmêlent. De cette obscure pelote, un fil rouge émerge cependant. Et bien que ténu, il confirme la thèse du trou noir : les bouteilles continuent de se vider et les verres de s’entrechoquer. Tout devient flou. Je suis ivre mais je suis bien. Les éclats de rire fusent, déchirent le ciel qui s’assombrit dangereusement. Puis, l’alcool étend son voile brillant sur mes yeux, et sur ma mémoire, son épais rideau de velours. Opaque. C’est le trou noir, la nuit sans lune. Silence.


Après ce qui me semble être une éternité de spectacle aveugle, une étoile brille et me ramène à la lumière. Je sors du néant. Elle est dans mes bras, son dos collé contre moi. Nous sommes allongés. Elle, c’est la jolie brune. Quel est son nom ? Que fait-elle ici ? D’où vient-elle ? Je l’ignore. Les premiers souvenirs que j’ai d’elle sont ses longs cheveux bruns. Ils sentent bon. Je les embrasse. Nous discutons. Ma voix est grave. Travaillée par les clopes et l’alcool. Tiens, j’ai fumé. Pourtant je ne fume pas. Elle rit. Moi aussi. Elle est menue. Fraîche. Plus jeune que moi. Elle me fait l’effet d’un grand verre de jus d’orange. Elle tremble. Elle a froid. Une couverture improvisée. Je prends une veste de costume. Bleu, avec des boutons de manchette dorés. Une veste de fanfare. Une veste de fanfare ? De quoi parlons-nous ? Je l’ignore. Pourtant, le moment est génial. Mon cœur bat vite. Vite et fort. Elle me plaît. Mon corps le dit. Ça fait longtemps que je n’ai pas senti ça. Finalement, l’ivresse m’emporte et je m’endors tout contre elle.


Au petit matin, elle n’est plus là. Sans laisser ni numéro ni mot, elle est partie. La gueule à l’envers, il n’y a plus que mon corps allongé en chien de fusil sur l’étroit canapé. Je suis surpris mais heureux. À demi-nu, Antoine entre dans le salon. Il a une sale gueule, mais il sourit aussi. Une toux féminine me parvient de sa chambre et me laisse supposer qu’il n’a pas dormi seul lui non plus. Sans un mot, il s’assoit à côté de moi. Je me redresse. Comme sur de vieux portraits sépia, il ne reste sur nos visages que la nostalgie de la soirée passée. Un sourire sibyllin, caché par les cernes et la fatigue. Quant à l’ivresse, elle ne me laisse qu’un mal de tête et un goût d’inachevé dans la bouche : je ne l’ai pas embrassée.


Ce souvenir, ou plutôt cette absence de souvenir, m’assaille soudainement. Elle me saisit, m’étreint violemment, m’étouffe. Un vertige. Tout fait sens. Je ne l’ai pas embrassée. Pourtant, dans les méandres férocement alcoolisés de ma mémoire, le souvenir de son corps allongé contre le mien persiste. Ses jambes sur mes genoux, ma main dans ses cheveux, ma bouche dans ses cheveux. Pourquoi ne l’ai-je pas embrassée ? Je l’ignore. Mais dans la confusion et le chaos de ma mémoire, ce regret se fait certitude. Et c’est ce goût d’inachevé qui me refuse maintenant aux bras de Morphée. Amer, acide, il remplit ma bouche de vide, occupe ma langue de petits rien. Seule une note sucrée me rappelle le raffinement de ce corps à corps immobile sur le canapé. Un simple câlin, un peu surnaturel car trop affectif, trop tendre. Peut-être est-ce cet élan immodéré d’affection qui l’a fait fuir. Je cherche des raisons à son départ précipité. Des explications crédibles. Mais rien n’y fait. Mes yeux grands ouverts ne voient rien. Alors j’emprunte les chemins sinueux de l’irrationnel. Je lui invente une identité secrète, une seconde nature, de préférence inhumaine, qui l’aurait forcée à me fuir. De vampire à loup-garou, j’opte finalement pour une cendrillon moderne, brune et anglaise, décalage horaire oblige. Elle n’en est que plus belle. Je laisse ainsi cette dernière supposition m’emporter vers un sommeil agité. Et, à mi-chemin vers l’inconscience, j’enlace amoureusement le corps endormi de ma copine. Blonde platine aux cheveux bouclés. À cet instant, bien beau menteur serait celui qui pourrait dire à qui je pense.


 
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   Anonyme   
13/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
« Amer constat qui me laisse un goût d’inachevé dans la bouche » la cuite plutôt !

Un texte bien écrit, des phrases courtes qui vont à l'essentiel : la cuite, la fille et sa recherche dans la nébuleuse de ce cerveau alcoolisé. Une lecture agréable mais pas d'ivresse.

   Anonyme   
13/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour,

une courte nouvelle qui se lit bien. L'enivrement est bien rendu je trouve et l'évocation de la fille évite très astucieusement le moment de la rencontre pour filer directement à l'enlacement du couple (chaste ? quelle déception ! rires).

Mais des soucis de crédibilité. Pourquoi n'aurait-il aucun moyen de la joindre ? Elle est arrivée dans l'appartement de son pote par hasard, personne ne la connaît ?

Ensuite, je trouve qu'on ne sent pas assez la nostalgie qu'il conserve de ce moment, se souvenir d'elle semble plus un moyen de meubler l'insomnie du narrateur et la résurgence des moments passés avec elle me semblent (mais c'est très personnel) manquer d'émotion, de mélancolie un peu douloureuse (on en reste à un "c'est génial" qui n'est quand même pas le top je trouve, de la part d'un ado ok, mais à 25a, on peut espérer un peu plus de recherche dans l'expression d'un ressenti).

Reste la chute. Là, j'ai un souci, elle semble trop forcée. On a du mal à imaginer que la copine du narrateur n'était pas là pour son anniversaire. Rien ne nous est dit à ce sujet, pour préserver la chute naturellement, mais du coup, le procédé devient factice et peu crédible. Moi, à vrai dire, j'imaginais plutôt que la brune allait sortir de la chambre d'Antoine, cela m'aurait paru plus réaliste et plus ouvert aussi sur les suites laissées à l'imagination du lecteur.

Un texte sympathique auquel il manque sans doute un peu de réflexion, de profondeur à mon sens pour sortir de l'anecdotique et marquer durablement l'esprit du lecteur (la dernière phrase par exemple est ratée selon moi). C'est dommage. (si vous avez lu "la partie de campagne" de Maupassant, vous comprendrez ce que je veux dire, mais ce n'est pas une remarque désobligeante, hein, c'est juste pour vous expliquer vers quoi vous auriez pu tendre, sans le copier naturellement, mais après, ce n'était pas forcément votre intention d'auteur et c'est tout à fait respectable).

   florilange   
13/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Il me semble que les moments de recherche, pour faire remonter les souvenirs entre deux trous de mémoire, sont bien vus. Mais ne donnent évidemment pas envie de se soûler.
La forme suit bien ces variations entre oubli et mémoire, rien à dire sur la forme qui est correcte.

   Anonyme   
13/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Texte très bien écrit.
Très bonne introduction qui pose bien la situation et nous donne envie de lire la suite. On sent bien ce qui accroche le narrateur. Cette femme dont il n'a pas de souvenir précis mais qui a laissé un goût d'inachevé.Des phrases explicites :" Et c’est ce goût d’inachevé qui me refuse maintenant aux bras de Morphée. Amer, acide, il remplit ma bouche de vide, occupe ma langue de petits rien. "
Le sujet intéressant de la femme inaccessible, parfaite par son absence.
J'apprécie moins la fin, trop ambiguë sans doute.

   Anonyme   
17/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Elle est bien ficelée cette histoire, et bien écrite.
Rien n'est pire qu'une femme qu'on aurait pu avoir et qu'on n'a pas eue, je suppose. De quoi obséder le héros pendant un bon moment. Je verrais bien une suite.

   Anonyme   
17/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Alors, je vais commencer par les deux trois petites choses qui m'ont arrêtée comme ça c'est fait :

"C’est pourquoi, ce soir encore, je me laisse aller à cette curieuse obsession" A la lecture de cette phrase j'ai eu l'impression que le fantôme de la jeune fille le hantait depuis plusieurs nuits or la rencontre n'a eu lieu que la vieille. Non ?

Et il a une copine ? D'accord, mais elle se planquait où le soir de son anniversaire ? Son absence est étrange.

Voilà, pour le reste j'ai vraiment aimé. L'évocation des souvenirs est très bien rendue. Un peu de confusion dans les faits (normal et voulu) mais qui ne contamine jamais l'écriture. Les descriptions sont agréables à lire, sans aucune vulgarité presque élégante.

Dernière remarque sans intérêt : il s'est quand même endormi ivre mort contre elle. A la place de la femme loup-garou, moi aussi j'aurai pris la poudre d'escampette :-)

Merci.

   alpy   
17/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un texte court qui se laisse lire facilement. Il y a deux ou trois choses qui me gênent :

a) La petite intro dit "je pensais avoir passé l'âge de ce genre de bêtise" et un peu plus loin "mes amis de fac. Je ne les ai pas revus depuis des lustres". Je pense alors a un mec dans la quarantaine (ce qui aurait donné beaucoup plus de piment à l'histoire). Quand un peu plus tard je lis 25 ans la première choses que je me dis c'est :
1) ça cloche avec la description précédente.
2) pourquoi un mec de 25 ans ne peut pas encore penser encore aux filles ?
Et cela me gâche un peu la lecture de la suite.

b) quand on dit qu'on ne peut plus la retrouver et puis on dit qu'on la rencontré dans l'appart d'un ami, voilà à nouveau que je me dis, pourquoi ? si elle était là-bas, quelqu'un doit la connaître. Et en plus, ils ont dû me voir avec elle donc facile de demander qui c'était.

c) la chute a aussi le problème de justifier pourquoi ma copine n'est pas venu à mon anniversaire chez un ami, sachant qu'il y a des filles d'invitées (donc pas une soirée mecs).

Je pense qu'il faudrait retravailler ces points. Exemple, c'était une soirée mecs et on est sortis dans un bar, on s'est bourrés et on a invité quelques minettes à l'appart d'un copain ... voilà que tout deviendrait plausible. Remplaçant des lustres par une autre chose (exemple : je ne les ai vu depuis la remise de diplômes) on éviterait les confusions additionnelles ...

   brabant   
17/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Alifanfaron,

Joli récit, finalement assez léché, que celui de cette occasion ratée. Pas vraiment un casse-tête (elle fait déjà boum-boum !), simplement l'occasion de rêver. Poursuivre un rêve possiblement réel gâché/enjolivé par l'alcool par un rêve irréel provoqué, alimenté par ce qui reste d'effluves.
On devine à votre conclusion, pas si marrie que cela, que vous gagnez au change.
La première vous l'aviez partagée, celle-là vous la gardez pour vous. Pas touche !

Bon dodo agrémenté des câlins d'une coquine Morphée ! (lol)
Dodo qui, pour être égoïste vous enlève le (+) pour un (-). Bien fait pour vous !


ps: Vous répétez "(un) goût d'inachevé" 1er pg et "(ce) goût d'inachevé" 4ème pg; c'est voulu mais peut-être trop évident.

   doianM   
17/6/2010
Un récit bien écrit, selon mon goût, assez précis tout en évitant des détails inutiles.

Cependant justement ce souci d'économie dans le texte me pousse à faire une remarque, non pas critique mais de simple lecteur.
A son réveil, après la fête, le narrateur est rejoint par son ami Antoine, mi-vêtu. De la chambre que ce dernier vient de quitter on entend la toux d'une femme, une toux anonyme.
Ce détail est-il vraiment inutile ou le narrateur voudrait nous suggérer un soupçon qui lui traverse l'esprit: qu'il s'agit de sa belle inconnue ?.
Alors commencée par le flou d'un souvenir incertain, la fin ne serait en fait qu'une thérapie que le narrateur s'y infligerait pour oublier la femme - en lui changeant l'aspect - mais aussi oublier définitivement ce qui semblerait un incident mêlant une femme désirée et un ami de longue date.

   Selenim   
17/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un texte qui a de la personnalité.

Soutenue exclusivement par une écriture Redbullienne, cette histoire se lit avec facilité et plaisir. Les rafales de mots s'enchainent, parfois même sans prendre le temps de former une phrase.

Ce parti pris possède un atout majeur dans cette nouvelle : il retranscrit fidèlement le zapping de la pensée. Le narrateur qui fait mouliner ses souvenirs, zappe d'idée en souvenir, d'un détail à une sensation, à une vitesse dévorante. C'est très efficace et donne un aperçut croustillant d'une pensée non canalisée.

Les écueils de ce style sont, une certaine répétitivité dans le vocabulaire qui peine à se diversifier, et l'emploi d'adverbes pesants qui ramollissent le stacato.

elle me hante. Elle m’a hanté
je ne me souviens guère de son visage. Pas plus d’ailleurs que je ne me souviens de la soirée.

Répétitions

un point c’est tout
sans aucune forme de procès.

Pas très original.

De cette obscure pelote, un fil rouge émerge cependant.
"Cependant" est inutile

Dans le deuxième paragraphe, le narrateur se souvient. Si la première partie énonce des faits passés et des actions, la suite se concentre sur un aspect plus métaphorique. Je trouve qu'il y a une cassure trop nette et que ces deux éléments auraient pu être mieux tressés.


À cet instant, bien beau menteur serait celui qui pourrait dire à qui je pense.
Je ne comprends pas. "Bien malin serait celui qui pourrait dire" plutôt ?Je ne comprends pas le sens de "menteur" dans cette phrase.

Finalement, un texte encourageant.

Selenim

   wancyrs   
22/6/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Salut Ali !

Juste une remarque : "allongé en chien de fusil" me parait bizarre. La posture "chien de fusil" est une posture recroquevillée, alors je me demande comment on peut être allongé recroquevillé...

Sinon le reste est bien écrit, fluide

   littlej   
23/6/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un texte que je qualifierai d’ « authentique », c’est-à-dire qui raconte quelque chose de commun, presque banal, avec simplicité et sans effets de manche (et c’est peut-être là le problème...). « Réaliste » aussi, pourrai-je dire.

La forme sert très bien le fond, malgré un traitement dénué de mystère. A cet égard, la première phrase est, à mon goût, trop informative, pas assez accrocheuse. La deuxième phrase à mon avis aurait été mieux : elle a le mérite au moins de garder le lecteur en haleine. Le mystère et l’originalité manquent cruellement à un récit linéaire sans tension - à part pour le dernier paragraphe -, en témoigne le traitement de la scène de drague, banal, linéaire : les sourires, les touchers, et le sexe au final.

Voilà ce qui manque à ce récit donc : de la tension, un affrontement, quelque chose qui tient le lecteur en haleine de bout en bout, qui crée un effet de mystère… C’est d’autant plus criant que la nouvelle est courte.

Seul le début du dernier paragraphe m’a vraiment intéressé, parce qu’il y a un début de souffrance, de doute, de malaise très palpable et plutôt bien rendu.

J’aurai très certainement aimé si tout le texte était comme ça, sachant qu’il n’y a rien à signaler au niveau de la forme – à part deux petites bricoles : « Elle me saisit, m’étreint violemment, m’étouffe. » (enlever le « violemment » à mon avis et changer « étreint » par un autre terme) et la dernière phrase (celle-là par contre à revoir je pense).

A la prochaine sans doute.

j

   caillouq   
4/7/2010
Un nouvelle écrite de manière fluide, qui se laisse lire, mais qui me laisse un goût de trop léger. Le démarrage était prometteur, j'ai cru un moment à un jeu de reconstruction des souvenirs du genre « Providence », mais c'est retombé assez vite pour rester au niveau de l'historiette sans grande originalité. Une nostalgie pour une fille dont le principal trait de personnalité est d'avoir de longs cheveux bruns. Ou alors, je n'ai aps assez fait attention aux dates (il a quel âge, finalement, le narrateur ?) et un truc hyper tricky m'a échappé ?
Bon, je maintiens que l'écriture est hyper agréable à lire, et l'ébriété très bien rendue. Mais le manque de fond (enfin, de traits saillants auxquels me raccrocher) m'empêche de noter.

   Anonyme   
8/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Beaucoup de choses ont déjà été dites dans les commentaires précédents. Je tenais simplement à souligner la qualité du texte en lui-même, avec un agréable rendu des faits par la tournure des phrases. Les petits hics sont tout de même là : l'âge du héros, la copine absente, aucun moyen de recontacter la fille en question etc... Dans l'ensemble, c'est une belle nouvelle plutôt poétique, malgré les incohérences. Mais ce n'est que mon avis :).

   monlokiana   
27/7/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J’ai bien aimé ce texte de souvenirs…
C’est fluide, l’écriture est simple, deux éléments qui n’ennuient pas dans la lecture…
Je n’avais pas bien fait attention au « 3h du matin » et j’ai eu un problème de « timming ».
Il s’agit là d’une histoire bien banale, oui, déjà raconté des milliers de fois, avec la même chute banale, mais la qualité de l’écriture étouffe plus ou moins ce ressenti.
L’histoire est courte, et certains éléments suscitent un peu ma curiosité :
Pourquoi le narrateur parle t- il de son ami qui vient s’asseoir à coté de lui et pourquoi parle t- il d’un éternuement féminin. Est-ce un élément utile, est-ce que cette information doit nous faire réfléchir sur la fameuse fille ? Est-ce qu’on doit penser que c’est la brune ? Sinon, cette remarque est inutilité …
Certaines précisions sont aussi inutiles je crois :
« On apporte le gâteau, des bougies, tradition oblige. C’est mon anniversaire. »
« Je veux la revoir », répété deux fois
« Un gout d’inachevé dans ma bouche » deux fois aussi
« J’enlace amoureusement le corps endormi de ma copine. Blonde platine aux cheveux bouclés. » (On s’était bien imaginé logiquement que ce n’était pas la brune, sinon, cela n’aurait aucun sens…)

Bref, ce texte ou cette histoire, je l’ai lu des centaines de fois, mais encore une fois de plus, la plume fait la différence. C’est la qualité et le rythme qui l’emportent cette fois-ci….

   victhis0   
3/11/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Belle plongée dans la gueule de bois. Ambiance en flash back bien rendue.
J'aurais aimé plus de mystère encore sur cette fille (mythe ou réalité?) et je regrette la fin bizarre, peu crédible si la blonde a un minimum d'amour propre.


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