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AlexC
22/10/2015
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
La scène et l’histoire qui y est narrée m’a vaguement rappelé certaines œuvres d’Amélie Nothomb. Je ne saurais dire si le style se rapproche de celui de l’écrivain à succès, mais en tout cas il m’apparaît comme plein de personnalité. Il colle bien au récit et à ce narrateur dont le triste passé familial à tout de ces drames ubuesques dessinés dans des émissions telles que Tellement Vrai. Sur le fond donc, j’ai trouvé l’intrigue divertissante. On ne s’ennuie pas et les pauses gourmandes, bien qu’inutiles, ont le mérite de détendre l’atmosphère. Sur la forme, je verrais bien quelques retouches par-ci par-là pour donner à ce style très amical une tournure un peu plus polie. Mais rien de flagrant cependant. Merci pour cette charmante lecture. |
Anonyme
1/11/2015
a aimé ce texte
Un peu
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On n'y croit pas trop à cette histoire, à cette rencontre fortuite entre deux femmes dont l'une se met d'emblée à raconter sa vie. Je suis attaché à la crédibilité dans un récit et là il y a trop d'invraisemblances pour que j'adhère. Même l'autobiographie est peu crédible tant l'attachement soudain de la mère pour le jeune homme semble étonnant. Tout ceci me semble excessivement tiré par les cheveux.
Sinon le style est bon, plaisant à parcourir. L'incrustation de dialogues dans des phrases narratives est néanmoins déroutante : "Elle semblait tout de même agacée, se dire peut-être, je me fais l’effet d’une tortue carapace à terre, quelle bêtise de vouloir se balancer sur sa chaise comme si cela pouvait aérer mes pensées." Une histoire qui aurait été davantage intéressante si elle s'était fondée sur des bases moins farfelues. J'ai d'ailleurs préféré le début, qui tient la route, à la suite qui s'égare. |
Perle-Hingaud
1/11/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ah, j'ai tout aimé de cette histoire d'un genre très particulier, décalé, étrange - on pourrait être dans un conte...
- votre style, une narration équilibrée et élégante. L'écriture est harmonieuse, étudiée. On sent parfaitement les deux personnalités, même si vous abusez du "bon", à mon avis. Ah, quelques soucis de ponctuation, je pense; de place de la virgule. Mais comme moi-même, je virgulite n'importe comment... - son traitement: les jeux subtils, similitudes et différences, entre les deux héroïnes, les détails qui sonnent et plantent le décor, presque fantastique au début avec la chute de la femme, le symbolisme derrière cette construction en miroir. Je relève cette très jolie pensée: "L’écrasement des sentiments nécessite beaucoup d’efforts, j’essaie du moins de m’y attacher dans ce texte. " "Quand ils n’étaient pas ensemble dans l’escalier ": ??? je croyais que ses jambes ne la portaient plus, qu'elle ne sortait plus de l'appartement ? Bravo et merci, j'en redemande. |
Pepito
17/11/2015
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Bonjour Alvinabec,
Forme (oui, je sais, c'est facile ;=) : très bonne écriture, comme d'hab. "avec toute la graisse qui les entoure déjà" j'ai trouvé ce bout de phrase en trop, un peu lourd (oups !) Puis plein de trucs très bon : "Ça déverrouille le mot" excellent "comme si elle y était enfermée de l’intérieur. " "en soufflant sa fatigue" très visuel Fond : ouha ! Pas facile le sujet, casse gueule dirais-je... J'ai trouvé que la "grosse" ne savait pas écouter et elle m'a gêné. Je pense que c'est fait exprès, mais je ne vois pas la raison. L'histoire de la mère, la fille et le voisin est au delà du Zola. J'avais même l'odeur de l'appart dans les narines... pas vraiment la rose. La narratrice m'a bien plu, même si il est un poil rapide, j'ai bien aimé son rétablissement. Par contre l'odeur de lavande sur une "grosse" qui mijote sur une terrasse toute l'après midi, j'ai un doute. Mais cela faisait une fin mimi comme tout. Une histoire bien "originale". ;=) Quel affreux ce Pepito. Pepito |
Anonyme
18/11/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Une moiteur, une touffeur se dégagent de ce Cours Mirabeau.
L’auteur arrive à m’oppresser avec une situation, banale en quelque sorte (je suis persuadée que ce n’est pas un cas rare derrière les portes closes). Plus qu’invitée, je me suis retrouvée engluée dans le tableau, suspendue aux virgules jusqu’au dénouement. Je m’incline chapeau bas devant votre art de la mise en scène et des mots agencés avec maestria. Vos personnages sont vivants à souhait. On sent que le problème de l’une résonne en l’autre. La première partie amène le sujet rubis sur l’ongle. Comme pour la vie de la fille, bien expliquée, j’aurais aimé en apprendre davantage sur celle de la « potelée». C'est elle qui m’a laissée, comment dire… sur ma faim. ^^ L’ambiance décalée choisie pour traiter le sujet participe à mon plaisir pris à entrer dans la danse. Il y a de l’élégance dans votre écriture, très « anxiogène » avec sa touche surannée, elle a dimensionné le propos. Merci Alvinabec, à vous relire. |
Mauron
18/11/2015
a aimé ce texte
Beaucoup
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Belle histoire, bien menée. Une rencontre, en somme avec un(e) "double", sans jeu de mot, puisque c'est celle qui lit qui nous "écrit" cette histoire d'une femme qui écrit... En effet, j'ai pensé à Amélie Nothomb (Les Catilinaires, me semble-t-il avec cette femme obèse prisonnière d'un pervers?...) mais vous faites plutôt référence à Kafka, à sa "Métamorphose" et j'ai trouvé l'image plutôt bien venue, avec cette chute sans possibilité de se remettre debout, du "hanneton" obèse. J'aurais aimé que vous alliez plus loin dans cette direction, sans lourdeur excessive néanmoins (quoique...) Tout est effleuré et c'est léger, si je puis dire, peut-être un peu trop. On aurait aimé en savoir un peu plus non pas sur la narratrice qui fut elle aussi obèse mais sur l'autre qui l'écoute, et sur sa propre démarche (pourquoi collecte-t-elle des histoires, comme le père du voisin collectait soi-disant, des bouteilles?...). Et pourquoi y a-t-il eu ce "coup de foudre" entre ces deux femmes?
Sinon, j'aime beaucoup le cadre, très décalé par rapport à ce qui est raconté. Cela engendre une certaine angoisse tranquille très kafaïenne, de fait. Un "décor" qui cache une réalité sordide. |
carbona
18/11/2015
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour alvinabec,
Quelques remarques au fil de ma lecture : - "Il y a de ces leurres… comme si l’alcool ouvrait les vannes de la création." < je l'enlèverais, les reste est délicieux et on n'a pas besoin de cette phrase pour comprendre - "Pourtant je la voyais prisonnière de ce gros corps comme si elle y était enfermée de l’intérieur." < "comme si elle y était enfermée de l'intérieur" pas terrible, enfermée contient déjà l'idée d'intérieur et comme il y a prisonnière de ce gros corps avant... ça se répète à mon sens - "cette femme infanticide – huit marmots tout de même " < cela me fait penser à la nouvelle "Le huitième" de Letti (sur Oniris) - Elle semblait tout de même agacée, se dire peut-être, je me fais l’effet d’une tortue carapace à terre, quelle bêtise de vouloir se balancer sur sa chaise comme si cela pouvait aérer mes pensées. Ou alors pensait-elle, que fait cette gamine à me regarder sans même m’aider ? < cette manière d'écrire les pensées du personnage, je me pose toujours la question de la forme que l'on doit donner à ce genre de propositions : guillemets, italique ? Ou rien comme vous le faites mais ça fait quand même un petit chouilla tiquer le passage abrupt entre le elle et le je. - "des filles, des franges et pas de mari." < excellent, des franges - "Il disait qu’il faisait collection mais, en fait de collection, c’est son foie qui collectait." < en trop pour moi, juste mentionner les échantillons était suffisant - "alors, ben tous les soirs dans la cage d’escalier à la place des séries TV, c’était du changement, c’est sûr !" la sensation qu'il manque quelque chose dans cette phrase, sujet-verbe - " Et puis à me glacer le cul sur les marches, j’en avais marre, on n’avançait pas, ça n’allait nulle part." je trouve qu'il manque une transition entre la joie de découvrir la vie sur le palier et la lassitude, le revirement m'a paru soudain même si vous évoquez la combine foireuse du cadeau, ça va un peu trop vite. - "Attendez un instant...je suis dans une irréalité cotonneuse un peu comme Joseph K." < je n'aime pas ce passage, je suis plongée dans l'histoire de la jeune et du coup repartir dans une autre histoire me coupe dans mon élan - "Maman s’est mise en tête de le consoler." < s'était mise, non ? - "j’ai compris que ma mère me préférait le voisin." < le "me" me surprend - L'histoire de la jeune à partir de la découverte des halètements de la mère va trop vite, un peu expédiée. Une nouvelle dans laquelle je me suis directement plongée avec une écriture excellente et délicieuse sur les trois-quarts. En revanche je n'ai pas du tout aimé la chute de même que je n'ai pas aimé les parties de dialogue où l'écrivain parle d'elle (j'en ai cité un exemple au dessus, mais les deux suivants m'ont également désintéressée ). La chute est liée aux interventions de l'écrivain. Donc c'est l'ensemble qui ne me plaît pas. Je devine que vous dressez un parallèle entre les deux couples (mère-fille / homme-femme) et que l'écrivain veut maigrir comme son compagnon pour ne pas s'éloigner de lui. Ce thème de l'obésité me rappelle votre nouvelle "A quel nom la dédicace ?". L'écrivain serait-elle la personne qui était venue "se confier" auprès de la novelliste ? Cette idée me plaît ! Un beaucoup pour la qualité de l'écriture (vraiment, elle se savoure !) au service d'une scène qui m'a dans l'ensemble beaucoup plu et un moins pour les raisons que j'ai citées ci-dessus. Au plaisir d'une nouvelle lecture ! |
Vincendix
19/11/2015
a aimé ce texte
Bien ↑
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Une histoire rondement menée, même si c’est parfois c’est un peu gros.
Je vois le tableau de la demoiselle sur une « balançoire » qui se retrouve les deux fesses par terre, agitant ses menottes potelées ! Comique ? Peut-être sur le coup mais après réflexion, c’est plutôt triste. Ce texte a le mérite de mettre en exergue les difficultés que doivent rencontrer les personnes obèses dans la vie de tous les jours. Que la « grosse » demoiselle raconte sa vie à une inconnue ne me parait pas incongru, elle a grand besoin de se confier, de parler au lieu de manger. Je pense que le surpoids n’est pas seulement provoqué par un dérèglement physique mais que le psychique a sa part de responsabilité. |
Louis
24/11/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Ce texte trace, me semble-t-il, un itinéraire qui va de l’image à l’écrit, en passant par la lecture.
Le texte commence par ce qui se voit : « Elle transpire, ça se voit ». Il commence par une image perceptive. L’image renvoie à l’écrit. Ce qui se voit, c’est une femme qui écrit, mais l’écrit lui-même n’est pas de l’ordre de la vision et de l’image, mais du lire. Dès les premières phrases, se noue le jeu de l’image, de la lecture et de l’écrit ; du voir, du lire et de l’écrire. La narratrice se présente, non pas seulement comme une spectatrice, mais comme une lectrice : « On en était là, moi dans ma lecture… , elle dans son écriture ». , Or la narratrice, liseuse, occupe la position de locutrice, celle qui raconte et écrit le texte-récit qui nous est donné à lire, à nous lecteurs. Ainsi la lectrice et celle qui écrit ne font qu’un, tout en étant deux ; elle est une, la même, et autre. L’une est le double de l’autre, dans un reflet inversé en miroir. Ce dédoublement est à son tour reflété dans le texte qui présente deux personnages féminins dans un même espace, la terrasse d’une brasserie, l’une qui lit, l’autre qui écrit. Celle qui écrit subitement perd pied, elle perd sa forme humaine, se déshumanise, pour ressembler à un animal, « tortue carapace à terre », comme Gregor Samsa, le personnage de La Métamorphose de Kafka, transformé en un horrible insecte. Son obésité est cause de cette transformation momentanée. Dans le temps de cette métamorphose, elle n’est plus humaine, elle n’est plus écrivaine. L’intervention de la narratrice permet de lui redonner un corps humain. Le procédé de cette remise en forme humaine est significatif. Il passe par une fusion entre les deux femmes : « nos pieds soudés, ses poignets collés aux miens, nos doigts enlacés, j’ai tiré bien fort ». Quand enfin, la femme obèse se retrouve « arrimée », quand elle n’est plus à la dérive hors de l’humanité, les deux femmes peuvent se séparer et tout rentre alors dans l’ordre des choses. Union et séparation, mais par un double mouvement de « traction, extension », de rapprochement fusionnel et d’éloignement, séparation. Ce double mouvement reproduit celui qui a lié puis séparé la narratrice à sa propre mère ; il en est un double, double d’un double mouvement. On est passé de « l’une est l’autre » à « l’une et l’autre ». Le résultat de cette mise en ordre, c’est que chacun revient à soi, chacun se retrouve soi-même, la femme-qui-écrit regagne son humanité, se retrouve elle-même, la femme-qui-lit retrouve son indépendance et gagne une identité propre. Le double n’est pourtant pas un reflet à l’identique de l’image originale. Le rapport de la narratrice à sa mère est aussi un rapport d’abord fusionnel : « Avec Maman, on était fusionnelles, tout ce qu’elle faisait, je le copiais ». La mère est obèse, non pas seulement par ingestion excessive de burgers, frites et autres pizzas, mais aussi par nourriture excessive d’images, celles des séries TV regardées en permanence. Le femme-qui-écrit est grosse de lettres, la mère est bouffie d’images. La narratrice et sa mère vivent recluses, fermées sur elles-mêmes, sans rapport à autrui. Leur seul rapport au monde est médiatisé par les images télévisuelles dont elles se gavent. Elles ne vivent que par procuration, dans les images et fictions télévisuelles. La rencontre de la narratrice avec son voisin marque l’irruption de la réalité dans sa vie. Ce voisin qui est aussi un double, un double masculin de la narratrice, « un peu comme moi », le décrit-elle. Il vit seul avec son père, qui lui n’est pas boulimique, mais se remplit d’alcool. Pas obèse, mais toujours plein. Elle se détourne des images, après leur rencontre, après leur attirance réciproque, « comme si le personnage sortait de nos séries TV et s’invitait dans notre univers ». Il n’y a pas un élan vers la réalité, mais une image de fiction qui prend corps dans la réalité, et s’immisce en elle. Comme l’acteur du film de Woody Allen, Tom Baxter dans La rose pourpre du Caire, qui sort de l’écran de cinéma pour entrer dans la réalité. Mais la rencontre avec la réalité ne se fait pas dans un contact direct, elle n’aime pas d’ailleurs le contact avec le corps de ce voisin ( « Je n’aime pas trop qu’on me touche. » dit-elle), mais par la médiation de Facebook, de l’écran informatique. Un pas vers la réalité est franchi, mais insuffisant. Et la liaison avec ce voisin s’avère décevante. Il se tient dans la cage d’escalier, à l’extérieur de l’appartement, lieu d’enfermement, prison d’images TV, mais n’en bouge pas, ne fait pas un pas de plus vers le monde réel. La narratrice, qui a enfin réussi à sortir de son enfermement, trouve le ressort pour se diriger vers la réalité. Le voisin n’est pas plus vivant que les images TV : « Finalement il m’a paru moins vivant que les séries TV ». La mère aimera ce double masculin de sa fille, si peu vivant, si proche d’une image. La psychologie des personnages est intéressante, mais plus encore la trajectoire qui va mener la narratrice d’un détachement de l’image, non pas tellement vers la réalité, mais vers une appréhension de la réalité à travers la lecture. De spectatrice, elle devient lectrice, après l’éclatement de l’unité fusionnelle à sa mère. Dans le rapport à la femme-qui-écrit, elle cherche à rentrer dans l’écrit. Elle veut se transformer en personnage écrit, non un personnage de fiction, non une image, mais une réalité écrite. Elle veut être adoptée dans le livre de cette femme, elle qui pourtant est « sur une histoire d’abandon ». Mais elle veut aller plus loin encore, s’unir à cette femme, s’identifier à elle, s’unir à elle, mais sans fusion cette fois. Puisqu’elle écrit son histoire, puisqu’elle écrit ce texte. Ainsi son parcours l’a mené de l’image à l’écrit, en passant par la lecture. Elle ne se trouve elle-même totalement qu’en devenant auteur, auteur de son histoire, et auteur de sa vie. Elle n’atteint tout à fait la réalité que dans l’écrit. L’écrit double-t-il la réalité ? Peut-être l’écriture permet-elle d’échapper au problème du double, si présent dans le texte. A elle seule, cette question mériterait un autre développement, un autre commentaire. Une remarque finale encore pour ne pas être trop long : l’itinéraire suivi semble pourtant mener encore à l’image, non pas l’image d’où l’on est parti, l’image sur écran TV, mais l’image littéraire, comme semble l’indiquer le titre de la nouvelle : « Cours Mirabeau ». On y entend le « cours » du parcours, on y entend le verbe mirer dans Mirabeau, l’image en laquelle on se mire, l’image qui retrace tout le parcours dans la mise en scène des deux personnages féminins, et on y entend le « beau », l’image authentiquement belle, l’image littéraire. Un texte très riche de contenu, très intéressant et bien écrit. Bravo Alvinabec. |
senglar
1/12/2015
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Alvinabec,
Kafkaïen en diable, avec de la drôlerie en plus... que le diable précité n'avait pas. Rendre génial l'absurde, le faire retomber sur ses pattes dans ce récit où l'obèse avait caché qu'elle était lavandière... Parfum de fraîcheur dans un récit bien noir. Mais où K. reluit au frottis dudit savon. Récurage salutaire ! Me voilà tout neuf moi... :))) brabant Des vertus du détachement (lol) |