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Alcirion
23/12/2016
a aimé ce texte
Bien
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Une histoire bien étrange !
Le fond, les idées conviennent parfaitement au genre par contre l'enchainement des scènes m'a produit un aspect massif, touffu sans doute du à la technique narrative. C'est moderne, c'est bien écrit, mais il manque un peu d'huile dans les rouages pour obtenir un aspect plus léger. Bonne continuation |
vendularge
26/12/2016
a aimé ce texte
Bien
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Voilà une belle écriture pour une histoire "horrible" comme indiqué dans le genre. Je suis partagée entre le peu de goût que j'ai pour le noir épouvantable et cette écriture intéressante, haletante, bien collée au sujet et je me dis qu'elle doit pouvoir servir quelque chose de plus lumineux, de moins dénué de toute forme d'espoir..
Je crois que le texte pourrait s'arrêté à: " et les mots se rependent dans une déhiscence précipité." Le reste est connu du lecteur, c'est mon point de vue. Merci Vendularge |
plumette
2/1/2017
a aimé ce texte
Pas
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Une histoire d'ordinateur qui tourne mal, qui tourne au délire dans lequel la lectrice que je suis n'est pas entrée.
Il y a une écriture, certes, mais l' auteur a-t-il pensé un peu, ne serait-ce qu'un peu à son lecteur? désolée! et curieuse de savoir ce que d'autres moins rationnels que moi peut-être auront appréhendé de ce texte; |
Perle-Hingaud
6/1/2017
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour !
Je trouve ce texte étrange et intéressant. L'écriture, froide, presque maniérée, est parfois son handicap: surtout dans la deuxième partie, on est tenu à l'écart de la narratrice. Le sujet est traité de façon originale, c'est le moins qu'on puisse dire. Il y a un grand écart entre le début et la deuxième partie, c'est le seul défaut de traitement, à mon sens: il faudrait mieux lier les deux "scènes", l'achat et sa conséquence, le délire, avant de revenir au pourquoi de l'achat, le "dire". Un peu plus de souplesse dans l'enchainement. J'ai préféré la description de l'achat, savoureuse. Une mention spéciale au "logogirl" : là, on s'identifie. Ensuite, je n'ai pas les clés pour comprendre le dérapage de la narratrice, dérapage dont on finit par imaginer les causes mais sans aucune certitude (vérité ? délire ?) Bien entendu, c'est un choix de l'auteur, mais ce flou conjugué à la mise à distance par le style créée une barrière, un "décrochage". Les trois dernières lignes nous remettent sur les rails. Bref, un texte intéressant: je salue la performance. |
GillesP
14/1/2017
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
En ce qui concerne le contenu, il ne m'a pas totalement convaincu, mais c'est sans doute parce que, d'une manière générale, je suis rarement touché par ces histoires de machines qui deviennent folles (même si, je l'ai compris, ce n'est, au final, pas du tout l'essentiel de votre texte). J'ai en général la même réaction devant un film qui part de ce postulat. Ce n'est pas votre propos qui est en cause, mais ma réaction de lecteur quand je lis ce genre d'histoire. Je n'ai donc pas vraiment adhéré à votre histoire jusqu'au milieu. En revanche, la suite m'a étonnée et, au final, plutôt convaincu. En effet, au lieu de poursuivre dans cette voie rebattue (la machine qui se transforme en personne et broie l'être humain), vous prenez un chemin de traverse inattendu, en racontant progressivement le passé abominable du personnage. On comprend au final que, ce que cette femme va écrire sur cet ordinateur, c'est ce passé dont elle ne parvient pas à se libérer. On suppose que l'écriture sera pour elle cathartique. Ainsi, on comprend mieux son hallucination au milieu du texte. Malgré tout, j'ai trouvé que l'articulation entre l'animation de la machine et l'évocation du passé du personnage manquait de liant, un peu comme si, de deux histoires, vous en aviez fait une seule. En ce qui concerne l'écriture, certaines choses sont réussies, d'autres moins. Je commence par ce qui me semble bien: le vocabulaire est varié et il y a dans ce texte des images qui fonctionnent bien: j'ai bien aimé la façon dont vous transformez la machine en un être sensuel. C'est assez inattendu! Je note ce passage, par exemple: "la machine, aussi noire que son carton, soupire sous son enveloppe de cellophane, je la vois onduler, aguicheuse". J'en viens à présent à ce qui m'a moins plu: voici les éléments qui, à mon sens, amélioreraient la qualité du texte: - Les temps ne sont pas toujours cohérents: vous mélangez d'abord le passé simple et le passé composé, puis vous passez au présent. Il faudrait harmoniser tout cela : soit vous décidez de faire une narration classique, traditionnelle, et dans ce cas les temps de référence sont le passé simple et l'imparfait. Vous réservez alors le présent, le passé composé et le futur pour les dialogues. Soit vous écrivez de façon plus "moderne", comme Camus dans L'Etranger, et alors le temps utilisé pour narrer les différentes actions est le passé composé (équivalent du passé simple dans un niveau de langue moins soutenu), ou alors le présent de narration, si vous souhaitez donner l'impression que l'action se passe sous les yeux du lecteur. - A certains endroits, j'aurais ajouté quelques virgules: "je te suis déjà acquise, alors passé à la facturation". - Vous utilisez, à un moment, le mot "prémisses". Dans le sens de "première manifestation de quelque chose", il faut l'écrire "prémices". Si vous voulez signifier qu'il s'agit de faits d'où découle une conséquence, alors il faut l'écrire "prémisses". Il me semble que, dans le contexte de votre nouvelle, il faudrait choisir la première orthographe. - "je me sens froissée, chiffonnée, réduite à mon tour à l’état d’objet du désir et je me sens agressée": la répétition de "je me sens", au début et à la fin, pour signifier à peu près la même chose, ne me semble pas du meilleur effet. - A mon sens, certaines phrases, trop explicatives, sont inutiles, par exemple: "La bécane en quelques instants s’est métamorphosée en une substance humaine": on l'avait bien compris, les phrases précédentes étaient suffisamment claires. Vous auriez pu laisser le lecteur tirer les conclusions lui-même. Personnellement, c'est un des plaisirs lorsque je lis un texte: tirer des conclusions à partir de ce que j'ai écrit. C'est un des éléments jouissifs, pour moi, de l'acte de lire: celui de croire, même si c'est faux, qu'on découvre soi-même quelque chose. C'est Gide qui disait la chose suivante, et, à mon avis, c'est très juste: "il sied de s’y prendre de manière à permettre au lecteur de croire qu’il est plus intelligent que l’auteur, plus moral, plus perspicace et qu’il découvre dans les personnages maintes choses, et dans le cours du récit maintes vérités, malgré l’auteur et pour ainsi dire à son insu". Je m'aperçois que mon commentaire est excessivement long. Cela veut donc dire que, malgré mes réserves, ce récit m'a interpellé, puisque j'avais envie d'en dire beaucoup de choses. D'où ma notation, alors qu'au départ je voulais mettre "un peu", voire "pas". Au plaisir de vous relire. |
Pepito
14/1/2017
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Hello Alvinabec, diantre, quelle productivité !
Kriture : toujours aussi bien maîtrisée. Pourquoi "A ce" au lieu de "Au" ? > en tout début, on est attentif. ;=) "« soufflé retombé » (pouingue) comme" > sinon la phrase me parait un poil longue. "comme une rencontre" > j'aurai bien vu "comme une de ces rencontres" "j’ai édifié un semblant de normalité aveugle" > pourquoi "aveugle" "entre fascisme et stalinisme" ?!! > sans parler du "cheveu sur la soupe" ... keke ça vient faire là ? Asservir des foules et une seule personne n'est pas la la même chose.... à mon avis. De très chouettes passages : "Je prends des photos, la machine, aussi noire que son carton, soupire sous son enveloppe de cellophane, je la vois onduler, aguicheuse, prenant des mines pour le meilleur cliché." "position fœtale qui me revient à l’instant comme une doudoune que l’on enfile dès le froid revenu." "Cette main me lisait comme l’Inquisition sur le drap souillé." que c'es bô, et dur ! Le plaisir d’écrire est manifeste ! "ma faute, ma très grande faute" tss, tss, on a fait catéchèse en première langue ? ;=) "l'horizontalité thérapeutique" excellente définition de la psychanalyse ! ;=) "obsidionale" après "déhiscence", je ne me suis pas déplacé pour rien... ;=) "Je lui caresse l’azertyuiop" ;=)) Fond : le début m'a intrigué. Alvinabec serait-elle embauchée par HP ? Un sous marin de la vente de PC chez Oniris ? ;=) Bon, la partie délire avec PC voletant dans la pièce... mhhhhh. Un tête à tête avec un PC ouvert, tout simplement, non ? Le délire est prenant, mais une remontée de temps à autre pour respirer ne ferait pas de mal. Petit incursion d'un souvenir "réel", par exemple. Sinon, deuxième texte d'affilée avec un grave problème mère/fille... un réel besoin de tâter du Cuir Center ou un simple hasard ? ^^ Merci pour la lecture ! Pepito |
MissNeko
15/1/2017
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonsoir
L écriture est très belle et on sent que vous maîtriser votre plume. J'aime les réflexions que vous menez autour des pensées de la narratrice. Au départ j ai rien compris ! Il a fallu une seconde lecture. J ai pensé à une sorte de personnification de la sur-consommation dans laquelle nous vivions au départ. Ensuite la machine prend vie et devient une sorte de revenant maléfique et là je me suis perdue. Puis à la seconde lecture j ai compris ( enfin il me semble) que la chose qui sort de l'ordi c est sa mère. Une mère horrible qui vendait le corps de sa fille pour éponger ses dettes. L'achat de l'ordinateur étant motivé par l'écriture des mémoires de la narratrice, c est pour cette raison que la mère défunte reprend vie. La narratrice ressent alors, en flash back, les sensations épouvantables qu'elle a subit. La mère est devenue une entité maléfique qui apparaît à travers les circuits imprimés de l'ordi. Une vision cauchemardesque. On comprend ensuite qu'il ne s'agissait que d'un cauchemar. La vie reprend son cours. La jeune femme commence le récit de sa relation avec cette mère toxique. A vous relire |
David
17/1/2017
a aimé ce texte
Passionnément ↑
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Bonjour Alvinabec,
Encore une histoire improbable, qui doit même effrayer les plagieurs, je ne sais pas si je l'exprime bien en disant qu'il y a une espèce de volupté désagréable, mais assez fascinante, dans ce récit. Il y a une fusion entre le fond et la forme : une histoire d'aliénation dans une écriture elle-même aliénée, et un drame teinté d'humour. Le récit laisse présager, étrangement tellement ça semble ennuyeux, qu'il va s'agir de l'installation d'un PC, que tout va se passer dans la "cuisine" au sens large de l'acte d'écrire, mais non, très vite ça va plus simplement, et plus passionnément, raconter le drame d'une vie qui aboutit à le "coucher sur le papier", en l’occurrence c'est plutôt l'étendre sur l'écran, pour paraphraser le "Impossible pour moi d’envisager la moindre horizontalité" qui illustre encore la fusion fond/forme puisqu'il s'agit des mémoires d'une prostituée, et l'horizontalité lui rappelle ses passes, ainsi qu'un récit qui se raconte lui-même comme étant impossible à rédiger au stylo, et donc sur une page horizontale. En passant, j'ai beaucoup aimé découvrir la "parenthèse obsidionale". La "déhiscence" aussi est magnifiquement mise en métaphore, toujours doublement, c'est autant l'accouchement de l'écriture que la révélation du récit, avec la clé du mot "mère" qui vient à la toute fin révéler ce qui restait dans le flou tout le long du récit. C'est vraiment génial et impressionnant, ça doit être ça un récit "performatif", une histoire qui semble se raconter elle-même. Edit : J'ai compris qu'il s'agissait d'un rêve, un cauchemar, une hallucination, le passage où la machine sort de son carton. J'avais en tête le "festin nu" de William Burroughs, le film, avec ce même genre d'hallucination, à la sensualité glauque, mais avec une machine à écrire au lieu d'un PC. Merci pour la Mise-À-Jour :) |
Anonyme
27/9/2017
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un texte bien écrit, mais qui prend aux tripes. En outre il me permet d'enrichir mon vocabulaire car je ne connaissais pas ce mot :"déhiscence". Certes j'aurais beaucoup de mal à le placer dans la conversation, mais j'essaierai...je vois déjà les têtes de mes interlocuteurs.
Une petite remarque le magasin était-il très achalandé ou très approvisionné ? La confusion est fréquente : beaucoup de clients ou beaucoup de marchandises ? |
jfmoods
8/12/2018
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C'est un double coup de foudre auquel on assiste d'abord entre une locutrice pressée de trouver un intermédiaire pour explorer son monde intérieur ("accoucher des mots pour le dire") et l'objet. Le pacte amoureux se noue dans l'instant ("la machine m’a plu", "Elle me tendait l’invite, me faisait des grâces", "c’est moi que tu vas choisir", "je te suis déjà acquise", "on se retrouve au retrait des commandes").
Cependant, à peine la machine livrée, un élément fâcheux prépare le retournement de perspective ("Il me fallut un sac, et par celui qui me fut donné, je me transformai en logogirl ce qui m’insupporte. Ma bonne humeur en fut gâchée."). La charge érotique qui s'était largement déployée ("comme une rencontre dont les prémisses, paraît-il, vous tirent vers un lit où, hélas, la défaite s’annonce au premier frottement de peau", "je vois la bécane qui me regarde, m’attire, m’aimante déjà comme si l’on devait ne jamais se quitter", "je la vois onduler, aguicheuse, prenant des mines") devient vite étouffante pour la locutrice ("Elle tente de me séduire de façon trop frontale, d’une audace telle que je me sens froissée, chiffonnée, réduite à mon tour à l’état d’objet du désir et je me sens agressée."). C'est que l'achat de la machine a ouvert d'un coup ce sas intérieur qui restait obstinément fermé à l'écriture ("ma main serrant le stylo me semble victime d’une censure"). La violence du débondement cloue sur place la locutrice. Le texte prend alors une tonalité fantastique. La vie d'une fille martyre reflue d'un coup avec le surgissement d'une abominable mère maquerelle ("Je perçois tout ce que la tête crache de vilénies, la bassesse persiflant au travers des coups que je ressens de nouveau dans mon ventre, sur les épaules, ces corrections à coups de ceinture où je me protégeais le visage comme je pouvais, roulée en boule, position fœtale", "Sa rage a fait place à une vengeance devenue plus subtile sur mon corps, celui que je devais lui soumettre, celui qui lui appartenait, celui qu’elle contrôlait, celui dont elle disposait, celui qu’elle a vendu pour amadouer la liste toujours renouvelée de ses créanciers. C’était là, mon corps, une ressource facilement négociable avec des clients de passage, elle en connaissait, d’expérience, parfaitement le principe comme l’emploi. Mon statut de marchandise s’est amplifié au point que je n’étais plus que cette monnaie passant de mains en mains sans autre valeur que celle accordée à l’instant de son usage."). La mort de cette femme fut plus qu'un soulagement pour la jeune femme. Elle la ressentit comme le plaisir inestimable d'une délivrance ("Une fulgurance de quelques semaines, l’obscénité hideuse de cette putréfaction devant mes yeux, son corps encore vivant exhibait sa décomposition. Sa mort, ma jouissance, la seule jouissance que je connaîtrai."). Cependant, les questions se posent, terribles : comment survivre à un tel monstre ? Comment se construire une personnalité quand votre identité a toujours été implacablement broyée ? Après une interminable errance ("une parenthèse obsidionale de dix ans") et cette impossibilité fondamentale à s'accepter ("Même s’il est mien, aujourd’hui ce corps, je ne peux l’habiter, j’en suis spectatrice. Je le regarde comme une machine performative dont je ne me dégoûte plus. Je ne le brutalise pas, ne le scarifie pas mais il me laisse indifférente. Nous vivons côte à côte, il s’autonomise des empreintes passées."), il est peut-être temps d'évacuer ce traumatisme par les mots ("- De cette femme qui se disait ma mère, je…") avant d'espérer peut-être, un jour, sur un sol plus stable, poser des pierres fondatrices. Cette nouvelle est dotée d'un style vigoureux avec des images fortes, comme cette comparaison... "Cette main me lisait comme l’Inquisition sur le drap souillé." Merci pour ce partage ! |