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Anonyme
16/2/2022
a aimé ce texte
Bien ↓
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J'ai bien compris la mise en scène du syndrome d'imposture, et je compatis car en gros, même non issue d'une « minorité visible » j'ai connu cela pendant l'essentiel de ma vie professionnelle, mais la charge est trop lourde à mon goût, je trouve à Alma quelque chose de caricatural. Si elle est si mal dans le rôle, me dis-je sans guère d'empathie, que ne l'envoie-t-elle bouler ? D'autant qu'aucune pression de son milieu n'est évoquée pour la forcer à réussir dans les affaires, dans cette branche de la banque…
C'est le reproche que je ferai à cette histoire : tout m'apparaît trop appuyé, et le personnage d'Alma présenté sous un seul aspect. Je lis les tribulations d'un personnage emblématique et non d'une personne. Dommage, par ailleurs j'ai apprécié l'écriture que j'ai trouvée vive ; alerte et directe. |
Marite
25/2/2022
a aimé ce texte
Un peu
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Une toute petite tranche de vie ordinaire suis-je tentée de penser. L'écriture nous porte sans souci jusqu'à une conclusion décevante car, en fait, il ne se passe pas grand chose dans le quotidien relativement banal d'un personnage dont les états d'âme et leurs envolées imaginaires foisonnent ... L'excès de détails fait parfois perdre un peu le fil de l'histoire.
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Donaldo75
26/2/2022
a aimé ce texte
Beaucoup
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J’ai beaucoup aimé cette nouvelle ; certes, je suis dans ma période « too much » en ce moment mais cela n’explique pas tout. Le syndrome de l’imposteur dont il est question, je l’ai justement discuté avec une ancienne collègue il y a quelques semaines alors qu’elle a quand même enchainé les belles études au point qu’elle a de quoi couvrir le mur de son salon avec tous ses diplômes. Et ce que ressent Alma, elle aussi me l’a raconté sauf quelle a passé le cap de se comparer avec une de ses copines de fac. C’est toute la différence, ce qui manque encore à Alma pour assumer son statut réel, le fait qu’on s’en fout en général de son origine sociale tant qu’elle ne la balance pas à la tronche de ses interlocuteurs quand elle travaille ou même dans la vie courante. La forme est également bien vue dans ce texte parce qu’elle mixe la narration à la troisième personne du singulier et celle à la première personne du singulier. Du coup, le lecteur a les deux perspectives, celle de l’extérieur et celle d’Alma. Le style où la ponctuation permet de bien rythmer des phrases longues et enchaînées rend le récit plus vivant, fort, prenant, haletant, obsédant même. En tant que lecteur, je rentre en empathie avec le personnage d’Alma et j’ai envie de mieux la connaitre ; je m’en tape de savoir si ce qu’elle raconte est un gros cliché ou pas parce que je ne suis pas à sa place, que je ne souffre pas de son syndrome, que je ne me sens pas inférieur depuis des lustres et que je ne sais plus où est ma place tellement je suis perdu dans ces considérations sociales et le regard des autres et comment je vois moi-même les autres comme qui peut-être que ce serait plus simple d’être ou à qui je préférerais ressembler. Ce n’est pas une crise identitaire, juste la réalité de ce que vivent des milliers de personnes en France. Et le récit, raconté de la sorte et conclu sur une note positive mais pas bisounours marque la lecture. Bref, je suis un lecteur comblé qui n'a pas besoin d'avoir connu une telle vie pour en apprécier le récit, surtout si au final c'est de la pure fiction car je ne confond pas auteur et personnage. Nul besoin d'être policier pour apprécier les histoires policières sans avoir à se dire que c'est trop gros, pas réaliste ou je ne sais quelle remarque qui minimise la puissance de la narration. Une nouvelle peut appuyer là où ça fait mal afin de mieux impacter la lecture. Là, c'est réussi.
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Pepito
15/3/2022
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Eh bonjour Alvinabec !
Début poussif : « C’est la ligne 9 » … « C’est un mardi matin »… Cétacé lourd comme entrée ce me semble. ^^ « La rame se présente » … bonjour, je m’appelle Henri « se hisse de profil » … et avance sur le côté ? « Alma cahote entre les stations et l’instabilité de la pensée »… ??? « là je suis coincé à la station Charonne »… il cahotait pas deux secondes plus tôt ? « la rame se vide généreusement »… perso, le samedi soir, je me remplis égoïstement. « Alma se faufile vers le siège encore chaud de son locataire précédent. » … prise de température à distance ? « Bien droite, »… ce qui est un comble pour quelqu’un qui vient de s’assoir. ^^ « Son voisin toussote. Message reçu, tic remisé »… ça c’est bon, du style télégraphique de citadin. « …regarde ses chaussures. Ne voit personne. » … sous le siège, non ? ^^ « Va pour le déguisement. »… pompeusement surnommé dress-code dans ce genre de milieu. « Toujours sembler occupé, confiant, faire croire au monde que l’on sait où l’on va, l’important est là. » … très bien vu, ça. Du Paris tout craché… « qui donneraient de la conversation à n’importe quel cul moulé dans un short en cuir. »… haaaaa, voilà, du bon, du bien réel. « C’est la cuisine »… Diable, « c’est » un effet de style alors ? Désolé. ^^ Bon, je me suis ennuyé ferme jusqu’à la sortie du métro. Ensuite j’ai suivi mon fiston dans le déroulé de l’histoire. Grosse suée d’angoisse devant le DRH. Œil soupçonneux sur son front humide. Réflexe de survie : « Désolé, le métro est tombé en panne, j’ai dû courir ». Puis tout pareil jusqu’au troisième entretien. Syndrome de l'imposteur compris. Je vous passe les gags sur l’accent dans un entretien chez Bank of China. ^^ C’est pas le meilleur Alvinabec que j’ai lu, mais merci beaucoup pour le rappel, je vais en profiter pour lui passer un coup de fil. ^^ |
hersen
15/3/2022
a aimé ce texte
Bien
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Je suis embarrassée (si, si !) pour trier mes ressentis sur ce texte.
Linéairement, ok, Alma porte le poids dune extraction sociale dont elle pense quelle ne cadre pas avec ses prétentions professionnelles. Je reste un peu loin d'elle, et je me suis demandée pourquoi, vu que moi, c'était pas un fiston, mais une fifille, que ce n'était pas la Sorbonne mais est-ce que ça change quelque chose ? Car je crois que cinq ans d'études supérieures sans jamais se sentir à sa place, sans jamais rencontrer des "égaux" à qui parler, sans trouver d'affinités avec quiconque me semble un peu irréel, dans ce sens où les études sans partage avec personne ne me semblent pas trop crédibles. Alma souffre d'un manque de confiance en elle au quotidien, est-ce que c'est seulement une histoire d'études et de convocation ? Si Mathilde est là, elle n'exacerbe rien du mal être d'Alma, au final, c'est juste pour parler chiffon. Et je pense qu'Alma en a plus dans la tronche que ça. Mathilde ne l'aide sans doute pas beaucoup, finalement ! Ce qui me turlupine le plus, c'est qu'Alma cherche à se donner une image, elle se voit dans la vitrine mais en fait, c'est elle qui participe à la vitrine en se pliant à des règles strictes d'apparence. Elle cherche à être une vitrine. Si l'on attend d'elle tous ces détails vestimentaires et de coiffure, et en met quinze couches de trop, chaque couche étant témoin de son criant manque de confiance. En fait, c'est intéressant d'aller au bout du truc : elle aurait pu être partie loin, très loin, alors qu'on la rappelle pour lui dire qu'on est fortement intéressé. Et c'est à ce coup de fil, pile poil à ce coup de fil que j'aurais aimé en lire plus sur Alma : Tout, en fait, comment elle va vivre ce qu'elle a toujours pensé être un décalage trop important. Si elle a été si mal pendant ses études, pourra-t-elle être bien au boulot, saura-t-elle s'imposer justement par une combativité dont elle va avoir besoin, pas à cause de son origine sociale, mais à cause de ses compétences, cette fois. Puisque c'est ça qu'on lui demande. J'ai un peu patiné dans le métro, mais c'est normal, j'ai pas l'habitude et je flippe tout le temps, quand j'y suis, pour savoir où je dois sortir. Je suis, en quelque sorte, une Alma du métro. Pas à ma place. Alors oui, je peux un peu comprendre Alma. Une lecture un peu mitigée, donc, qui appuie peut-être un peu trop. Ceci dit, je réalise que je fais un com kilomètre, c'est donc que le texte m'inspire des réflexions. Merci de la lecture, Alvinabec |
plumette
15/3/2022
a aimé ce texte
Bien
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Séduite par l'écriture, comme souvent avec vos textes.
Cette fois-ci je me suis demandée si c'était suffisant. Dans tous les cas, c'est vif, imagé, concentré. l'alternance entre la focalisation externe et le monologue intérieur est plutôt plaisant ici, alors que parfois cela peut perdre le lecteur. voilà 2 portraits: celui d'Alma et en creux celui de Mathilde. Alma et son syndrome d'imposture: je me suis demandée si ce n'était pas trop caricatural. Le stress d'un entretien d'embauche peut suffire à mettre n'importe quelle jeune personne dans cet état d'agitation et réveiller des complexes ( par comparaison avec la copine plus brillante et plus jolie) qui ne sont pas nécessairement liés à un parcours de "transfuge de classe" ( l'expression tendance) j'ai été sensible à certains détails comme l'agitation dans le métro et la fièvre acheteuse à la sortie de l'entretien . Observation pointue et effet de réél très puissant. j'ai passé un plutôt bon moment, malgré les petites réserves formulées. |
Corto
16/3/2022
a aimé ce texte
Bien
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Soyons iconoclaste: ce qui m'a le plus intéressé dans cette nouvelle c'est le voyage en métro. Si ! Si !
Pour tous ceux qui n'ont pas passé quelques milliers d'heures dans le métro parisien cela est évidemment surprenant. Moi j'ai plongé dans l'ambiance connue des beaufs, des gros, des puants, des m'as-tu entendu parler bilan et compte d'exploitation, le tout bousculé par iceux et brinqueballé par le métro qui ne sait pas s'il veut rester sur ses rails avant de vous projeter en avant pour stopper juste au bout du quai. Pour le reste j'ai été spectateur dubitatif d'une jeune fille qui court après son premier emploi, stress détaillé et démultiplié. Guère original à mon avis. Transposition facile pour les genrés masculins: quelle veste ? quelle cravate ? etc. N'étant guère concerné par le choix de la jupe et du collant j'en suis resté de marbre. Pour un vrai syndrome de l'imposteur il aurait fallu un plus: celui d'occuper un poste à responsabilité et se demander si "je le mérite". Ici on n'en est qu'aux prémices, au stress du jeune qui tente d'entrer dans un emploi. Comme quelques milliers par génération. Le style m'a paru efficace, vif, bien structuré même avec ses phrases parfois proches du langage parlé qui s'accorde bien avec l'ambiance recherchée. Merci du partage. |
Malitorne
17/3/2022
a aimé ce texte
Bien ↓
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Votre style m’a surpris, je suis incapable d’écrire comme ça. Jamais je n’introduirai de cette façon ce « braillard en face d’elle qui commente le compte de résultat de son entreprise », sans incises ni guillemets. Monologue inscrit sans distinction dans une phrase narrative. Je ne sais pas si je suis bien clair, bref, j’ignorais que c’était faisable.
J'ai apprécié par contre l'alternance je/elle, procédé efficace pour rendre compte de toutes les facettes d'un personnage. L’histoire en elle-même reste sympathique mais peu passionnante, la charge est grosse, manque de péripéties. La retranscription du dialogue avec les recruteurs aurait été intéressante par exemple. Imaginons cette petite déclassée qui renvoie dans les cordes la technocratie bourgeoise par des remarques pleines de bon sens, un truc du genre, plutôt que la comparaison ennuyeuse avec sa copine. Et puis je n’ai pas trop pigé, si elle craque 300€ c’est qu’elle a été prise ? Pourtant la fin dit le contraire... |
Anonyme
25/3/2022
a aimé ce texte
Bien
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alvinabec bonjour,
on a l'impression qu'il y a trop de détails dans cette nouvelle. Du superflu, du dispensable, du bourrage de crâne et un manque évident de confiance en soi. Et puis on se fait happer, balader, dans le métro, les grands magasins, l'université, on se découvre. Impuissant, on traine dans Paris en ne sachant plus quoi faire, à part rentrer dans une boutique et dépenser de l'argent. Et tout devient intéressant, on est fier à moitié, on ne pense qu'à soi en se traitant de tous les mots, les pires. On est un peu maso, on n'a pas trop d'ambition, on ne comprend pas grand chose. C'est tout à fait alvinabec, on s'y croirait. L'auteur a vu juste, toutes ces descriptions, telles des perles, forment un collier parisien, un collier citadin. Merci. ericboxfrog |
widjet
7/4/2022
a aimé ce texte
Pas
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Peut-être y a-t-il une part d’autofiction ?
Peu importe. Je n’ai rien contre (et même tout pour) les scènes de la vie quotidienne, les états d’âme, des questionnements, toutes les histoires mêmes les plus anodines peuvent être contées dès lors où la forme est enlevée, originale, singulière, tonique, amusante, raffinée bref vivace et affirmée afin de sublimer l’ordinaire. Ici, je me suis ennuyé ferme devant les atermoiements abondants (et donc exaspérants) et victimaires du personnage dans ce récit où l’humour où l’autodérision manquent cruellement (ou tombent à plat). L’écriture manque de maitrise, avec des formules bancales ou balourdes (des escrocs qui, de tout temps, ont tâté du mensonge pour couvrir la trahison à leur milieu, ces filles à l’aise qui parlent, bougent et s’habillent juste, la station se présente, la honte à jets continus…. Pour ne citer que ceux-là) et des rajouts dispensables qui alourdissent un rythme déjà empesé. Il y a pourtant une volonté de bien faire et des efforts pour donner de la densité à l'heroïne, mais le trop est l'ennemi du bien, ça manque de panache et "de patte". Donc très vite ma lecture s’est faite passive et déjà il ne m’en reste rien. Désolé. W |
cherbiacuespe
16/4/2022
a aimé ce texte
Un peu ↑
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La lecture n'a pas été toute seule, pénible même, pour aller jusqu'au bout. Pourtant... Pourtant le passage sur l'hypocrisie d'une société qui nous contraint de réussir, d'être conforme ou exclu, se taire ou démissionner, bref, j'en passe, m'a bien amusé. La forme par contre m'a déstabilisé très souvent, notamment la ponctuation.
Les gens qui ne se sentent pas à leur place sont légions, pour autant, se comparent-ils vraiment, comme Alma, à une "souillure égarée" ? Je suis perplexe avec ce texte, le repas n'est pas complet même si une petite voix me chuchote qu'il s'y cache une photographie plus dense qu'il n'y paraît. |