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Humour/Détente
Anonyme : L'horloge
 Publié le 29/02/12  -  9 commentaires  -  5571 caractères  -  143 lectures    Autres textes du même auteur

Lucien est amoureux de Rozenn. Parviendra-t-il à conclure ?


L'horloge


Aujourd’hui est le plus beau jour de ma vie. J’ai rendez-vous avec Rozenn. Nous nous sommes rencontrés il y a quelques jours à un cours de yoga. Après ma cure de désintoxication, me trouvant trop nerveux et trop en désaccord avec moi-même, mon médecin me conseilla d’aller faire un tour au pays de la philosophie indienne. Comme j’ai toujours préféré les Indiens aux cow-boys, j’ai suivi ses conseils et j’ai participé à un cours de yoga qui se révéla catastrophique. De ce fait, l’intervenante me conseilla d’arrêter. Au sortir du cours, une participante, blonde, genre écologiste végétarienne et répondant au doux nom de Rozenn, vint vers moi pour faire plus amplement connaissance. Nous avons marché sous la pâle lumière des réverbères de la rue de Dinan et je me suis vite aperçu qu’elle me faisait le même effet qu’une bouteille de rouge. J’étais redevenu un homme heureux, gai, léger, avec les joues écarlates et la tête en ébullition. J’ai pensé que Rozenn devait aussi avoir un problème avec l’alcool car son visage s’était empourpré de la même façon. Peut-être s’intéressait-elle à moi comme on peut s’intéresser à un cas social, car j’appris qu’elle travaillait à la DDASS. Nous avons beaucoup discuté, de choses et d’autres, de la guerre en Afghanistan, des espèces végétales sur l’île de La Réunion, de son fils qui passait le bac option tarot, de sa chatte Mimine qui avait avalé la montre de son grand-père et de la récolte en Afrique occidentale des gacopanas (fruits de mon imagination). Après un bout de chemin, elle a proposé que l’on se revoie. J’ai bafouillé je ne sais plus trop quoi et on s’est échangé nos mails. Nous avons ensuite convenu de flâner sur le marché des Lices le samedi suivant avant d’aller manger quelque part, et nous nous sommes donné rendez-vous sous l’horloge.


Pendant que je me remémore cette histoire, vingt-cinq minutes se sont déjà écoulées et elle n’est toujours pas au rendez-vous. Nous n’avons même pas pensé à nous échanger nos portables. Bon, j’attends encore cinq minutes et je m’en vais ! Je suis partagé entre deux avis. Soit elle s’est moquée de moi, soit elle s’est fait écraser par un 35 tonnes qui n’aurait pas respecté l’interdiction d’emprunter le centre-ville. Bon, trente minutes de retard : je pense qu’elle s’est vraiment foutue de moi !


Furibond, je rentre chez moi. J’ouvre ma messagerie pour lire ses plates excuses. Pas de messages ! L’option du 35 tonnes devient crédible. Je m’en veux à mort. Je me prépare à pleurer mais j’entends le bip d’un nouveau message. Je lis. Rozenn m’a attendu trois quarts d’heure sous l’horloge de la mairie. Le con ! Je l’ai attendue sous celle du marché des Lices. Le ton du mail est encore aimable. Ouf ! Elle me laisse une seconde chance en me proposant de garder son chat tout le week-end. J’accepte illico.


Une heure plus tard, elle débarque chez moi avec la bête sous le bras. Pourquoi lui avais-je dit que j’aimerais m’occuper de sa chatte ? J’ai horreur des bestiaux ! Qu’est-ce que je vais bien pouvoir glander avec ce chat pendant deux jours ?


Rozenn s’en va rapidement après l’avoir embrassée et je reste seul comme un con avec sa Mimine dans les bras. Bon, il ne faut pas que ça m’empêche de travailler. Je m’installe devant l’ordinateur et continue d’écrire ma nouvelle (L’horloge). L’histoire est un peu tirée par les cheveux et il m’a fallu près de deux jours pour l’écrire, et elle n’est pas encore terminée. J’en suis au moment où Rozenn vient récupérer sa bestiole.


La sonnette.


Voilà Rozenn qui revient. Je suis un peu gêné, je n’aurais jamais dû me remettre à boire hier soir, j’étais vraiment trop arraché ! C’est la première fois que ça m’arrive depuis ma cure de désintoxication. Comment vais-je lui annoncer la nouvelle ?


– Bonjour Lucien, ça s’est bien passé ?

– Ben c’est-à-dire que… eh bien, oui, Mimine a été vraiment attachante.

– Super ! Elle est où ma Mimine ?

– Ben c’est-à-dire…

– Mais quoi ? Qu’est-ce que tu veux me dire ?

– Ben, elle s’est détachée un peu de moi…

– Détachée ? Comment ça ? Parle bon dieu !

– Eh bien j’avais oublié de fermer la fenêtre et elle s’est barrée.


Le visage de Rozenn devient cadavérique. Elle se précipite à la fenêtre et voit le trottoir deux étages plus bas.


– Ne t’en fais pas, tu vas la retrouver ta Mimine, le trottoir est tout propre.


C’est alors qu’elle s’effondre dans mes bras. Je lui caresse les cheveux, la nuque, je l’embrasse un peu partout, je lui caresse le dos et les fesses pour la réconforter.


– Tu peux rester manger si tu veux, on se regardera un DVD après.

– Tu es gentil Lucien. Je veux bien parce que je suis incapable de rentrer chez moi dans cet état-là.


Elle s’affale sur le canapé en parcourant mon dernier recueil de nouvelles. Elle me dit qu’elle adore mon côté poète. Bonne pioche ! Pendant ce temps je réchauffe le plat de la veille et je mets la table. Sur la chaîne, j’insère les suites pour violoncelle de Jean-Sébastien Bach et je dépose quelques bougies aux quatre coins de la pièce après avoir pris soin d’éteindre les lumières.


Nous nous installons à table. Je relance la conversation sur la récolte des gacopanas d’Afrique occidentale. Ses joues rosissent et ses yeux brillent. C’est dans la poche Lulu ! Nous mangeons en ne nous parlant qu’à peine, comme si nous attendions le dessert. Je pense que nous ne réussirons pas à regarder le DVD en entier. Cependant, quand je vois vomir Rozenn et que je surprends la montre du grand-père retomber dans l’assiette, je me rends compte qu’on n’en verra même pas le début.


 
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   Anonyme   
8/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Désolée, mais je suis doutée que Lucien avait tué Mimine dès "je n’aurais jamais dû me remettre à boire hier soir, j'étais vraiment trop arraché" ; ensuite, j'ai su que les tourtereaux allaient la bouffer à "Tu peux rester manger si tu veux" ; effet de surprise nul donc, pour moi.
Sinon, le ton m'a bien plu dans le genre léger et paumé. Une petite histoire sympa.

   Pascal31   
8/2/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
C'est assez "barré" comme histoire, tout de même.
Il faut aimer, c'est un genre comme un autre. Moi ça ne me dérange pas, encore faut-il que je parvienne à entrer dans l'histoire.
Ici, j'ai eu un peu de mal, même si je salue les efforts de l'auteur qui a tenté, à plusieurs reprises, de se montrer original (comme avec le passage du récit dans le récit).
Je n'ai pas grand-chose à dire sur l'écriture : ça se laisse lire, il y a du rythme, des traits d'humour bienvenus.
Non, c'est globalement que j'ai du mal à apprécier. Mais c'est uniquement une question de goûts car le texte n'est pas mauvais.

   matcauth   
9/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai aimé cette façon d'appréhender l'alcoolisme, cette manière émouvante de prendre le parti d'en rire, rire d'une chose infiniment triste, pathétique. Renforcer par quelques traits d'humour ("les fruits de mon imagination", pas mal!) ce côté terrible où finalement, le héros décide de renoncer, est intéressant. On aimerait en savoir un peu plus, c'est vrai, mais je trouve le décor bien planté, rapidement, sans fioritures.

dommage finalement que le sujet ne soit pas plus développé, il y aurait certainement des moyens de renforcer cette ambiance dans laquelle on ne sait pas quoi penser, rire, pleurer, courir après le chat...

Pour le reste, c'est plutôt bien écrit, fluide, simple et concret.

   jeanmarcel   
29/2/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Un texte charmant, plein d'humour, mais qui reste en retrait des thèmes abordés. Tout est effleuré, avec un soupçon de dilettantisme bien sympathique, rien n'est pris au sérieux et, au bout du compte, le récit perd de sa force et déçoit quelque peu. Et puis le coup de la montre est un petit trop gros, il faut être un sacré cuisinier pour faire avaler une couleuvre pareille. Un texte qui pourrait s'étoffer davantage pour devenir excellent.

   alvinabec   
29/2/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,
Votre texte se laisse lire sans heurt et c'est déjà confortable.
Le ton et le style dans un même ensemble pour une histoire déjà vue mille fois mais pourquoi pas, c'est léger et sympathique.
Qqes babioles: plusieurs temps dans la même phrase, par exemple au début du texte, alourdissent le propos; des "facilités de situation" un peu trop convenues, un déroulement trop prévisible jusqu'à une chute sans surprise.
Pt-être d'épaissir le personnage de Rozenn donnerait du corps à votre récit.
A vous lire...

   brabant   
2/3/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Jorennes,


Bon, on peut dire que comme le camion supposé de votre récit vous en faites des tonnes, mais :

- le coup de l'horloge est bien trouvé.

- celui des gacopanas aussi.

On se dit bien sûr que c'est Mimine qui est au menu mais le coup de la montre renouvelle ce genre de dénouement attendu.


Si on accepte la part de burlesque de votre récit, on peut s'amuser ; mais vous y allez un peu fort quand même. Il faudra apprendre à doser, à ciseler, utiliser un marteau de dinandier et non celui d'un casseur de cailloux. Sinon vous pourriez très vite être le seul à vous amuser car on n'est quand même pas loin de la grosse déconnade ici. Enfin ça n'est que mon avis...

   Anonyme   
5/3/2012
...

   Anonyme   
5/3/2012
Commentaire modéré

   AntoineJ   
9/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Si le sujet / le fond ne plait guère (j'ai du mal à adhérer au "héros"), le ton est léger et agréable (avec quelques lourdeurs au début). Le scénario est bien pensé, les petites touches semées là où il faut permettent de rester dans l'histoire.
J'aimerais bien lire la suite ... qui pourrait être "amusante"

   Anonyme   
9/6/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Et bien pour ma part j'aime beaucoup lire des histoires de ce genre, c'est certe un peu exagéré mais je suppose que c'est voulu et au final ça colle bien à l'ensemble. Une nana qui avale une horloge c'est impossible en réalité, et alors? Dans la vie il n'y pas d'aliens mais on en trouve bien dans certaines histoires, alors pourquoi pas...
L'histoire est courte mais va droit au but sans être encombrée de détails ennuyeux. Si vous en avez d'autres des comme ça je me ferais un plaisirs de les lire :)


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