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Sentimental/Romanesque
Aveta : Question
 Publié le 08/05/15  -  12 commentaires  -  2611 caractères  -  122 lectures    Autres textes du même auteur

Un homme et son petit-fils sur une plage déserte de Bretagne.


Question


– Grand-père, c'est quoi l'Amour ?

– …

– Grand-pèèère !… C'est quoi l'Amour ???


Le grand-père, assis sur le sable, leva les yeux vers sa descendance, enserra tendrement sa main et l'assit à ses côtés, face à la mer.


– Regarde. Respire. Écoute. Goûte. Caresse. Et Transcende. C'est ça l'Amour.

– Mais grand-père… c'est idiot !

– Aimer, c'est aussi accepter. Accepte ma vision de l'Amour.

– Je t'aime, mais… osa l'enfant dans un souffle.

– C'est accepter l'Autre, le monde de l'Autre, la vision de l'Autre, poursuivit l'aïeul, habité par ses pensées. C'est un voyage à double sens, une liberté commune de choisir. Tu peux ne pas accepter, tu peux renoncer. Renoncer à comprendre, c'est amputer une part de soi-même. La vie est un mystère, l'Amour est au centre de sa création. J'ai mis des années à comprendre que la beauté est partout où se porte ton regard, car ton regard est la beauté. Tout, absolument tout, t'est offert. À toi de célébrer la vie à chaque instant en étant responsable de qui tu es, de qui tu montres, de qui tu deviens. Aime-toi, aime chaque être vivant, chaque pierre, soit conscient de la chance d'être là, tout simplement, ici et maintenant.


***


Un long silence salua cette tirade, ponctué par la respiration calme et concentrée de deux âmes unies dans une même mouvance, par-delà le temps et l'espace.

Un goéland argenté, toutes ailes déployées, se laissa glisser nonchalamment sur le rivage mordoré de ce soir d'automne.

Un léger ressac berçait quelques fines dentelles de coquillages, s'ordonnant sagement en mystérieuses calligraphies sur la page de sable, tandis que la mer tirait majestueusement sa révérence vers d'obscures profondeurs.

Surgi de nulle part, un nuage mousseux de mouettes aux rires aigus anima alors l'intemporelle aquarelle.


Mû d'un désir impétueux, le petit garçon prit une profonde inspiration, leva les bras haut vers le ciel, laissant s'égrener une pluie grumeleuse et se contorsionna frénétiquement, les yeux grands ouverts, dans une danse endiablée aux murmures gutturaux. L'air salin avait imprégné ses lèvres d'une délicieuse saveur iodée que sa langue avait plaisir à parcheminer.


– Que fais-tu ? interrogea l'ancien.

– Je transcende grand-père ! s'esclaffa le petit-fils.


Tous deux partirent alors d'un grand éclat de rire tandis que leurs regards complices s'arrimèrent aux derniers rayons de soleil plongeant sur l'horizon.


***


Bien des années plus tard, la vivacité de ce souvenir faisait encore perler la rosée aux coins des yeux burinés d'un vieil enfant embrassant la mer.


 
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   Neojamin   
5/4/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,
Un texte court mais précis. Une question, une réponse et la contemplation d'un instant. Rien à redire sur le fond...
Sur la forme par contre, cet échange me parait un peu surréaliste compte tenu que le petit-fils doit être plutôt jeune pour poser une telle question...Ça ne m'a pas paru crédible, un enfant qui comprend le terme transcender et un grand-père qui parle ainsi à son petit-fils...Je n'y ai pas cru.
Pour le reste, l'écriture est belle, simple et efficace.
Bonne continuation.

   Asrya   
5/4/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
"- Aimer, c'est aussi accepter. Accepte ma vision de l'Amour." --> belle phrase.

Bon, une nouvelle sympathique, sans plus.
Je n'ai pas spécialement été touché, ni ému, ni interpellé par cette histoire.
Peut-être l'aurais-je été davantage si ces quelques paragraphes dégageaient davantage de profondeur.
Au final, c'est assez cliché tout ça.
L'écriture est agréable, ce n'est pas mauvais, il n'y a pas rien ; pour moi, il n'y a pas assez, simplement.

Quelques mots qui construisent un doux moment de lecture, merci ; c'est déjà ça.

Au plaisir de vous lire à nouveau,

Asrya.

   in-flight   
13/4/2015
 a aimé ce texte 
Bien
C est très mignon mais Je trouve le grand père tout à fait soporifique et peu pédagogue dans ses premières répliques. Je ne sais pas quel âge a le gamin mais j'ai peine a croire qu'il écoute sagement Papy philo parler de transcendance alors qu une grande plage s'offre à lui. La jonction entre le petit fils et le grand père a un peu de mal à se faire pour ma part et j'ai pu me demander à qui s'adressait le texte. Entre le conte et la dissert, il y a un grand écart à réduire.

La seconde moitié du texte est plus réussi avec un chute façon"la vie est un cycle de souvenirs".

Merci.

   Lulu   
22/4/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je me suis d'abord demandé ce que l'on pouvait raconter en si peu de mots..., mais je suis ravie de cette lecture pleine d'amour... L'émotion passe. L'essentiel est dit et l'on en demande pas davantage. Il s'agit d'un souvenir.

J'ai bien aimé ce texte qui en dit peu, mais qui en dit beaucoup.

Le titre est à revoir, cependant. Il n'est pas à la hauteur de l'ensemble.

   Anonyme   
8/5/2015
Commentaire modéré

   bigornette   
8/5/2015
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Aveta.

Il est possible que je n'ai rien compris. Mais si j'ai bien compris, je n'ai pas accroché, et je vais, bien sûr, vous dire pourquoi.

D'abord j'ai eu le tort de lire la double question initiale avec la voix de Dominique Farrugia qui demande : "Papa, comment on fait les bébés ? Papa, comment on fait les bébés-euh ?" (Parodie d'une publicité pour Lactel, je crois : "Papa, c'est quoi cette bouteille de lait ? Papa, c'est quoi cette bouteille de lait ?") Je sais, c'est nul.

Ensuite, je pense qu'il s'agit d'un enfant particulièrement précoce pour comprendre ce que dit son grand-père. Du coup je me suis demandé si ce n'était pas des dieux, devisant sur la grève. Ou bien Jeune Bouddha en pleine conversation avec Vieux Bouddha. Ou alors deux mouettes loquaces. Vous me direz : c'est un conte, il faut se laisser porter par les mots. D'accord, mais un conte pour adulte alors. Et j'ajouterais : un conte naïf. En effet, cette vision de l'Amour, c'est admirable, mais quid de la soif, de la faim, de la douleur ? Aimer chaque pierre ne remplit pas le ventre. Et accepter n'est pas comprendre. Je peux accepter l'Autre sans le comprendre, comme je peux comprendre l'Autre sans pour autant l'accepter. Si tout le monde s'aimait de façon pure, alors oui, on pourrait fermer les tribunaux, les prisons et les livres d'histoire. Mais je digresse.

Une remarque stylistique : l'emploi systématique d'un adjectif dans certaines phrases descriptives alourdit le style.

Parlons du bien : comme Asrya, j'ai beaucoup aimé cette phrase : "Aimer, c'est aussi accepter. Accepte ma vision de l'Amour." Là, vous m'avez eu par cette pirouette rhétorique. Et celle-ci : "la beauté est partout où se porte ton regard, car ton regard est la beauté". Autre jolie pirouette. Pour le reste, j'ai eu envie de rire avec le grand-père et son petit-fils. Mais peut-être était-ce le but ? Dites-moi que je suis un imbécile et que je n'ai rien compris.

   Donaldo75   
8/5/2015
Je suis mitigé. J'attendais un développement de ce texte mais il m'a semblé que l'essentiel s'est concentré dans la belle tirade du grand-père. Du coup, la fin parait faible après ce passage. C'est dommage parce que cela donne au texte un arrière gout d'inachevé.

   Mauron   
8/5/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Dommage que ce texte soit écrit au passé simple, il serait plus fort au présent! Et puis, le grand père me semble bavard. Trop! Raccourcir la dernière tirade de la première partie... Comme l'a dit un autre commentaire, si les deux protagonistes avaient été des dieux, des bouddhas, des créatures énigmatiques et non contemporaines, cela aurait eu plus de "vraisemblance" paradoxalement.

   hersen   
10/5/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
C'est beau parce qu'on parle de la mer, d'un grand-père et de son petit fils, d'aquarelle. Des sujets qui font toujours craquer. Mais si le bambin doit être super intello pour comprendre Papy, là déjà, c'est plus difficile de se laisser convaincre.
A mon avis, il aurait fallu rester dans un langage simple, qui parle directement à un enfant. Et ça aurait fait un joli conte philosophique.
Mais pour un instant, vous m'avez transportée sur une plage pastel.
C'est déjà beaucoup !
Merci

   Aveta   
11/5/2015

   Anonyme   
22/5/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ta nouvelle me ravit, Aveta, car j’ai une attirance particulière pour les mises en scène qui ouvrent la porte des émotions.

Contrairement à certains, je crois un enfant de dix ans capable de comprendre le message transmis par le grand-père de ton histoire. Mieux, même, car aux mots entendus pour la première fois, il va pouvoir les enrober de la sensibilité et des saveurs respirées dans l’échange, pour se les approprier. Ainsi, lorsqu’il usera du verbe transcender, il ne pourra s’empêcher de l’associer à une image de joie et de complicité partagées, auréolée de la tendresse des souvenirs.

Ton texte est court, mais il a très bien transmis, à la lectrice pressée que je suis en ce moment, les valeurs d’amour et de tolérance qui l’agitent, et qui me tiennent à cœur.

J’aimerai savoir, moi aussi, lorsque le jour viendra, les partager de cette manière avec mes futurs petits-enfants.

Merci pour tous ces bons sentiments.

   AntoineJ   
24/5/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
je trouve le texte trop pompeux et alambiqué pour l'esprit de la nouvelle qui perce tout de même de temps
j'aime bien l'enfant qui transcende mais pourquoi le grand père ne le suit pas dans la danse
et je trouve la fin tristounette ...

   carbona   
4/9/2015
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Je trouve que ce dialogue entre le grand-père et le petit-fils est tout à fait improbable.

J'ai déjà des doutes quant à une telle question de la part d'un enfant : c'est quoi l'amour ?

Alors la réponse du grand-père est vraiment déconcertante .

Que dire de la réaction du petit-fils à la fin du texte ? "Je transcende".

Un manque de réalisme et de crédibilité dans les dialogues.

Je soupçonne une volonté de votre part d'écrire une réflexion sur l'amour, alors j'aurais davantage vu votre récit sous une autre forme sans le prétexte du dialogue intergénérationnel mais dans un registre "essai / dissertation".

Votre écriture est travaillée certes, mais bien trop sophistiquée / alambiquée à mon goût. J'aurais aimé plus de simplicité pour aborder un thème aussi complexe que l'amour surtout au regard des personnages que vous avez choisi de mettre en scène et au lien qui les unit.

A vous relire.


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