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cherbiacuespe
11/11/2020
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Ça sent le vécu ou je me fais des idées ( je ne parle pas du suicide) ?
Pour une fois, je commence par la fin et ce suicide. Rien d'illogique, cependant j'ai du mal à imaginer cette cadre sup. en arriver là. A mon avis, vu la description de son caractère, la compréhension de ce qu'elle a fait et ses regrets, j'ai plutôt l'impression qu'elle aurait continué à se battre pour dénoncer ces méthodes ( procès, livres, témoignage, conférences, etc...). Pour le reste du texte, j'aurais préféré une autre forme. Celle qui est présentée est trop monocorde et je n'ai pas ressenti l'émotion que "l'héroïne" est censée nous faire partager. Entendons-nous bien : c'est bien écrit, très correctement construit, quand bien même l'idée, cette dénonciation d'un système qui broie la chair humaine, n'est pas nouvelle, pas une révélation. Il manque cette graine qui soulève le cœur, révolte, donne envie de hurler. Pour moi, le but n'est pas atteint. Pas totalement, en tout cas. Cherbi Acuéspè En EL |
SaulBerenson
11/11/2020
a aimé ce texte
Un peu
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Intéressant Méa Culpa d'un(e) Icare qui n'aura pas volé bien haut, et ce genre de pamphlets n'ont de valeur que lorsqu'ils sont prononcés à temps.
Ce texte est d'un français parfait, comme doit l'être la bonne foi de son auteure. Carré comme le sujet. Tout humour aurait pu le rendre insupportable. Le suicide du personnage achève de rater cette triste nouvelle. " Le pire n'est pas de tomber, mais de ne jamais se relever". |
Donaldo75
11/12/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Ce texte est bien écrit et ce qu'il relate à la première personne du singulier est assez symptomatique de certaines entreprises, pas forcément dans les grands groupes, dont la pratique de la gestion des ressources humaines tient encore du dix-neuvième siècle. Certes, certains souligneraient le côté caricatural de l'histoire mais la caricature sert souvent à mieux exposer la réalité des faits, la triste face cachée de cette organisation appelée entreprise dont les libéraux citent monts et merveilles et croient qu'elle est la finalité de l'Humanité. Ici, elle n'est que le théâtre des ambitions personnelles et, dans le cas de la narratrice, de sa solution pour trouver une place dans un monde où elle était invisible durant son enfance, où elle ne se sentait pas réellement reconnue. Quand je lis ce texte, je pense forcément à l'analyse de Hannah Arendt sur la réussite des régimes totalitaires dont les rouages permettaient des abominations morales jusque-là considérées comme impossible. La narratrice est un de ces rouages comme l'ont été les serviteurs administratifs de l'Allemagne nazie ou de la Russie soviétique, comme le sont encore ceux de nations qui pratiquent cette forme souterraine de domination d'une majorité par un système où chacun est atomisé. La peur est un vecteur puissant de soumission et l'entreprise n'échappe pas à cette règle. La narratrice le met très bien en avant et à cet égard je trouve cette nouvelle très intelligente, sortant des sentiers battus en termes de narration, incarnée et loin des écrits mous que j'ai pu lire ici sur Oniris concernant l'entreprise. Enfin, la fin sonne comme une forme de rédemption, même si je doute personnellement que cette rédemption soit honnête au lieu d’une vengeance contre le système que la narratrice a tant utilisé et dont elle s’est aperçue à ses dépens qu’elle n’en était qu’un rouage pas plus important que les autres. Bravo ! |
Perle-Hingaud
23/11/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'aime bien cette écriture, liée, souple. Les idées s'enchainent sans lourdeur.
Le fond... Disons que j'ai beaucoup lu sur ce sujet, mais ce traitement est bien mené. Le fond est présent, l'analyse psychologique fine. J'apprécie ce regard de la narratrice sur elle même, lucide. Je trouve ça réaliste. Un moment de lecture à la fois plaisant et avec du sens, merci ! |
Microbe
9/12/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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J'ai eu tout le temps peur durant cette lecture de me retrouver avec des considérations rebattues sur la vie de l'entreprise en climat tempéré .
Des fois, c'était sur le fil, mais non. Si le sujet est connu, le fait que cette narratrice soit une personne ordinaire qui glisse par faiblesse dans la revanche sociale m'a touché. Le suicide social avant le suicide tout court, quelle réjouissante idée (en littérature). Ce que j'ai aimé : le ton juste, certaines images : la trace de l'index, le sonar, etc.. les stratégies RH bien décrites pour ce contexte, le développement. Ce qui me questionne : la fin qui est un petit coup de Trafalgar puisque la narratrice va tout dénoncer, me laisse un peu sur ma faim ... pourquoi? Peut être un doute sur le fait qu'elle arrive à ses fins post mortem ou qu'elle n'arrive pas à passer l'arme à gauche (dans tous les sens du terme) ... mais je n'en suis pas sûre. Merci pour cette lecture. |
Charivari
9/12/2020
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Bonjour. J'ai beaucoup, vraiment beaucoup apprécié le début du texte, la psychologie du personnage, la description de ce monde de requins qui permet aux personnages inconséquents d'acquérir du pouvoir et d'en abuser. J'ai moins apprécié le coup du suicide final, pour deux raisons : la première, parce que le texte n'a pas besoin d'uine fin si drastique, j'aurais préféré une chute en demi-teinte, et puis, surtout parce que du coup, je ne suis plus si d'accord avec cette voix de la narratrice, si neutre, si froide... C'est un écrit qu'elle laisse à la postérité, c'est une voix intérieure ? dommage, avec une fin plus ouverte, on aurait gardé la complexité du personnage. Enfin, ce n'est que mon point de vue, un ressenti personnel, c'est un bon texte
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Anonyme
11/12/2020
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Babefaon,
C'est en lisant votre sujet ouvert dans les "discussions sur les récits" que j'aie eu envie de lire, et partant de commenter. Déjà, l'écriture est très plaisante à découvrir, soignée, plutôt classique dans son expression (par rapport à une tendance à épurer l'écriture, que je ne conteste pas, mais qui me plaît moins). L'histoire narrée est totalement plausible, hélas, et vous le dites. Terriblement moderne. Le choix des paragraphes relève bien les différents paliers dans l'ascension de l'échelle sociale, j'ai apprécié. J'ai aussi apprécié la froideur de cette narratrice, quant son parcours, indispensable pour le cheminer. Chaque détail est soigneusement instillé pour amener la suite du récit. On sait/sent bien que la situation va se retourner contre l'héroïne, la qualité de l'expression compense largement. Le titre s'accorde tout à fait avec la nouvelle et son dénouement. Cependant, je trouve ce dénouement un peu irréaliste par rapport à tout l'ensemble. Je m'imagine mal, mais à la réflexion pourquoi pas ?, que l'esprit lucide jusqu'à retourner la situation contre ceux qui l'ont créée puisse être celui de cette narratrice à l'instant de son suicide. Merci du partage. Éclaircie |
hersen
11/12/2020
a aimé ce texte
Un peu ↑
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Si je n'ai rien à reprocher à l'écriture, car elle coule toute seule et tu réussis parfaitement le réalisme de la situation, je suis moins convaincue par l'histoire en elle-même. Nous sommes bien d'accord qu'elle est non seulement plausible, mais aussi assez courante. le fait de former sa remplaçante pour être ensuite licenciée, hélas, c'est le lot de tant de métiers !
Ce qui me chagrine , c'est qu'à chaque étape, on voit venir le coup. Ce qu'elle fait et ce qu'on lui fait ensuite. Si l'histoire est assez froide, ce qui va bien avec le sujet, j'ai eu du mal à accrocher avec l'héroïne, j'aurais aimé des petites anecdotes, des trucs qui me l'auraient montrer comme autre chose qu'une machine à virer les gens avant d'être virée. Et puis, car tu l'expliques assez bien au début, elle se sent exister enfin, après une enfance, une adolescence, de fille timide dont personne ne veut. le truc est là : l'histoire est négative parce que quand tu nais timide, invisible, tu deviens tyran (en raccourci grossier, bien sûr !) j'aurais peut-être voulu autre chose, une évolution réelle du personnage. merci de la lecture ! ... et je file lire ton fil à ce sujet :)) |
Malitorne
12/12/2020
a aimé ce texte
Bien
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En lisant ce texte j’ai tout de suite pensé au film Corporate de Nicolas Silhol, qui traite aussi du management sans âme. On y retrouve pareillement une cadre des Ressources Humaines qui obéit scrupuleusement aux directives de sa direction, finit par se rebeller et se retourner contre elle. Ça ne m’étonnerait que vous vous en soyez inspiré tant les ressemblances sont frappantes. Ce n’est pas une critique, on prend tous nos sources quelque part.
L’écriture est précise et démontre bien les mécanismes à l’œuvre dans les grandes entreprises, à l’image de ce qui s’est produit chez France Telecom, quand le salarié n’est qu’une variable d’ajustement parmi d’autres. Le suicide me semble excessif, vous n’étiez pas obligé d’en arriver là pour convaincre. Le titre à revoir aussi, trop simpliste, manichéen. Ce n’est pas le genre de texte qui me passionne mais il a le mérite de dénoncer des faits intolérables. |
Anonyme
21/12/2020
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Bonjour Babefaon,
Le texte est soigneusement écrit et s’emploie à montrer méticuleusement le déroulement historique du parcours de vie et de mort de la narratrice. Cependant, il a pour moi le défaut de sa qualité : il est très descriptif et je ne perçois pas les émotions du personnage. Non seulement la psychologie du personnage est peu lisible, mais encore est-elle contradictoire. Je m’explique… Je vois principalement trois sections différentes : 1. La jeunesse : les éléments de frustration sont énumérés et vous insistez même lourdement sur ceux-ci. Un ou deux exemples de faits précis, plutôt qu’une généralité descriptive, m’auraient permis d’investir le personnage et de ressentir ce qu’il aurait pu ressentir ; 2. L’âge adulte et le pseudo-accomplissement professionnel : la cruauté est certes décrite par le menu, mais les effets provoqués sur l’un ou l’autre des employés auraient donné du corps à cette cruauté dont je n’ai finalement qu’une impression assez abstraite ; 3. La chute et le suicide : la motivation du suicide hésite entre le remord altruiste de la narratrice pour les dégâts qu’elle a causés et l’égoïsme le plus pur consistant à vouloir éviter simplement le déshonneur. Les deux me paraissent incompatibles, en tous cas je n’y crois pas, et les remords sonnent beaucoup plus faux que la crainte du déshonneur. Je pourrais alors me dire que les remords sont excédentaires et que je dois retenir uniquement l’extrême froideur du personnage, mais cela m’est impossible aussi à cause de deux autres caractéristiques du personnage, incompatibles avec la froideur de ses calculs : sa naïveté et son manque de discernement. Naïveté à cause de « C’est pour cette raison qu’ils m’ont accordé toute leur confiance. » Non, ils ne lui ont accordé aucune confiance puisqu’ils cherchaient précisément à engager quelqu’un en qui on ne peut avoir confiance. Manque de discernement à cause de « Je leur ai fait faire les économies escomptées, mais sans doute n’est-ce pas suffisant, car ils en sont avides, il leur en faut toujours davantage. ». Bien sûr que non qu’il ne leur en faut pas davantage, puisque la narratrice est parvenue au stade où elle ne pourrait plus écarter que celle qui l’a engagée. Elle ne peut pas avoir suivi le parcours qu’elle a suivi sans le comprendre. Désolé. Il y a du soin dans la rédaction du texte, mais je ne crois pas à ce personnage. |