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Bartik : La liberté d'expression
 Publié le 12/04/17  -  13 commentaires  -  3747 caractères  -  192 lectures    Autres textes du même auteur

Une petite réflexion qui se veut philosophique sur un sujet de circonstance.


La liberté d'expression


Si la liberté de penser se proclame en chansons, voire en hurlements (attention toutefois au tapage nocturne), le droit de dire ce que je veux se heurte malgré tout à ce mur sur lequel il est interdit de taguer. Ce n'est pas un mur séparateur et arbitraire comme le mur de Berlin l'était. Mais la communication exige une libre acceptation du réceptionnaire du message. La parole n'est pas toujours d'évangile, ou si vous préférez : mon mur n'est pas celui des lamentations. Comme dans les jeux, les mots doivent rentrer dans les bonnes cases. Il faut obéir à certaines règles. Si les avis convergent, même en amour, les consciences restent séparées. Leur union demeure précaire. L'idéal de l'Un est sans cesse remis en question. Je parle pour "con-vaincre", et cela atteint mon interlocuteur dans sa liberté. La victoire de l'un suppose en effet la défaite de l'autre. Je contredis donc j'existe.

Mais avant de contredire, je dois comprendre. La communication exige également des références communes que nous maîtrisons tous différemment. On parle du "bon sens" et prendre le sens interdit est à ses risques et périls. Car parler est également une menace pour le locuteur. J'encours la sanction de ne pas être compris. Dans ce cas, je ne subis pas la contradiction, mais l'incompréhension. Et c'est à ma propre défaite que j'assiste.

La communication parfaite paraît impossible et non souhaitable. Elle supprime l'échange. Il n'y a plus d'enjeu. Si je connais d'avance la réponse, j'annule le pari. La liberté d'expression serait abolie dans ce monde totalitaire.

Le monologue du solitaire demeure un mode de communication. Un intrus peut toujours l'entendre. Une rumeur se propage, s'amplifie et se déforme. Elle nécessite parfois une vérification. Parler peut révéler un danger et menacer le groupe. En parlant "bien" ou "mal", on parle du bien ou du mal, on fait du bien ou du mal. J'ai abusé de ma liberté. J'ai heurté. La communication ainsi devient agression et entraîne la riposte.

La liberté s'assume, mais à trop la rechercher j'encours de la perdre et de me retrouver derrière les murs de la prison. Certes la communication n'est pas totalement abolie mais elle devient difficile et se fige en obéissance progressive à la loi du silence.

Mais la liberté d'expression n'est pas forcément l'expression d'une liberté.

Parler est un droit (sous certaines conditions) mais c'est aussi un devoir, une politesse, un égard. Le silence parfois est violence. La communication rassure et diminue les angoisses. La parole se dilue dans l'eau comme un médicament. Elle perd tout son sens mais dispose de vertus bienfaitrices. Elle est recherchée. Cette parole est d'or. Je donne ma parole et j'inspire confiance.

Cette générosité supprime la communication, car je me dédouble. Je ne dis plus ce que je pense. Cette liberté perdue fait apparaître une autre entraînant le mensonge et l'hypocrisie. La communication est abolie au profit de la manipulation.

La Cité subit cette dualité comme l'individu dans la séduction : et la liberté dès lors consiste à déceler, non plus le mal mais le faux. Je deviens habilité à m'exprimer librement dès lors qu'il s'agit d'exprimer la vérité. Devant le Tribunal, la victime, le témoin a le droit de parler sans crainte, et même s'il se trompe, on ne peut lui en tenir rigueur. Certains magistrats estiment même qu'il existe en ce lieu un "droit" au mensonge.

La vérité reste un but pour ne pas dire un idéal, c'est sa recherche qui justifie la totale liberté d'expression. Mais l'atteindre serait également abolir la communication. Le privilège octroyé de tout dire entraîne ce suicide, le but atteint, dans le mutisme. Si tout le monde "le sait", je n'ai plus besoin de parler.

Aussi vais-je me taire…


 
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   PierrickBatello   
13/3/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Le serpent se mord la queue. Il y a mille et un concepts dans votre réflexion mais aucun clairement détaillé ou fouillé. Un joyeux fourre-tout dont au final, il ne me reste pas grand chose à cause d'une trop grande dispersion.

En quoi ce sujet est de circonstance aujourd'hui? Aucune allusion aux réseaux sociaux censés libérer la parole? Rien n'indique dans vos réflexions la modernité, la contemporanéité de votre pensée. Cela reste très généraliste.

   Tadiou   
12/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
(Lu et commenté en EL)

Réflexions très intéressantes sur

***la communication (« Parler est un droit (sous certaines conditions) mais c'est aussi un devoir, une politesse, un égard. Le silence parfois est violence. La communication rassure »)

*** la vérité (« La vérité reste un but pour ne pas dire un idéal, c'est sa recherche qui justifie la totale liberté d'expression)

***le bien, le mal (« En parlant "bien" ou "mal", on parle du bien ou du mal, on fait du bien ou du mal. »)

*** les barrières, les règles de vie («l faut obéir à certaines règles »)…

L’écriture est simple et précise, concise.

La pensée est rigoureuse et exigeante, non manichéenne et ne craint pas d’affronter des paradoxes (« La liberté s'assume, mais à trop la rechercher j'encours de la perdre et de me retrouver derrière les murs de la prison. »).

La notion de combat dans la communication est reconnue ( «Je parle pour "con-vaincre", et cela atteint mon interlocuteur dans sa liberté. La victoire de l'un suppose en effet la défaite de l'autre. Je contredis donc j'existe. »)

Quelques belles images comme : « La parole se dilue dans l'eau comme un médicament ».

Quelques belles expressions comme : « Je contredis donc j'existe» ou "le droit de dire ce que je veux se heurte malgré tout à ce mur sur lequel il est interdit de taguer. »

Voilà un beau brassage d’idées sans craindre l’exploration de plusieurs facettes d’une même notion : d’où des chemins tortueux et riches.

Je ne perçois pas de conclusion, de Vérité octroyée ; « seulement » des interrogations et des essais d’analyse : c’est déjà gigantesque.

Peut-être cet écrit très théorique eût-il gagné à être illustré de quelques exemples du quotidien, histoire de ménager quelques respirations… Mais c’est un tout minuscule « reproche ».

La fin est intéressante aussi ; sous forme de calembour :

« Si tout le monde "le sait", je n'ai plus besoin de parler.
Aussi je vais me taire... »

Que l’auteur se rassure : l’affirmation : « tout le monde se tait » est évidemment fausse (et l’auteur le sait..).

Donc il peut continuer à parler (et il le sait) : je l’écouterai de nouveau avec grand intérêt et plaisir.

   vendularge   
21/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Si nous parlons pour "con-vaincre" et vu de cet angle, alors en effet il ne s'agit pas de communication mais de joute, d'une forme de combat où des protagonistes doit sortir un vainqueur. C'est une des formes de communication. Je veux dire que communiquer n'a pas forcément pour enjeu de convaincre. Il peut avoir pour enjeu de comprendre, d'exposer un point de vue, de s'enrichir d'une pensée qui n'est pas la nôtre.

Nous ne sommes pas exactement dans le dialogue ou le débat contradictoire, deux mots qui n'apparaissent pas dans votre réflexion.

Vous avez raison de considérer que dans nos relations de courtoisie nous évitons de dire que le monsieur sens mauvais ou que la dame est sotte mais quelle autre satisfaction tirerions-nous de l'expression de cette vérité autre que celle toute simple de " j'ai dit ce que je pense et ça c'est bien ou plus exactement, c'est vrai de mon point de vue et seulement de celui-ci". Et après?

IL en va tout autrement d'une discussion où chacun a un point de vue radicalement différent et argumente dans le souci d'être compris. Je contredis ou je dis "je ne vois pas les choses de cette façon", donc j'existe, cela me paraît vrai, si je le pense réellement.

La cité est surtout pourvoyeuse de "non vérité" et il est vrai que nous possédons à peu près tous les mêmes informations et que toute discussion devient stérile puisque nous ne pouvons rien nous apporter ( de ce point de vue)

Je n'aborderai pas le sujet très intéressant de la communication "non verbale" où notre gestuelle, nos comportements en disent bien plus long à notre voisin que les quelques mots "bateau" que nous pourrions trouver..

Pour finir, je dirai que la liberté d'expression (par respect pour tous les peuples qui n'ont pas ce privilège) est forcement l'expression d'une liberté, illusoire quelques fois, différente si on parle à son voisin où à des groupes mais réelle. Bien sûr, elle n'est pas sans risque même sous nos climats.

merci en tout cas
vendularge

   Anonyme   
22/3/2017
 a aimé ce texte 
Pas
À lire, ce n'est pas très agréable. C'est une suite d'affirmations.
"la liberté de penser se proclame/la communication exige /La liberté s'assume/Cette générosité supprime/La vérité reste un but..."
Il n'y a aucun liant, aucun chemin, aucune citation, aucune référence, aucune place à la réflexion, en somme.

   Donaldo75   
25/3/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Voici une réflexion bien menée sur ce qu'est l'expression. Courte, elle ne s'embarrasse pas d'arguments trop théoriques, longs et bavards. Elle dissocie bien l'expression de la communication, nous renvoie à l'individu parlant à un autre individu voire à un groupe. La notion de Cité élargit cette réflexion à notre vie sociale. L'exemple du tribunal est éloquent. Bref, c'est plutôt bien vu.

Et la phrase de fin clôt le débat sans tomber dans l'idéologie. Se taire, quelque part, c'est prouver que l'humain n'est plus un animal et pas encore un robot.

Intéressant, tout ça !

Merci pour la torsion de neurones.

Donaldo

   plumette   
12/4/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Bartik,

je n'ai pas senti le fil conducteur de votre réflexion, de vos réflexions plutôt car il me semble qu'il s'agit de cela, une suite de réflexions qui n'ont pas toutes un lien entre elles sur le thème de la liberté d'expression.
quelques phrases ont fait mouche et ont ouvert le champ de ma pensée comme " Si les avis convergent, même en amour, les consciences restent séparées" ou "je contredis, donc j'existe".
J'ai apprécié les observations sur ce qu'est la parole, sur ses vertus bienfaitrices et sur le silence qui peut être violence.
Ce texte est assez dense mais il est rédigé de telle sorte qu' en le lisant, on peut croire que le narrateur assène sa vérité sur la liberté d'expression!

j'ai été étonnée du positionnement un peu guerrier avec "con- vaincre" les victoires et les défaites, les menaces pour le locuteur qui encourt la sanction de ne pas être compris, ou encore la communication agression qui entraîne riposte.

Je préfère parler de prise de risque du côté du locuteur, de
dévoilement, de tentative de rapprochement et d'incommunicabilité.

je ne partage pas d'emblée "La vérité reste un but pour ne pas dire un idéal, c'est sa recherche qui justifie la totale liberté d'expression" car il faudrait s'entendre sur ce qui est nommé ici "vérité".
Pour moi par exemple, la vérité n'est pas simplement le contraire du mensonge.

Merci pour cette contribution à réveiller mes neurones!

Plumette

   hersen   
12/4/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un sujet un peu vaste pour 3700 caractères et pour ma part, je déplore que rien n'en ressorte vraiment.

En effet, poser la question n'est pas toujours y répondre et si je suis d'accord que votre texte soulève des questions très intéressantes, je reste sur une impression de survol.

Vérité, communication, mensonge, liberté, manipulation, expression...
ça fait très concentré. Et donc, je trouve dommage qu'il manque un développement car en l'état, j'ai plus l'impression que l'auteur assène sans disséquer.

mais à vous relire avec intérêt,

hersen

   Anonyme   
12/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Bartik,

Voilà une dissertation remplie elle-même de sujets du Bac. La pensée est assez brillante, pour le peu que la mienne puisse en juger. Mais exposer un texte en Réflexion/Dissertation sur le Net, c’est forcément attirer tous les ratiocinages possibles. Qui aime sans contester, une réflexion « magistrale » quand on n’est pas sur des bancs d’école ?

Conformément à mes habitudes, je n’ai pas lu les autres commentaires ni vu les notes attribuées. Mais je vous souhaite bon courage.

Ludi
réfléchi mais peu disert sur ces sujets

   Anonyme   
12/4/2017
Bonjour,
Du fait du titre, je m'attendais à un développement davantage centré sur la liberté d'expression, communication, émetteur(s), récepteur (s),influence(s) des deux sur la liberté, dans un domaine ciblé. Je me demande, si une fois ce premier travail un peu "généraliste"posé, vous aviez au fond de vous un désir d'aborder un angle particulier de la liberté d'expression?
Si l'écoute est forcément présente dans votre texte, c'est bien en occurences lexicales les mots parler et paroles qui rythment votre travail.
Au plaisir de lire la suite ...
Nadine

   Anonyme   
12/9/2018
Je sens un blocage, une pudeur, une crainte. Les idées sont bonnes, mais les mots sont pesés, mesurés. Avancer sans aller trop loin, dans ce mensonge qu'est la liberté d'expression.
Les tabous ne sont pas abordés, prudence ! Il est dangereux de s'aventurer sur le terrain du "non convenable", ce politiquement correct qui sévit en dressant l'index.
Alors, on tourne en rond, on répète, on remplit. Il est préférable de maintenir le doute. On a bien le temps de faire les constats rationnels, entre gens du même avis. Ici, on risquerait de passer pour macho, facho, pervers. En un mot intolérant.
--- " car je me dédouble. Je ne dis plus ce que je pense. Cette liberté perdue fait apparaître une autre entraînant le mensonge et l'hypocrisie. La communication est abolie au profit de la manipulation. " /Faute avouée.../

   Anonyme   
28/9/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Bartik,

J'ai bien aimé le début. J'ai suivi le concept.

Mais au fil des affirmations, contredites par d'autres affirmations, je me suis embourbé et surpris à lire sans penser. Alors que, peut-être, la liberté d'expression est simplement dire sans penser.

J'ai bien aimé la pirouette à la fin.

   AuteurFanatique   
11/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je trouve le texte intéressant, mais malheureusement trop explosé. Ce que je veux dire c'est que c'est assez difficile à suivre et à comprendre la totalité. De plus, je trouve le sujet de la réflexion déjà trop abordé, donc sans grand intérêt... mais qui suis-je pour juger?
Sinon, l'écriture est belle et recherchée.
En conclusion, je pense qu'il serait utile de retravailler le texte un petit peu

   in-flight   
12/11/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Une suite d'aphorismes mise bout à bout ne saurait constituer une réflexion personnelle.
J'ai quasiment l'impression que vous avez écrit ce texte avec le dictionnaire des citations sur les genoux.
Je reconnais quelques tentatives de propos personnels qui donne un peu de matiére mais c'est assez maigre tout de même.

Je termine toutefois sur une note positive en vous disant que je suis en phase avec la conclusion de votre texte, à savoir: "La vérité reste un but pour ne pas dire un idéal, c'est sa recherche qui justifie la totale liberté d'expression".

Une réflexion à étayer donc, peut-être en utilisant le cadre de la fiction, car en l'état cela ressemble à une tentative d'essai (le genre littéraire) avortée.


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