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Sentimental/Romanesque
Benjoui : Lucie est bègue...
 Publié le 16/06/07  -  8 commentaires  -  2701 caractères  -  47 lectures    Autres textes du même auteur

Courte histoire, relatant une partie de la vie d'une jeune fille bègue...


Lucie est bègue...


Lucie est bègue. Depuis un an, ses parents tentent de lui réapprendre à parler, ils s'esquintent à essayer de lui faire retrouver une élocution parfaite.


- BAT... TE... RIE... Vas-y ! Dis-le ! BAT... TE... RIE...

- B... ba... batte... batte-te... b... batte-te-rie...


« Clac. »


Lucie se frotte la joue. Elle regarde sa mère, incrédule. Des larmes sourdent aux coins de ses yeux. Armelle, sa mère, n'a pas l'air désolée. Au contraire, elle jette à sa fille un regard plein de colère, comme une menace. La fillette voudrait vomir sa haine au visage de sa mère. Elle aurait tant à lui dire, mais son handicap l'empêche de partir dans une logorrhée qui se serait révélée nécessaire en ce moment précis.


- File dans ta chambre ! Je t'apporterai ton dîner.


Bien qu'elle fût énervée sur le moment même, Lucie n'en veut pas à sa mère. Elle aimerait, mais elle ne peut se résoudre à la détester. Pour son père, c'est pareil. Pourtant, c'est de sa faute si elle souffre de cet horrible bégaiement : il n'aurait pas dû l'envoyer dans le chenil l'été passé.


L'atmosphère était étouffante en cette journée de juillet. Lucie, alors âgée de onze ans, était assise dans le divan, un livre d'Enid Blyton à la main. Elle avait placé le ventilateur sur la table basse lui faisant face, et l'avait mis en marche, à pleine puissance. Armelle peignait. Comme à son habitude, elle portait son tablier blanc et ses cheveux étaient remontés en un chignon maintenu par un pinceau. Edouard, son mari, prenait la pause, siégeant sur une grande chaise qui offrait l'aspect d'un trône luxueux. Les chiens se mirent à aboyer. Lucie sursauta. Armelle, surprise, bougea brusquement son bras droit, traçant au passage une grande ligne de couleur bleue. Edouard se retourna vers sa fille :


- Va voir ce qu'il se passe.


Lucie le regarda, horrifiée.


- Mais papa...

- Va voir les chiens.


Lucie posa son livre sur l'accoudoir du divan et se dirigea, d'un pas hésitant, vers le fond du jardin. Elle avait extrêmement peur des Rottweilers. Quand elle pénétra dans le chenil, elle vit directement que la porte de leur cage était ouverte. L'un des chiens lui sauta dessus. La préadolescente hurla. Ses parents accoururent. Alors qu'Edouard tentait de maîtriser l'animal, Armelle prenait sa fille dans ses bras et regardait si elle n'était pas blessée. Lucie essaya de parler mais, sous le choc, ne sut que bégayer. Cette diction imparfaite lui était restée depuis lors.


Devant son impuissance, Armelle décida de confier sa fille à un psychologue. Elle ne sut prononcer qu'une phrase à sa fille avant la première consultation :


- Ça nous coûte affreusement cher, alors dépêche-toi de guérir.


 
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   Cyberalx   
16/6/2007
Moi qui attendait avec impatience la nouvelle de Benjoui, j'en suis tout retourné.

J'aurais du regarder le nombre de caractères avant, je commence à bien entrer dans l'histoire et hop : Coïtus interuptus !

Je dois dire que cette nouvelle ressemble à un fait divers ou à un début de nouvelle, je suis pantois.

Je ne sais pas trop si c'est bien ou pas bien.

   Anonyme   
20/6/2007
J'avais déjà lu ce texte sur ton blog, et j'aime toujours autant !!! D'ailleurs c'est aussi grâce à ton blog que je suis arrivée ici...

Justine (alias noir-de-monde)

   fatou95   
19/7/2007
Honnêtement, je kiffe!!! Je sais pourquoi j'adore tes textes. C'est parcequ'on a à peu près le même style. J'écris presque comme toi. Aussi, je t'invite à découvrir mes nouvelles notamment "Le pont des Souvenirs" (qui te fera penser à ton "intrusion") et "Instinct de tueur" (qui te rappellera "le massacre: l'assassin - Ali")
[par contre je ne suis pas publiée avant le 22]
voila... au plaisir de te relire^^

   Lariviere   
19/7/2007
J'ai été touché par cette courte nouvelle.
Je la trouve vraiment très émouvante.
Je me suis identifié, n'étant pourtant ni bègue, ni fille, à la petite fille, et j'ai eu mal pour elle de la cruauté froide de ses parents. Ceci étant dû, à mon excès de sensibilité florale de couleur bleue.
Nouvelle très émouvante donc...
Sur la forme, rien à redire. C'est suffisament huilé. Les yeux glissent impéccablement jusqu'à la fin.
Je réfléchis aux autres commentaires au sujet de la longueur du texte, jugé justement trop court...
J'aime bien...
Le coté témoignage bref d'une des multiples formes de souffrance et de cruauté que l'on peut trouver sur ce monde me semble un met suffisant à avaler avec le délice (artistique) qui convient à la situation.
On reste un peu sur sa faim, frusté comme la petite fille, mais c'est ce qui permet de garder à mon idée, la légère amertume qui nous pénètre après lecture du récit.

   teeth   
2/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Il y a ici plus de réalisme que dans tes autres nouvelles. En effet, c'est très court, c'est perturbant de s'arrêter en plein milieu, mais le bout de texte qu'on a ici est plutôt bien, bon style, fluide. Bon travail.

   xuanvincent   
20/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai été sensible à cette courte nouvelle.

Vraiment, l'attitude des parents face au handicap de leur fille devenue bègue, a de quoi faire réagir !

   Anonyme   
23/12/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Tout ce que je n'aime pas dans un récit se trouve condensé là (hormis les fautes de syntaxe qui nous sont quand même épargnées) : la situation n'a aucun contexte, le portrait des parents est d'une caricature telle qu'on se demande si c'est possible, l'apitoiement facilement obtenu me donne envie de ... de... bégayer ...?

   carbona   
10/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Je finis la lecture et je me dis "Ouch, quoi, déjà ?!" L'idée est intéressante mais tellement condensée et résumée qu'elle perd beaucoup de sa valeur.

Cette nouvelle m'a fait l'effet d'un éclair, comme si nous n'avions pas le temps.

Je pense que votre intrigue aurait volontiers méritée d'être développée. Trop de raccourcis, un récit trop précipité qui ne nous permet pas plonger dans l'histoire.

A vous relire.


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