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Policier/Noir/Thriller
Bidis : Une femme a crié dans la nuit [concours]
 Publié le 28/09/15  -  13 commentaires  -  21231 caractères  -  156 lectures    Autres textes du même auteur

Il est quelquefois dangereux d’avoir de trop jolis yeux…


Une femme a crié dans la nuit [concours]


Ce texte est une participation au concours n°19 : T'as de beaux yeux, tu sais ! (informations sur ce concours).



Des piles de revues et de journaux, rassemblés en tas plus ou moins bien ficelés, attendent en rangs d’oignons le ramassage des invendus. Ce sera pour demain matin. Valentine est sur les rotules mais ouf ! le travail est terminé et la boutique en ordre, elle peut enfin monter à son appartement. Beaucoup trop fatiguée pour se préparer un vrai repas, et pourtant elle est affamée, elle se sert un grand verre de vin puis du frigo, elle prend et pose sur la table du jambon, de la salade et du riz mayonnaise. Un second verre de vin pour faire passer le tout, après quoi elle s’affale dans le fauteuil près de la fenêtre entr’ouverte. La nuit d’été est chaude, l’alcool fait son effet et la jeune femme se laisse aller à somnoler…


– Regarde-moi ! Ça me fait TROP plaisir quand tu me regardes. Je parie que tu le sais… Mais nom de Dieu, elle regarde ailleurs, la salope !!! REGARDE-MOI, je te dis…

– Laisse-moi…, trop bu, laisse…, … chez moi.


Valentine se réveille en sursaut. Il lui faut un moment pour réaliser que les voix qui lui parviennent sont celles d’un couple qui s’est arrêté devant son magasin. Elle ne distingue pas bien les paroles de la femme. L’homme est en colère, il tonitrue :


– Comment ça, « tu ne me regardais pas spécialement » ? T’as passé la soirée à me mater, oui, j’ai pas rêvé quand même ! Et puis…


Les voix s’éloignent, se perdent, le couple a poursuivi sa route. Soudain, un cri. Bref, mais très net – strident. Valentine, qui avait commencé à se déshabiller, suspend son geste, tend l’oreille. Silence… Elle finit d’ôter ses vêtements et met son pyjama quand un deuxième cri déchire la nuit. C’est une femme qui hurle. La même que tout à l’heure ? Valentine éteint la lumière et soulève le rideau. De la fenêtre on ne voit rien, pas même en se penchant. La rue est noire et vide avec, de place en place, les petits îlots de clarté que font les réverbères. L’homme et la femme ont dû tourner le coin. Des voitures passent. Leurs souffles s’amplifient, frottent le bitume, glissent et puis s’éloignent dans la nuit silencieuse. Valentine se coule dans son lit. La douceur des draps l’enveloppe. Les brumes du vin s’estompent, la fatigue l’emporte…

La femme s’est remise à crier. Et cela dure, dure, dure encore… « Je devrais téléphoner à la police », songe Valentine. Elle n’a pas le courage de se lever et voudrait se boucher les oreilles. Sa conscience lutte pied à pied, mais la lassitude gagne du terrain. Ces cris vont finir par s’arrêter quand même ! « Bah ! Quelqu’un va certainement appeler les flics.» Elle le pense sincèrement mais les cris continuent…


Valentine s’est tout à fait endormie.


***


La pluie menace. Henri, de la « Charrette à bières », range et replie tables et chaises de la terrasse et les rentre dans la partie privative de son établissement. Son tee-shirt lui colle au dos, des taches sombres s’élargissent sous les bras et ses cheveux blonds, un peu trop longs, sont tout mouillés. Il transpire. « Je devrais maigrir », pense-t-il.


– Y a des gambas, ce soir ?


Henri se retourne. Valentine a surgi au tournant de la rue de Vienne juste au moment où il rentrait le panneau avec les suggestions du jour.


– Mais oui, ma Belle, aux tomates et cognac ou bien à l’ail, c’est comme tu veux.


Et l’homme s’écarte pour laisser la jeune femme pénétrer dans son bistrot.


La salle est bondée et des clients, les uns assis sur de hauts tabourets, les autres debout, un verre à la main, s’agglutinent autour du comptoir.


– Hello, Val, I am here ! Come. Je ai gardé le place.


Sharon s’est installée sur un banc dans un coin près de la fenêtre. En s’asseyant près d’elle, la libraire fait un signe par-dessus les têtes des consommateurs et Henri ne tarde pas à venir poser devant elle un carafon de vin rouge et un verre.


– À l’ail, tes gambas ?

– Oui, s’il te plaît, répond-elle, tandis qu’elle embrasse sa jeune amie anglaise.


Sur un mur couvert de vieux 33 tours et d’affiches, bizarrement, une tête de cerf se retrouve accrochée entre deux appliques sales. L’éclairage est sommaire et, dans l’air, flottent des traînées bleues ; aux effluves qui s’échappent de la cuisine se mêle l’odeur des cigarettes (*). Dans cette atmosphère douteuse, la robe claire de Sharon fait une tache de lumière. La jeune fille paraît surexcitée.


– Well , tu savais ce que il arrive à Myrtille ?


Myrtille… C’est ainsi que les habitués de la « Charrette à bières » surnomment Micheline, la petite serveuse.


– Non, je n’sais pas.


Valentine tressaille. Une expression lui traverse l’esprit : « Non assistance à personne en danger ». Cette nuit, elle a enfreint la loi. Elle pense aussitôt : « Circonstances atténuantes ». Mais enfin, pourquoi aller jusque-là ? De toute façon, elle n’a absolument commis aucun crime, elle, ni même aucune faute avérée, après tout. Pourquoi se sent-elle à ce point coupable ? D’ailleurs, ce qui arrive à Myrtille n’a peut-être rien à voir avec les cris de cette nuit…


– Henri vient de me dire : elle est à l’hôpital, salement amochée. Someone… Quelqu’un tapait sur elle cette nuit. It seems… il paraît elle a hurlé longtemps, pendant une heure presque. Des gens ont entendu, ils disent maintenant, ils chuchotent ça, c’est un rumeur, mais n’ont pas intervenu, personne... Tu n’as entendu rien, toi ?

– Je dormais, dit Valentine.


Oui, oui, elle dormait. Elle n’en avait pas le droit peut-être ? Après tout ce boulot qu’elle avait abattu !


– Police questionnait her boyfriend, son petit ami, Patrick, and also Henry. Oh, this is Patrick ! He will be able to tell us. Il va dire nous. Hey Patrick, how it goes, Myrtille ? Comment elle va ?


Un jeune homme élancé s’approche de leur table. La chemise d’un blanc immaculé sous un blouson de cuir léger et la coupe impeccable du pantalon révèlent une nonchalance étudiée qui tranche dans cette ambiance relâchée. En ondulant comme une couleuvre, il se faufile entre les tables.


– Je peux… ?


Et dans un mouvement de tables qu’on pousse, de chaises qu’on recule, il s’assied en face des deux jeunes femmes.


– Elle n’a pas repris connaissance. Les médecins sont pessimistes. Il est possible qu’il s’agisse d’un coma irréversible…

– Oui, dit Henri, qui amène les gambas de Valentine. Elle est inconsciente, totalement. C’est terrible. Je t’apporte une bière, Patrick ?

– OK, une pression, ça roule.


Henri retourne derrière son bar et Valentine l’observe en train de parler à un petit homme chauve portant lunettes, genre expert comptable pense la jeune femme, sans bien savoir pourquoi elle lui attribue cette profession. Il a l’air surexcité et mécontent. Tout en manipulant d’une main le robinet de la pompe à pression et tenant de l’autre un verre sous le bec verseur, Henri paraît lancé dans de grandes explications. Valentine le voit nettement montrer leur table du menton et le petit homme se retourne pour la regarder, elle ; du moins, c’est ce qu’elle ressent. Son estomac se contracte.

Sharon continue d’interroger Patrick.


– What they say cops ?

– Pour le moment, pas grand-chose. Ils m’ont interrogé sur mon emploi du temps. Ils ont aussi interrogé Henri, d’ailleurs.


Valentine rougit. Ou peut-être, elle croit qu’elle rougit. En tout cas, elle a honte. Le regard du petit homme était-il accusateur ? De si loin, comment savoir ?

Elle regrette. Car c’est une très gentille gamine, la petite Myrtille aux yeux violets. Si gracieuse, le plateau en équilibre sur le plat de la main – et la bière tremble dans les chopes et les pichets de vin tanguent dangereusement, quand elle évite les mains baladeuses et se glisse entre les tables. Parfois, ignorant les appels fusant des quatre coins de la salle, elle s’attarde un peu, lorsque quelqu’un raconte une blague ou qu’on la mêle à la conversation.


– Quel âge tu as, Myrtille ?

– Dix-huit ans, pourquoi ?

– Pour t’inviter à sortir sans me retrouver aux Assises.


Elle riait sans répondre et l’on ne savait pas si c’était un rire de contentement ou bien de confusion. Certains la trouvaient un peu bécasse, d’autres la disaient maligne, pour la plupart elle faisait simplement partie du décor, une Madelon quelconque sans beaucoup d’importance. Mais même les plus indifférents ne pouvaient rester tout à fait insensibles quand elle dardait sur eux la lumière vive de ses prunelles.


Patrick venait souvent la chercher tard le soir quand la clientèle se faisait plus rare et que la présence du patron suffisait. Souvent mais pas toujours. Valentine la voyait alors qui s’en allait, toute seule, tête baissée et triste, dans la nuit. Ces derniers temps surtout. Y avait-il de l’eau dans le gaz ? Se seraient-ils disputés ? Valentine voudrait demander à Patrick de parler fort, question de savoir si elle reconnaîtrait la voix de l’homme sous sa fenêtre. Mais c’est une pensée absurde. Et puis Patrick l’intimide. Elle ne sait pas pourquoi, en sa présence, elle adopte sans le vouloir des attitudes et ses gestes s’empruntent, elle croise et décroise les jambes. Soudain, elle ne sait pas ce qui lui prend, elle dit :


– Tout de même, elle s’habillait trop court. J’ai vu des hommes essayer de lui mettre la main aux fesses.


Patrick la regarde sans rien dire. Elle se sent bête. Se doute-t-il qu’elle a entendu les cris de cette nuit et n’a pas réagi ? Elle se dit que c’est le moment de se taire. Malgré tout, elle renchérit :


– Quand on est serveuse, on doit être doublement prudente.


Le jeune homme a un geste d’impatience et se retourne pour voir s’il ne reconnaît pas l’un ou l’autre de ses amis dans la salle. Sans doute n’en trouve-t-il pas car il fait à nouveau face aux deux amies.


La voix de Valentine monte d’un cran :


– Donc ils vous ont interrogés tous les deux, Henri et toi ?

– And so ?...


Sharon aussi se montre curieuse. Les deux femmes tendent le cou, attendant la réponse.


– Et alors, rien. Pour ma part, je ne peux pas être dans le coup, je jouais aux cartes au « Royal » avec deux copains. Ça rendait Myrtille furax d’ailleurs. Pour elle, je passais trop de temps en leur compagnie…

– Et pour Henri, qu’en est-il ? Lui aussi a été interrogé, tu as dit ? reprend Valentine.


Cette fois, elle est sincèrement inquiète. Elle connaît Henri depuis des années, en fait depuis qu’il a fait de la « Charrette à bières » un des rendez-vous branchés de la capitale. C’est un très bon cuisinier et l’on aime venir, le soir, goûter ses petits plats savoureux et pas chers au milieu des buveurs de Stella et de Gueuze dans cette ambiance mi-populaire, mi-artiste ou intellectuelle. Bon cuisinier et bon gestionnaire, il a magnifiquement remis au goût du jour un vieil établissement qu’il a acquis sans devoir trop s’endetter. Valentine quelquefois lui confie ses soucis car il sait écouter et donner des conseils. Mais en fait, elle s’en rend compte maintenant, elle ne sait rien de sa vie sentimentale. C’est un bon gros, un peu secret mais, secrète, elle l’est également, de sorte que cette discrétion ne l’étonne nullement. Il ne lui a jamais fait la plus légère cour alors que beaucoup d’autres dans le quartier ne s’en sont pas privés. Jamais il ne participe à la moindre bagarre, chose courante dans un bistrot. S’il n’arrive vraiment pas à calmer le jeu, il fait appel aux flics, même s’il a horreur de ça. Elle ne peut tout simplement pas l’imaginer battant une femme à mort…


– De toute façon, la « Charrette à bières » est ouverte la nuit, Henri devait être derrière son comptoir, non ?

– Eh bien non. Au moment où un automobiliste moins indifférent que les autres a alerté les flics, il était justement sorti depuis un moment pour faire, comme à l’habitude, un petit tour dans le quartier, c’est celui qui fait la plonge et l’aide en cuisine qui gardait la baraque et servait les clients…


Un mouvement à la porte des toilettes vient interrompre leur conversation. Celui dont on vient de parler, l’aide cuisinier d’Henri, paraît complètement hors de lui. Un homme qui a tout l’air d’un clodo est en train de rire à ses côtés tout en se frottant la joue. Henri qui apporte la bière de Patrick et débarrasse l’assiette vide de Valentine explique :


– Ce type a insulté Myrtille, en disant qu’elle l’avait bien cherché et Riton lui est rentré dedans, évidemment. Il a bien fait, quel blaireau ce bonhomme ! Je vous apporte encore un quart de pinard, mesdemoiselles ?

– Mets-nous donc une bouteille, dit Patrick, je la prends à mon compte.


Un groupe d’hommes et de femmes entre dans le café. C’est une actrice de théâtre, une habituée qui traîne derrière elle toute une clique d’amis et d’admirateurs. D’autres clients s’en vont. Sharon continue à parler de Myrtille.


– Surely it was attacked by a thug on the corner of a street.

– A thug ???

– Oui, un bandit de rue, comment vous dites ? Un voyou…


Patrick hoche la tête.


– Oui, un bonhomme quelconque, un type qui aura voulu l’agresser sexuellement et qui était trop saoul pour y arriver… Elle n’a pas été violée, c’est établi, mais il y a peut-être eu tentative : son blouson en jeans était tout déchiré. Encore que cela puisse avoir eu lieu quand il l’a tabassée, si elle a voulu se défendre.

– Et le fric ? dit Valentine. Elle avait sûrement pas mal d’argent sur elle. Henri lui confie toujours la caisse le soir quand elle a fini son service. La banque est sur sa route et elle a l’habitude d’aller mettre, en passant, les sous dans le coffre de nuit qui se trouve en façade.


Les remords de Valentine s’amplifient considérablement dans cette perspective, sans doute par solidarité instinctive de commerçante. Henri est assez discret pour ne pas en avoir parlé ou bien son empathie pour la victime l’aura-t-il empêché d’aborder le sujet.


– C’est cela qui est bizarre : on a retrouvé, dans son sac, l’enveloppe avec l’intégralité de la caisse… Comme j’étais hors de cause, que c’était mon amie et que je connais deux ou trois policiers au commissariat, ils m’ont donné pas mal de détails. Ils croient que si ce n’est pas un agresseur inconnu, il pourrait s’agir d’une vengeance. Ils essayent de remonter dans son passé.

– Un bien court passé, dit Valentine.

– Un bien court passé, oui, renchérit Patrick.


Valentine se tait. Elle, elle sait que ce ne peut pas être un agresseur rencontré au coin d’une rue. C’est soit un client, habitué ou non de la « Charrette à bières », soit une connaissance qui s’était trouvée là. La jeune fille, un peu délaissée ces derniers temps, aurait-elle succombé à une quelconque invitation ? Ou alors… Quand Patrick a parlé d’une probabilité d’agression sexuelle non aboutie, il l’a fait avec une sorte de détachement. Sharon et elle se sont regardées, un peu étonnées, mais après tout, le jeune homme ne montre habituellement pas ses sentiments. De toute façon, il a un alibi…


– Let's hope she recovers quickly, dit Sharon. Espérons, elle se rétablit. It alone can say what happened... Elle seule dit ce qui se passe.


***


Deux jours plus tard, sur le quai du train Bruxelles-Paris, gare du Midi, des gens portant valises et sacs bousculent en passant un jeune homme bien mis qui n’en a cure. Il parle fort pour se faire entendre, dans tout ce brouhaha, par le joli garçon, yeux bleus, teint bronzé, qui lui fait face. Ce dernier, la vingtaine, passe et repasse la main dans ses boucles blondes d’un air avantageux. Patrick semble furieux.


– Tu te rends compte du merdier ? Si jamais elle se réveille, elle fera un portrait robot. Tu as vraiment de la chance que personne ne t’aie remarqué ce soir-là à la « Charrette à bières » ni vu l’aborder et la suivre.

– T’inquiète, y avait encore un peu de monde, tu penses, un samedi soir !!! Elle m’avait demandé d’attendre qu’elle soit partie quelques minutes avant de la rejoindre. De toute façon, ce n’est pas difficile de changer de look. Déjà, rien qu’avec des lunettes noires, je ne me reconnais plus moi-même.


Il rit. Patrick a un haut-le-cœur. Ce qu’il pourra dire passera au-dessus de la tête de l’autre, il le sait mais il ne peut s’empêcher de fulminer :


– Mais enfin, Johnny, t’es inconscient. Je t’ai demandé de la séduire, pas d’essayer de la violer et de la tabasser à mort, tout de même !!! T’es un malade, ma parole.

– C’est toi qu’es un malade. Me payer mon voyage à Paris pour faire du gringue à une si jolie petite, faut être carrément taré. Je t’entends encore : « Tu verras, elle est facile, suffit que tu lui parles de ses yeux, elle ne résiste pas aux compliments. » Ah ouiche ! Pour aguicher, ça, elle aguiche. Mademoiselle veut bien qu’on la raccompagne en gentleman – il prononçait « jantleman » en prenant l’air pincé et en avançant comiquement les lèvres – mais sorti de là, y a plus personne. Alors qu’est-ce que tu veux ? Je ne supporte pas qu’on me résiste, moi... Au lieu d’la ferrer, c’est moi qu’ai été pris. Les mirettes que cette gosse se paie, c’est pas croyable, c’est un pousse-au-crime, ma parole… Hé, mon train va partir ! Salut, mec ! J’me tire. Et j’te dis pas « à la r’voyure », m’est avis que je n’vais plus m’pointer par ici avant longtemps.


Patrick revient de la gare en marchant lentement, la tête basse. La culpabilité est une sale petite bête. Ça vous grignote la cervelle, et pas moyen de s’en débarrasser. Mais bon Dieu de bon Dieu, elle n’avait pas à laisser l’autre taré la raccompagner si elle ne voulait pas conclure !

Sa fichue éducation à lui, c’est ça qui est cause de tout… La petite était vierge, et alors ? Au fond, personne ne savait qu’il était son premier amour, qu’avait-il besoin de lui voir commettre un faux pas pour pouvoir la larguer. Bon, elle n’avait pas de défense, et puis après ? Les défenses, ça s’apprend. Une bonne leçon, et elles se débrouillent beaucoup mieux après…

Il s’en veut et il s’en veut de s’en vouloir. Car avec tout ça, il vient d’annuler son rendez-vous. Il n’a plus le cœur d’y aller. La petite étudiante attendra. Toute neuve aussi celle-là. Un délice en perspective…


***


Patrick a tort de se croire à l’abri de tout problème.


Au « Roi d’Espagne », un petit homme chauve, lunettes rondes en fer sur le nez, scrute la Grand-Place de Bruxelles par la fenêtre d’une alcôve du premier étage. C’est l’« expert comptable » de Valentine, et il serait bien étonné de se voir attribuer cette profession. En réalité, il est retraité de la SNCB. Une tasse de café noir fume devant lui. Il regarde sans voir un groupe de Japonais prendre des photos de l’hôtel de ville tandis qu’un peu plus loin, un autocar déverse des grappes de touristes. Devant toute une flopée d’élèves dissipés, un professeur des écoles pointe la Maison des Brasseurs. Il fait de grands gestes sans se soucier d’accrocher le panier d’une ménagère pressée qui traverse à grands pas ce côté de la place… Les gens vont et viennent et s’arrêtent et repartent. Derrière les croisillons de la fenêtre, le petit homme chauve pense à sa petite-fille…

Débouchant de la volée d’escalier, un homme maigre, grand, extrêmement élégant vient de surgir et scrute les alcôves. Il voit le petit homme et vient s’incliner légèrement devant lui avant de s’asseoir en lui faisant face. Un serveur s’empresse, une serviette blanche pliée sur le bras :


– Un café, s’il vous plaît.


Même un observateur n’aurait pu reconnaître dans cet homme distingué, le clodo hirsute et sale qui avait provoqué une bagarre l’avant-veille à la « Charrette à bières ».


– Eh bien ? Vous avez trouvé quelque chose ?

– Vous aviez raison, monsieur. L’ami de votre petite-fille – Patrick c’est cela ? – a mis aujourd’hui dans le train pour Paris un jeune homme d’allure assez vulgaire mais plutôt fort joli garçon après lui avoir acheté et payé son billet. En m’approchant j’ai surpris des bribes de conversation mais hélas trop succinctes pour nous apporter une certitude quant à leur possible, j’oserais même dire probable, culpabilité. Par contre, j’avais précédemment pu prendre des photos des deux hommes au téléobjectif et dès que votre petite-fille sortira du coma…

– Dieu vous entende…

– Écoutez, si ce n’est pas le cas, j’ai encore quelques contacts à la police, ici à Bruxelles mais également au Quai d’Orsay, et une enquête sera diligentée, soyez-en sûr. Mais espérons que la petite récupère vite et pourra identifier son agresseur…


Ce n’est pas pour rien que l’on donne à Hugo de la Bérangère, commissaire à la retraite, le surnom de « La ventouse » : il ne lâche jamais un suspect et s’avoue très rarement vaincu.


***


On l’appelait Myrtille à cause de son joli regard violet. Elle n’a pas récupéré vite, elle n’a pas récupéré du tout. Ses yeux sont clos à présent. Peut-être ne les rouvrira-t-elle jamais plus…





(*) Nous sommes en 1970. L’on pouvait à cette époque fumer dans les cafés.

Je remercie Coquillette pour les nombreuses remarques, toutes très judicieuses, qu’elle a bien voulu apporter à ce texte et grâce auxquelles je le crois beaucoup plus abouti.


 
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   Shepard   
14/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Salut,

L'écriture a été soignée, la lecture est agréable, je dirais ni trop longue, ni trop courte. Certains dialogues sont un peu confus (dans la brasserie)

Cette partie là par ex : " Ce type a insulté Myrtille, en disant qu’elle l’avait bien cherché et Riton lui est rentré dedans, évidemment. Il a bien fait, quel blaireau ce bonhomme ! Je vous apporte encore un quart de pinard, Mesdemoiselles ?" -> Je ne suis pas vraiment sûr a qui 'ce type' fait référence ? Au cuistot ? Au 'clodo' ?

Itou pour le "a thug ?" qui reprend l'anglaise ? Patrick ?

L'idée du tic de langage en anglais est bonne pour aider a cibler les interlocuteurs, mais dommage que ça soit un peu forcé sur la fin (le côté je parle en anglais puis je fais la traduction ensuite) alors qu'au début les mots sont plus habilement mêlés aux phrases + les erreurs d'articles. D'ailleurs l'anglais est parfois un peu approximatif - pour chipoter - ex :

"What they say cops" -> More likely 'what the cops said' or 'what do the cops said.''Idem là "Surely it was attacked by a thug on the corner of a street." not "on" but "at". Ou encore "It alone can say what happened" -> Un peu maladroit à mon avis car ça réfère à Myrtille et non pas à un évènement, donc le 'it' ne va pas. 'She is the one who can say what happened'. Bon enfin, au final ce n'est pas très grave mais personnellement ça m'a fait buter sur chaque répliques de dialogue.

Au niveau du fond, il y a un peu de suspense bien qu'on met vite Henri hors de cause, agresser sa propre employée semble un peu étrange. Donc on devine que Patrick est impliqué.

Le problème c'est que je ne comprends pas trop ce qu'il a voulu faire. Il voulait rompre avec la fille, soit, mais alors pourquoi diable engager un type et faire quelque chose d'aussi compliqué/risqué ? "Son éducation ?", mais ça semble un peu léger... Son éducation l'empêche de rompre mais pas d'engager des types louches pour manipuler sa copine ? (on ne parle même pas de mariage, ou alors il pourrait y avoir des histoire de partage, etc...)

"La ventouse" m'a fait sourire.

Pour finir, le lien avec le sujet du concours est aussi un peu léger... Il est dit dans le récit qu'elle a les yeux violets, mis a part ça... Ce n'est pas vraiment au 'centre' de l'histoire.

J'ai donc beaucoup apprécié les qualités d'écriture du texte, mais je bute sur l'intrigue.

(Je prends aussi en compte le rapport au sujet du concours dans l'appréciation...)

   carbona   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Bidis,

Je viens d'écrire un long commentaire détaillé sur votre texte qui n'est pas parti, argghhh. Donc je vais recommencer mais peut-être en manquera-t-il des morceaux...

Quelques remarques au fil de la lecture:

- un cri déchire la nuit < l'image ne me convainc pas

- Des voitures passent. Leurs souffles < souffle est trop doux, trop léger

- « Je devrais téléphoner à la police », songe Valentine et "« Bah ! Quelqu’un va certainement appeler les flics.» < ces passages gagneraient à être rapportés par le narrateur

- "pénétrer dans son bistrot." < pénétrer ne colle pas trop avec le fait de rentrer dans un bistrot

- "Sur un mur couvert de vieux 33 tours et d’affiches, bizarrement, une tête de cerf se retrouve accrochée entre deux appliques sales." < "bizarrement", posé ainsi, me fait sortir de la lecture

- "Valentine tressaille. Une expression lui traverse l’esprit : « Non assistance à personne en danger ». Cette nuit, elle a enfreint la loi. Elle pense aussitôt : « Circonstances atténuantes ». Mais enfin, pourquoi aller jusque-là ? De toute façon, elle n’a absolument commis aucun crime, elle, ni même aucune faute avérée, après tout. Pourquoi se sent-elle à ce point coupable ? D’ailleurs, ce qui arrive à Myrtille n’a peut-être rien à voir avec les cris de cette nuit…" < passage trop explicatif, trop explicite et qui arrive trop rapidement, il gagnerait à être réduit

- "La chemise d’un blanc immaculé " < "immaculé", terme excessif et inapproprié dans ce contexte de description

- " et la bière tremble dans les chopes et les pichets de vin tanguent dangereusement," < la répétition de "et" n'est pas agréable à la lecture, j'aurais vu ici l'utilisation du participe présent

- "elle adopte sans le vouloir des attitudes et ses gestes s’empruntent" < c'est étrange, on a l'impression qu'il manque un complément après "attitudes"

- "Tout de même, elle s’habillait trop court." < à l'imparfait ? Valentine la considère déjà morte ?

- "et Riton lui est rentré dedans," < l'attribution des prénoms Henri au patron et Riton à l'aide-cuisinier entraîne une certaine confusion à la lecture de ce passage

- "Patrick a tort de se croire à l’abri de tout problème." < inutile je pense, ça fait panneau indicateur, la transition est maladroite

- "la SNCB" < ? SNCF belge j'imagine ?

- "Vous aviez raison, monsieur. L’ami de votre petite-fille – Patrick c’est cela ? – a mis aujourd’hui dans le train pour Paris un jeune homme d’allure assez vulgaire mais plutôt fort joli garçon après lui avoir acheté et payé son billet. En m’approchant j’ai surpris des bribes de conversation mais hélas trop succinctes pour nous apporter une certitude quant à leur possible, j’oserais même dire probable, culpabilité. Par contre, j’avais précédemment pu prendre des photos des deux hommes au téléobjectif et dès que votre petite-fille sortira du coma…" < on nous répète ce qu'on sait déjà, ce passage mériterait d'être raccourci et la mention du téléobjectif n'est pas indispensable, celle des clichés suffit


Votre texte est bien écrit et agréable à lire. Mais pour moi, il est inachevé, la fin est beaucoup trop abrupte. L'enquête n'est pas terminée mais comme le lecteur connaît le coupable, je pense que vous n'avez pas vu l'intérêt de poursuivre, ce que je comprends.

J'ai l'impression qu'il y a des trous dans ce récit. Toute la première partie est consacrée à la culpabilité de Valentine de ne pas être intervenue puis ensuite cet aspect-là disparaît totalement. Vous nous embarquez sur une piste que vous abandonnez. J'ai l'impression que vous vous êtes perdue dans l'intrigue. Et pour cause, ce n'est pas évident d'écrire un thriller.

L'attitude de Patrick manque de crédibilité. Il feint tant l'indifférence et marque tant de distance dans ses propos par rapport à l'évènement qui vient de se produire que je me suis demandée, au cours de ma lecture, si j'avais bien compris et s'il était vraiment le petit-ami de la victime.

Votre écriture est de qualité et je pense que votre nouvelle mériterait d'être retravaillée en ciblant les intentions de l'auteur (la culpabilité de Valentine qui débouche sur une accusation à tort ? la culpabilité de Patrick ?) et en imposant un fil conducteur. Il faudrait maintenir le suspens afin d'offrir une vraie révélation au lecteur à la fin.

Merci pour votre texte.

   Pepito   
28/9/2015
Hello Bidis,

Bon, tu nous l'as un poil bâclée celle là, non ? ;-)

"Même un observateur n’aurait pu reconnaître" manque pas un adjectif à observateur ?

Je reconnais les lieux, quartier, bistrot, ... mais en l’occurrence cela n'aide pas à la lecture. ;=)
L'intrigue est décousue de fil blanc. Le "pourquoi" d'abord : juste pour ne pas passer le premier ? mhhh
La Valentine qui s'endort en entendant une autre fille hurler sous ses fenêtres.. hmmmmm !
Valentine qui disparaît du paysage au profit de l'inspecteur La Ventouse financé par le retraité de la SNCB, hmmmmmmm !
Et pscccchiiiit ! Tout s’arrête, la suite au prochain numéro ! hmmmmmmm !

T'avais un truc sur le feu, fallait solder vite fait ? ;-)
Bon allez, on attend la ré-écriture.

Pepito

   ameliamo   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai lu avec beaucoup d’attention ce texte et ça m’a procuré un grand plaisir. Après mon avis, il s’agit d’une excellant écriture. Les personnages sont bien crayonnés marquant leurs traits de caractère. C‘est intéressant et original en ce qui concerne le mode d’aborder le thème du concours. Le style est vif, alerte, l’atmosphère est bien suggéré. Si vers final il est un peu bâclé, c’est à cause qu’il devait continuer encore. C’est très professionnel ce texte. (Excusez mes fautes d’expression)

   Blacksad   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
C'est pas mal écrit, le texte se lit sans difficultés et les dialogues sont plutôt crédibles. Par contre le côté intrigue policière est un peu approximatif à mon goût. Au début, je pensais qu'on allait vraiment jouer sur le côté culpabilité de Valentine et que la nouvelle se centrerait là-dessus, sur ce côté psychologique et pas sur un suspense en demi-teinte.
Je pense que j'aurais nettement préféré ce texte sans cette intrigue un peu bateau mais au motif curieux et inexpliqué (séduire sa propre petite amie ?). On perd de vue Valentine, c'est dommage et cet inspecteur arrive comme ça "à la place". Et la fin, au ton tragique, paraît déplacée dans ce polar. Une fin ouverte volontaire ? Mais on reste un peu sur sa faim du coup...

   Agueev   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Rhaaaaa Bidis, qu'est-ce que tu as glandé au cours de ta nouvelle ??? J'étais pris par l'intrigue, le personnage de Valentine (me demandant ce que j'aurais fait à sa place), l'ambiance du bar, etc... Et puis d'un coup j'ai perdu le fil.
L'idée de départ est bonne, pour rester dans le thème, j'aurais inventer un personnage avec celui qui a prévenu la police qui aurait vu Valentine regarder par la fenêtre et ne pas agir (le regard du témoin, l'œil qui la juge et qui la punit). je serais parti là-dessus.
C'est dommage, l'écriture est bonne et le style agréable.

   Anonyme   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je déplore que Valentine ne soit pas venue en aide à Myrtille, qui travaille dans le même endroit qu'elle, même si tout l'intérêt de l'histoire par de là, justement.

L'écriture est tout ce qu'il y a de plus attrayante, les discours relativement bien ciselés. Les yeux sont bien mis en évidence et le tout est assez bon dans l'ensemble.

Wall-E

   AlexC   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Hello Bidis,

J’ai aimé le début de votre nouvelle moins sa fin. Les cris dans la nuit, la victime qui est connue, les remords de Valentine, tout ça est très juste. La découverte du coupable n’a pas d’impact. L’idée est intéressante, mais mal amené à mon sens. Il n’y a pas de révélation, c’est une information supplémentaire formulée sans emphase, comme l’on énonce les différentes pièces faisant partie d’un puzzle.

Seulement, il n’y a pas comme dans tout histoire policière toute l’intrigue derrière qui explique avec moult suspens et rebondissements comment le coupable va être démasqué. Ici, le passage du détective est donc inutile, puisque la phrase d’après, vous mettez un point final à l’histoire, de façon si abrupte et si peu savoureuse, que je m’en suis arraché les cheveux. Vous étiez si bien parti ! Vous auriez eu besoin d’au moins 100 000 signes de plus pour en faire un bon épisode de Columbo, mais vous étiez en bon chemin. Là, j’ai vraiment l’impression que vous avez tronqué votre oeuvre en plein milieu et qu’il manque toute la partie la plus intéressante.

Sur l’écriture :

“Sa fichue éducation à lui, c’est ça qui est cause de tout… La petite était vierge, et alors ? Au fond, personne ne savait qu’il était son premier amour, qu’avait-il besoin de lui voir commettre un faux pas pour pouvoir la larguer. Bon, elle n’avait pas de défense, et puis après ? Les défenses, ça s’apprend. Une bonne leçon, et elle se débrouillent beaucoup mieux après…”
Ce paragraphe n’est pas très clair. Myrtille est vierge et Patrick ne peut pas la quitter parce qu’il avait besoin d’une “bonne raison” pour quitter une fille ? Et il espérait qu’elle se fasse dépuceler par un garçon de passage ? Education ? Myrtille n’avait pas de défense ? Par rapport à quoi ?

Quelques petites remarques :
-Les suspicions sur le cuistot sont superflues pour le lecteur puisque l’on sait ce que l’agresseur a dit qui montre qu’ils ne se connaissaient pas bien
-La première et dernière phrase du passage sur le détective son inutiles à mon sens, elles sortent du texte.
-Vos phrases anglaises ne sont pas toujours correctes.

Je tique (pour un texte si long ça ne fait pas beaucoup ! bravo) :
“soulève le rideau"
"la rue est noire"
"tourner le coin"
“je ne peux pas être dans le coup”
“trop de temps en leur compagnie” trop soutenu
“je la prends à mon compte”


Vous effacez cette dernière phrase et m’envoyez la suite en MP ? :)

Alex

   Anonyme   
29/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Une bonne histoire qui se perd en route et qui se noie tant son delta s’étale.

Quel dommage ! D’autant plus que l’écriture n’est pas désagréable et accroche bien.

Le début est prometteur. Avec l’envie que j’ai de secouer Valentine devant son attitude incompréhensible à ne pas intervenir malgré les cris de détresse qui s’éternisent dans la nuit, l’intrigue se noue rapidement autour d’elle. J’ai pensé qu’elle était plus égoïste encore que le commun des mortels, mais pourquoi pas après tout !

Tenue malgré cela en haleine, je me délecte à l'avance du moment où je vais trouver la clé d’un tel comportement. Mais rien ne vient et l’attention se délite vite autour du trop grand nombre de personnages qui volent la vedette.

Je sors de ma lecture en ayant l’impression que deux histoires se sont télescopées. Valentine mériterait la sienne propre (vous avez un très bon début pour cela), en étoffant le pourquoi de son attitude, par exemple.

En fait j’ai du m’y reprendre attentivement pour bien comprendre la fin et savoir qui est qui et qui fait quoi.

On pourrait dire que vous avez péché par excès, mais nous sommes d’accord qu’il est facile de « critiquer » et moins de proposer un texte rubis sur l’ongle. :-)

Un "bien" toutefois, pour la qualité de l'écriture et le début qui donne envie d'en savoir davantage.

A vous relire avec plaisir si vous tentez la réécriture.

   aldenor   
29/9/2015
Si je tentais de résumer l’intrigue :
Valentine est témoin auditif d’une agression. Elle n’intervient pas, par lassitude.
Le lendemain, les habitués de « la charrette à bière » se retrouvent. Valentine comprend que c’est la serveuse Myrtille qui a été victime de cet attentat. Un sentiment de culpabilité la saisit, pour non-assistance à personne en danger.
Patrick, le commanditaire de l’attentat fait partie du groupe. Valentine parait le soupçonner...
Dans cette situation, l’intérêt du lecteur est centré sur le personnage de Valentine. Où ses remords la mèneront-elle ? Réussira-t-elle à identifier l’agresseur ?
Mais voilà que le récit se poursuit en l’absence de Valentine !
Alors forcément, ça ne répond pas à mon attente : le récit perd son fil directeur, et avec, sa finalité.
Dommage, parce que l’écriture est soignée et le texte assez riche en observations.

   hersen   
29/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le début promettait beaucoup, je pensais que c'était le sujet : une femme visiblement en danger la nuit, non assistance à personne en danger, il y a homicide, comment Valentine va-t-elle le vivre. Sujet original. Et puis sans crier gare, exit la première histoire, si je puis dire, et nous voilà plongés dans une histoire sentimentale et policière un peu abracadabrante dont je n'ai pas trop vu l'originalité et tirée par les cheveux.

Franchement, pour moi, Valentine était le personnage central de cette histoire, j'en attendais tout.

Même si c'est bien écrit, ça ne suffit pas pour rattraper le coup. C'est même encore plus frustrant.
Certaines scènes sont vraiment bien : le début quand Valentine finalement ne réagit pas, la Charrette à bière aussi, l'ambiance est bien transcrite.

Mais à vous relire une autre fois.

Cordialement,

hersen

   Anonyme   
30/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Je dois dire que je n'ai pas tellement accroché à l'histoire. Le début avec la sourde oreille de Valentine m'a bien un peu retenu mais l'enquête qui suit m'a semblé ennuyeuse. C'est pourtant joliment écrit mais je trouve qu'il ne se passe pas grand chose en fait. Et puis trouver le coupable parce qu'on a surpris une discussion sur un quai de gare c'est tout de même gros ! Ce n'est pas votre faute, c'est moi qui préfère les polars plus glauques et plus sombres. Par ailleurs le thème du concours est juste survolé.

   Lulu   
1/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Bidis,

j'ai bien aimé lire cette nouvelle, notamment autour du personnage de Valentine, dont on peut se demander pourquoi elle n'a pas appelé la police. Cela interpelle, sachant que dans la vraie vie, certaines personnes ne réagissent pas face à quelqu'un qui se fait agresser.

En tout cas, vous nous racontez quelque chose de sordide, mais vous le racontez bien. Toujours votre style agréable, que je trouve ici différent, bien approprié au genre.

J'ai personnellement été plus touchée par le début que la fin. Peut-être parce que l'on perd le fil de Valentine au fur et à mesure qu'on avance dans le récit, ce que je trouve dommage.

A vous relire.


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