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Policier/Noir/Thriller
Blacksad : Les yeux de la tête [concours]
 Publié le 26/09/15  -  17 commentaires  -  11761 caractères  -  105 lectures    Autres textes du même auteur

On l'imagine avec imper, Borsalino, Smith & Wesson et toujours victorieux à la fin !


Les yeux de la tête [concours]


Ce texte est une participation au concours n°19 : T'as de beaux yeux, tu sais ! (informations sur ce concours).



– T’as de beaux yeux, tu sais ?


J’ai failli en recracher mon Jack Daniel’s. Et pourtant, il en faut. C’est pas tant la banalité de la réplique qui m’a estomaqué mais le fait que ce ne soit pas moi qui la sorte. La rousse voluptueuse que j’envisageais depuis quelques minutes à ma gauche au comptoir ne m’avait même pas laissé le temps de trouver un angle d’attaque. Pas froid aux yeux la demoiselle… Du coup, je devais avoir l’air surpris et même un peu con car un petit sourire se dessinait sur ses lèvres, qu’elle avait fort belles d’ailleurs. Il fallait que je réponde quelque chose, et vite. Manquerait plus que je passe pour un puceau en goguette. Et puis j’avais une réputation à tenir ici. Je voyais déjà du coin de l’œil le barman regarder la scène d’un air faussement désintéressé.


– Les tiens sont pas mal non plus. Ça tombe bien, le vert c’est ma couleur préférée. Et le reste est à la hauteur on dirait…


Pas très finaud je vous l’accorde mais plus besoin de prendre de gants, c’est elle qui avait ouvert les hostilités. Assez nouveau d’être abordé de la sorte, mais finalement ça allait m’éviter une bonne louche de tâtonnements et d’approches plus ou moins laborieuses. J’allais pas faire la fine bouche pour des problèmes d’orgueil mal placé.

La belle rousse m’a gratifié d’un sourire plus franc et s’est rapprochée de moi. Au moins, ses intentions étaient claires. J’ai fait un signe au barman qui a levé les yeux au ciel et nous a resservi avant de repartir à ses occupations d’un air déçu. Tant pis pour son scoop.

Quelques heures et verres plus tard, je faisais plus ample connaissance avec la demoiselle, qui se prénommait Élisa. Je vous passe les détails sur le reste des présentations, mais l’emballage n’était pas trompeur. Pour une fois, j’avais dû prier le saint adéquat ou faire une bonne action sans m’en rendre compte. Et le ciel m’en remerciait en nature. Alléluia.


*


Réveil en douceur au chant des cornes de brumes. Ça peut surprendre la première fois mais mon bureau, qui est aussi mon domicile, est situé sur les quais. Discret, original et… économique. Allongés dans le canapé-lit, dans la lumière striée des stores, Élisa me parlait d’elle, de sa vie… J’écoutais d’un air distrait en me disant qu’il faudrait quand même que je songe à bosser un peu. On ne vit d’amour et d’eau fraîche que dans les bouquins. Le bourbon, lui, se règle comptant.


– … tu sais que c’est incroyable que j’aie eu le coup de foudre pour un privé ? Je crois que c’est un signe du destin.


Là, j’ai tendu l’oreille.


– En plus, t’es super au lit... Sérieux. Mais si ça se trouve, je vais joindre l’utile à l’agréable.


Marrant, j’étais en train de me dire exactement la même chose. Peut-être finalement que les coups de chance c’est comme les emmerdements, ça vole en escadrille.


– Tu sais… je crois que je peux te faire confiance. Et je suis sûr que tu es aussi doué dans ton métier que pour le reste… T’as entendu parler de la bande des préleveurs ?

– Des rumeurs, rien de sérieux… Des types qui disparaissent. Il paraîtrait qu’on les retrouve parfois. Bien plus tard. Avec des morceaux en moins. Trafic d’organes. Mais faut pas croire tout ce qui se raconte dans les bars…

– Non. Je sais que tout est vrai. Écoute, j’ai… j’ai un enfant. Enfin, j’ai eu.


Ses grands yeux verts se sont mis à briller. Sa voix à trembler. Je n’ai rien trouvé d’autre à faire que passer mon bras autour de ses épaules. Et de l’écouter, sans rien dire. Dans mon job, on fait souvent dans la psychologie et le social. Inévitable.


– … il a disparu. Il y a un an. Il était tout ce que j’avais. Depuis, j’ai juré que je ferai tout pour coincer ceux qui l’ont enlevé. Mutilé. Et tué.

– Tu veux dire que…

– Oui. Aide-moi. Je paierai. Peu importe le prix. Les flics ont rangé l’enquête dans un dossier qui dort quelque part dans une pile sur un bureau. Tu sais ce que c’est.

– Mais qu’est-ce qui te fait croire que…

– Les quelques indices que j’ai pu recueillir dernièrement conduisent dans cette ville. Ils se déplacent sans cesse mais la bande est ici en ce moment j’en suis sûre. Tu dois connaître tout le monde dans le coin, les indics, les mafieux, les ripoux… aide-moi.

– Je… oui. Je t’aiderai.


Elle m’a remercié. Chaleureusement. Et croyez-moi, il y a des façons plus désagréables de dire merci. Là non plus, je ne vous fais pas de dessin mais si je n’avais que des clients dans son genre… on se bousculerait pour faire mon job.


*


Après le départ de la reine de beauté, je suis parti en chasse sur mon terrain de jeu préféré : les docks. J’adore ce décor gris crasseux, ces ombres qui durent tout le jour et cette nuit qui ne s’achève jamais vraiment. J’ai fait le tour de tous les tripots et de toutes mes relations. Mais ça n’a pas suffi, rien à se mettre sous la dent… alors j’ai élargi mon terrain de jeu à la Zone.

Excroissance monstrueuse de la ville, la Zone la cernait, l’asphyxiait et la parasitait en même temps. Mais elle recueillait aussi tous les éléments dont la cité-mère ne voulait plus. Équilibre malsain entre deux univers qui s’ignoraient. Mais à choisir, je préférais largement la Zone : pas d’hypocrisie dissimulée sous des airs policés… et pas de police d’ailleurs. Pas de regards hautains lancés depuis des façades impeccables, pas de dédain affiché par des bourgeois sûrs de leur supériorité… Dans la zone, il valait mieux connaître son interlocuteur et éviter de tourner le dos aux autres mais la règle était la même pour tous. Chacun pour soi, et Dieu pour personne. Œil pour œil et sang pour sang. Et autres maximes du même genre qui vous viendraient à l’esprit.

À force de coups à boire, de cajoleries et de menaces, j’ai commencé à trouver quelques infos, mais ça avançait malgré tout à un train de sénateur sénile. Ce qui est sûrement un pléonasme quand on y réfléchit.

Élisa ne m’en tenait pas rigueur et après des retrouvailles aussi intenses que chaleureuses, on échangeait nos maigres trouvailles chaque soir. Avant de repartir en chasse dès le lendemain…


*


Seule certitude acquise au bout d’une semaine d’efforts : Élisa avait raison. La bande opérait dans le secteur et avec un minimum d’imagination on pouvait même faire le rapprochement avec quelques disparitions récentes et inexpliquées. Mais rien de plus, nada. Je tournais en rond et je commençais à craindre que ma cliente préférée ne décide de changer de crémerie.

Cette idée était justement en train de ressurgir dans ma caboche après le cinquième rendez-vous infructueux de la journée. À savoir : dans le métier, il faut compter au minimum trois verres par indic. Un foie solide est donc recommandé pour postuler. Bref, je m’apprêtais à commander mon seizième scotch du jour – rien que pour moi celui-là – lorsque mon téléphone a vibré. Ma cliente était visiblement plus chanceuse, ou plus douée, que moi :

« Rejoins-moi dans la Zone Est, le long du troisième anneau du périph. Sortie Bd Zola. J’en ai repéré un. Vite. Élisa. »

J’ai vérifié par réflexe que mon holster était garni. C’était le pire coin de la Zone. Et puis j’ai foncé.


*


Dire que ce secteur de la Zone était glauque était un euphémisme gentillet. On se serait cru en plein cœur d’une tumeur de la cité en phase terminale. Même les squatters ne venaient plus traîner par là. Sans même parler de la saleté, des odeurs et autres désagréments, il fallait avoir ici des yeux dans le dos. Votre espérance de vie diminuait significativement dès que vous mettiez un pied sur ce boulevard.

Planquée dans un recoin, Élisa m’a interpellé discrètement quand je suis arrivé à son niveau. Elle était folle de s’être aventurée par là. Une femme seule n’avait aucune chance de repartir indemne de la Zone Est.


– Ah, enfin, t’as mis le temps !

– Me remercie pas. J’ai fait aussi vite que possible. T’es malade de venir toute seule par ici !

– Peut-être, oui… mais j’ai suivi un type qu’on m’avait signalé, pas pu te joindre avant. Il m’a fait cavaler. Paraît qu’il est de la bande. Il est entré ici.

– Il t’a vue ?

– Nan, je crois pas. On fait quoi ?


Pas le moment de se dégonfler. Et puis un peu d’action après ces journées à tourner en rond, ça allait me faire du bien.


– On y va. Tu me suis, sans faire de bruit.


J’ai dégainé mon meilleur atout qui était aussi mon assurance-vie et je suis rentré dans la cage d’escalier sombre et puante en essayant de ne pas faire trop de bruit en marchant sur les ordures.

Arrivé au premier, je me suis plaqué contre le mur. On entendait des voix au fond du couloir presque entièrement plongé dans l’obscurité. Aussi concentré qu’un félin en chasse, j’ai avancé lentement vers le bruit. Au moment où j’allais tourner la tête pour voir si Élisa me suivait, un éclair aveuglant a illuminé le corridor en même temps qu’une violente douleur irradiait brutalement depuis ma nuque. Black-out. Ou en bon français : rideau.


*


J’ai rouvert les yeux avec difficulté avec un mal de crâne hors catégorie et l’impression d’avoir avalé une fourmilière géante. J’ai articulé difficilement :


– ... Ta… Taser…

– Tiens, il se réveille… oui mon grand, tu as tout bon, c’était un Taser. Bravo. Je t’annonce ce que tu as gagné ?


C’était la voix d’Élisa. J’ai essayé de tourner les yeux vers elle sans succès. J’étais allongé sous une intense lumière et je sentais qu’on finissait d’entraver mes pieds. Pour les bras et la tête, c’était déjà fait.


– Sal… salope…

– Tsss… attends, je me rapproche. Moi, je te félicite. Tu as été parfait. Pour tout.

– Qu’est-ce que…

– Ce qui va t’arriver ? Eh bien, tu as fini par trouver la bande des préleveurs. Un succès de plus à ton actif ! Et je ne t’ai pas menti quand on s’est rencontrés : tu as vraiment de beaux yeux. Magnifiques même. Et en plus, tu es compatible et pas fiché.

– Compatible ? Pas fiché ?

– Ne te fais pas plus bête que tu n’es. Des yeux comme ça valent une fortune… s’offrir un regard pareil vaut littéralement les yeux de la tête !!! Alors, un code ADN qui matche avec le client et la garantie de contrôles rétiniens négatifs en plus, c’est le jackpot. Mais pour qu’une transplantation réussisse avec le maximum de chances, il faut qu’elle se fasse aussitôt après l’extraction. C’est fragile les yeux… Fallait donc que je sois sûre avant que toutes les données soient OK et que je puisse t’amener au bon endroit et au bon moment. C’est fait. Merci à toi. J’en profite pour te présenter le docteur Gorki. Il a été radié de l’ordre des médecins dans son pays mais je t’assure que c’est le meilleur dans son domaine.

– Vous allez… NOOONNN !

– Eh oui… le receveur est déjà endormi dans la salle d’à côté. Bonne nouvelle, contrairement à ce qu’on raconte, l’opération se fera sous anesthésie. Bon, ça coûte un peu plus cher mais c’est trop difficile d’opérer sur les yeux à vif.

– Et… et après ?

– Après ? J’ai dit qu’on allait t’endormir. Pas qu’on allait te réveiller. On en profitera pour regarder si on peut faire quelque chose de ton bloc cœur/poumons. Le foie, on n’ira même pas voir !


Elle s’approcha de mon visage et me déposa un baiser sur les paupières.


– Si ça peut te consoler, ton regard va faire encore beaucoup de victimes… et puis, j’ai vraiment joint l’agréable à l’utile. Allez, je te laisse aux bons soins du docteur Gorki. Et bon pied bon œil, hein ?


J’entendais encore son rire alors même que je sentais l’aiguille s’introduire dans le creux de mon bras et un liquide froid me noyer les veines.


 
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   Shepard   
9/9/2015
 a aimé ce texte 
Pas
Salut,

J'ai bien aimé l'ambiance posée au début du texte, mais la suite ne m'a pas trop emballé. Au niveau du fond 2-3 choses :

- Le privé ne se doute absolument de rien... Je veux dire il gobe l'histoire sans se poser de questions, et accepte l'affaire sans réfléchir... Enfin quand même : il fait face à une mafia organisée super dangereuse et il n'a aucun doute ! J'ai trouvé ça très gros.

- La transplantation d’œil est impossible (les nerfs optiques sont très complexes), on peut greffer de la cornée à la rigueur mais ce n'est pas difficile à obtenir dans ça ne justifie pas un trafic dans ce cas...

Niveau du style, quelques formules que j'ai bien aimé, et qui participe à l'ambiance glauque de l'histoire :
"On ne vit d’amour et d’eau fraîche que dans les bouquins. Le bourbon, lui, se règle comptant."

"A force de coups à boire, de cajoleries et de menaces, j’ai commencé à trouver quelques infos, mais ça avançait malgré tout à un train de sénateur sénile. Ce qui est sûrement un pléonasme quand on y réfléchit. "

Une que j'ai dû relire avant de comprendre :

"Du coup, je devais avoir l’air surpris et même un peu con car un petit sourire se dessinait sur ses lèvres, qu’elle avait fort belles d’ailleurs." -> Qu'elle avait fort belles n'est pas très joli à mon avis.

Du reste, l'ensemble se lit rapidement, peut-être que quelques tournures pourraient êtres améliorées mais rien qui ne gène la compréhension outre mesure. Le bémol viendrait plutôt des dialogues que je ne trouve pas au niveau de la narration. Les répliques ne sont pas vraiment trépidantes et manquent de punch. Ajouté à ça l'aspect agaçant du privé qui n'a absolument aucun flair (la fille fait un meilleur taff que lui, l'emmène dans le pire quartier de la cité - alors qu'une fille seule n'oserait jamais y mettre les pieds -, lui chante l'air du 'c'est le destin qui nous réunit'... Il est nouveau dans le métier ?) et j'ai vraiment du mal à trouver l'histoire crédible.

L'histoire gagnerait à prendre en épaisseur à mon avis (un développement du 'piège' plus subtile). Ou alors, si le personnage principal était un pilier de comptoir lambda, peut-être que le développement actuel paraîtrait plus crédible.

   carbona   
11/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Je commence par quelques remarques sur la forme :


- Le troisième paragraphe n'est pas terrible. La description de la Zone est surchargée et opaque, ça ne se lit pas facilement.

-"mais ça avançait malgré tout à un train de sénateur sénile. Ce qui est sûrement un pléonasme quand on y réfléchit. " < la comparaison n'est pas géniale et l'insistance sur le pléonasme l'achève

- "Dire que ce secteur de la Zone était glauque était un euphémisme gentillet" < même remarque que comme pour le pléonasme quelques minutes plus tôt, évoquer des figures de style dans ce récit cassent l'ambiance

- "aussi concentré qu’un félin en chasse" < la comparaison est moyenne, un peu attendue

- "Ou en bon français" : rideau. < ça nous sort du récit

- "en même temps qu'une violente douleur irradiait brutalement depuis ma nuque" < un peu maladroit

- "un mal de crâne hors-catégorie" < bof



L'intrigue :


Un enquêteur pas très finaud pour se faire berner ainsi, il ne semble pas prendre beaucoup de précautions donc un enquêteur pas très crédible. On ne sait rien à propos de l'enfant à retrouver, peut-être faudrait-il développer cela pour que le lecteur y croie un peu. La réaction de la nana dans le dernier paragraphe sonne faux : ses mots, ses phrases, son humour, ses explications, on n'y croit pas.

J'ai bien accroché sur les deux premiers paragraphes mais ensuite, les choses se sont gâtées avec le n°3 que je n'ai pas trouvé agréable à lire et les suivants auquel je n'adhère plus car je n'y crois plus.

Merci pour la lecture.

   Anonyme   
26/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Même s'il y a des invraisemblances (relevées par les commentateurs quant à l'impossibilité de greffer des yeux, "détail" que j'aurais été incapable de déceler), je ne me suis pas ennuyée une seconde à la lecture de cette nouvelle que j'ai parcourue d'une traite.

L'idée est originale, le récit rondement mené.
Les aparté et réflexions du héros qui ponctuent le texte ne m'ont pas dérangée, au contraire, cela apporte une note d'humour.
J'avais remarqué une petite maladresse d'écriture mais ne l'ai pas notée. Donc je l'ai oubliée. Je reviendrai si je la retrouve.

En résumé, j'ai passé un bon moment de lecture. Merci !

   Anonyme   
26/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un bon policier, très très noir en effet. L'ambiance est parfaite pour planter le décor, les personnages crédibles et attachants.

« Rejoins-moi dans la Zone Est, le long du troisième anneau du périph. Sortie Bd Zola. J’en ai repéré un. Vite. Élisa. »

En ce qui me concerne, je me serai plutôt méfier et n'y serai pas allé. C'est d'ailleurs ce qu'aurait du faire le héros, vu ce qui lui arrive au final.

J'ai vu venir le truc mais je pensais que notre privé bien-aimé allait s'en tirer, étant donné le style de narration employé. Du coup je reste un peu sur ma fin, car s'il meurt, plus d'aventures à se mettre sous la dent. Mais après tout, nous sommes en plein dans l'univers d'une nouvelle, et le héros peu très bien trépasser...

Le tout est vraiment bien écrit et m'a beaucoup plu.

Wall-E

   Pepito   
26/9/2015
Hello Blacksad,

Forme : belle écriture dans le style. Le bon ton pour un policier, un poil viril surjoué, fleurant la Malboro et le whisky plus ou moins bien distillé.

Une belle image "On se serait cru en plein cœur d’une tumeur de la cité en phase terminale. " mériterait une réécriture, vu que l'on ne sait pas qui est en phase terminale.

Fond : déjà pas de nian nian sur les bô yeux, c'est un bon point.
Sinon, pas fute-fute l’inspecteur Canardo de contre bande. Au seizième verre j'ai vu arriver l'entourloupe. Pour un gars dont c'est le métier, difficile ne pas voir venir le coup plus tôt encore. Du coup, cela freine l'empathie que l'on pourrait avoir pour, par exemple, un facteur dans la même position.
J'ai toujours la SF en tête, donc la greffe ne m'a pas posé de pb. Au fait, Gorki s'est échappé de Minority-Report ? ;=)

Merci pour cette lecture, je ne me suis pas ennuyé un instant.

Pepito

   alvinabec   
26/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Blacksad,
Le texte est plaisant à lire, ça coule tout seul dans le gosier et Super Jules nous sert un discours d'auto-dérision qui me fait rire. Surtout ses envolées religieuses sur fond de satisfaction charnelle. Le pauvre biquet ne voir rien venir, la faute au JackD sans doute.
L'irréalisme du prélèvement ne me gêne pas du tout, nous sommes dans le domaine fictionnel et non dans une publication scientifique. La croyance ( crédibilité) est-elle réellement nécessaire dans la lecture d'une oeuvre romanesque? Dumas disait bien qu'il avait fait des enfants à l'Histoire...mais de beaux enfants.
A vous lire...

   Agueev   
26/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai trouvé cette nouvelle excellente, même si on devine la suite dès que l'on parle du gang des préleveurs... Très bonne écriture, bien imprégnée du genre. De l'humour, du cul et de l'alcool. Tout pour me plaire !

   Lulu   
26/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Blancksad,

j'aime beaucoup le style dans lequel vous avez écrit cette nouvelle, de même que ton que vous lui avez donné. Cela se lit facilement et de façon agréable.

J'ai deviné assez rapidement ce qui allait advenir des yeux du privé ; ce n'était pas bien difficile, s'agissant d'un concours portant sur les yeux... et je trouvais étrange que le protagoniste ne se méfie pas plus d'une inconnue..., mais j'ai aimé tout lire pour le style fort agréable.

Tous mes encouragements !

   AlexC   
26/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Hello Blacksad,

Le polar dans toute sa splendeur ! Ou ses gros clichés, c’est selon. Je m’attendais presque à ce que le héros nous dise : “je ne la sens pas du tout cette affaire”. Et puis, boom, le retournement attendu, la jolie fille qui le trahit et… et, c’est la fin ! Génial ! J’ai adoré qu’il n’y ait pas de retournement de situations, que la chute soit négative et sans fioritures. Une opération nette et sans bavure, bravo. Par contre, que la personne qui parle, héros de l’histoire, y laisse la peau, ça pose un petit souci de cohérence au niveau narration, non ? Surtout que vous multipliez les interpellations du lecteur, comme la voix off d’un film.

Il aurait peut-être fallu remettre tout ça dans un contexte : “je vous raconte l’histoire qui m’a amené au bord du gouffre”. Une sorte de flashback après une première scène dans le présent qui voit le héros en mauvaise posture (attaché prêt à se faire piquer par exemple) et bien sûr ensuite un retour dans le présent avec, contrairement à ce que tout le monde attend (le triomphe du héros), une fin abrupte.

D’autre part, je me demande s’il était vraiment nécessaire de nous resservir tous les clichés du polar ? Je ne m’en suis pas offusqué car la fin est tout sauf classique, mais bon, je me demande si vous n’obtiendriez pas le même effet avec des idées à vous.

Je tique :
“qu’elle avait fort belles d’ailleurs.”
“dans un dossier qui dort quelque part dans une pile sur un bureau.”
“Après le départ de la rein de beauté”
“Aussi concentré qu’un félin en chasse, j’ai avancé lentement ver le bruit."

Je jubile :
“Peut-être finalement que les coups de chance c’est comme les emmerdements, ça
vole en escadrille.”
“Excroissance monstrueuse de la ville, la Zone la cernait, l’asphyxiait et la parasitait en même temps.”

Merci pour cette nouvelle couperet.

Alex

   hersen   
26/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup dans cette nouvelle le détective alcoolisé et pas très futé.
L'histoire commence trop bien pour lui et on se doute dès le début que trop de chance égale malchance. Et je le devine quant à moi coutumier du fait.
J'attends de voir ce qui va se passer à son grand dommage. Alors au fur et à mesure qu'on avance, même sans que j'en aie déjà la preuve, je le vois se faire rouler dans la farine.
Et je m'amuse beaucoup.
J'aime bien dans les histoires la super nana trop belle qui déboule et que le mec est juste tellement content du bon plan qu'il ne se doute même pas que la facture sera salée. Les yeux de la tête en l'occurence !

Des petites bricoles relevées déjà dans les autres commentaires, mais rien qui enlève son ton à l'histoire.

Merci pour cette lecture

   Bidis   
26/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
L’écriture colle à l’histoire et aux personnages et l’atmosphère est très bien rendue, on en a des frissons. Peut-être que tout aurait pu être mis au présent, c’aurait sans doute été encore plus percutant. Quoiqu’il en soit, c’est un texte nerveux et agréable à lire. On ne s’ennuie pas et ça, c'est très important. Mais il y a ce gros défaut : dans l'état actuel de la médecine, la greffe de l’œil est impossible, seule la cornée, c'est-à-dire la partie blanchâtre est transplantable. Il fallait donc clairement se situer en science-fiction.
Deux petites remarques encore :
- « Et pourtant, il en faut. » J’ai dû réfléchir un moment avant de comprendre que l'auteur voulait dire « Il en faut de peu ». Est-ce que vraiment, pour être branché, il faut escamoter la fin des phrases comme cela, de nos jours ? Je vais finir par ne plus comprendre grand chose quand on me parle, moi !
- « Dire que ce secteur de la Zone etc… » : On vient de dire, deux courtes phrases avant « C’était le pire coin de la Zone », donc on sait où on est, ce deuxième « la Zone » est inutilement répétitif

   Anonyme   
27/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai lu d’une traite, car bien servi par le ton approprié à cette nouvelle.

Il y a des invraisemblances, relevées par d’autres, mais je n’aime pas lire en jouant au détective.
Celui de votre histoire colle au prototype du genre. Comme tout bon mâle viril patenté, dès lors qu’un bon plan lui présente ses fesses, il devient pas très futé. Certainement pourquoi la fin s’évente assez vite et me déçoit un peu.

Le plus, c’est pour la description de la zone glauque (on s’y croirait) et les bonnes trouvailles « On se serait cru en plein cœur d’une tumeur de la cité en phase terminale », « chacun pour soi et Dieu pour personne ».

Merci pour cette lecture, Blacksad

   Anonyme   
27/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
La fin ça ne va pas du tout. Puisqu'il meurt, comment peut-il raconter sa mésaventure ? Il aurait fallu que ce soit son fantôme qui parle par exemple. Hormis cette incohérence, j'ai plutôt apprécié l'histoire qui fleure bon le whisky et les jolies femmes, avec un épilogue cruel à souhait. Bon, c'est du classique, vous utilisez les ficelles habituelles du polar, pas de nouveauté mais ça se lit avec plaisir. Si vous perséverez dans cette voie, il faudrait essayer de donner plus de personnalité à vos enquêtes.

   lala   
28/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Blacksad,
J'ai bien aimé l'histoire de ce grand naïf avec ses airs de blasé qui maîtrise tout ! Le style polar, déjà commenté, est vraiment très agréable, très adapté. Il faut essayer de le conserver sur la longueur, parce que c'est votre point fort, et bannir le plus souvent possible les phrases ordinaires qui nous ramènent sur terre !
La fin est soit maladroite si on retient que le héros va mourir, soit habile si elle annonce une suite !
Rien ne vous empêche d'écrire un nouvel épisode ...
A bientôt !

   Pascal31   
4/10/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Un bon polar qui louche un peu sur Audiard ("les coups de chance c’est comme les emmerdements, ça vole en escadrille"). L'histoire est efficace, quoique sans surprise, et la chute glauque à souhait. J'ai trouvé cependant le style un peu "m'as-tu vu". J'ai l'impression que l'auteur s'est parfois regardé écrire...
Quoi qu'il en soit, le thème du concours est respecté et c'est un récit que j'ai pris plaisir à lire.

   jeanmarcel   
7/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une nouvelle qui se lit comme on boit du petit lait. C'est drôle, parodique, bourré de références, avec quelques passages inspirés et plaisants. Je trouve les commentaires bien sévères avec cet hommage au polar à la Mike Hammer, Blacksad sème volontairement au fil des phrases de petites graines de roman noir que j'apprécie beaucoup... mais tous les goûts sont dans la nature et la parodie n'est pas toujours distinguée à sa juste valeur.

   Blacksad   
7/10/2015


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