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Horreur/Épouvante
Bliss : Dans les ténèbres...
 Publié le 14/02/08  -  17 commentaires  -  5783 caractères  -  181 lectures    Autres textes du même auteur

À votre avis, à quoi ressemblent les ténèbres ???


Dans les ténèbres...


… Y'a quelque chose qui cloche…


Mais quoi ?


Réveillée en sursaut, je tâtonne dans le noir à la recherche de ma lampe de chevet…

À sa place, je trouve une flaque d'un liquide poisseux et nauséabond…

Et là je me rends compte que je ne suis plus dans mon lit, mais allongée sur un sol inégal, dur, humide, plongée dans une atmosphère malodorante et moite…

Il me faut quelques secondes pour réaliser, le temps que mon esprit embué sorte complètement de sa torpeur…

Et là, c'est la panique…

Où je suis, avec qui, comment, pourquoi ? Tout se bouscule dans ma tête, tout se mélange, je n'arrive pas à réaliser…

Je dois sûrement rêver…


Me redressant, appuyée sur les mains, l'objet pointu qui me rentre dans la paume me révèle que non, je ne dors pas. De l'eau goutte quelque part alentour, faisant résonner par mille échos un sinistre signe. Plic… ploc… plic… ploc…

J'essaye, en écarquillant au maximum les yeux, de me repérer, mais non, je suis dans le noir complet, incapable de me situer, de savoir où je suis, où je vais…

Un courant d'air glacé me parcourt l'échine, je ne porte que ma nuisette en tulle noir transparent, j'ai froid. Je me recroqueville, les genoux sous le menton pour garder le minimum de chaleur qui me reste.

Un bruit étrange, comme une pierre qui se décroche et dévale une pente, me décide à me lever pour essayer de sortir de cet endroit de misère…


Mon cœur bat la chamade, mon souffle se fait rare, mes yeux s'embuent…

Je fais un pas, puis deux. Pieds nus, je marche dans une espèce de boue sans nom, qui pue la mort.

Je n'ose pas appeler, de peur qu'une créature démoniaque me réponde, mais mon instinct de survie me somme d'appeler à l'aide, de crier ma peur à qui veut l'entendre pour venir me tirer de ce foutu pétrin…


Je risque un murmurant "y a quelqu'un ?" qui ne trouve bien sûr aucune réponse… si ce n'est ce lugubre plic… ploc… et un écho lointain, ma propre voix…


Un second courant d'air finit de me tirer de ma torpeur, bien vite remplacée par une panique et une trouille incroyables…


Je me mets à courir dans les ténèbres de cette atrocité morbide, aveugle comme une chauve-souris, les radars en panne…


Je cours, m'écorchant les pieds à chaque pas, la chair de poule envahissant peu à peu mon corps, de froid et de peur.


Et là, je me cogne contre un mur humide et froid, gluant d'une matière que je suis heureuse de ne pas voir.

Ce mur arrive comme une sorte de délivrance ; telle une aveugle, je commence à le longer en me disant qu'il arrivera bien quelque part, à MA délivrance…


Haletante, je m'accorde une pause pour tenter de réfléchir un peu. Où suis-je ? Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour en arriver là ? J'ai l'impression que je ne sortirai jamais vivante d'ici…


À ces pensées, je me laisse glisser sur le sol, incapable du moindre pas de plus. Mes genoux s'entaillent au contact de je ne sais quel objet tranchant, je ne sens presque plus la douleur ; j'ai envie de mourir pour que ce cauchemar cesse enfin.


De désespoir, je hurle aux ténèbres frémissantes. Mon cri se répercute longtemps dans cette grotte diabolique…


Ce cri sorti du fond de mes entrailles meurt peu à peu, quand soudain, venu de loin, arrive de plus en plus fort les pleurs d'un bébé que l'on sent torturé, des pleurs de douleur intense qui me glacent sur place.

Ces pleurs entrent dans ma tête pour ne plus vouloir en sortir. Je me bouche les oreilles tant que je le peux, résolue à devenir sourde à ces hurlements insupportables. Mes larmes chaudes coulent de plus en plus et tombent à mes genoux.

Au bout d'un moment qui me paraît une éternité, les pleurs du bébé s'arrêtent enfin. Et quand je commence à desserrer l'étau de mes mains autour de ma tête, un rire d'enfant, comme heureux du mal qu'il vient de faire, cruel, machiavélique, se met à résonner, à rebondir sur les murs de ma cage sans porte de secours.


Ce rire est pire que tout. Je me relève le plus vite que je le peux, mes genoux et mes pieds meurtris, je me remets à courir, en gardant toujours le mur comme fil conducteur d'un labyrinthe tenu par un enfant pour Minotaure.


Mes pieds frôlent, marchent dans un tas d'immondices à la consistance et à l'odeur plus répugnantes l’une que l’autre, jusqu'à ce que je m'enfonce jusqu'à la cheville dans un liquide froid comme la mort, puant comme l'Enfer.

Je m'étale par terre, me fracassant encore un peu plus les genoux, déchirant ma nuisette déjà si peu utile dans ce frigo immonde.


Je me relève tant bien que mal, poursuivie par ces rires monstrueux incessants. Quelque chose me frôle la joue, son contact glacé me force à accélérer le pas, je suis à bout, l'air froid me gèle les poumons, je suis frigorifiée, j'ai peur, un enfant diabolique est à mes trousses, je n'en peux plus, je veux que cela s'arrête, je prie ce satané dieu pour la première fois de ma vie, j'appelle ma mère comme une petite fille perdue que je suis, je veux mourir pour ne plus souffrir…


Je m'écroule, inerte, quelque chose m'a fait un croche-pied, mais je m'en fous, qu'il m'achève…

Les rires se rapprochent inexorablement, une petite main froide comme le métal remonte le long de ma jambe ; je protège ma tête de mes mains, je ne veux pas souffrir, je veux mourir vite.


Les mains remontent le long de mon corps, je sens un liquide chaud qui coule sur moi, les mains arrivent sur mon cou, commencent à serrer…



***


Et je me réveille en sursaut, le souffle me manque, je respire un grand coup pour reprendre mes esprits…


Tout cela n'était qu'un rêve, un putain de cauchemar…


Mais il y a quelque chose qui cloche…


Le sol sous mon corps n'est pas le matelas confortable sur lequel je me suis couchée hier soir…


À sa place, un sol humide et froid…


Et je hurle…



 
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   David   
14/2/2008
Bonjour,

Pas de critique, bravo pour la boucle du récit, une nouvelle comme j'aime, un plaisir à lire.

   clementine   
14/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai lu d'un trait et j'ai aimé.
Toutefois quelques expressions m'on paru alourdir le récit.
Ce sont:
- "Ce foutu pétrin", je trouve que cela dénote et est au dessous de la vérité de la situation ( vraie ou rêvée ).
- "Mes pieds frôlent, marchent dans un tas d'immondices à la consistance et à l'odeur plus répugnantes l’une que l’autre."
Cela aurait allégé de dire simplement: à l'odeur répugnante.
Bon mis à part ces tout petits défauts ( pour moi uniquement), le texte est fluide et se lit avec plaisir et facilité, ton écriture est très plaisante.
Bravo pour la chute qui est géniale.

   strega   
16/2/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
EX-CEL-LENT. J'ai adoré, je suis accro au style Bliss, ça y est.

C'est tout ce que j'aime, tout ce qui me fait flipper, (l'eau abritant des choses innomables, des enfants diaboliques, un lieu exigu...). Vraiment.
Je soupçonne Bliss d'avoir aimé The Ring (ou détester), d'avoir des goùts oeu communs et quelque peu, disons... décalés? (Amie du dark bonsoir ?)

En revanche, même remarques que clementine sur les même points. Mais franchement, pour une fois, je veux bien ne rien dire de plus.

Punaise, j'ai encore l'impression d'avoir quelque chose qui traine sur ma jambe tiens... Bouuuuu, gros frisson.

Au grand plaisir de te lire à nouveau. Bravo (et, mais c'est trop court aussi hein : )

   Engel   
16/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai surtout adoré la fin de l'histoire qui me rapelle un peu un Jour sans fin.

J'ai noté quelques répétitions :
"de boue sans nom, qui pue la mort.
dans un liquide froid comme la mort"

Et je trouve que la petite veut mourir trop vite, elle ne tente pas assez de lutter contre ce cauchemard.

   Bliss   
16/2/2008
Encore merci pour vos commentaires, je suis vraiment très contente que ca vous plaise!

Strega, je te signe un autographe quand tu veux^^

Ah oui au fait, je n'ai jamais vu ni le Village, ni the Ring...

Et pour mon autre nouvelle, merci pour la "comparaison" avec Stephen King, mon mentor!!!

   widjet   
28/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Amatrice de Stephen King ? Ce n'est guère étonnant car on retrouve bien cette envie de recréer cet univers poisseux et morbide. Sur la forme, je trouve que ce n'est pas assez travaillé (beaucoup de répétitions - comme....comme....- et cette phrase "puant comme l'Enfer" qui m'a fait sourire...Ca pue l'enfer ???) . Mais ce sont des détails. Le dénouement est intéressant..."Comme" une sorte de manège infernal...

Je vais lire un autre texte de cet auteur

Widjet

   ROBERTO   
31/7/2008
Voilà un texte que j'aurais aimé écrire....C'est court mais d'une intensité qui laisse le lecteur pantois. Cela rappelle effectivement les premiers textes de Stephen King.
Un très grand bravo, pour moi cette nouvelle mérite d'être au Hit Parade de la rubrique fantastique.
ROBERTO

   Anonyme   
31/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai bien aimé. L'ambiance angoissante est bien décrite.
Mon seul regret est que le thème ne soit pas vraiment original : un rêve, on se réveille et s'aperçoit qu'on est encore dedans.

   Jedediah   
31/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Je rejoins Ululo en ce qui concerne l'originalité de l'histoire...

Mais celle-ci est bien racontée, dans un style fluide et agréable qui fait bien ressortir la sensation de panique...
Ça ressemble en effet un peu à du Stephen King, d'autant plus que lui-même a déjà plus ou moins traité le sujet dans une de ses nouvelles... (je ne me souviens plus du nom).

J'aurais quand même aimé en savoir un peu plus sur "l'endroit" dans lequel se retrouve piégé le narrateur.

Merci pour ce moment de lecture.

   Anonyme   
31/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Fan de King, je reconnais qu'il y a un peu de celà (mais alors un King dans La petite fille qui aimait Tom Gordon, ou Jessie...) mais pas que ça...
Il y a une réelle envie de faire peur, et ça c'est très bien...
Celà dit... (ben oui, toujours moi...) trop de répétitions, pas assez de profondeur dans l'angoisse (oui ok c'est gluant à souhaits, mais...ya quelque chose qui me manque...) et peut-être, peut-être justement une écriture un peu trop inspirée de King pour que je puisse adhérer à cent pourcents...
Mais j'aime bien, j'aime bien, j'encourrage et je suis de près...

   victhis0   
16/9/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bien joué ! un texte où on rebondit sans cesse pour mieux retomber...Machiavélique et très bien écrit dans l'ensemble (effectivement deux trois p'tites maladresses des "comme" à répétition). C'est une bonne histoire, sordide, mais bonne

   Menvussa   
12/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
C'est pas mal du tout. J'aime ces histoires sans fin qui bouclent sur elles mêmes. Cela va peut-être un peu trop vite, c'est sans doute pour montrer cette panique qui la prend aux tripes mais je ne sens ni cette mort qui règne ni cette fange dans laquelle elle se débat.
Et puis courir dans le noir dans cette boue, surtout dans un rêves où les mouvements sont souvent entravés, freinés, grrrrrr, ça coince.

   Anonyme   
13/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
magnifique!

   Anonyme   
27/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
ex-cel-lent... rien à dire si ce n'est... encore!

   Mimi-Crazy   
27/5/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Cela fait longtemps que je ne suis pas venue sur Oniris, et je dois dire que tomber sur cette nouvelle le soir avant d'aller se coucher c'est flippant !
Sérieusement j'ai beaucoup aimé, la boucle à la fin c'est vraiment le genre de trucs que j'adore ! ( J'ai pas vu The ring mais de Nakata y'a Dark Water aussi auquel ça m'a pas mal fait penser ! )
J'ai bien aimé "aveugle comme une chauve-souris, les radars en panne".
Merci Bliss cette lecture m'a donné l'envie de me replonger dans le site ! :D

   monlokiana   
30/6/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le texte est court…Trop court à mon avis…Cela est peut-être dû au début qui va trop vite au but. J’aurais aimé savoir qui parle. Ce « réveillée en sursaut » monte qu’il s’agit d’une femme. Le récit coule bien, aucun passage ne m’a bloqué mais j’aurais aimé une description élargie de la narratrice. Je ressens la peur du personnage mais je n’arrive pas à l’imaginer dans ma tête…
La fin, je m’y attendais. Je m’attendais à ce que ce soit un rêve mais pas une vision. J’ai apprécié ce texte mais il lui en faut beaucoup plus pour qu’il me convainque
Monlo

   cherbiacuespe   
26/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ou comment faire la découverte du mouvement perpétuel ! Pas emballant !

Terrorisante, angoissante nouvelle, bien dans l'esprit du thème choisi. Soigneusement échafaudée, bien écrit quoique sans difficulté majeure, la seule dans ce type de récit étant d'impliquer le lecteur dans l'ambiance glauque. La cible est atteinte et la fin est peut-être pire que l'histoire elle-même.


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