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Horreur/Épouvante
Bliss : IL
 Publié le 11/02/08  -  12 commentaires  -  4542 caractères  -  107 lectures    Autres textes du même auteur

Du jour où IL est arrivé, plus rien n'a été comme avant...


IL


On ne sait pas comment IL est apparu…


On sait juste que la fille du croque-mort L'a trouvé, le soir du 16 novembre 1775, au milieu du chemin qui relie le village à la clairière, tout au fond du bois maudit, sur le chemin étroit, comme encerclé par les arbres de mauvais augure, les arbres qui font parler les corbeaux, les arbres qui ont une âme…


Au début inoffensif, complètement calme et silencieux, IL intriguait tout le village, des jeunes aux plus vieux, les femmes, les enfants, même les chiens venaient LE renifler et s'enfuyaient la queue entre les pattes, après lui avoir lancé un aboiement mélangé de colère et de crainte. Les chats, quant à eux, crachaient et se hérissaient, même s'ils ne LE voyaient pas, même s'ils étaient dans la pièce adjacente.


Puis, les corbeaux diaboliques, les messagers des arbres sont arrivés, ont envahi le village en criant leur litanie de mort, se posant sur certains toits des masures, sifflant à l'arrivée des propriétaires, les épiant par les fenêtres allumées… Ainsi, au fur et à mesure que les corbeaux se sont posés sur la cheminée de telle ou telle maison, on s'est habitué, on a appris à attendre de nouveaux morts.


La première fois que c'est arrivé, on ne s'est pas posé de questions, les morts arrivent souvent dans ces temps froids de disette. Puis, au bout de plusieurs cadavres, quand on voyait les corbeaux s'envoler après l'annonce de la mort, on a commencé à s'inquiéter. Dans ces moments, IL était chaud et sifflait, tremblait et suintait, IL effrayait le monde.


On ne sait pas pourquoi on L'a gardé au village, sans doute par peur d'une malédiction… On LUI apportait des offrandes, en croyant stupidement que ça allait LE calmer, mais non, jamais IL ne nous a remerciés pour ces cadeaux. Aucune reconnaissance, jamais…


Les gens ont commencé à se cloîtrer chez eux, ne sortant que pour aller à l'église, prier en pleurant leurs morts, en suppliant de nous L'enlever, de nous laisser en paix.

Mais même chez soi, personne n'était à l'abri, même sans LE regarder, sans penser à LUI, ceux qu'IL avait désignés n'étaient pas épargnés, pas même les nouveaux nés…


Alors on a décidé de LE cacher, de L'enterrer, de LE retirer de la vue et des pensées des gens.


Alors nous sommes partis, nous avons pris le chemin interdit, le chemin de tous les dangers, le chemin qui mène à la clairière maudite…


Tout au long de notre périple, nous avons eu peur, harcelés, terrifiés par l'esprit des arbres que les corbeaux portent en eux, horrifiés par les fantômes des morts de notre village qui nous tiraient par les vêtements pour nous supplier de les venger, de les rejoindre…


Quand nous sommes arrivés à la clairière, fatigués, hagards, presque fous, les cheveux devenus blancs, LUI dans notre dos, brûlant, hurlant, nous nous sommes assis, nous avons pleuré, crié, au beau milieu de la clairière inondée de lumière par la lune, une lune narquoise, souriant de son sourire sadique, alors que cette nuit était au village une nuit sans lune…


Nous avons creusé de nos mains la terre dure de la clairière maudite, un trou profond, tel qu'IL ne pourrait jamais en ressortir, nous L'avons enterré tant bien que mal, LUI, tremblant, hurlant d'un cri de mort, riant comme un fou, comme le Diable en personne, et même après avoir rebouché SON tombeau, nous L'entendions encore.


Nous sommes partis en hurlant, en courant aussi vite que nous pouvions, en évitant les fantômes qui riaient, les corbeaux qui sifflaient, les arbres qui nous effleuraient de leurs branches.


Et quand nous sommes arrivés au village, deux heures plus tard, nous étions à moitié fous, nous avons été surpris de trouver le village complètement silencieux, plus âme qui vive aux alentours.


Nous sommes rentrés dans la rue pavée du village. Arrivés sur la place de la fontaine, tout le village nous attendait, des lueurs diaboliques dans les yeux, des sourires morbides aux lèvres.

Ils se sont approchés, les bras tendus vers nous tandis que nous reculions ; ils étaient encore plus fous que nous…


Et puis… la fin de tout : les enfants du village LE portaient en triomphe, alors que nous L'avions enterré seulement quelques heures plus tôt. IL rougeoyait, IL riait, savourait sa victoire proche.


Quand les villageois fous se sont jetés sur nous, nous avions totalement perdu la raison, nous nous contentions de crier, de rire d'un éclat hystérique, attendant qu'IL vienne nous chercher comme IL était venu chercher les autres, attendant qu'IL nous emporte vers la mort, vers l'enfer…



 
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   Liry   
12/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Une histoire courte, sombre, autour d'un personnage maléfique, sans nom ni apparence.

L'écriture est fluide, avec parfois des répétitions, et se laisse lire.

Une histoire sombre donc mais classique, forêt maléfique, corbeaux, diabolique, etc ..., mettant en scène un être malveillant qui s'introduit dans un village et le ronge petit à petit jusqu'à ce que tous les habitants périssent sans pouvoir rien n'y faire.

Enfin, ce n'est que mon avis personnel.

Merci pour cette nouvelle.

   David   
13/2/2008
La nouvelle est trés courte et l'histoire y est bien tenu, mais ce IL a peu de substance, un petit corps, une couleur, un regard, un rire...IL semble humanoïde, une statuette ? j'en sais trop ou pas assez.

   Sebastien   
13/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Oui c'est pas mal, le côté sombre est en effet bien rendu, mais ce IL mériterait de ralentir le récit, c'est à dire de poser un peu les choses de temps en temps, dans une scène ou deux... Je vois Le bien se confronter à un chef de clan, dans un regard long et froid, enfin tu vois, quoi... Non, tu vois pas? ^^ Bref à part ça j'aime bien.

   Al-e-x   
14/2/2008
Bravo, j'ai beaucoup aimé. Ta nouvelle se lit très facilement et on ressent très bien l'ambiance du village et les sentiments des villageois.

   strega   
16/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Huuum, ça sent la suite où c'est juste que j'en redemande...?

Vraiment bien, la majuscule, j'adore. Ca m'a quand même fait beaucoup penser au Village justement de Shyamalan (j'ai un énorme doute sur l'othographe pardon), à Simetierre de King et à tous ces films cultissimes pour moi des années 70/80 sur des zombis vengeurs, série Z j'en convient mais au combien cultes...

Un énorme reproche, c'est beaucoup trop court...! Il manque un peu de détails aussi c'est vrai, mais pas tant sur Lui que sur le village et ses habitants je trouve.

Allez, on lance les paris, c'est qui ou quoi ce "Il"?

Je penche pour soit, une racine de mandragore (je sais il s'agit pourtant d'un masculin), soit pour quelque chose de complètement abstrait, genre la raison, le libre arbitre, ou le discernement.

Bravo et merci merci beaucoup Bliss

   Bliss   
16/2/2008
Merci à tous pour vos commentaires très sympa!
Ca fait plaisir de voir que mes nouvelles plaisent!

Ok, lançons les paris, j'ai hâte de savoir comment vous imaginez ce fameux IL...

   nico84   
17/2/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Moi non plus je ne sais pas qui IL est. Mais je penserais plutot à une valeur abstraire comme le dit strega. (je penserais personnellement au Bonheur).

En tout cas, bravo pour cette nouvelle à l'ambiance pesante et étrange !

   widjet   
28/2/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je suis moi-même -en tant que lecteur - friand de ce genre d'histoire (les thrillers) et je suis ravi de voir (enfin lire) qu'un auteur en fait son domaine d'écriture sur ONIRIS....Mais je ferai le même petit reproche que la nouvelle précédente que j'ai lu de Bliss...Le fond n'est pas assez transcendé par la forme, trop répétitive ou trop lourde avec des phrases qui me semblent un peu maladroites ("un aboiement mélangé de colère et de crainte"). Je me permettrai de donner le même conseil que j'essaie de suivre moi-même : laisser reposer le texte quelques jours et y revenir (on appelle ça "ramasser je crois) car le fond est interessant, l'auteur prend du plaisir et son imagination est fertile. Enfin, j'aurai bien aimé avec plus d'éléments sur ce IL....J'aime bien que l'auteur me mette à contribution....Mais peut-être n'ai je pas été assez attentif et que la réponse se trouve dans ces lignes.

Widjet

   Anonyme   
11/6/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai bien aimé. Mais pour moi, cela n'est pas une nouvelle : c'est un prologue de roman, ou d'une suite de nouvelles.
C'est pourquoi j'ose demander, même si cette nouvelle remonte à plusieurs mois, une suite.
En attendant, je mets une note pour ce "prologue".
Edit. : pour moi, IL est un homme du village maltraités autrefois par les villageois. IL est mort mais IL est ressorti des enfers pour châtier ceux qui avaient gâché SA vie.

   Maëlle   
26/7/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un peu frustrée de n'avoir pas la clef de l'énigme, mais ça donne aussi sa force au texte.

   Anonyme   
4/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Selon moi c'est un chat... y a que les chats qui reviennent comme ça d'outre tombe... ça ou Scarecrow...

Petite analyse Estellienne, pour avoir lu déjà plusieurs textes de l'auteure..., ça se répète trop...c'est moins bien ficellé que ce que j'ai lu d'autre... relecture?

Par contre, chapeau pour le mystère, bien entretenu (la preuve...)

Merci, au final j'ai bien aimé!

   Anonyme   
4/8/2008
Je me perds un peu entre les "nous", les "on" et "les gens du village"
Bref, qui raconte en fait ?
Il me semble qu'il aurait fallu séparer bien clairement les paragraphes pour montrer que tu changes de narrateur, non ?
Ou alors je suis complètement à coté de la plaque ! ... Parce qu'il ne me semble pas que stréga la spécialiste ait relevé ça.
Sinon, l'histoire de ce IL m'a fichu une de ces pétoches de bon matin ! Ca j'aime.
Je n'ose pas noter à cause de cette incompréhension de ma part.


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