|
|
hersen
3/1/2016
a aimé ce texte
Bien ↑
|
Il est intéressant dans cette histoire d'être du côté du pêcheur, celui que l'on ne va pas prévenir d'un danger beaucoup plus important que prévu.
On voit cette femme, cette mère de famille, se débattre autant qu'elle peut avant qu'elle ne se laisse elle-même sombrer, préférant la mort à la vie sans ses enfants. Naturellement, l'importance de cette catastrophe a été telle et ce que nous avons vu à l'époque nous fait penser qu'elle n'avait de toute façon peu de chance de s'en sortir. J'aurais aimé que l'auteur insiste un peu plus sur cet aspect : fuir ? mais où ? On ne s'en fait pas vraiment une idée et donc on ne sait pas à quel point la fuite aurait pu éviter ce drame de cette famille de pêcheurs, engloutie avec tant d'autres. J'ai aimé les détails donnés sur son métier qui nous ont très bien placés sur le lieu même. Mais je me demande pourquoi l'auteur n'a donné qu'une jambe au père. Pour rendre le combat de la femme plus poignant ? Je pense que ça n'aurait peut-être pas changé grand-chose devant l'ampleur de la catastrophe. L'écriture ne pose aucun problème, c'est agréable à lire. Merci de cette lecture. |
carbona
14/1/2016
a aimé ce texte
Bien
|
Bonjour,
Quelques remarques au fil de ma lecture : - "May pensait même que les nasses en nylon et bambous que construisait Pe Kyi, son mari," < pas besoin de préciser son mari, on le comprend - "Elle attendait alors quelques heures et revenait quand la marée s’inversait. Ou alors elle faisait l’inverse." < répétition s'inversait - inverse - "Ils pouvaient enfin vivre de la vente de leurs crabes. Ils avaient alors décidé d’avoir un enfant, puis un autre. La chance semblait avoir enfin tourné pour eux." - "Elle avait toujours plusieurs possibilités pour organiser sa journée de travail. C’était chaque matin un calcul pour savoir par quoi commencer et comment aller se dérouler la journée." < répétition "journée" - "bien pressés de rentrer à l’abri dans leur caserne en béton, à Ahma. Alors May avait décidé de tout rentrer à l’abri." < répétition de à l'abri - "La maison semblait respirer bruyamment." < j'aime bien - "Comme des fantômes qui voulaient les frapper." < je ne suis pas fan de la comparaison - "Elle avait une torche électrique puissante dont les reflets jaunes dansaient de concert avec les fantômes réveillés par le néon électrique." < mais du coup repris ici, c'est plutôt bien, ça devient très parlant - "C’était plus fort que tout ce qu’il avait vécu jusque-là." / "Il comprit aussi que leur maison n’allait plus tenir longtemps." < un petit souci de pronom ? - "Et elle ne pouvait pas voir ni entendre. C’était comme si elle était devenue aveugle et sourde." < je trouve la formulation un peu maladroite - "C’était trop bête ! " < sonne très léger par rapport au drame qui se joue - "Soudain le bruit changea bizarrement de tonalité. Le souffle du vent avait un son différent, comme un chuintement qui se rapprochait. Quelque chose entoura soudainement les pieds de May." < répétition soudainement-soudain - "L’eau !!!" < les points d'exclamation ne collent pas à mon sens avec la gravité de l'action - "Puis elle réalisa avec effroi où elle se trouvait. Son cœur s’arrêta. Ses yeux s’écarquillèrent au maximum. Puis elle prit un grand souffle " < répétition de puis - " elle prit un grand souffle et elle hurla" < on peut supprimer le second "elle" - "Mais elle avait hâte que tout soit fini." < cette phrase surprend mais peut mieux se justifier par la croyance en la réincarnation qui suit - "Pourvu que ce ne soit pas en crabe. Oh non, pas en crabe !" < cette dernière phrase me fait tiquer par sa légèreté et sa pointe d'humour, est-ce cette croyance en la réincarnation qui permet d'autant relativiser face à la mort ? Je ne sais pas si je suis plus tatillonne que pour vos précédents textes ou si c'est celui-ci qui est moins travaillé mais je pense qu'il méritait encore un peu de relecture côté écriture. Au niveau du fond, j'ai eu une impression de lenteur qui ne m'a pas gênée mais qui m'a surprise par rapport à l'idée que je m'étais faite à la lecture de l'incipit, je m'attendais à être directement dans l'action. Mais vous instaurez le contexte qui me paraît assez indispensable à l'évènement, c'est bien. Toujours une lecture agréable. Merci, Carbona |
Anonyme
22/1/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Bonjour,
Pour vous rassurer, je vais dire d'emblée que ce texte dans son ensemble m'a beaucoup plu. Je vais me débarrasser des observations que j'ai pu faire au niveau de l'écriture. Une écriture très soignée. Pourtant, j'ai noté quelques répétitions (cela a été dit pas quelqu'un d'autre, je vois). Comme j'ai "travaillé" dessus, j'expose là mes réflexions. Les compliments viendront après. Le vent forçait, ou forcissait ? Ce qui je vous l'accorde n'est pas très agréable à l'oreille. Pourquoi pas redoublait ? répétition : elle aurait aimé pouvoir planter un piquet au sommet de la berge pour pouvoir... Répétition de pouvoir Tout à l'heure elle était allée ramasser les nasses ...comme appât dans les nasses. Sept fois le mot nasses en peu de lignes. et ils avaient gagné... Et comme il n'y avait pas d’électricité... et qu'il n'y en aurait sans doute jamais Répétition de et. Dans les phrases qui suivent également C'était stupide un accident.... J'aurais mis cette phrase au présent. Pourquoi un point dans cette portion de phrase : En déchargeant.... ? Le travail pour May était devenu plus dur et, seule, ... je pense que la virgule après et est inutile Alors, ils gagnaient moins... virgule inutile là aussi Elle leur parla doucement jusqu'à ce que... jusqu'à ce que l'orage se calme. Répétition. Il comprit aussi que leur maison... Il ? Ce n'est pas elle, Mary, qui comprend ? La lumière s'éteint... s'éteignit ? Passons au positif : Votre récit m'a tenue en haleine jusqu'à la fin, car vous avez su ménager une intensité dramatique allant croissant jusqu'au bout. C'était très visuel. A tel point que j'avais l'impression de voir un film. D'autant que des situations similaires sont récurrentes à la télé, en ces périodes de dérèglement climatique.Tout y était : les images, les bruits... Avoir évoqué un mari infirme et donc impuissant à agir de quelque façon que ce soit ajoute au drame et étoffe le caractère volontaire de l'héroïne que l'on voit se débattre seule. Est-il bien décent de dire que j'ai aimé le dépaysement offert par ce texte ? Vos descriptions attestent que vous êtes bien documenté. J'ai en revanche un motif d'étonnement : la mère comprend que ses enfants sont sûrement morts. Et curieusement, cela ne la déchire pas. Et elle s'en va penser à sa réincarnation dans SA vie future. Cela me parait un peu improbable comme réaction. En résumé : j'ai apprécié ce texte. Merci pour cette lecture. |
Vincendix
22/1/2016
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Le cyclone Nargis a été dévastateur et la junte militaire qui dirigeait le Myanmar a été d’une négligence inouïe. C’est d’ailleurs à partir de ce mois de mai 2008 qu’elle a commencé à vaciller, subissant une réaction salutaire de la population. C’était peut-être le « prix » à payer pour une avancée vers la démocratie.
Un récit poignant qui reproduit parfaitement ce drame vécu par plusieurs millions de Birmans, le nombre de morts et de disparus n’a jamais été confirmé, c’est certainement plus que 140 000. Peut-être que la rareté des dialogues rebute un peu le lecteur, mais les conversations durant ce calvaire devaient être rares, j’imagine, dans un bruit infernal ; quand nous subissons une tempête c’est déjà énorme. J’ai beaucoup apprécié ce texte, bien détaillé mais sans fioritures et qui ne sombre pas dans le mélo. |
Anonyme
23/1/2016
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Bonjour,
J'ai beaucoup aimé votre texte. D'abord parce-que j'avais oublié cette catastrophe qui a eu lieu si loin de moi. Je reçois votre histoire comme un témoignage pour notre mémoire à tous. Pour moi, votre texte est très bien écrit, nous vivons pleinement, d'abord l'inquiétude, puis au fil de l'histoire les sentiments qui montent en crescendo avec la tempête. Les crabes...vous leur avez trouvé une place simplement géniale. J'aurais aimé juste que votre texte soit un peu plus aéré. Mais ça, je ne sais pas si ce ressenti vient du fait que je vous ai lu sur la toile. Dans un bouquin, ce serait peut-être différent. Moi, je n'aime pas lire sur la toile, mais comme ici, je n'ai pas le choix. :-( Sinon, j'ai lu...de mémoire. ..les enfants ont confiance à leur maman. Confiance en leur maman. Bravo et merci. |
vendularge
22/1/2016
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
|
Un grand merci pour ce texte qui me bouleverse. Comme nous sommes petits avec nos problèmes de riches européens habitués à l'eau courante. Cette narration de l'intérieur est un travail de fourmis, précis, ordonné, cohérent juste avant le chaos et même celui-là est traité sans emphase. Je suis fan, vraiment. Bravo
|
Marite
24/1/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
|
Un texte dense, une écriture simple mais terriblement efficace qui nous transporte au coeur du cyclone. Nous sommes avec May, avec elle nous remontons la barque, nous faisons le tour de la maison pour vérifier si tout est bien fixé, nous prenons soin des enfants... etc. J'ai pu lire cette histoire sans un seul instant de lassitude, j'étais devenue May et comme elle, j'ai aussi hurlé en pensant à mes enfants que j'avais pensé protéger puis laché le pilier pour m'abandonner à l'eau qui montait en pensant à ma réincarnation ...
|
Alice
3/2/2016
a aimé ce texte
Beaucoup
|
L'idée est très originale et tout aussi bien traitée. Le sujet est maîtrisé (se méfier, toutefois, de l'effet pavé pendant les descriptions, aucun problème avec le fait de m'instruire sur la pêche au crabes, mais gros problème avec le fait de le faire à l'aide d'une cinquantaine de lignes à simple interligne :P).
Vous avez trouvé un excellent équilibre dans le dosage des émotions des personnages et ce qu'il fait passer au lecteur, on sent à la fois l'indignation de May et la détermination qui prend le pas pour tenter d'assurer sa survie et celle de ceux qu'elle aime, malheureusement sans succès : le message social gagne donc tout en subtilité. Ce que j'aime de vos personnages, c'est qu'ils sont à la fois fatalistes, conscients de ce qu'ils risquent en dépit de la façon dont les informations leur sont scandaleusement refusées (à croire qu'ils vivent dans un monde différent, un siècle en retard, pour des questions d'argent) et capables de tirer leur bonheur de petites choses comme un ventilateur (et encore, ça a l'air d'une petite chose pour des gens comme moi, baignant dans leur confort). Stylistiquement, je n'ai pas trop senti d'anicroches. Le style ne m'emballe pas, ni ne me rebute, je dois dire qu'une fois n'est pas coutume l'histoire a pour moi habilement pris le pas sur la forme. La fin est terrible. Je m'étais complètement mise dans la tête des enfants effrayés : je faisais confiance à leur mère qui semble tellement en contrôle, tellement chevronnée dans l'art de surpasser ses peurs et de prendre la meilleure décision, tellement forte. Seulement parfois, la meilleure possibilité c'est de ne pas paniquer avant la fin, et de mourir en sachant s'être battu, aussi horrible que cela paraisse quand on n'a connu aucune tragédie. Je me suis souvenue des enfants ficelés tout au long du passage terrible où l'eau monte, et je souhaitais presque à May de se noyer avant qu'elle ne le fasse aussi. Le pilier est là, ils sont là, sous elle, mais elle sait qu'elle ne peut plus rien faire. Ça m'a rappelé une dramatisation que j'avais vue, à propos de la tragédie à Hiroshima, où l'on voyait une mère, coincée sous une poutre et entourée de flammes, qui n'avait d'autre choix que d'écouter son enfant mourir en tentant de le rassurer de son mieux (et le seul réconfort qu'elle pouvait lui donner était que sa maman mourrait avec lui). J'ai senti dans votre texte la même force, la même injustice, et je m'en souviendrai encore longtemps. Merci et bravo, c'est un regard courageux et nécessaire, je ne vois pas d'autre mot, Alice |