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Science-fiction
caillouq : Pansélection sexuelle : présentation d'un cas paradoxal
 Publié le 04/04/12  -  22 commentaires  -  13130 caractères  -  418 lectures    Autres textes du même auteur

(Titre provisoire – on peaufinera une fois que le premier jet sera fini.)


Pansélection sexuelle : présentation d'un cas paradoxal


Ce papier investigue l'hypothèse de pansélection sexuelle initialement proposée par Portegain à la dernière décacurie, et la discute à la lumière de données paradoxales récentes.


(Comme on vise une revue assez généraliste, on ne peut pas faire l'économie de rappeler l'hypothèse historique, en 3-4 unités de discours pas plus – le baratin habituel, quoi. Je te propose un canevas pour l'intro, mais tu le reprends comme tu veux.)


Blah blah un des genres développe aléatoirement un signal d'appel visuel qui trouve du succès auprès du genre complémentaire. Les individus présentant une meilleure expression du signal d'appel, plus attractifs, vont se reproduire plus facilement que les autres. Ceci induit, génération après génération, une emphase du signal d'appel dans le patrimoine génétique. La compétition peut devenir telle que le signal d'appel devient le critère de choix prépondérant du genre complémentaire.


(Si tu penses que le paragraphe qui suit a sa place ici, on le laisse là tel quel, sinon on le recycle dans une partie "Réflexion synthétique" après l'exposition des données.)


La force de la pansélection sexuelle est si importante qu'elle peut même générer des surexpressions réduisant l'espérance de vie, tant que celles-ci n’obèrent pas, en moyenne, la transmission du matériel génétique pendant la période féconde (cite le peacock de Deneb3 et son appendice basal fluorescent d'autant plus apprécié qu'il est conséquent, mais qui le fait repérer plus facilement par les prédateurs. Je te laisse retrouver les références. Après, il faudrait faire un rappel des grandes avancées de pansex en 5-6 unités de discours. Tu peux t'inspirer de l'intro qu'on avait sabrée pour la version courte de "First insight of tripartite sexual reproduction in Centaur. Alph. 251", puis resituer rapidement l'état de l'art en ce qui concerne Terra72, et enfin focuser sur Homo hominis.)


Cette espèce (H. hominis), qui n'avait pas encore été traitée selon la méthodologie préconisée par Brevis et co-auteurs, présente quelques-unes des caractéristiques requises pour cette méthodologie : autarcie planétaire, communication médiée, ici dans les fréquences mésobares, et segmentation reproductive en mâle/femelle (ne pas faire l'économie de dire que dans la nouvelle pandéfinition de "mâle", on considère le genre qui ne fournit QUE du matériel génétique pour la formation d'un nouvel organisme blah blah blah).

(Oui, je sais, exception faite des organismes où la fécondation se fait en interne, auquel cas le genre hôte de la fécondation est considéré comme "femelle" même s'il ne fournit pas la réserve vitelline, ne t'en fais pas, je ne risque pas d'oublier ces décacuries à engraisser ton neuropraticien à la suite de ton changement de nomenclature. Je SAIS que tu ne l'as pas si bien vécu que ça – je te rappelle néanmoins que vous étiez quelques millions dans le même cas !)

(J'oubliais, il y a toujours le problème des "hermaphrodites" et des autres genres, je ne sais jamais comment les évoquer au plus synthétique, le mieux est que tu te phases au Handbook of Milky Way Selfreproducting Organisms – je suis désolé d'être aussi directif, mais avec le projet Foamback je n'ai vraiment pas le temps de me plonger là-dedans d'ici la fin de l'hectocurie. N'oublie pas combien tu as intérêt à ce que cet article soit bouclé avant que le CA statue sur ta titularisation. Je reprends sur H. hominis.)


Hormis quelques détails extérieurs minimes au niveau des appareils reproducteurs, comme c'est souvent le cas chez les espèces les plus primitives, cette espèce ne comporte pas de signe marquant la différence sexuelle. Tout au plus peut-on remarquer chez les femelles – catégorie restreinte à un seul genre chez cette espèce – un signal d'appel (filaments ? Est-ce qu'il existe un terme dédié ?) décorant la coque protectrice du système nerveux. Cette espèce apparaissait donc comme peu relevante pour la théorie de la pansélection sexuelle, malgré un taux de reproduction nettement au-dessus de la barrière de Fischer (et un succès certain dans la colonisation de son biotope étendu ! Tu as vu ?! Mais en faire mention nous éloignerait trop du sujet).


En revanche, des analyses socioethnologiques récentes ont mis en évidence une grande variabilité de comportement suivant le genre (là, on ne PEUT pas ne pas citer Stone et collaborateurs. Je sais que ça ne te plaît pas, mais c'est une question d'éthique professionnelle. De toutes façons, si on ne le fait pas, ça nous retombera dessus. Et au cas où tu te poses la question : je t'assure que je ne t'ai pas menti, je n'ai eu aucun contact avec elle depuis. Ni virtuel, ni réel).


Contexte :


La civilisation heptekontadoterrienne est une civilisation pacifiste, peu développée en technologie spatiale mais ayant surinvesti dans une organisation en micro-réseaux, sur le modèle de Peg. 12-527A, où l'éducation et le savoir occupent une place importante dans l'équilibre sociétal. De récentes campagnes archéologiques ont pourtant révélé un passé de guerres, de violences et d'exploitations inter- et intraespèces. Cette planète a été intensément étudiée par Loreto et collaborateurs afin d'expliciter les mécanismes qui, à partir d'une préhistoire cahotique et politiquement handicapante, ont réussi à mener à un équilibre stable depuis plusieurs kilocuries. (Là, je ne sais pas comment recentrer, trouve quelque chose !)


Cette civilisation accorde une grande importance à un support de communication/savoir non interactif et pérenne issu d'une technologie primitive (une matière fibreuse, apparemment un dérivé cellulosique, genre ce qu'on trouve sur Flor-IA67 – est-ce que ça vaut le coup de le préciser ?), translittéré en "livre" selon le code Univ6975. L'omniprésence de ces "livres" dans les espaces colonisés par H. hominis a fait l'hypothèse d'un comportement cultuel (à ce stade, je ne sais pas si on a intérêt à citer la vague allusion de Carthorses dans Galaxial Panstatistical Sciences ; ça risque de flinguer le diplôme de Llouz, qu'est-ce que tu en penses ? Sans compter que, très probablement, Carthorses ne maîtrisait rien de la portée de sa petite phrase, bref, à compléter plus tard), hypothèse confortée par l'existence avérée de temples dans lesquels les H. hominis se déplacent pour se procurer ces "livres". (Là aussi il faudra citer Stone. Autant percer l'abcès tout de suite : ça n'a pas encore été publié, mais ça le sera bientôt et, de toutes façons, c'est elle qui a attiré mon attention sur ce point lors du congrès de pansex à Aldebar833. Oui, je sais, je suis impardonnable, mais je te rappelle que ça n'a pas eu de lendemain et que si tu ne t'étais pas désistée au dernier moment, je n'aurais pas été obligé d'y aller à ta place et rien ne serait arrivé. Tu sais bien que je ne me synchronise qu'avec toi. Mais on ne coupera pas à une référence du genre : A. P. Stone, private communication. Au fait, tu savais qu'elle a été très proche de Carthorses ?)


Une étude comportementale fine a montré que ces "livres" jouent un rôle prépondérant dans la stratégie heptekontadoterrienne de sélection sexuelle. Celle-ci se situe d'ailleurs significativement hors de l'écart-type en ce qui concerne la répartition temporelle des phases (là, reprends les références de notre dernière revue). La phase de couplage proprement dite est très courte comparée aux phases d'approche ou de gestation : rapports temporels de l'ordre de 1 à 100. Les "livres" apparaissent comme porteurs d'une grande valeur symbolique/transactionnelle dans la très longue phase d'approche, ainsi que pendant l'interphase, également appelée phase postgestationnelle (faut-il évoquer cette notion hypercontroversée d'"affect" ?).


Mais le point le plus particulier a été mis en évidence par une analyse structurale multifactorielle (on mettra le "Materials and methods" en annexe, ça fluidifiera la rédaction, tant pis pour l'ego hypertrophié de Llouz). La phase d'approche, privilégiant de nombreuses interactions bipartites, mais aussi multipartites, sur les différentes interprétations à accorder au contenu socioculturel des dits "livres", ne débouche sur un couplage que dans 3,5% des cas. Ce pourcentage n'est pas si faible au regard de ce qu'on trouve dans certaines civilisations sous-optimisées, mais il est concomitant avec une thanatoincidence exceptionnellement élevée. On relève (voir Table 1) une prévalence significative de morts prématurées liées à des comportements à risque. Les plus caractéristiques sont détaillés dans l'annexe B : ingestion de liquides toxiques, pratique de la roulette Siriaque avec des armes rudimentaires mais effectives (technologie bio-chimico-plasmique1), jetés corporels à partir de "ponts" (i.e. structures primitives permettant la téléportation de part et d'autre de flux telluriques), exercices ultimes d'apnée contrôlée par la gravitation2, exotopie d'organes vitaux par incision profonde de la membrane protectrice générale, autres.


Ce comportement est manifestement la conséquence naturelle de rites profondément codifiés où les facultés d'analyse et de conceptualisation sont devenues critère exclusif de sélection sexuelle. Les individus montrant les aptitudes les plus poussées à l'intellectualisation sont les plus recherchés. Ceci a induit, au fil des générations, une tendance contre-productive innée, où les individus parvenus à maturation tendent à remettre en question la légitimité de leur propre cycle vital. Ce processus est amplifié par deux autres caractéristiques heptekontadoterriennes générationnellement partagées : (i) intelligence ultraécologique avec le biotope étendu, tendant à rattraper des kilocuries de synergie négative (ii) prône d'un pacifisme extrémiste, qui ne permet pas de catharsis dans une violence exotropique minimale. Le résultat le plus digne d'attention est que le syndrome décrit mène au seuil critique près de trois fois moins souvent chez les femelles que chez les mâles. Nous sommes indiscutablement là en présence de l'illustration la plus nette de la deuxième conjecture de Biktor, qui projette que dans les situations à pression de sélection négative sur l'ensemble des genres, celle-ci est amoindrie sur les femelles par le renforcement positif de dissémination. (Je sais, tu vas encore me dire que je deviens obtus à aller pêcher du côté de la sociobiologie qui invoque tout et son contraire pour "expliquer" n'importe quelle prétendue différence genrique, mais tu ne peux pas nier les chiffres de Llouz. Ou alors c'est toute sa méthodologie que tu remets en cause. Qui, au cas où tu l'aurais oublié, s'inspire directement de la stratégie de traitement de pandonnées que j'ai mise au point. Je me demande parfois si le fait que Stone y ait participé a un lien avec la réticence dont tu fais preuve. En tous cas, ta façon de vamper Llouz dès que j'ai le dos tourné est ridicule. Est-ce que par hasard tu aurais oublié toute notion de méthodologie ? Imaginerais-tu qu'avoir la mainmise sur ses données en modifiera les résultats selon l'analyse ? Je peux difficilement y croire. Et quoi qu'il en soit, Llouz m'a tout raconté. Figure-toi qu'il accorde une importance un peu désuète au lien moral entre étudiant et directeur de thèse, eh oui, et qu'en outre il ne se couple qu'avec les genres d'ordre 4. Tu devrais écouter davantage les bruits de couloir avant de te tortiller pour rien. Oh, je ne t'en veux pas, reste telle que tu es, c'est comme ça que je t'ai élicitée, et puis tes adorables paranymphes sont un argument supérieur en faveur de notre couplage.

… Je vais arrêter sur ce terrain, s'exciter comme ça à une telle distance, ce n'est pas sain. Essaie de trouver une question ouverte pour conclure, genre sur la possible influence de 2MCD3, ça marche à fond en ce moment avec la campagne prophylactique pour enrayer la panaddiction du secteur Andro-E123. Et en vue de notre prochaine demande de crédit, il faudrait suggérer l'utilité de panétudes en échelle. Enfin, tu vois, sors-nous une de ces petites phrases dont tu as le secret. Je t'eustigme.)


En termes plus simples, on pourra dire que l'intellectualisation à outrance mise en œuvre lors de la phase d'approche pré-couplage, aggravée par les facteurs précédemment identifiés, développe une sensation d'inutilité prégnante, cofacteur d'autodestruction, et qui au final tend à diminuer le taux de reproduction de la civilisation heptekontadoterrienne moderne.



1 Réaction exothermique en chaîne initiée par l'application d'un échelon de pression sur le coproduit d'un micro-organisme local ("salpêtre", en translittération Univ6975).

2 La technologie du nœud est très développée dans les quelques civilisations n'ayant pas découvert les autofixants universels.

3 2MCD : Modificateurs Médicamenteux Des Centres de Décision.


 
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   Anonyme   
18/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Les individus montrant les aptitudes les plus poussées à l'intellectualisation sont les plus recherchés." : alors là, j'ai comme un doute. Dans l'ensemble, je ne suis pas d'accord avec la thèse développée, mais j'ai adoré la manière ! Et puis cette petite histoire en filigrane entre le directeur de thèse et son étudiante... miam.

Un effort réussi, pour moi, de présenter nos actions humaines selon le point de vue décalé du chercheur extraterrestre. Très marrant ! Ce que j'ai préféré : les différents modes de suicide.

   macaron   
20/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Pas fana de SF, j'ai trouvé votre texte surprenant. Après un début difficile, je me suis accroché pour aller au bout de ma curiosité. Vous mêlez habilement intellect et affect avec virtuosité. Entre deux explications scientifiques, s'insinuent un conseil, un aveu, un reproche à votre ami/partenaire, destinataire de ce rapport/lettre. Très bien écrit, dans un style scientifique abscon ou dans une langue familière, vous réussissez un pari plutôt ardu. Impressionnant!

   Anonyme   
6/4/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Eh bien, ma foi, ce texte, d'un abord plutôt rebutant et dont la morale semble pouvoir se décliner en "Niquons sans réfléchir !" m'apparait finalement tout à fait sympathique. Le texte lui-même semble contenir sa propre démonstration par l'absurde, lorsque la jalousie, c'est-à-dire un instinct probablement animal de conservation vient brouiller une réflexion menée sérieusement. Bien entendu, cela déduit en première lecture et avec le risque évident de comprendre tout de travers. Après tout, je suis le lecteur du texte et, dès lors que je le commente, je ne pourrais me dispenser de ce risque.
De nouvelles lectures permettront sans aucun doute d'affiner la compréhension, au moins à la marge, notamment dans les dénominations et néologismes foisonnant.

Ah ! J'ai particulièrement apprécié ceci :
"prône d'un pacifisme extrémiste, qui ne permet pas de catharsis dans une violence exotropique minimale".
Si j'ai bien compris, il s'agit d'un attaque à l'encontre d'une C.N.V. qui, lorsqu'elle devient mécanisme automatique dissocié de son fondement, donc excessive, devient contre-productive, menant à la destruction lente du sujet CNViseur ou, peut-être pire encore, à la destruction subite des sujets CNVisés, lorsque le seuil de contention a été atteint.
Encore une fois, le risque inhérent au lecteur ne peut être exclus.

Sur la forme, la maîtrise de l'auteur rend l'avis de la plupart des lecteurs caduque. Je me contenterai de saluer un procédé que je trouve personnellement amusant : lorsque pour une raison ou une autre, réelle ou d'ailleurs feinte, la construction d'un récit pose problème à son auteur, le jeu sur cette déconstruction devient construction par lui-même.

Bon, étant nouvelle sur ce site, il est évident (et je chercherai à m'en consoler) que le fait d'avoir été citée au moins cinq ou six fois dans le texte est pur hasard.



J'oubliais ! J'ai eu un petit souci avec cette phrase-ci :
"L'omniprésence de ces "livres" dans les espaces colonisés par H. hominis a fait l'hypothèse [...]"
Quel est le sujet du verbe "faire" ? L'omniprésence ?
Ah oui, mais non, je viens de comprendre le sens, du moins je crois : "L'omniprésence de ces "livres" dans les espaces colonisés par H. hominis a fait l'objet d'une hypothèse [...]", c'est ça ?

   Perle-Hingaud   
4/4/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai beaucoup aimé. L’idée, déjà, le jeu de nous présenter ce texte, dès l’incipit, on ne comprend pas vraiment si l’auteur se fiche de nous ou si…
Bref, Caillouq et ses titres racoleurs, ma foi, allons-y.
Bourré de trouvailles jubilatoires (par exemple, les filaments qui décorent la coque protectrice du système nerveux, comme dirait Liliane, parce que je le vaux bien !). Moins obscur à suivre que certains textes (just in bible m’a laissé un souvenir chinois), celui-ci pétille. J’aime donc la mise en abyme, ce type (??), enfin, cet énergumène si humain et qui s’en va régler ses soucis d’ordre ô combien émotif (ou sexuel, mais tout est lié, du moins pour nous comme pour lui) d’une manière pseudo-scientifique. Peut-être un abus de PTS dans le texte, mais ça passe pour moi. L'expression est maitrisée, forme et fond indissociables.
Bref, j’ai aimé (re).
Je voudrais bien être poussière de neutrino dans un labo, pour écouter et tressauter de rire. Enfin, en imaginant être un neutrino à oreilles et petite bouche rose. CQFD.
Je t’eustigme, (sauf si réticence de ta part, bien entendu)
Perle.

   widjet   
5/4/2012
« Une fois le premier jet fini ».

Caillouq, auteur "touche à tout" donne le ton. Voilà, le coup de semence…euh de semonce est donné.

« Ce papier investigue l'hypothèse de pansélection sexuelle initialement proposée par Portegain à la dernière décacurie, et la discute à la lumière de données paradoxales récentes ».

Panselection. Portegain. Décarie.

Ca commence bien. Rien compris.
En tout cas, c’est couillu de débuter un texte ainsi, beaucoup pourrait prendre leur yeux à leur cou.

Piqué au vif quand même, j’ai poursuivis quelques lignes…pour cesser la lecture un poil plus loin avec un double constat.

1. Ce genre de SF (avec ces grandes théories faussement sérieuses ou sérieusement saugrenues + ces termes scientifiques, acronymes, et autres formules inventés en enfilade), ce n’est définitivement pas ma came. Épuisé par ce torrent matheux et foisonnant (l'auteur ne m'a laissé aucun répit pour digérer certaines phrases que d'autres encore plus obscures me sont tombées sur la gueule) qui m’a rendu imperméable ou insensible aux « private jokes ». Pardon caillouq.

2. Incontestablement, je suis totalement démuni devant ce genre de texte. Ou alors, je suis trop con ou pas à la hauteur.

Et ce soir, étrangement, ça m’ennuierait presque d’être autant à côté de la plaque : j’ai l’impression d’être dans une soirée où tout le monde est raide défoncé, s’éclate… sauf moi. C'est fâcheux.

Je m'incline sur le travail abattu et la réflexion poussée, mais pour ma part, ce n'est pas ainsi que j'aime me détendre ou de cette façon que je puisse trouver matière à réfléchir (lorsque j'y parviens).


W
(auteur sobre, novice à la technologie, allergique aux notices et manuels techniques... et - dieu merci - se masturbe encore à la main)

Edit 05/03/2012 : ai réessayé. Pas pu aller au delà du tiers. Ce n'est pas que ce soit ennuyeux, mais une fois encore, aucune soupape nous permet d'assimiler et de stimuler son intellect car tout le texte est dans cette tenue (ce qui du reste, le rend crédible) mais la lecture en tant que telle devient un vrai chemin de croix d'une rare pénibilité. Et toujours cette impression que j'ai fait une sacrée connerie pour être puni de la sorte (Caillouq pourra se targuer - même si ce n'est sans doute pas son intention - d'avoir vengé tous mes professeurs de sciences).

La seule chose que je me suis demandé c'est si l'auteur avait été cherché certains termes lui-même, ou s'il les connaissait il déjà ?

   Palimpseste   
5/4/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Ha ha ha ha !

J'adore !!!!

Ce texte est très profondément original parce qu'il reprend très exactement les tics de ceux qui débutent la rédaction de publications scientifiques, quand on jette des idées et des références, qu'on truffe le docu de jargon et d'incises personnelles liées aux co-auteurs (avec lesquels on va s'écharper parce qu'être premier ou dernier auteur c'est très différent d'être deuxième ou troisième pour les évaluations des chercheurs et des labos)... Evidement, ce style est assez décalé par rapport aux textes habituels d'Oniris et je comprends parfaitement la réaction de rejet de Widjet.

Le vocabulaire est vraiment pas futuriste: c'est comme ça qu'on parle dans les ébauches (on "investigue", on truffe de "bla bla", on parle de qui seront les possibles relecteurs selon "la revue visée", on écrit "développe ce point, moi je connais rien là-dessus", etc.)

Le point sur "tu as intérêt à boucler avant la titularisation" donne une incontestable touche CNRS/INSERM/INRIA et autres grands organismes de Recherche gouvernementaux... C'est très bien vu... Idem pour "Et en vue de notre prochaine demande de crédit (...)", les habitués de l'ANR et des PCRD apprécieront :-)

J'ai particulièrement aimé le "on ne peut pas ne pas citer Stone & co (....)" avec le début du dérapage écrit de l'auteur vers ses frasques, annonciateur du problème: un papier écrit avec des ex en co-auteurs... Généralement, ça décape dans les séances de relectures, ce genre de situations.

Le paragraphe "(...) Tu devrais écouter davantage les bruits de couloir avant de te tortiller pour rien. Oh, je ne t'en veux pas, reste telle que tu es, c'est comme ça que je t'ai élicitée, et puis tes adorables paranymphes sont un argument supérieur en faveur de notre couplage."... J'adore! l'emploi de l'horrible anglicisme "éliciter" est magnifique et la phrase donne une terrible envie de savoir ce que sont des "paranymphes"... hmmm... J'en frissonne !

La description des rapports hommes/femmes, de la séduction, des approches, des méthodes de suicide en cas d'échec... tout est excellent !

On l'a compris: je ne suis pas simplement un inconditionnel de Caillouq, mais je trouve son texte tout bonnement exceptionnel; non pas pour son côté SF, mais parce qu'il est très ancré dans le présent des paillasses.

Mais je ne vais pas me dégonfler comme un vieux ballon écrasé: c'est un texte pointu dont une partie de l'humour est inaccessible en dehors d'un contexte scientifico-universitaire.

   Anonyme   
5/4/2012
Comme Widget, je passe à côté. Le genre sûrement, mais pas que.

La langue est trop chargée à mon goût, le découpage toutefois est bien vu. Le texte trouve son équilibre dans un découpage harmonieux. La technique, ça compte.

Mais ça part en circonvolutions, des phrases qui tournent et ne disent que trop peu, je m'y perds et j'ai du mal.

Les clins d'œil au lecteur et ce tutoiement intimiste, je trouve pas ça du meilleur effet non plus.

Je me garde de noter, peut-être c'est moi qui ne comprends rien, mais pour le coup, ce texte ne me dit (raconte) rien, ça vaut d'être mon ressenti :)

   Anonyme   
5/4/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour, Caillouq,

J'avais jeté un coup d'oeil sur le texte en EL, le titre dénonçant son auteur, mais je ne l'avais pas lu dans son ensemble, ni commenté.

Le ton est donné d'emblée : on est dans l'élaboration d'une publication scientifique (et on sent bien que l'exercice est maîtrisé par l'auteur), et dans la S.F. (d'accord, c'est marqué sur l'emballage, mais si on a loupé la catégorisation, la "décacurie" est là pour rappeler au lecteur que ce n'est pas pour de vrai.

Qu'est-ce que c'est bien fait... ! J'aime d'autant plus que je suis une grande adepte des bidonnages scientifico-bibliographiques. Et des publications scientifiques auxquelles, souvent, je ne comprends rien, mais parfois il y a des images, ça aide (au fait, ici, ça manque).

J'aime beaucoup le côté grinçant du style scientifique très élaboré pour expliquer que rien ne vaut une bonne vieille sexualité à l'ancienne, peut-être même version Cro-Magnon, massue et filaments péri-crâniens dans la main du mâle. On ne se prenait pas le chou, à cette époque bénie. Ça me fait un peu penser aux publications qui disent ce qu'on sait déjà depuis Toutankhamon, mais là, au moins, on l'a prouvé par A + B.
J'ai aussi beaucoup aimé la construction : ébauche de la structure codifiée et non linéaire de la publication, imbriquée dans la linéarité de l'évolution des affects de l'auteur des commentaires, qui part en vrille.
Je me suis vraiment amusée. La palme revient à la note n°2, jubilatoire (je me marre encore).
Merci !

PS édité : je viens de lire la dernière phrase du comm. de Palimpseste... lol.

   alvinabec   
5/4/2012
Bonjour,
C'est de la prose originale mais, malgré deux lectures, l'intention de votre écrit m'échappe complètement. J'ai un peu l'impression de lire un thésard en devenir. Passant à côté du "sens", je m'abstiendrai d'évaluer. A vous lire...

   David   
5/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Caillouq,

Je crois que le paradoxe de l'extension de la sélection sexuelle réside dans la contradiction entre son but reproducteur et l'accroissement des suicides qu'elles suscitent. C'est à la toute fin.

L'argument serait qu'elle se construirait, cette extension, à travers quelque chose de pas du tout Darwinien : au lieu de tendre à sélectionner les mâles et les femelles sur des critères comme la bonnes santé, l’œil vif ou les hanches larges, cette pansélection paradoxale révélerait qu'elle se base sur la "facilité à pécho" et le "moindre effort", ou peut-être même, le "baratin".

À force de favoriser la reproduction des "fainéant/fainéante" et des baratineurs/baratineuses, ils en viendraient à se tirer des balles de leur propre vacuité.

C'est aussi un extra-terrestre qui parle de la Terre, d'une Terre plutôt, décrite suivant un idéal de pacifisme et de "scientisme", pas si éloigné de la Terre contemporaine, ou d'une idée qu'on peut s'en faire, d'autant plus vu par des yeux extra-terrestres.

Du coup, implicitement, ça ferait presque la promotion d'une humanité qui hésiterait moins à se mettre sur le pif et qui sortirait plus le nez de ses bouquins.

Ça serait le fond de l'article, il y a aussi toutes les apartés qui laissent voir la relation, euh... complexe entre le narrateur et la destinatrice de ce "message", mais c'est déjà en juger. C'est plutôt complexe parce que c'est à suivre sporadiquement, comme si le lecteur n'était pas sensé se mêler de ce qui ne le regarde pas, mort de rire. En tout cas, ça crée un autre paradoxe sur ces extra-terrestres qui semblent encore plus "scientiste", avec ce vocabulaire à couper au couteau, et d'un pacifisme qui n'exclue pas les conflits latents, comme on peut le voir dans les histoires de gens à citer, qui pourrait se vexer, qu'il ne faut pas fâcher. Mais bon, le pacifisme n'exclue peut-être pas ce genre de relations professionnelles courtisanes.

J'ai eu l'impression que les Extra-terrestres allaient se décrire eux-même en fait dans leur futur article, avec tous leurs collègues et références, que la science, enfin le scientisme menait à l'auto-demonstration de sa propre autorité, et donc que la "science-fiction du texte" (je ne saurais pas dire autrement) c'est la complexe projection d'une situation ou tendance contemporaine : un humain qui imagine des humains en imaginant le faire comme un extra-terrestre qui en parlerait à un autre, sans s'adresser directement aux humains, donc. Tout ça pour noyer son poisson, faire une histoire, quoi.

Mais bon, c'est marrant à lire, je crois que ça demande une capacité de lecture analytique, on dit aussi "en diagonale", Plus de sens pratique que d'intelligence proprement dite je veux dire. Pour ne pas s'user avec tous les termes étranges, qui ne sont pas totalement n'importe quoi, mais qui ne sont pas d'une littérature traditionnelle : concision, clarté, et patin-couffin.

C'est une "vraie" littérature aussi je crois que ce texte pastiche avec humour, qui enfume de grands mots et de références complexes pour dire quelque chose de pas si difficile à saisir en fin de compte, de pas si sérieux ou solidement battis que ça en l'air, aussi. En plus, ça montrerait comme un message d'espoir que ceux qui la pratiquent ne seront pas les derniers à y sombrer.

   Selenim   
5/4/2012
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↑
Voilà un texte qui prend des risques et s'éloigne largement des productions oniriennes.

Le texte possède deux sections : la thèse proprement dite et les annotations. Si la première navigue en eaux profondes pour ce qui concerne l'écriture, la deuxième se veut plus accessible et familière. Toute proportion gardée. Ces annotations semblent provenir d'une connaissance exterieure du thésard. Mais comme l'ensemble du texte, ça reste flou, voire cosmique.

La thèse en elle-même, exclusivement basée sur un style utilisant le jargon jargonant allié aux néologismes pesants. J'ai eu beaucoup de mal à me concentrer pour cerner la majorité des phrases. Toutes les phrases sont complexifiées à l’extrême, usant et abusant de tous les artifices lexico-scientifiques pour asseoir une sorte de crédibilité. Comme si la légitimité de cette étude de panselection n'était garantit que par l’hermétisme de ses arguments.

Les références techniques, historiques et bibliographiques, sont redondantes et manquent à mon sens de cohérence. En ce moment, je lis Ilium de Dan Simmons, et dans ce roman de SF, il y a une réelle imbrication des références dans le canevas de la narration. On sent que les néologismes sont pesés, qu'ils sont le produit d'une réflexion, des éléments inextricables de cet univers imaginaire. Dans cette nouvelle, je trouve que les références sont artificielles, dans le sens où elles ne servent qu'à donner un cachet SF à l'histoire, un simple édulcorant qui veut nous tromper sur la marchandise. Il y peut-être un vrai manque de réflexion de ce côté ou est-ce simplement la brièveté du récit qui asphyxie le lecteur sous cette avalanche de termes « cosmiques ».

Pour le coup, si l'objectif était de simuler une thèse extra-terrestre, bravo ! Ne possédant que deux hémisphères à mon cerveau, enfin il me semble, je me suis perdu dans ces phrases absconses.

Pour les parties caractères gras, elles sont plus compréhensibles. Le ton est plus familier mais déroule malgré tout sa cohorte de références « d'ambiance » et autres joyeusetés syntaxiques. Elles apportent, je présume, mais je ne jure de rien, une touche d'humour à la thèse cadenassée. Et à ce niveau, je me demande si ce texte n'est pas un grand texte mûr pour faire son entrée à l'Oulipo.

Le soucis de ces annotations, c'est qu'elles alourdissent encore plus le décryptage de la partie thèse, rendant la compréhension et la fluidité encore plus délicates. Par moment, j'ai eu la sensation de lire le texte d'une revue scientifique américaine traduite par translate.google en chinois puis en français.

Je ne vais pas m'étendre encore, ce texte trouvera son public et l'auteur expérimenté n'accordera que peu d'importance à mes bafouilles. Par contre, s'il pouvait ouvrir un sujet en forum pour donner quelques clés afin de simplement comprendre cette chose littéraire, je lui serai reconnaissant. Sincèrement.

En toute subjectivité.

Selenim

   matcauth   
6/4/2012
bonjour,

alors je hisse le drapeau blanc, incapable que je suis à aller au bout de ce texte, ayant la vague impression d'avoir lu "le pendule de Foucault", version allemande, un lendemain de cuite. Et là, j'ai envie de demander à l'auteur Pourquoi? pourquooooooi? cette alchimie absonse fumant dans son athanor? stop!

Et puis, et puis. J'ai médité, je suis parti dans une mine désaffectée pour communier avec les esprits. Je suis revenu et puis j'ai lu de nouveau, l'esprit vide, l'oeil clair, les sens en éveil. Et là... rien n'avait changé. Je ne comprenais toujours rien.

Alors j'ai lu les commentaires, et j'ai compris que ce genre de texte pouvait être suavement jubilatoire, pouvait apporter par sa complexité ou sa créativité, par son ironie et sa façon de moquer certaines sphères, par sa capacité enfin à "apporter quelque chose", pouvait faire passer un moment agréable, celui de traverser les écueils hauts comme un Everest, passer de l'autre côté de la crête, sur l'adret ensoleillé et se dire : j'y suis arrivé!

En attendant, moi, je grimpe toujours.

   Anonyme   
7/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé ce texte. J'ai touché un peu au monde de la recherche et ce genre de brouillon est très parlant :)

Je mettrais tout de même un bémol sur l'équilibre. Je pense que ceux qui ont abandonné la lecture l'ont fait plus ou moins sur le paragraphe:
"(...) le genre hôte de la fécondation est considéré comme "femelle" même s'il ne fournit pas la réserve vitelline, ne t'en fais pas, je ne risque pas d'oublier ces décacuries à engraisser ton neuropraticien à la suite de ton changement de nomenclature."
Il m'a fait tourner la tête ! Beaucoup de mots complexes, dont certains se ressemblent, et aucun point pour reprendre son souffle.
A part cela la forme est maîtrisée.

Pour le fond c'est bien fait aussi : on découvre un regard étranger sur l'humanité (les "Lettres persanes" version SF?) et une histoire amusante en filigrane. Alors qu'on commençait à s'identifier à l'auteur, d'un coup on comprend qu'on est l'observé et non l'observant. Un jeu de miroir sympathique qui attise la curiosité. Peut-être est-il déclenché un peu tard.

J'ai beaucoup aimé les petites pics du genre "segmentation reproductive en mâle/femelle". Elles nous font comprendre que ce que nous connaissons de l'univers n'est pas forcément le cas partout, sans pour autant nous expliquer quelle autres formes il peut exister (ca stimule l'imagination :P).

Au final il n'y a pas vraiment d'histoire (c'est pour cela que je mets "Bien" et pas "Très bien"), mais le style à lui tout seul vaut le détour.

Un bon papier donc, je suis sûr qu'avec ça ta titularisation est dans la poche Caillouq !

   caillouq   
1/9/2012
Trop d'explications .

   Corbo   
9/4/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bon, je vais faire court. Essentiellement parce que j'ai eu la flemme de lire tous les commentaires, et que du coup si je fais long je risque la redondance, voire la citation involontaire non créditée, bref de passer pour un pleu-pleu.
En gros, j'ai compris assez vite que le jargon n'était là que pour jargonner : le sens général de chaque phrase est clair quand on la survole, moins quand on s'arrête à chaque mot (d'autant que la moitié d'entre d'eux sont des néologismes). En revanche, il crédibilise très efficacement le mode d'expression. C'est assez bizarre, d'ailleurs, puisque même si je n'ai pas du tout (mais alors du tout) l'habitude des articles desquels ce texte est un pastiche, j'en ai saisi le principe et le contexte presque sans effort. Bravo donc, c'est très habile ! J'ai même l'impression d'avoir appris quelque chose sur les methodes de publications universitaires...
Toute cette mécanique est très compliquée, comme celle d'une horloge, mais finalement, lire l'heure, c'est assez simple. De la même façon, c'est la complexité de sa formulation qui fait fonctionner l'ironie du sujet, et elle fonctionne très bien.
Et comme le sujet tient beaucoup, je crois, de la blague, le texte a en plus le bon goût d'être court. Pour résumer, je suis bien content de l'avoir lu !

   aldenor   
9/4/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
L’humain vu de l’espace. Comme une espèce curieuse. L’humain réduit à l’état de terrien.
C’est bien fait. L’idée de ce « papier » journalistique, entrecoupé d’annotations, est excellente.
Beaucoup d’ingéniosité dans le développement. Le souci de faire vrai. Peut-être un peu trop. Parce que c’est drôle je trouve, mais ca pourrait l’être davantage en simplifiant un peu ; disons un papier dérivé à la portée des terriens.
Finalement le paradoxe réside dans l’intellect, autodestructeur et ne favorisant pas la reproduction, comme facteur de sélection sexuelle. C’est très fin.
Le plus drôle ce sont les annotations, l’attraction de l’extra-terrestre directeur de thèses pour son étudiante. Sa jalousie. Parce que cette nouvelle est ca aussi, une histoire d’amour, entre les lignes.
Ca pourrait être superbe.

   Filipo   
10/4/2012
Du strict point de vue du lecteur, j'ai trouvé (malheureusement pour moi !) que le texte était particulièrement difficile d'accès - je sais qu'il s'agit évidemment d'un élément majeur de son originalité, mais j'ai éprouvé un plaisir très relatif à décrypter l'histoire entre les mots et le jargon.

C'est certes très inventif mais absolument pas digeste (pas plus qu'un brouillon de thèse annoté, je vous l'accorde !), ce qui aurait tendance à rebuter le lecteur moyennement patient - malgré l'humour, la lecture m'a parut en effet extrêmement longue ! Peut-être ne suis-je pas encore au niveau d'évolution nécessaire pour apprécier à sa juste valeur cette prouesse d'exo-littérature, contrairement à la majorité des autres commentateurs... (je m'en vais de ce pas prendre un Aspro-500)

   Corbac   
10/4/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Ouf, j’ai réussis à comprendre le sens général du texte, mais il m’a fallu trois bonnes lectures tout de même.

J’ai apprécié les deux constructions, surtout la deuxième, moins formelle, où l’auteur règle ses histoires personnelles avec sa compagne.

Je ne suis pas sûr que ce soit le but, mais j’ai ri (mais c’étais peut être un rire de désespoir) devant le jargon trop appuyé, trop scientifique. Les néologismes, les références toutes plus obscures les unes que les autres, l’effet est tellement « too much » que je n’ai pas pu m’empêcher d’y voir une parodie de tout ce que je n’ai jamais pu apprécier dans les revues scientifiques…

Je note moyen +. L’idée est originale et il y a une véritable prise de risque. Cependant, j’ai eu l’impression, en lisant, d’avoir en face de moi une porte fermée avec une pancarte « Attention, entrée interdite » ! Dommage.

   AntoineJ   
3/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
exercice intéressant
trop tourné vers l'égo de l'auteur pour moi et pas assez vers le lecteur.
du style et de la virtuosité ... et du travail !
plus spontané et réveur ... pourrait être mieux (ou alors, c'est juste que ce n'est pas mon style)

   SetsunaSoul13   
12/6/2012
Je n'ai rien compris...
Je me suis sentie très très bête...
Je ne suis pas parvenue jusqu'à la fin, en lisant les commentaires j'ai bien vu que d'autres y étaient parvenus, mais décidément, rien à faire!!!
Par contre, j'ai lu tous les commentaires de corrections en gras, et j'ai bien saisi qu'il s'agissait là d'un point important de l'histoire; ce scientifique parlant de reproduction tout en se disputant avec sa compagne...
Pour le reste, je n'irais pas plus loin...ça m'a l'air fouillé, intéressant, mais ce n'est pas ce qui me fera rêvé...
(incapable de noter, je m'en vais en hissant le drapeau blanc...)

   Ninjavert   
28/9/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ha ha.

Je cherchais un texte de SF pas trop long, je suis tombé sur celui-là et, comme Perle, je me suis dit à la lecture du résumé : "non mais il se foutrait pas un peu de not' gueule, là ?"

Mais non, pas du tout. Je crois que c'est mon premier Caillouq, pas déçu du voyage.

Soyons clair, les autres l'ont dit : ce texte est réservé à une niche de lecteurs. Seuls certains sont capables d'y entrer, et seuls ceux qui baignent dans le milieu universitairo-scientifique sont à même d'en apprécier toutes les subtilités.

Un choix audacieux.

Du coup j'ai commencé ma lecture. Rude. Mais on sent l'écriture maîtrisée dès le début. J'ai compris dès la première annotation le résumé du texte. Ai souris et compris que non, en fait, rien ne serait laissé au hasard dans ce texte, et que je ne risquais pas de voir ce premier jet tant redouté.
Arrivé au contexte, j'ai compris qu'on parlait de l'Homme (suis un peu lent, des fois). Ai re-souris. Suis remonté de quelques lignes, ai pigé l'allusion aux filaments, ai rigolé franchement.

A ma première lecture de ces lignes, instinctivement, j'ai visualisé des punaises. Genre des gendarmes. Assez marrant, quelques lignes après, de réaliser qu'on parlait de moi, en fait. De là, j'ai ouvert mes neurones et réellement essayé de lire entre les lignes.

L'exercice est ardu, pour un néophyte. J'ai beaucoup ri à certains endroits (les suicides ^^), mais suis quand même arrivé au bout avec le sentiment -frustrant- d'avoir loupé plein de trucs.

Je ne suis absolument pas scientifique, mais j'ai la chance d'avoir ma copine qui bosse à l'INSERM... et la chance (ou pas) de relire régulièrement des articles / présentations qu'elle présente. Je dois dire que je n'ai pas moins compris ce texte, que je ne comprends les siens, qui sont rédigés en français normal, sans néologisme ni termes futuristes (et généralement, elle m'a préalablement expliqué de quoi ça parle). Donc l'exercice est réussi : c'est pas si mal vulgarisé. Idem pour les relations "humaines" entre chercheurs, outre les petites histoires personnelles, les rapports entre groupe de chercheurs : n'oublie pas de citer machin, les résultats de truc nous ont inspiré, etc.
Bien vu.

Mais c'est quand même très austère. Une austérité atténuée par l'humour omniprésent, qu'il soit dans l'article ou les annotations (la relation entre les deux extra-terrestres est très bien gérée), mais une austérité quand même.

Le texte n'est pas trop long, ni trop court. Plus court, ça n'aurait pas permis de passer la moindre réflexion et aurait confiné au simple exercice de style. Plus long, ça aurait risqué d'être chiant. Bon dosage, donc.

Je regrette au final de n'avoir pas mieux saisi le fond de l'article. De ce que j'ai appréhendé du contenu et de la construction, je soupçonne une réelle réflexion, possiblement intéressante. Ça m'étonnerait que tu aies fait un tel boulot (car c'en est !) pour "ne rien dire". Mais là, j'ai quand même eu du mal à voir clairement où on allait. C'est normal, c'est une ébauche d'article, mais ça m'a quand même manqué (j'ai quand même saisi les grands principes de la reproduction, tout ça).

Un vrai bel exercice que de réussir à rendre marrant, attrayant, un truc qui -par essence- est à mes yeux rébarbatif et austère. (même si ça peut être passionnant, selon le sujet)

Mais comme je l'ai dit au début, faut un minimum de clés pour y entrer, j'ai la chance d'en avoir certaines, ceux qui n'en ont aucune passent (nécessairement) à côté.

J'hésitais entre bien + et très bien -, vu que c'est très bien fait mais que ma connaissance limitée du sujet ne m'a pas permis d'y entrer pleinement. On s'en fout.

J'ai passé un vrai bon moment, et malgré une légère frustration d'avoir loupé quelque chose qui aurait pu être encore meilleur, j'en redemande.

Mon premier Caillouq, donc, mais probablement pas le dernier... je vais jouer au petit poucet ;)

Merci m'sieur, et bravo, c'était tout sauf évident !

   fergas   
12/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Caillouq, votre texte m’a plu.

Ma culture scientifique veut que ce soit typiquement le genre d’écriture auquel je m’adonne quand je me laisse aller, et qui est aussitôt refréné par mon entourage. Que de génies incompris dans ce monde !

Donc je comprends que l’abus du langage scientifique ou du jargon technique puisse rebuter certains. Moi, ça m’excite. Pardon, je veux dire que ça excite ma curiosité. D’ailleurs je promets que je tenterai de soumettre à Oniris quelques textes du même acabit.

La deuxième partie du texte, où nous apparaissons comme un sujet d’étude exoarchéologique, est un vrai choc. Je ne m’y attendais pas, n’ayant même pas prêté attention au fait que votre nouvelle était classée dans la rubrique « Science-fiction ». Quel piètre lecteur je fais !

Sur la forme, le fait de présenter l’histoire comme un document interne annoté ne manque pas d’attrait ni d’originalité. Bien qu’ayant pondu des milliers de pages dans le genre, je n’avais jamais pensé à en faire une œuvre littéraire. Il est vrai que vous y rajoutez une bonne dose d’humour au degré N, ce qui nous permet de nous attacher au sens même si ce n’est pas du tout notre spécialité.

En fait, la réalité derrière l’attrait de ce texte est qu’il réveille dans ma mémoire une multitude d’exemples d’échanges entre collaborateurs au travail. Et je vous prie de croire que pour bon nombre de cas, ce sont de bons souvenirs.

Je donne une très bonne note pour l’originalité et la qualité d’écriture.

Fergas

P.S. texte jubilatoire, on en redemande.


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