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Sylvaine
26/6/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Texte vraiment plaisant, dont l'humour repose en grande partie sur le contraste entre la prose gourmée de la communication officielle et la familiarité des échanges verbaux. On subodore un état autoritaire, confit dans un patriotisme de convention et axé tout entier sur la glorification du pays, comme on a pu en voir et comme on en voit encore. Les caractéristiques stylistiques de la propagande sont épinglées avec justesse, de même que l'art de survaloriser un fait minime pour la" bonne cause", c'est-à-dire l'autosatisfaction chauvine. Les éléments qui appartiennent en propre à la science-fiction sont délicieusement parodiques, et la conversation entre Einstein et son épouse, où le grand homme avoue son allergie aux mathématiques et où se succèdent une série de possibles inventions drolatiques entre deux remarques triviales sur la cuisine est très amusante.
En résumé, un texte court mais pétillant à l'effet antidépresseur certain. |
hersen
3/7/2019
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Je n'ai vraiment pas accroché à ce texte, que l'auteur me pardonne.
Même en considérant la catégorie choisie, je n'ai pas desserré les yeux. Le style ne se distingue pas spécialement, c'est un peu plat, et peut-être qu'une écriture plus truculente aurait donné un essor à ce texte. Car il me semble que dans cette catégorie, assez difficile, tout doit être mis en oeuvre pour que l'objectif, faire rire ou sourire, soit atteint. j'ai très envie de dire que l'auteur devrait revoir ses ressorts comiques pour arriver à ce que, même si c'est loufoque, le lecteur ne soit pas en reste, ce qui est présentement mon cas. |
poldutor
9/7/2019
a aimé ce texte
Bien
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Histoire très amusante où l'on apprend que Einstein avait inventé entre autre la "gyro-fourchette et le CAF :" caleçon anti flatulence"
J'ignore si "de subtiles traces que les ondes sonores (et autres) laissent dans la structure moléculaire de certains matériaux... ...permettent de reconstruire, dans certaines conditions favorables, les sons qui les produisaient"ce qui est sûr, c'est que l'idée de l'auteur(e) est excellente. Nous saurons peut être un jour ce que César disait à Cléopâtre... L'histoire brève est bien écrite. Cela étant dit :"Derrière chaque grand homme il y a une femme" E.L |
Anonyme
19/7/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Cairote,
Je connais peu Albert Einstein, aussi je vous remercie de m'éclairer sur un épisode de sa vie que je pense être fort méconnu... Votre texte a été pour moi un bon moment de détente et de pensée positive, vous exprimez très bien la mentalité du Parti, euh pardon du gouvernement Novo Serbe. Une incohérence toutefois : il me semble que la Gyro Fourchette ne soit en réalité que la version améliorée de la fourchette à enrouleur de spaghettis inventée par Léonard de Vinci dans un épisode de "L'histoire selon Dingo" issu d'un Super Picsou Géant de 1988. Je note avec délectation que les avancées de la technologie que vous évoquez ont fait "grand bruit" lors de la reconstitution des conversations des hauts fonctionnaires dissidents, preuve que le gouvernement Novo Serbe sait se montrer à l'écoute ! Au plaisir de vous relire, Dugenou. |
Robot
20/7/2019
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un texte décalé qui aurait pu rentrer dans le cadre du concours sur l'Uchronie. Quel dommage de ne pas l'avoir réservé à cette fin. Car les éléments sont bien présents:
La cause (une controverse) les modifications de l'histoire réelle, les actions supposées des personnages. Et puis une certaine logique empreinte d'humour car il est bien permis de supposer que l'épouse du génie avait une influence sur les méditations de son "Albert". J'ai souri au dialogue trés naturellement relaté. Peut-être même que de temps à autre, il lui tirait la langue !!! |
senglar
20/7/2019
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bonjour Cairote,
Que dire ? Qu'écrire ? Inénarrable ! C'est l'histoire d'un mec... qu'a contribué à la mort de l'Humanité... Pas vrai ? Ce seraient ceux qui se sont emparé de son invention... 5 ans de plus ou de moins... la science est là qui avance ou détruit ; Suffit d'être du bon côté du manche... Et de construire et de ripoliner ses icônes, jadis Maximilien ! Aujourd'hui Albert qui tire la langue... Ô mosaïque en éclats de bombe H au haut lieu des papilles ! Senglar |
jfmoods
24/7/2019
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La nouvelle met en scène une contre-utopie. Dans un monde orwellien, totalement sous contrôle ("Le ministère de la Pensée Positive", "la division Science et Progrès du ministère de l’Intérieur", "ministère du Patriotisme"), l'état se livre à un exercice de manipulation des masses par le ressort, classique, de la gloriole (entête : "le rôle de la grande nation serbe dans la science du XXe siècle", "la contribution essentielle du grand peuple serbe à l’élaboration de la théorie de la relativité", "la contribution inestimable du génie serbe à l’avancement des sciences du vingtième siècle, due à l’intuition extraordinaire de la physicienne Mileva Marić quant à l’importance des travaux de son mari", "la médaille du Mérite Serbe"). Jusqu'ici, rien que de très banal, me direz-vous...
Ce qui l'est moins, c'est le virage parodique que prend rapidement le texte. La découverte scientifique qui aurait permis de capter cette archive sonore vieille d'un siècle et demi apparaît pour le moins improbable, capillotractée ("la reconstruction des artefacts auditifs", "de subtiles traces que les ondes sonores (et autres) laissent dans la structure moléculaire de certains matériaux. Par la suite, diverses techniques d’analyse de ces traces avaient permis de reconstruire, dans certaines conditions favorables, les sons qui les produisaient ; leur atténuation progressive offrait en outre la possibilité de distinguer les sons émis à différents moments, et donc, en principe, de reconstituer une conversation, par exemple."). On comprend alors qu'il ne s'agit pas d'une découverte scientifique, mais bien d'une arme redoutable destinée seulement, à l'origine, à éliminer les opposants de l'intérieur ("L’amélioration de ces techniques avait d’ailleurs permis en particulier de reconstruire certains échanges tendancieux parmi de hauts fonctionnaires de l’État, une affaire qui avait fait grand bruit et mené à des sanctions sévères."). Plusieurs mots de cette dernière phrase sont sujets à caution : "reconstruire" pourrait aisément être remplacé par "inventer de toutes pièces", "sanctions sévères" apparaît comme un doux euphémisme pour qualifier l'élimination pure et simple de tout individu qui ferait mine de lever un sourcil ou bouger l'ombre d'une oreille. Étrangère à toute forme de progrès scientifique, cette "invention" n'est rien d'autre que l'exécutrice des basses oeuvres d'un état policier. L'autre parodie, c'est celle de l'archive elle-même. Le célèbre couple de scientifiques est saisi non pas au travail, dans les hautes sphères de la pensée, mais pendant un repas, dans le langage trivial, convenu, de la table ("passe-moi le sel", "je comprends pas quand tu parles la bouche pleine"). On fait ici d'Einstein un personnage aux compétences passablement limitées ("Et puis ces équations, tiens, parlons-en, un vrai cauchemar, j’en dormais plus tellement c’était compliqué. Tu sais les maths, moi…"), un individu englué dans le quotidien ("En tout cas, c’est pas l’espace-temps qui va payer pour le loyer et les saucisses."), incapable de consacrer son intelligence à autre chose qu'à des inventions aussi loufoques qu'inutiles ("gyro-fourchette", "caleçon anti-flatulence", "bicyclette bidirectionnelle") et à des spéculations oiseuses sur la réussite de ses entreprises ("les Italiens, ils sont tous un peu [Déchiffrage incertain : poètes ?], ça va les émouvoir les spaghettis qui s’enroulent tout seuls.", "tu sais bien que c’est le syndicat des grandes filatures qui a tout fait foirer avec mes CAF.", "un jour, avec les pistes cyclables…"). Quant à l'héroïne du peuple, on lui confie le rôle de mère valeureuse et moralisatrice qui tente de montrer à son rejeton trop besogneux le véritable chemin vers la réussite sociale ("Pourquoi tu te remets pas à ton truc d’espace-temps, là ? Avec toutes ces formules mathématiques, ça faisait plus respectable tout de même", "Mais ton copain, Grossmann, le matheux, ça semblait l’intéresser ton idée, pourquoi tu lui demandes pas de t’aider ?", "Écoute, on va l’inviter à dîner, Marcel. Je vais lui mijoter un de ces petits plats de chez moi, tu vas voir !"). Cette manipulation de l'opinion est tellement infantilisante qu'elle en devient caricaturale. Cette nouvelle, fine et drôlatique, dénonce, dans la lignée de "1984", la falsification méthodique de l'histoire, moyen d'asservissement particulièrement efficace des dictatures... "Celui qui a le contrôle du passé, disait le slogan du Parti, a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé." ("1984", Première Partie , Chapitre III, George Orwell) Merci pour ce partage ! |
Cairote
29/7/2019
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Modéré : Commentaire de l'auteur sous son texte (si besoin, ouvrir un sujet dans "Discussions sur les récits").
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Donaldo75
29/7/2019
a aimé ce texte
Pas
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Bonjour Cairote,
Cette catégorie "Humour/Détente" est probablement la plus difficile parce que les ressorts humoristiques qui fonctionnent sur le lecteur sont différents pour chacun. J'avoue que ça n'a pas fonctionné avec moi, à aucun moment. L'écriture est pourtant de bonne qualité mais elle correspond plus à une nouvelle sérieuse, autour d'un sujet grave ou historique, qu'à de la littérature d'humour. Et les dialogues manquent de décalage; ils semblent bien trop écrits. Bref, ce n'est pas pour moi cette fois-ci. |
thierry
28/8/2019
a aimé ce texte
Un peu
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L'idée de départ est vraiment plaisante, géniale même. D'ailleurs elle s'appuie sur une réalité, il n'est pas complètement loufoque de penser qu'une trace sonore existe en ayant marqué un relief. On rejoint le sentiment qu'ont du éprouver les premiers humains à avoir laissé leur voix sur un support (mais sans avoir pu l'écouter).
Donc au départ, c'est très crédible. Ensuite, le relief induit entre le style totalitaro-administrativo-politique et le dialogue trivial rejoint bien l'écart entre la pensée sérieuse de l'Albert officiel et son expression bassement matérielle. De même mesure-t-on un grand écart entre des théories relativistes très complexes et des inventions saugrenues. Mais,... mais c'est tout ! Quel dommage ! Pour boucler le scénario en évitant de s'enfuir vers un dîner repoussé au-delà du récit, on se doit de trouver la relativité restreinte ou générale au fonds de la marmite ou en écho à une de ses inventions. Pour moi, c'est une promesse non-tenue. En matière de style, je trouve aussi trop facile un dialogue brut, purement retranscrit par un acte administratif et ce texte froid à volonté. L'insert d'une explication d'une évolution, d'un ressenti des personnages aurait permis la poursuite de ces reliefs et de cette très bonne idée. Considérons que c'est un premier jet. A poursuivre absolument ! Merci pour cette lecture plaisante |