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plumette
6/1/2018
a aimé ce texte
Un peu ↑
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j'ai du mal à la fin de ma lecture qui a été plutôt agréable, grâce à une écriture de qualité,à me faire une opinion sur ce texte.
Vernon n'est pas très incarné et je me suis un peu ennuyée en sa compagnie. mais j'ai poursuivi, attendant toujours et encore un rebondissement, une bizarrerie qui me sortirait d'une impression ronronnante. Le texte développe le regard d'expatrié de Vernon sur son pays d'accueil et cela s'entremêle avec le récit de son activité du vendredi. En fait Vernon ne peut pas vraiment s'intégrer, il me semble qu'il est tenu à l'écart par les Egyptiens. Ce texte a,pour moi, une petite valeur documentaire. il révèle qu'il peut y avoir un haitus entre ce que les médias livrent au monde ( le printemps arabe) et le ressenti de quelqu'un qui vit et travaille dans le pays. La chute me laisse perplexe, elle est bien dans le ton du texte: une illusion entretenue. Plumette |
Louison
7/1/2018
a aimé ce texte
Bien ↑
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Un tableau bien peint de la misère cachée, tue, ici ou ailleurs. On ne voit que ce qu'on veut voir.
Le texte est bien écrit, je sens une plume aguerrie, même si je me suis vite doutée d'une fin sinistre pour cet homme en vert, j'ai trouvé que vous aidiez un peu trop à deviner cette fin. Un bon moment de lecture pour moi et je vous en remercie. Louison en EL |
Tadiou
8/1/2018
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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(Lu et commenté en EL)
Le début me fait penser à « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » de Philippe Delerm : des choses simples de la vie racontées ici avec délicatesse, sobriété, charme. Ça sent bon la couleur locale, l’exotisme distillé à petites doses, avec quelques mots de langage local (arabe?) Evidemment ça se gâte lourdement ensuite et je suis gré à l’auteur(e) de ne pas avoir martelé l’égoïsme et le cynisme de ce nanti égoïste aux horaires réglés comme du papier à musique pour son confort personnel : c’est « Le Caire du haut ». C’est suggéré avec des ellipses et des non-dits et c’est très bien comme ça. Tout aussi évidemment le lecteur se doute qu’il y a vers le pont un drame qui concerne le narrateur. Je n’ai pas pensé au balayeur ; plutôt à un membre de la famille du narrateur, bien que cela semblât incongru. Illustration cruelle de l'aveuglement du narrateur, homme superficiel tourné vers son nombril (apparemment même pas celui de sa femme),émerveillé par le """bonheur""" du balayeur rencontré le matin. La dernière phrase est un beau modèle du genre,toute en concentré de cynisme sans scrupules. Belle peinture pleine de sensibilité d’un monde dur, le monde capitaliste du business. Un grand merci pour ce texte qui m’a touché. A vous relire avec grand plaisir. Tadiou |
hersen
9/1/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour
Un texte qui sans heurt, sans en faire trop, écrabouille littéralement la suffisance des expats. Tous ceux qui s'imaginent avoir tout compris, tous ceux qui se sentent «intégrés» alors qu'ils n'ont pas changé un iota de leur mode de pensée. Tous ceux à qui on ne dit que ce qu'on veut bien dire, qui se sentent acceptés. Ce regard condescendant, ce « comme ils sont heureux à être si misérables ». Un grand merci pour ce texte, un négatif de photo argentique, qui devrait bien être un vade-mecum à l'envers de l'occidental qui part vivre ailleurs. La phrase couperet qui est l'essence même de l'arrogance : « ils » sont si tolérants, « ils » se satisfont de si peu. ( « ils » entre guillemets, car les déclinaisons géographiques sont nombreuses ) Je ne connais pas le Caire et ne sais donc pas si la description de l'uniforme du nettoyeur de rue est vraie. Si elle l'est, alors l'auteur s'en est bien servi en « ciblant » son personnage et en en faisant une victime. LA victime. Et pourtant, le narrateur s'était acquitté de sa bonne conscience en lui jetant une piécette. Quel ingrat, ce nettoyeur de rue ! L'écriture a cette simplicité, cette nonchalance, mais aussi cette justesse qui cadre très bien avec le propos. Merci de cette lecture, hersen |
Thimul
2/2/2018
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Bravo !
D'une part c'est bien écrit et surtout c'est particulièrement fin. Ce texte est écrit en équilibre sur un fil. Je trouve que ce que vous avez fait est assez difficile. Cette espèce de suffisance de cet occidental qui pense avoir tout compris est remarquablement décrite. tellement qu'on se demande pendant la lecture si l'auteur n'est pas en train de faire passer ses propres messages par la bouche de son personnage ce qui par moment déroute voir irrité. Et puis il y a cette fin qui vient nous cueillir et remettre tout ce qui a été décrit en perspective. Vraiment fort. En plus, j'ai visité l'Égypte en routard il y a bientôt 30 ans. Nous logions dans un hôtel au quatre derniers étages d'un immeuble encore en construction à deux pas de la place El Tahrir. Ce texte m'y a replongé, alors merci. |
Jean-Claude
3/2/2018
a aimé ce texte
Bien ↑
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Bonjour Cairote,
Une tranche de vie qui joue des points de vue, y compris de Vernon par rapport aux autres expat'. Les occidentaux de loin, les expat' de plus près, il y a sûrement une tendance au point de vue faussé mais, c'est sûrement aussi vrai, d'un autre manière, pour les ressortissants d'un pays par rapport à leur propre pays. L'objectivité n'existe pas. Le bémol, pour moi, c'est que je ressens des points de vue qui me semblent être de l'auteur, sans qu'il y ait de justification ni de recul. Je sais très bien que le "printemps arabe" a été idéalisé (un classique inévitable) mais je goûte fort peu les assertions non étayées. EDIT : Bon, c'est une interprétation hâtive de lecteur. Je ne devrais pas présumer des intentions de l'auteur. Après tout, la fin relativise tout ça et remet les considérations de Vernon à leur place, celle de Vernon, un expat avec ses propres préjugés, même s'il s'en défend. En tout cas, la fin, dure et excellente, relativise aussi les perceptions de Vernon qui, somme toute, est lui aussi un expat'. Au plaisir de vous (re)lire |
Anonyme
4/2/2018
a aimé ce texte
Un peu
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Bonjour,
je n'ai pas réussi à trouver votre Vernon sympathique. Bien au contraire et c'était sans doute le but. Ce qui fait que je n'ai pas accroché à aucun moment. Ni même la chute, un peu surfaite. Par contre un bon tableau d'un certaine milieu au Caire avec une bonne écriture mais ça n'a pas suffit pour moi. |
Perle-Hingaud
4/2/2018
a aimé ce texte
Bien ↑
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J'ai bien aimé cet anti-héros, naïf, imbu de ses idéaux occidentaux, plein de bonne volonté. Une sorte de Peter Sellers au Caire. L'auteur semble osciller entre tendresse et férocité envers son héros...
J'ai trouvé la fin, bien qu'indispensable à la démonstration, trop évidente. Je ne boude pourtant pas mon plaisir, l'écriture me parait vivante, rythmée, avec ce détachement légèrement ironique que l'on retrouve parfois chez nos amis anglo-saxons. Merci pour ce bon moment. |
Vincendix
4/2/2018
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour Cairote,
Un récit intéressant à lire et qui décrit fidèlement la vie d’un « Européen » dans un pays comme l’Egypte. J’ai eu l’occasion de rencontrer des « Vernon » lors de mes voyages professionnels et ils se comportaient de la même manière. Fallait-il faire si long pour planter le décor et illustrer la situation ? Pourquoi pas, les détails ne sont pas inutiles, d’autant plus qu’ils doivent être conformes à la réalité, et puis c’est bien écrit. Par contre, je n'aime pas la chute, je n’imagine pas le balayeur mettre fin à ses jours, à plus forte raison par pendaison et en public. Cette conclusion me semble dictée par le besoin du narrateur de justifier les sentiments de son personnage. Vernon fait partie d’une « secte » privilégiée dominant le petit peuple et il ne peut supporter de voir le bonhomme à la salopette vert pomme se contenter de petits plaisirs, il a envie de lui tordre le cou… Vincent |
toc-art
5/2/2018
a aimé ce texte
Bien
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Bonjour,
J'aime bien ce portrait assez cruel sans avoir l'air d'y toucher de ce personnage qui garde un regard très colonial sur l'Égypte sans en avoir conscience. Je pensais le personnage plus vieux et j'ai été surpris qu'il soit un jeune père. La fin est indispensable mais elle est un peu mal amenée, je trouve, trop démonstrative. Le portrait perd en finesse, c'est dommage. Mais j'ai trouvé l'ensemble à la fois bien écrit et intéressant. |
aldenor
5/2/2018
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je connais bien les lieux que vous décrivez pour y avoir grandi. Je faisais souvent la marche de Tahrir au Club de Gezireh. J’ai donc lu votre récit avec beaucoup d’intérêt.
Il ressort du texte un double regard sur la société égyptienne ; celui de Vernon et celui du narrateur. Et je dois avouer que je me suis un peu perdu à les démêler. Vernon porte un regard attendri sur le peuple égyptien, se démarquant de ses compatriotes expatriés (qui, eux, n’ont de regard que sur eux-mêmes). Il se range aux opinions des membres du club (donc la frange aisée) au sujet des mouvements de révolte populaires. « ... les rêves grandioses du supposé Printemps arabe, propagés par de jeunes irresponsables manipulés de l’extérieur, n’étaient que de dangereuses lubies... ». S’ensuit une conception idyllique du peuple misérable : « Oui, vraiment, ces petites gens sont heureux, parce qu’ils savent se satisfaire du peu qu’ils ont... » L’œil du narrateur surgit brusquement à la fin : Vernon ne voit pas le balayeur qui s’est pendu sur le pont. « Il a bien fait de ne pas s'attarder, Vernon. Cela lui aurait sans doute gâché sa journée, son vendredi. ». Du coup tout ce qui précède est remis en question. Les vues de Vernon paraissent naïves. Il ne creuse pas vraiment les choses ; il les voit comme ca le repose. On revient alors sur certaines phrases : L’intérêt de Vernon pour les anecdotes et coutumes locales lui sont « fort utiles dans ses relations avec les clients. » et servent bien « ses intérêts, en amitié comme en affaires. » Finalement tout se tient. Mais j’ai mis du temps à comprendre que ce Vernon, en apparence bienveillant et animé de compassion, était quand même, du point de vue du narrateur, aveuglé en fin de compte. |
Cairote
6/2/2018
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Vous trouverez "Quelques précisions sur la « journée de Vernon »" sur le Forum Discussion sur les recits, http://www.oniris.be/forum/quelques-precisions-sur-la-journee-de-vernon-t25240s0.html#forumpost338248
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vb
9/3/2018
a aimé ce texte
Passionnément
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Bonjour Cairote,
j'ai beaucoup aimé cette nouvelle. J'ai aimé les descriptions, l'ambiance générale de la ville mais aussi celle du club. L'attitude de Vernon me semble aussi très réaliste. J'ai bien aimé la structure en boucle du texte: cette réapparition des plus surprenantes du balayeur. Le manque d'empathie du personnage principal m'a aussi beaucoup plu. Évidemment cette attitude est sordide mais n'est-ce pas en général la nôtre quand nous croisons le malheur dans la rue. Un clochard auquel je donnais chaque année à Noel quelques euros a disparu des bancs publics où il avait l'habitude de dormir. Est-il mort? Est-ce que je m'en inquiète vraiment? Est-ce que ca m'empêche de dormir? Le contact avec la misère est certainement plus direct au Caire mais je pense qu'ici dans la très bourgeoise ville de Bonn où je vis, l'attitude des gens bien pensant n'est pas bien différente de celle de Vernon. Merci donc pour ce très beau texte bien écrit et qui, comme tu vois, m'a poussé à une réflexion sur moi-même. N'est-ce pas le but ultime de la littérature? À bientôt, Vb |