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Réalisme/Historique
carbona : Les premières fois... [concours]
 Publié le 18/02/16  -  16 commentaires  -  9283 caractères  -  149 lectures    Autres textes du même auteur

... et les suivantes.


Les premières fois... [concours]


Ce texte est une participation au concours n°20 : Larcin Valentin ! (informations sur ce concours).



Erika avait seize ans et Cédric dix-neuf. Ils s’étaient rencontrés en boîte de nuit pendant les fêtes de Noël. C’était la première fois qu’elle et sa cousine Laura avaient eu la permission d’y aller.


Cédric avait les cheveux noirs et le regard ténébreux. Il lui avait payé un verre au bar puis ils avaient discuté un peu. Les numéros de téléphone échangés et un baiser puis c’était l’heure. Les parents d’Erika attendaient les filles sur le parking.


Laura lui disait qu’il avait l’air super cool et surtout super bien pour un mec de son âge. C’est vrai qu’il avait été très correct et n’avait pas eu un geste déplacé, pas comme tous ces gros lourds qui essayaient de les peloter sur la piste.


Suite à cette soirée, Erika et Cédric ont commencé à se voir les mercredis après-midi car elle ne pouvait pas sortir le soir et parfois les samedis, quand il était là. C’est lui qui décidait. Elle le rejoignait au village et ils restaient dans la voiture garée en hauteur à la lisière du bois. Là-bas ils étaient tranquilles. Il n’y avait jamais personne, surtout l’hiver. Cédric mettait la musique et ils s’embrassaient toute l’après-midi, parlaient peu ou de choses sans importance. Elle savait seulement qu’il suivait un BTS en industrie mécanique.


Avant chacune de ses visites, elle se préparait pendant des heures, plongeait dans un bain interminable et peaufinait son maquillage. Elle savait qu’ils allaient le faire. Cédric l’avait titillée dès leurs premières entrevues avec ça. Elle a un peu résisté puis ça la stressait tellement qu’elle a vite cédé. Ainsi, mi-janvier c’était fait. Ce n’était ni bien ni pas bien. C’était.


À partir de ce moment-là ils consacrèrent tous leurs rendez-vous à cela. Elle aurait bien aimé le faire dans un lit juste pour voir mais elle était déjà contente. De retour à la maison le mercredi soir, ses joues étaient rosies par le froid mais surtout pas leurs galipettes. Puis, rapidement, Cédric l’a initiée à d’autres choses, ce que Pauline appelait les préliminaires. Elle disait que c’était hyper important pour un mec, Erika n’aimait pas trop ça, surtout les premières fois, mais elle faisait tout pour lui plaire et ça avait l’air de fonctionner.


Cédric arrivait souvent les yeux brumeux. Elle pensait bien qu’il fumait – des regards comme ça, elle en croisait beaucoup au lycée – mais elle n’osait pas le lui demander. Puis un jour, il a roulé un pétard et lui a fait essayer. C’était comme l’amour la première fois, ni bien, ni pas bien. C’était. Et petit à petit c’est devenu un rituel, ils fumaient à chaque fois avant, après et même pendant. Erika se disait parfois que ce serait bien de sortir, de faire autre chose que squatter dans la bagnole puis après tout l’amour c’était peut-être ça, une voiture qui sent le sexe et le pétard.


Pour la Saint-Valentin, elle avait obtenu l’autorisation de sortir. Sa mère avait bien compris qu’elle avait un petit copain. Elle n’en demandait pas trop, juste ce qu’il faut pour que sa fille ait encore envie de lui raconter. Cédric avait promis qu’ils feraient quelque chose de particulier. Erika était excitée et stressée. C’était sa première Saint-Valentin. L’année d’avant, elle avait passé la soirée avec Pauline à se maquiller et à écouter la radio.


Pauline l’a aidée à choisir le cadeau : un parfum. Erika avait la trouille de le lui donner. Elle espérait qu’il lui offrirait le sien en premier. Et puis elle appréhendait le resto car elle était sûre qu’il allait l’emmener dîner. C’était bête mais elle avait peur de manger devant lui. Ce n’est pas séduisant une femme qui mange et elle voulait qu’il la trouve belle, toujours. Elle prendrait un plat sans sauce, un truc soft qui ne fait pas trop dégueu quand on l’avale.


À 19 h 00, Cédric l’attendait cinquante mètres au-dessus de chez elle. Elle ne savait pas trop pourquoi il se cachait, sa mère aurait préféré l’apercevoir. Elle est montée dans la voiture et il lui a tendu un pétard. Elle l’a saisi et a fumé. La boule qu’elle avait dans le ventre s’est mise à gonfler puis s’est tranquillement dissipée.


Il ne parlait pas, la musique tournait à fond, comme d’habitude. Il roulait vite, un peu trop ou c’était peut-être le haschich qui donnait cette impression. Dans un virage un peu sec, il a posé sa main sur sa cuisse. Elle a adoré ça. Il n’avait pas besoin de parler en fait. Il a pris une petite route qui menait au village voisin. Pas de resto à sa connaissance dans ce coin-là.


Quand ils sont sortis de la voiture, il l’a prise par la main et a dit : « Viens, c’est par là. » Ils ont traversé la cour d’une vieille grange puis sont arrivés dans ce que Cédric appelait « la piaule ». Une pièce enfumée qui sentait le fioul, un canapé usé jusqu’aux ressorts, deux fauteuils aux tissus déchirés, une télé et cinq silhouettes. Il a fallu quelques minutes à Erika pour que ses yeux puissent les discerner à travers les nuages de fumée. Ses potes. Elle leur a fait la bise. Ils ont à peine levé la tête, tous scotchés devant un film. Cédric n’a pas fait les présentations, il s’est assis dans le fauteuil vide et l’a assise sur ses genoux.


Il a saisi une bouteille d’alcool fort, de la vodka peut-être, a bu au goulot et l’a invitée à faire la même chose. Les autres s’enfilaient des bières et tiraient dans des bangs. Cédric a roulé un gros pétard – un pur comme il disait – et il lui a fait allumer. Ça lui plaisait de la voir fumer. Du bout du pied, elle a planqué son sac à main sous le fauteuil, de peur que quelqu’un aperçoive son paquet cadeau. Elle se sentait un peu cruche.


Les autres parlaient à peine ou juste quelques grossièretés pour commenter le film. Ils s’adressaient à eux seulement pour leur tendre un pétard. Elle ne s’ennuyait pas, elle commençait à planer. La vodka lui brûlait la gorge et lui donnait chaud alors elle a enlevé son pull. Cédric en a profité pour passer la main sous son chemisier puis a commencé à la caresser. Elle a fermé les yeux et s’est laissé faire. C’était plus agréable que de regarder un film d’action à mi-parcours et, dans la pénombre, les autres ne voyaient rien ; ça avait même un petit côté excitant.


Alors elle s’est retournée à califourchon sur lui et ils se sont embrassés longuement, sensuellement. Il a dégrafé son soutien-gorge et a déboutonné son chemisier. Puis il a ouvert son pantalon et a appuyé sur ses épaules pour la conduire au niveau de son sexe qu’il lui a fourré dans la bouche. Elle s’est exécutée, longtemps, en se cachant dans ses cheveux. Elle était comme dans une bulle, ne réfléchissait pas, se laissait guider par ses mains jusqu’à ce qu’il lui donne le signal de remonter.


Ensuite, il lui a fait boire un peu de vodka comme pour lui redonner de la force et a dit : « On fait tourner ? » en désignant le copain affalé dans le canapé. Erika a rabattu son chemisier et a tendu la bouteille au Chloumpf, mais Cédric l’a soulevée par les fesses et l’a poussée vers lui. Le garçon a saisi la bouteille d’une main et s’est servi de l’autre pour entraîner Erika vers lui. Il a commencé à l’embrasser et à la peloter puis n’a pas tardé à ouvrir son pantalon et à lui appuyer sur la tête pour qu’elle s’occupe de lui.


Elle l’a fait et elle ne savait pas pourquoi elle le faisait. Elle avait envie de vomir, de lui vomir dessus mais elle continuait, elle ne savait pas comment arrêter ce bordel. Les autres ne réagissaient pas. C’était normal. Et encore plus pour Cédric. Elle se sentait de plus en plus mal alors elle s’est reculée mais le Chloumpf a insisté et lui a dit : « T’as pas fini. » Elle a répondu qu’elle ne se sentait pas bien et a regardé en direction du fauteuil. Cédric s’était endormi.


Elle a remis son pull, a pris son sac et est sortie. Les mecs n’ont pas bougé. Elle avait la gorge nouée mais les yeux secs et elle avait froid, très froid. Elle a quitté la cour calmement, puis dès qu’elle n’était plus à portée de vue, elle a couru, longtemps, avec une force qu’elle n’avait jamais connue, en ayant l’impression de parcourir les deux kilomètres qui la séparaient de chez elle sans toucher le sol. Quand elle est rentrée, sa mère l’attendait au salon.


— T’as passé une bonne soirée ma chérie ? Tu rentres tôt dis donc !

— Oui je suis un peu barbouillée. C’est le resto, c’est pas bien passé. Je vais me coucher.

— Bonne nuit ma puce. Il y a des médicaments à la salle de bains si t’as besoin.

— OK, m’man, merci.


Elle est allée aux toilettes et a dégueulé toutes ses tripes. Puis s’est réfugiée sous la douche et s’est lavée une fois, deux fois, dix fois. Il n’y en aurait jamais assez.


Dans sa chambre, elle a caché le flacon de parfum sous son lit, a laissé la porte entrouverte pour avoir la lumière du couloir et a pris le vieil ours aux yeux exorbités qui lui avait longtemps servi de doudou et qui traînait sur une des étagères pour le glisser sous les draps. La tête dans l’oreiller et les yeux toujours secs, elle a pensé à la phrase que répétait souvent sa mère quand elle était petite.


« À vouloir grandir trop vite, on grandit de travers. »


 
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   vendularge   
4/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

L'histoire est bien menée et monnaie courante au pays des grands dadais sans connexion entre les neurones du cœur, ceux du cerveau barbotant allègrement dans le fond du slip qui leur sert de cuir chevelu.

Je trouve l'écriture un peu linéaire mais c'est ce qui va peut être le mieux ici.

La chute, on l'a sur le bout de la langue tout le long du texte, c'est pour ça que j'en aurais choisi une autre..

Merci du partage

   Pascal31   
4/2/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Pour déraper, ça dérape !
Ce n'est pas mal écrit mais c'est assez glauque. On peut dire que le thème est respecté même si la Saint-Valentin devient très accessoire, dans ce récit.
Au niveau de l'écriture, pas grand-chose à dire, si ce n'est ce passage : "Cédric l’attendait cinquante mètres au dessus de chez elle." C'est étrange comme formulation.
En résumé, une nouvelle très sombre, limite "trash" par moment, qui répond aux contraintes du concours mais dont la lecture m'a mis assez mal à l'aise.

   Anonyme   
8/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
C'est pas mal du tout. Longtemps je suis resté sceptique, surtout rebuté par un style que je trouvais trop simple, superficiel. Puis je me suis rendu compte qu'il collait parfaitement au récit, à l'âge des ados et leur manière de voir le monde.
La soumission de la jeune fille est plutôt crédible, le discernement se brouille quand on est amoureux. Elle est influençable, comme beaucoup de jeunes.
Je pensais qu'on allait droit vers une "tournante" mais vous avez préféré ne pas aller trop loin. Une surenchère intelligemment évitée, ce n'était pas nécessaire à partir du moment où l'héroïne s'était déjà corrompue.
Seule critique, tout ça n'est pas vraiment gore ! Triste, scandaleux, pitoyable, mais pas gore dans le sens d'une violence sanglante. Ou alors une violence psychologique mais ceci est un autre registre.

   Anonyme   
9/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Quelle tristesse... Traiter une jeune fille de la sorte - ou une femme, peu importe - qui plus est le jour de la Saint-Valentin... du jamais vu !

Une nouvelle qui sonne comme une claque ! Tu parles d'un petit copain...

La formule finale est criante de vérité :

« À vouloir grandir trop vite, on grandit de travers. »

Wall-E

   Pouet   
24/2/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Je ne suis pas un "spécialiste" des nouvelles même si j'en lis de temps en temps ici et mon avis donc vaut ce qu'il vaut.

J'avais commenté un de vos textes (Une écorce de mandarine) que j'avais bien apprécié et c'est un peu pour cela que je me suis attardé sur celui-ci mais là j'ai été déçu, votre nouvelle ne m'a pas transcendé, du tout.

Un sujet, malheureusement sans grande originalité et un traitement qui m'est apparu "bateau".

Bon déjà j'ai compris que ça allait "déraper" au passage sur les "yeux brumeux" à cause du pétard. Mais peu importe.

La catégorie "réalisme" me pousse à écrire ce qui suit.
J'ai trouvé cela trop caricatural à mon goût. Qui n'a pas passé dans sa verte jeunesse des soirées alcool-pétard? Pas moi en tout cas et ce "dérapage" m'a vraiment semblé incongru. Si l'alcool peut en effet entraîner ce genre d'horreur, le shit sur lequel on insiste beaucoup dans le texte en revanche n'a rien de la "drogue du violeur", il ne "désinhibe" pas comme l'alcool, c'est plutôt l'inverse ( mais soyons clair je ne justifie nullement l'usage de cette drogue, je ne fume pas -plus- et considère le haschisch comme très nocif notamment pour les ados dont le cerveau évolue encore) Mais j'ai trouvé que le texte était un peu trop axé là-dessus. Vous auriez parlé de drogues "stimulantes" style cocaïne, crack ou amphétamine, ok, mais là, non. L'indolence engendrée par le cannabis ne colle pas avec les actes perpétrés. Je n'ai pas trouvé cela crédible. Insister sur l'alcool aurait été de bon aloi. Je parle ici des garçons qui se laissent aller à ce genre d'extrémité, pas de la jeune fille dont la drogue mélangée à l'alcool a pu bien sûr brouiller l'esprit.

Après bien sûr que ce que vous décrivez peut exister mais il aurait été pertinent alors d'insister sur le fait que ces garçons et notamment Cédric, avaient des soucis à la base car cela relève plus à mon sens d'un problème psychologique, d'une frustration extrême et/ou de "l'effet de groupe" et dans ce cas il aurait fallu diriger votre trame dans ce sens et ne pas se "contenter" de l'explication de la drogue ou de l'alcool qui sont des"déclencheurs" cachant des problèmes bien plus profonds qui n'excusent en rien ces actes odieux. En fait j'ai eu l'impression que le joint était le point de départ de ce débordement et j'ai trouvé ça peu crédible. Que les autres garçons ne bougent pas sous prétexte qu'ils sont défoncés ne colle pas avec la réalité, vous écrivez "c'était normal", je pense le contraire, car même si je parle d'indolence plus haut, on redescend vite sur terre quand un truc comme ça se passe à côté de vous, à moins d'être complice et/ou d'avoir une case en moins, ce qui ne ressort pas dans le texte. Voilà en gros ce que je voulais vous dire (je m'y suis pris à plusieurs fois et suis même pas certain d'avoir exposé exactement ce que je pensais mais j'ai la flemme de recommencer :))

En outre, la toute fin du texte avec l'ours en peluche et le retour en enfance n'a fait que confirmer mon impression de facilité. Certes c'est mignon, certes ça fait pleurer dans les chaumières mais c'est mièvre et simpliste, très "cliché".
Désolé mais j'essaie d'être le plus sincère possible.

Enfin, l'écriture ne m'a pas parlé, sans relief, linéaire, clinique, plate.

Bref je n'ai pas adhéré à ce texte tant sur le fond que sur la forme. Une prochaine fois je n'en doute pas.

Cordialement.

   hersen   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On voulait une saint-Valentin qui dérape, eh bien en voilà une.

Bien plombante, la fête des amoureux !

J'ai aimé le personnage de l'ado, bien décrite dans sa naïveté. Le coup du cadeau est excellent, il concrétise le romantisme du personnage, à qui il en faudra beaucoup pour réagir. Et c'est là où le texte est fort : montrer jusqu'où peut aller une ado en recherche d'elle-même.

Je n'aime pas ce texte seulement pour ce qu'il dit présentement, je l'aime pour ce qu'il suggère des choix à faire. Certains sont faits un peu tard. Alors ça s'appelle l'expérience. Bonne ou mauvaise. Et s'envolent alors les rêves...

Et cette ado, les yeux secs, étreignant son nounours, en est une personnification excellente.

Merci pour cette lecture.

   Anonyme   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Carbona.
Personnellement, je n'ai pas apprécié votre texte.
Pour la narration, je n'ai pas grand chose à dire. Vous écrivez correctement, simplement.
Non, moi, je n'ai pas cru à votre histoire.
Le jour de la rencontre de ces deux ados, vous écrivez que les parents sont venus chercher les enfants à la sortie de la boîte de nuit. Donc, des parents responsables et voilà que rapidemment, cette enfant de 14 ans est autorisée à voir son copain majeur ( bon...ok ) mais en plus elle fume des joints.
Et les parents décris plus haut ont disparus ...
Non, pour moi, jamais cette enfant n'aurait eu à vivre cette St Valentin.
Et puis, votre conclusion me déplaît également.
Un enfant ne veut jamais grandir trop vite. Il veut seulement grandir.Trop vite, c'est quand les adultes ne sont pas présents. Et là, dans votre histoire, ce n'est pas le cas.

   Anonyme   
18/2/2016
Bonjour carbona

Pas emballé par l'écriture. Elle raconte et puis c'est tout.
Pas emballé par le point de vue choisi.
Pas de fausse note, rien qui interrompe la lecture.
Première impression en sortie de texte : la petite a eu sacrément chaud aux fesses et de mon point de vue, c'est assez improbable. Choix de l'auteur qui n'a pas voulu en rajouter et a préféré alléger le propos. Tant mieux. L'écriture, clinique et détachée ajoute au malaise persistant.
Texte qui m'a sorti de la béatitude tranquille où le concours traçait sa route. Il fallait du gore, vous l'avez écrit.

   Pepito   
18/2/2016
Bonjour Carbona,

Forme : narration correcte, mais assez plate, avec quelques bugs...
"BTS en industrie mécanique" quelque chose dans la formulation me dit que vous n’êtes pas du métier, mais je serais bien le seul à m'en apercevoir... ;=)
"Avant chacune de ses visites" "rencontres" plutôt, non ?
"Les autres ne réagissaient pas.C’était normal. Et encore plus pour Cédric." assez maladroit ces 3 phrases jointes
"Elle savait qu’ils allaient le faire." heu... quoi donc, jouer à la belote ? A 16 ans on appelle un chat : un chat... et vice versa, d'ailleurs.

"Ce n’était ni bien ni pas bien." > "mais elle était déjà contente." haa, pour illustrer l'inconstance féminine je suppose... ;=)
"Puis, rapidement, Cédric l’a initiée à d’autres choses... les préliminaires." c'est un mec bien ce Cedric, "les préliminaires" c'est mieux quand ça vient après...
"[le pétard] C’était comme l’amour la première fois, ni bien, ni pas bien." si ça vous laisse les jambes molles, c'est pas si mal... je parle du pétard, évidemment.

"Ce n’est pas séduisant une femme qui mange" ?! et un mec ?
"Elle prendrait un truc soft qui ne fait pas trop dégueu quand on l’avale." comme un préliminaire en somme...
"comment arrêter ce bordel." curieux ce mot grossier venant de la gamine à ce moment là
"Chloumpf" on est sensé le connaitre avant ?

J'ai adoré :
"comme dans une bulle" > "le signal de remonter" l'association est superbe !

Fond : "BTS en industrie mécanique"... pourquoi associer "la mécanique" et les gars bas du plafond ? tss, tss, tss...
« À vouloir grandir trop vite, on grandit de travers. » oooooh Nooonn ! même ma maman ne l'aurait pas osé celle là !

"elle a pris le vieil ours aux yeux exorbités qui lui avait longtemps servi de doudou et ... pour le glisser sous les draps." ça c'est excellent pas contre !

Par rapport au concours cela me semble tout à fait dans le ton.
Merci pour la lecture.

Pepito

   Bidis   
19/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Nouvelle cruelle dans sa simplicité et son réalisme mais qui demanderait, je trouve, un style un peu plus soigné pour être tout à fait réussie.
- « Elle savait qu’ils allaient le faire. » J’aurais mis « le faire » entre guillemets, cela montrerait que le personnage n’appelle pas les choses par leur nom, ce qui le situerait dans l’esprit du lecteur, tandis qu’ici on dirait que l’auteur lui-même manque d’assurance. Ce qui n’est pas le cas, on le verra en fin de nouvelle. Mais c’est l’impression que cela donne.
- « avec ça » : ici encore j’aurais mis le « ça » entre guillemets pour indiquer que la jeune fille aborde la sexualité avec gêne (ce qui est tout à fait normal, à seize ans.)
- « puis ça la stressait » : répétition de « ça », et de plus, ici, on peut de nouveau penser que c’est l’auteur qui ne nomme pas les choses.
- « ils consacrèrent tous leurs rendez-vous à cela » : ici, c’est décidément l’auteur qui n’emploie pas un vocabulaire adéquat. A ce stade de ma lecture, je commence à m’interroger…
- « Elle aurait bien aimé le faire dans un lit » : décidément… Toujours les guillemets qui manquent et qui changeraient tout : "Elle aurait bien aimé « le » faire dans un lit"
Le seul terme qui sera employé sera « galipettes ». Encore une fois, ce qui me gêne ce n’est pas que la jeune fille considère l’amour physique comme quelque chose d’un peu honteux qu'on n'appelle pas par son nom et qu'elle essaie de le minimiser, le tenir à distance ("galipettes"), au contraire cela souligne l’ « avant après », mais je trouve que la différenciation entre ce personnage et le narrateur n’est pas assez marquée. Tandis que si l’on met tout ces « ça » et les « galipettes » entre guillemets, on voit tout de suite le caractère du personnage observé par l’auteur.
- « Erika n’aimait pas trop ça » : ici, on voit bien qu’il s’agit du personnage. Mais si je relève le « ça » dans cette phrase, c’est à cause de l’effet de répétition avec les « ça » précédents.
- « puis après tout l’amour c’était peut-être ça » : ce qui est bien, c’est qu’ici on voit bien que les « ça » précédents étaient des « ça » de gêne et que maintenant, la jeune fille est libérée. C’est pourquoi, ceux qui précèdent auraient dû, à mon sens être mis entre guillemets et ici non. Bien que je me demande combien de « ça » on trouve dans le texte…
- « Pour la Saint-Valentin » et « C’était sa première Saint-Valentin. » font effet de répétition. J’aurais enlevé la première proposition et mis « C’était sa première Saint-Valentin » à la place et à la dernière phrase du paragraphe dire : « L’année d’avant, elle avait passé ce jour-là etc… ».
- « Erika avait la trouille » : je trouve ce mot un peu trop populaire pour le texte, très correct jusqu’ici. Il y a peut-être de nouveau confusion entre le point de vue du narrateur lequel s’exprime très correctement et celui du personnage, je ne sais pas. Je dis seulement ce que je ressens.
- « Ce n’est pas séduisant une femme qui mange » : Ici on ne sait vraiment pas si c’est une affirmation de l’auteur ou le point de vue d’Erika. Car il existe des femmes qui mangent de façon très séduisante, d’autres de façon sensuelle et qui excite, je suppose que l’auteur ne me contredira pas sur ce point. Donc, c'est la différenciation entre l'auteur et son personnage que je ne perçois pas bien dans ce texte.
- « un truc soft qui ne fait pas trop dégueu quand on l’avale »: Ici encore, il suffirait de mettre cette proposition entre guillemets pour que l’auteur soit dédouané d’un langage trop familier.
- « sa mère aurait préféré » : On rattache toujours instinctivement un possessif au dernier personnage évoqué, ici c’est le garçon alors qu’il s’agit de la fille. Bien sûr, on a le sens qui nous indique de qui il s’agit, mais la lecture en perd de sa fluidité
- « il lui a fait allumer » : ici, le pronom personnel manque à mon avis, il aurait fallu écrire « il lui a fait l’allumer »
- « ou juste quelques grossièretés » : se rapporte au verbe « parler ». Or on ne parle pas quelque chose. Il aurait été mieux d’écrire : « ou disait juste quelques grossièretés » ou un autre verbe à la place de « dire ».
Le dernier quart de la nouvelle me semble plus soigneusement écrit, en tout cas, je n’ai rien relevé qui ait interrompu ma lecture. Et en définitive, ce texte m'a assez plu. L'évaluer est plus difficile. Ce serait pour moi bien plus que bien s'il n'y avait toutes ces choses que j'ai relevées.

   macaron   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une narration sèche, un peu comme un rapport de police. Dès le début, on sait que l'on va vers le drame. Sans être d'une grande originalité, une histoire de nos jours racontée simplement, mais avec une froideur qui donne tout l'intérêt à ce texte. Un bon choix je pense pour ce genre d'histoire.

   Lulu   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Carbona,

pour le concours, je m'attendais à tout autre chose ; quelque chose de plus joyeux sans doute... Or, ici, si vous respectez le thème, vous nous racontez une histoire bien glauque. Difficile de dire "j'aime cette nouvelle" face à une histoire pareille qui nous prend à témoins.

Cette histoire m'a semblé tout à fait réaliste. J'ai bien peur, en effet, que certains jeunes vivent un peu n'importe comment leur "première fois", ce qui est bien déroutant et désarmant.

J'ai été étonnée par cette écriture toute mécanique. Les faits sont rendus dans une tonalité particulière, assez froide.

Il me semble, mais je n'ai pas relu, qu'il y a erreur dans la concordance des temps au moins deux fois dans votre texte. Il aurait fallu écrire, à un moment, "il fallait", je crois, au lieu de "il faut". Plus une autre erreur que vous pourrez retrouver sans difficulté. Ce sont deux présents au lieu de deux passés.

Bonne continuation.

   Shepard   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Carbona,

Votre texte est bien inscrit dans le sujet... Saint-Valentin glauque à souhait.

Bon, j'avoue avoir un peu du mal à imaginer le zonard défoncé H24 qui crèche dans une grange trainer en boîte de nuit. Je ne comprend pas trop non plus le revirement du bonhomme qui, après plusieurs mois de relation, change de personnalité soudainement passant de garçon un peu mou, peut-être, mais pas méchant, au type prêt à faire tourner sa copine avec ses potes. Alors certes c'est dramatique, mais je n'arrive pas à y croire, la progression est trop abrupte. Pas d'indices qui me permettrait d’adhérer à la scène.

Point fort du texte, pour moi, est l'écriture qui ne fait pas dans le sentimental, elle raconte, point. Dommage qu'elle ne soit pas encore plus franche, avec moins de retenue.

L'histoire est bien choisie mais pas assez léchée, j'oserais dire : pas assez réfléchie.

   Anonyme   
18/2/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonsoir,

L'histoire est affreuse. Pauvre demoiselle, et abrutis de mecs... !

Je ne la trouve pas crédible, pour quelques points que je citerai mais sans qu'ils ne soient exhaustifs :

- Je sais qu'une personne peut changer du tout au tout en un clin d'oeil, mais là je trouve que rien ne vient annoncer le changement de comportement de Cédric, ce qui rend son revirement assez perturbant.

- L'insistance (et le rapport tacite qui est fait) sur la consommation de joints, qui me semble justifier au final le comportement foireux des jeunes hommes ne me parait pas nécessaire. Quand on est con on est con, pété, bourré ou non, ... le rapport de cause à effet induit ne me semble pas pertinent.

- La volontaire mise en retrait de la mère me semble impensable (ou cette jeune fille n'a pas de chance, vraiment)...

Le style ensuite m'a un peu gênée, assez simpliste, peu recherché, impersonnel à souhaits, et puis au final l'un dans l'autre, ça passe. Sauf que pour que l'effet ait été plus cohérent, il aurait peut-être fallu que la narration soit à la première personne, ce qui expliquerait ce ton résolument adolescent dans le style. L'utilisation de la troisième personne gâche un peu l'effet, et affaiblit la narration.

Le déroulement est peut-être ce qui m'a le plus dérangée.
C'est rapide, trop, pas assez développé, ni dans la consistance des personnages, ni dans la pose d'une atmosphère à laquelle on puisse s'identifier. Ça manque de gravité, attention je ne pense pas qu'il eut été mieux d'en faire un drame larmoyant, mais j'aurais aimé un juste milieu entre les deux.
Bien que le format très court se prête bien à cette bribe de vie, cet instantané violent et injuste que vit le personnage principal.
Au final le rendu est fort détaché, et décrédibilise un rien le sujet.

Une bonne idée, donc, mais qui pour moi, lecteur, manque de réflexion, prend trop de recul et ne s'implique donc pas assez.
Ce qui est dommage, parce que l'histoire en soi est assez intéressante pour donner quelque chose de très bon.

Merci pour la lecture.
Bonne chance pour le concours !

   Anonyme   
28/2/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Je m’attendais à quelque chose de plus violent encore : une tournante. Et c’est très bien qu’il n’en soit pas ainsi. De même qu’il est bien qu’il n’y ait pas de contrainte directe, mais plutôt celle de l’alcool et de la drogue. Ça rend le déroulement moins manichéen, moins attendu, mais plus subtil. Car, dans le fond, le sujet est moins celui d’un viol que celui de la perte des illusions, violent lui aussi, matérialisé par le cadeau dissimulé sous un fauteuil (c’est le moment-clef, pour moi).

Tout cela est très bien. Ce qui m’emballe moins, c’est le traitement littéraire qui, sans être mauvais, est un peu plat à mon goût. Pourtant, je dois reconnaître que la narration neutre des événements contribue sans doute à ma perception de lecteur de l’état d’esprit de l’héroïne : du vide davantage que de la colère.

Alors, qu’est-ce qui m’a moins plu, finalement ?

Je vais vous en donner un exemple : « Cédric avait les cheveux noirs et le regard ténébreux. » C’est le genre de choses qui m’agace vraiment. Que Cédric ait les cheveux noirs ne m’apporte rien sur le fond, mais cela pourrait m’apporter quelque chose sur la forme si celle-ci se montrait originale, métaphorique, poétique ou surprenante de quelque autre manière que ce soit. Quant au « regard ténébreux », on ne peut pas faire quelque chose de plus convenu. Dès lors, ces choses qui ne m’apportent rien sur le fond dévalorisent gravement la forme.

Mais je vais vous donner un exemple inverse : « Ce n’était ni bien ni pas bien. C’était. » Ca, c’est très bien. C’est court, c’est percutant, il y a une petite surprise syntaxique et ces quelques mots contiennent pourtant beaucoup plus de choses que ce qui est écrit au premier degré. Le lecteur intègre parfaitement l’état d’esprit d’Erika et se projette dans la situation. Il y a du contenu, à la fois sur le fond et sur la forme.

J’aurais pu être séduit par la forme s’il y avait eu plus d’exemples du deuxième type que d’exemples du premier type.

Je fais partie des lecteurs au moins autant préoccupés par la forme que par le fond, mais je répète que le fond et la narration (distincte de l’écriture proprement dite) me paraissent bons.

   carbona   
6/3/2016


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