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Réalisme/Historique
Cassanda : Le tireur
 Publié le 20/09/07  -  8 commentaires  -  8550 caractères  -  28 lectures    Autres textes du même auteur

Que peut-on ressentir lorsqu'on est sur le point de tirer ?


Le tireur


Soudain, la porte du bâtiment s’ouvre. Les hommes lèvent la tête de leurs jeux de cartes, livres et discussions. Dans l’encadré de la porte, leur capitaine les regarde tour à tour, sans laisser paraître la moindre pensée, ne bronchant pas au manque de réaction de ses hommes. Cela fait depuis trop longtemps qu’ils sont aux confins de cette région.

Quelques nouveaux sont arrivés la semaine dernière. Il est facile de les reconnaître à leur gaucherie de jeunes chiots, à leur air désespéré de ne pas trouver l’aventure qu’on leur a vendu avant de partir et la peur de chaque instant.


- Soldat Marchand, venez avec moi.

- Oui, mon capitaine !


Dans la casemate, le silence s’est soudain imposé, les regards se sont posés sur François. Il y a ceux pour qui aller là-bas ne signifie rien, les autres reviennent marqués à vie, une étincelle éteinte, les yeux trop brillants d’horreur pour ne pas laisser échapper quelques larmes qui tranchent avec la rigueur de leur uniforme. La majorité des hommes présents sont passés par là et prennent pitié de la soudaine pâleur de cet homme à peine sorti de l’adolescence arrivé ici comme s’il s’était trompé de porte… Le jeune soldat se lève et suit son supérieur.

La porte se referme, les discussions reprennent.


Dehors, la chaleur réconfortante du bâtiment contraste avec le froid du petit matin. La neige est tombée dans la nuit. Une nouvelle couche de flocons a effacé les marques de pas, la boue et les affres de la veille, redonnant une couleur virginale au campement.

De l’autre côté de la place vide où les moineaux picorent d’invraisemblables graines sur le parterre blanc, un groupe d’hommes attend. Le silence les entoure. Certains cherchent une issue improbable, un dernier espoir. D’autres ont le regard vide de futur ou de passé, plus rien ne semble les toucher. Leur vie s’en est déjà allée.

Les soldats qui les encadrent ne les voient pas, rient entre eux, fument nonchalamment une cigarette pour conjurer le froid. François rejoint la petite dizaine d’hommes appelée quelques instants plus tôt par le capitaine. Il ne sait comment agir, se balance d’un pied sur l’autre, regardant les alentours, ces hommes qui attendent, ces soldats qu’il ne connaît que de vue et qui lui semblent insensibles à ce qui va se dérouler dans quelques instants. François aimerait se trouver ailleurs, dans la cuisine de sa mère, dans le bâtiment qu’il vient de quitter, n’importe où sauf ici…


- En position ! crie le capitaine à ses côtés.


Les soldats s’alignent. À l’instar de ces derniers, François prend le fusil entre ses mains gelées.


Il se souvient de la première chasse à l’ours auquel son père l’a emmené lorsqu’il avait à peine douze ans. Une institution familiale depuis des générations. Une sorte d’initiation à son passage dans le monde adulte. Les souvenirs affluent : son impatience avant le départ, l’anxiété de bien faire au moment où ils étaient partis de la maison, de ne pas décevoir l’autorité paternelle, l’attente dans les fourrés, l’énorme masse brune regardant à gauche et à droite avant de se consacrer à sa tâche qui était apparue dans la ligne de mire, et là… au moment de tirer, le refus de prendre la vie, ne serait-ce celle d’un animal, la peur de faire mal, la conviction de mal faire. Puis, le coup sec de la balle, la chaleur du canon, le bruit assourdissant qui résonne encore dans ses oreilles. Son père avait tiré. Il revoit le regard sévère et désapprobateur que ce dernier lui avait jeté avant de se lever pour chercher leur proie. Il revoit l’ours désormais immobilisé à jamais, un filet de sang devenant ruisseau. Le retour à la maison, quelques larmes silencieuses avaient tracé leur rigole sur son visage.

Son père ne l’avait plus convié à la chasse. Ils n’avaient jamais plus parlé de cet épisode.


Trop peu d’années après, la guerre a éclaté. François, appelé à aider la patrie en danger, est allé percevoir son uniforme, prendre connaissance de son affectation après avoir dit au revoir à ses parents. Sa mère a pleuré sur le quai, son père n’a rien dit, ses yeux en disaient suffisamment long. Il y a eu le temps des classes où l’on apprend à se vêtir, où l’on apprend les ordres et l’obéissance, où l’on apprend à se battre et à tirer. L’instructeur montre la manière de tenir le fusil, la façon de respirer avant d’appuyer sur la gâchette. À ce moment-là, les ennemis sont des hommes de carton. Il n’est laissé aucun temps pour la réflexion, au bout de quelques jours, la fatigue prend le dessus, les jeunes recrues sont lobotomisées et ne font plus que ce qu’on leur dit. Puis est venu le temps du front. Les jeunes arrivent fiers dans leur bel uniforme, pensent qu’ils savent et qu’ils vont sauver le monde, mais, à peine passé le seuil de la porte de la caserne, déjà leurs belles illusions s’évanouissent. Il leur suffit de regarder les hommes vieillis prématurément, le délabrement du matériel… seuls les fusils brillent d’un entretien quasi-quotidien. François avait fini par croire au martelage incessant des paroles de ses instructeurs, sauver son pays, sans se rendre compte de ce que cela signifiait vraiment, que ce n’était pas un jeu comme lorsque, enfant, il jouait avec les fils des voisins. Et aujourd’hui dans le froid de ce petit matin d’hiver, alors qu’il est arrivé depuis peu, il est face à cet homme. Symbole de l’ennemi de la nation, son ennemi. Un homme dont il ignore les actes et la vie d’avant cette fichue guerre.


- Prêt… continue le capitaine en criant


François lève le fusil à son épaule. Les mains tremblent, le doigt sur la gâchette n’est pas assuré. Il revoit son père dans les yeux de cet inconnu, il revoit les yeux éteints de l’ours qui le regardent, et il ne sait pas comment éviter l’inévitable. Il croise les yeux de l’inconnu. Ne peut plus s’en détacher. Ce regard… C’est celui de son père sur le quai de la gare avant que la locomotive ne tire les wagons en direction de l’enfer. Ce même regard qu’il voit dans les yeux de cet homme qui lui fait face. Le désespoir et la peur se confrontent dans l’ultime descente aux enfers de François. Et le seul signe d’encouragement, c’est le condamné qui le lui donne : un regard qui lui dit tu vas y arriver avec un curieux mélange de pitié et de courage non pour celui en joue mais pour celui qui tient le fusil.


- Feu !


Le dernier ordre vient de claquer. La fusillade retentit. François sent le recul de son arme. Baisse son fusil. Il est un pantin dont on vient de tirer les ficelles. Le regard vide, il voit cet homme qui, quelques secondes plutôt, lui souriait, s’écrouler doucement dans la neige. Une tache rouge sur sa chemise prend doucement la forme du cœur qui vient de s’éteindre.


- Rompez !...


François ne bouge pas, incapable de faire le moindre mouvement. Les soldats s’éloignent mécaniquement, comme si rien ne s’était passé, vaquer à d’autres occupations. Il reste seul au milieu de la cour auparavant immaculée. Il ne voit plus que le corps de cet homme. Incapable de penser. L’horreur s’impose petit à petit. Ses yeux se remplissent du dégoût de lui-même.


- Marchand, au baraquement !

- …


Il est incapable de prononcer le moindre mot. Il ne voit que ce corps immobile entouré d’une neige ensanglantée, puis sent son corps se détourner lentement et prendre le chemin de la casemate. La sensation persistante que c’est lui qui est allongé au fond de la cour. Pas après pas, le froid se fraie un chemin vers son âme tandis qu’il se rapproche de la chaleur réconfortante du bâtiment. Ses yeux continuent de trop briller. Lorsqu’il franchit le seuil du bâtiment et se dirige vers le lit qu’on lui a attribué à son arrivée, les regards qui se posent sur lui sont emplis de pitié. Quelques sourires qui se veulent encourageants, des mots qu’il ne comprend pas tentent de l’apaiser.

Il s’assied, prend sa tête entre ses mains. Une larme coule silencieusement. Suivie d’une autre. Il se revoit à douze ans, rentré de cette fameuse partie de chasse, dans sa chambre dans la même position. Jamais, jamais, jamais s’était-il répété à ce moment. Et il est là aujourd’hui, l’âme entachée du sang qu’il a répandu quelques minutes auparavant.


Le soir venu, il retourne à l’endroit où il a quitté le matin même son humanité. Les corps ont disparu, le sang est resté. Il sait que demain, un autre jour, il devra revenir à cette même place, refaire les mêmes gestes, prendre à nouveau la vie d’un inconnu…


Dans sa main, le pistolet qu’on lui a confié quand il est arrivé. Il revoit le dernier regard de son père…



 
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   macalys   
5/10/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce texte m'a beaucoup émue...

La fluidité de l'écriture m'a séduite, claire et simple, mais poignante. J'ai été bouleversée par le souvenir d'enfance traumatisant qui se mêle au présent douloureux. J'ai vu le regard de l'ours...

L'ensemble est très sensible, et la fin est très bien amenée, douce, pas brutale, on nous laisse encore le choix de décider s'il appuiera ou pas sur la détente. Finalement, cette fin ouverte nous force à nous interroger sur le sens de la mascarade de la guerre. François doit-il vivre pour tuer d'autres personnes, ou mourir pour les épargner ?

   Lariviere   
20/9/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Cette nouvelle courte me semble prometteuse. Elle se lit bien, est relativement fluide, même si à mon avis, le style est encore légèrement stéréotypé par moment et peut donc encore gagner énormement en finesse et en singularité.
L'histoire est cohérente, non dépourvu d'émotion.
Il y a une certaine recherche dans la construction psychologique des actions et du personnages qui me semble intérressante à creuser davantage.
C'est en bonne voie, il me semble...
Bon,
Par contre le énième sujet sur la vie militaire me lasse un peu, car il me semble que l'angle d'approche sur un sujet aussi grave devrait être toujours plus profond que ce que je peux lire souvent sur le site ou ailleurs.
Je suis peut être un peu trop difficile, mais il me semble que c'est un sujet à lafois tellement grave et tellement banal, que je deviens très exigeant sur ce genre de texte.
En revanche l'idée de narrer le vécu d'un soldat obligé de participer à un peleton d'exécution me semble être une bonne idée.
Il faudrait, à mes yeux, ettoffer la psychologie du personnage et son dégout, même si c'est déjà fait avec une certaine application. Essayer d'expliquer ses véritables motivations dans son engagement ou justement sa propre méconnaissance de lui même et de sa présence (attention, c'est encore une fois mon idée, je la donne comme un conseil qui pourrait apporter une réflexion et un certain recul sur les améliorations potentielles, mais comme je le dis souvent, le point de vue et l'orchestration d'un récit par l'auteur est sacré et ne dépend que de lui et de lui seul...), bref, creuser tout cela encore davantage à mon avis, comme tu commences si bien a le faire en donnant des élements de son passé qui lui reviennent, son père, sa mère, la scène de l'ours...
C'est bien, c'est dans le ton de l'ensemble et ça ne choque pas avec le récit au contraire, mais a mon gout, tout ceci pourrait être un peu plus travailler en originalité. Peut être aussi faudrait-il montrer come tu le fait malgré tout encore, mais de façon plus spectaculairement horrible, ce que cet acte d'exécuter un homme de sang froid, de façon "protocolaire", absurde, a provoqué comme changement profond ou comme révélation puissante dans cet homme soldat.
Peut être même ce malaise, ce point de non retour, cette rupture que tu as eu l'intelligence de décrire, gagnerais aussi finalment à être encore beaucoup plus grande qu'attendu. Bref faire remonter les choses, du plus profond possible.

C'est mon point de vue pour que cette nouvelle puisse, à mon sens, sortir un peu du lot classique des récit de la vie (bizarre) des gens qui ont décidé de porter les armes et de s'en servir, parfois avec regret et dégout...

Sinon, j'ai bien aimé quelques passages particulièrement bien écrit. J'ai par exemple apprécié la façon dont tu mettais en scène l'homme fusillé qui s'écroule, le sang, le coeur, etc...
Encore un détail, il me semble que tu ne parles pas de deux réalités coutumières des peletons d'exécutions : un fusil parmi tout les autres est chargé a blanc (interressant pour étoffer le ressenti du personnage, je trouve) et la scène où après la salve, l'officier (en général, ou le plus haut gradé qui commande l'exécution), vient achever le fusillé d'une balle dans la tête.

Je pense notamment que ces deux détails auraient pu faire gagner en crédibilité et en intensité dramatique l'ensemble de ton récit, ainsi que doner d'autres éléments de réflexion "nauséeuse" a ton personnage...
Au plaisir de te lire..

   Bidis   
21/9/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Tout d'abord, quelques petites choses qui m'ont heurtée :
-« dans l’encadré de la porte » : l’encadré, à mon sens, c’est ce qui entoure un texte, et par extension, le texte lui-même entouré d’un cadre.
Encadrement me semble mieux convenir ici.
-« Dehors, la chaleur réconfortante du bâtiment contraste avec le froid du petit matin » : dehors, c’est le froid qui vient d’abord à l’esprit, le froid qui saisit après la chaleur réconfortante de l’intérieur
-« les affres » : l’angoisse, l’effroi – c'est une émotion, cela ne laisse pas de traces dans la neige
-« La sensation persistante » : L’article laisse supposer une phrase complète, puisque c’est une phrase sans verbe, je l’enlèverais : « Sensation persistante… »
-Répétition du mot inconnu dans deux phrases qui se suivent.

Il y aurait, je trouve, intérêt à étoffer le passage de la chasse avec le père, à mieux indiquer en quoi et comment c’est une véritable initiation, ce que je trouve excellent comme idée.
Peut-être mieux faire le parallèle entre le fusil du père et le fusil à l’armée...
Si l’enfant a reçu un fusil lui-même et tire sur l’ours, cela n’apparaît pas clairement

Si j’ai bien compris, le père a initié le héros au geste de tirer sur un être vivant et, plus tard, a été déporté. Le père ici, pour le héros, serait donc à la fois l’instructeur qui initie au tir et le fusillé, la victime. C’est une approche extrêmement intéressante, à mon sens, très difficile à rendre mais qui mériterait vraiment d’être retravaillée.

Bref, un contenu fort mais un traitement un peu maladroit.

   Anonyme   
21/9/2007
 a aimé ce texte 
Un peu
J'adore l'idée...
risquée.
Risquée car là devient difficile l'écriture.
L'événement n'est pas banal. Un peleton d'exécution ..et derrière les fusils, des hommes, des émotions, des sentiments.. que nul ne peut prétendre banals

Ici le choix de l'écriture n'est pas vraiment fait. Quel est le message? Que veut-on faire passer?
Choisir et faire comprendre le choix de façon claire, voilà le defi.

Je n'ai rien ressenti. Juste une banalité. Alors, si c'est çe que l'auteur a voulu faire passer, c'est réussi. Mais il semble que non.

Ecrire n'est pas lancer des petits bâreaux sur l'eau calme, c'est ouvrir grand les vannes du barrage.

Ceci dit le texte reste plaisant à lire (exceptés les petits défauts signalés par mes collègues)

------
Note à moi-même: possible je m'en inspire pour un texte :)

   Ninjavert   
27/12/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai bien aimé ce texte. J'ai buté aussi sur certaines des phrases que souligne Bidis, mais j'ai trouvé l'écriture entraînante, simple et efficace.
Elle pourrait être plus forte, plus intense. Le rythme devrait être plus fluctuant. L'attente interminable dans le froid de la cour, et avant dans la chaleur de l'intérieur, puis le battement du sang dans les tempes, les coeur qui s'emballe à se rompre alors que résonnent les mots fatidiques de l'officier, et à nouveau la chute, la plongée dans le vide de la conscience, du dégoût.

Comme les autres je trouve que ces émotions sont bien abordées, bien décrites, mais tout cela pourrait être mieux, encore plus fort. J'ai été touché par le texte, mais pas une fois je n'ai été bouleversé, pris au tripes. Je voudrais, à la lecture d'une telle scène, sentir le sol se dérober sous mes pieds, mon estomac se nouer. Mes mains devenir moites.

Comme le dit Emrys, c'est là que l'écriture devient difficile, mais c'est aussi là qu'elle devient tout court. Tu sembles avoir les qualités suffisantes pour renforcer tout ça, aussi bien au niveau de la force de l'écriture, que de la psychologie des personnages.

Bon, un super compliment maintenant :

La lecture de ce petit texte a fait ressurgir en moi des images d'un roman que j'ai lu il y a longtemps : Le désert de Tartares, de Dino Buzzati.
Pourquoi ? L'histoire n'a rien à voir, il n'y est pas fait mention d'exécution ni de traumatisme d'enfance (de mémoire) mais le roman traite de thèmes que j'ai retrouvé ici. La jeunesse face à la guerre, l'ambiance des casemates, et la psychologie du soldat qui va se rendre compte que la guerre n'est pas aussi simple que de courir étendar au vent au milieu des lignes énemies pour "sauver le monde", comme tu le dis. La guerre, parfois, c'est surtout l'attente, et ce genre d'épisodes morbides.
Bref j'ai prévenu, y a pas grand chose à voir entre les deux, mais si j'y ai pensé en lisant ces lignes, c'est que quelque part, tu as touché juste.

Merci pour cette lecture !

Ninj'

   jensairien   
11/1/2008
 a aimé ce texte 
Bien
vois-tu, cette nouvelle est bien meilleure et soulève l'enthousiasme. Tes personnages vivent, ressentent, souffrent et touchent. C'est exactement ce qui fait défaut dans "instants magiques" et "inutile".
Mais je trouve que c'est bien écrit, en tout cas à mon goût.

   nico84   
11/1/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cassanda ! Quelle modeste tu es quand même, et moi qui a failli te croire quand tu me dis que tu es maladroite ou pas inspirée ou je ne sais quelle bétise.

Le fond est excellent, émouvant, touchant vraiment, les larmes ne sont pas sorties (punies, privées de sorties, c'est l'âge bête) mais si elles auraient pu, elles l'auraientfait.

J'ai adoré la forme, celle du lecteur sur le héros, d'abord proche compatissant, et ensuite, on est bien obliger de s'en éloigner et de se dire " pourquoi ai je eu pitié ?". Mais, il est déja trop tard et on a encore une trace d'affection malgré tout.

Manipulatrice dans le bon sens, tu sers admirablement le fond par laforme, que dire de plus ? Un poil plus long (pas dans la main) aurait peut être était bien mais j'adore bravo pour cette nouvelle intense.

   cherbiacuespe   
22/8/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Un sujet "casse-gueule". Pourquoi pas. Mais je suis gêné par le fond.

Côté écriture, que dire de plus que les précédents commentateurs ? Pas grand chose. C'est quand même bien écrit à quelques écarts près. Si je suis bien les états d'âmes de François, pas à pas, je suis moyennement convaincu par sa présence dans un peloton d'exécution. C'est très spécial, un peloton d'exécution, on n'y met pas n'importe qui et on ne traite pas non plus le condamné n'importe comment. Je suis perplexe s'agissant du regard de ce dernier car on évite le problème en masquant les yeux.

Le véritable fond du texte, en vérité, est "tuer ou ne pas tuer", le récit de l'ours en révèle la réalité, et il est moins question, tout à coup, d'une exécution. Sujet à multiple facettes et plutôt complexe.


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