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Anonyme
22/4/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Ah, une belle histoire... La catégorie où est proposé le texte m'a fourvoyée, je croyais vraiment lire le périple d'un soldat en transes et trouvais peu logique qu'il ait "poursuivi le soleil de midi, seul et sans arme, dépouillé de tout, sur des sentiers perdus craquelés par l’été" sans qu'on l'attaquât et le dépouillât. Mais non, il est mort et va monter au Ciel. L'histoire, pour moi, est bien menée, la conclusion inévitable, bien sûr : l'homme ne peut que se repentir finalement de ses massacres ; je me demandais de quelle manière se manifesterait ce renversement.
J'ai trouvé l'écriture vraiment convaincante, claire et efficace, le narrateur touchant, à la fois brut et imprégné de poésie ; un esprit naïf et droit comme on les imagine à cette époque. Une réussite, pour moi. |
brabant
1/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Travail impressionnant d'une documentation sans failles. L'esprit du héros et des différents protagonistes sont bien rendus pour ce que les travaux des historiens peuvent nous en faire savoir, de même les scènes de bataille, les théâtres des opérations, les massacres, les chemins parcourus, les us et coutumes des pèlerinages, les croyances et les systèmes de pensée de l'époque dont le rapport à Dieu, au diable, aux sorciers et aux superstitions. On croule sous le poids de toutes ces connaissances, de ce monde reconstitué.
Bien sûr on vous reprochera l'aspect didactique de tout cela. Et peut-être de n'avoir pris qu'un mot du texte de base que je subodore donc de ne pas avoir véritablement joué avec celui-ci, mais bien plutôt de vous être joué de lui. Détournement textuel ? |
Lunar-K
2/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Ça m'a beaucoup plu, vraiment. Un texte d'une très grande richesse, je trouve, à la fois contextuelle et psychologique. Et qui aborde d'assez nombreuses questions, l'air de rien : guerre, religion, erreur, rédemption... Chacune étant bien entendu liée à toutes les autres, ce qui participe sans doute grandement à la profondeur de ce texte qui se démarque ainsi par une forte cohérence interne (avec un léger bémol néanmoins à cet égard, mais j'y viendrai par la suite...). Par rapport au contexte tout d'abord... Bon, je suis tout à fait incapable de juger de l'exactitude historique des évènements que vous rapportez ici. Mais peu importe (enfin, quand même un peu, si), la situation moyenâgeuse de ce récit est vraiment bien rendue je trouve, et cela surtout, me semble-t-il, par la psychologie du narrateur. Dans ses croyances, ses principes, ses raisonnements mêmes, on comprend assez rapidement à quel genre d'homme on a affaire : un homme extrêmement pieu, avec un sens aigu du devoir, mais également de la morale. Un homme chez qui, finalement, ces deux exigences internes vont se déchirer progressivement. D'où la dimension éminemment psychologique d'un texte présenté pourtant comme historique. Mais les deux semblent bien se rejoindre au sens où c'est la situation et les exigences de l'époque décrite ici qui entraînent ce conflit psychologique chez le narrateur. C'est là d'ailleurs l'un des aspects de ce texte qui m'a le plus marqué : cette façon de montrer l'influence de l'histoire sur l'individu. En ce qui concerne maintenant plus en détail ce conflit intérieur, véritablement au centre de ce texte, et le pèlerinage déclenché par celui-ci... Ben, comme je pense l'avoir déjà dit, ce sont là évidemment des éléments particulièrement bien traduit dans ce récit. On voit, je trouve, qu'une attention vraiment méticuleuse a été portée à tout ce côté psychologique, au point d'en faire l'action principale du texte. Et lorsque je dis "action", ça veut bien dire ce que ça veut dire. Il y a un véritable dynamisme introspectif qui est assez saisissant ici. J'ai beaucoup aimé. Et puis, en plus de ce dynamisme, il y a également une certaine complexité, par rapport notamment aux motivations de ce pèlerin. Complexité qui nous renvoie à nouveau au conflit dont je parlais entre sens du devoir et sens moral. Et même si on en devine assez rapidement le renversement final, il n'en perd pas du tout de sa force. Ainsi ce pèlerinage, qui s'apparente de près à une purification, voire à un purgatoire (au sens propre même, si on considère que le narrateur est mort au combat), semble d'abord avoir pour but de laver sa désertion, donc sa faillite par rapport au devoir. Avant bien sûr de se rendre compte que non, il s'agit en fait bien davantage de trouver le pardon pour ses fautes commises au nom du devoir et qui sont, elles, véritablement attentatoires à la morale et à la volonté divine. Un passage qui se fait évidemment avec bien plus de subtilité que je ne le rapporte ici, même si, je le répète, on devine assez rapidement qu'il aura bien lieu. Maintenant, je disais qu'il y avait néanmoins une certaine faiblesse dans la grande cohérence et dans la logique du récit. Il s'agit en fait plus d'une confusion que d'une incohérence. C'est peut-être aussi simplement moi qui ai mal compris ce passage. En tout cas, je trouve que la situation finale du héros n'est pas claire du tout. Est-il mort, ou encore en vie ? Ce pèlerinage est-il réel ou ne s'agit-il finalement que des délires d'un mourant (si pas carrément d'une épreuve de purification post-mortem...) ? Je reste perplexe ici. Mais disons que ce n'est pas tout à fait fondamental non plus puisque, dans tous les cas, le pèlerinage a bien lieu (d'une façon ou d'une autre), et revêt à chaque fois cette fonction de purification et, à terme, de renaissance. Le sens et la force de ce texte ne s'en trouvent donc pas radicalement changés il me semble. Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé ce récit. Une épopée intérieure très dynamique, ce qui est plutôt rare. Une certaine profondeur et une complexité dans les sentiments du narrateur. Un texte très réussi d'après moi ! Bravo à vous, et bonne continuation ! |
Perle-Hingaud
2/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un texte superbe, un vrai souffle historique traverse ce récit, avec la foi de ce soldat de Dieu, ses déchirements intérieurs, la compréhension progressive de ses crimes.
La maitrise parfaite du contexte historique (enfin, parfaite à mes yeux d’ignorante) contribue à nous emporter : nous sommes plongés dans cette ambiance à la limite du fantastique, violente, fanatique, sanglante. Le seul bémol est à la relecture : je me suis 3 fois sentie « trompée » dans le récit compte tenu de la chute. La mise en place de cette fin est pourtant construite habilement tout au long du récit. Je ne souhaite pas dévoiler ce qui a parfaitement fonctionné pour moi. Dire simplement que la plupart des éléments sont bien en place, et c’est un plaisir de les comprendre comme tels en seconde lecture. Alors, pourquoi ces facilités : - l’évocation de son régime alimentaire, - et surtout, ces deux phrases : « je renverse sur mon passage un de ces étals indignes, », « Je bouscule quelques jacquets », qui ne cadre pas, à mon sens, avec l’état du narrateur ? Mais ce ne sont que des détails. Ce récit est une réussite, bravo ! |
macaron
2/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Une très belle nouvelle! Pour qui aime l'histoire, un régal! Il faut être un peu patient pour "mériter" l'explication finale mais cela vaut le coup. Avec une écriture vive et inspirée, vous nous racontez l'aventureuse vie de cet Enguerrand le Capitaine. Sa désertion de l'armée puis sa rédemption par le voyage à Compostelle vous donne la possibilité d'exprimer l'étonnante palette des sentiments humains: de l'honneur à la bassesse, de la croyance à l'idolâtrie. L'époque est bien sentie, la langue révélatrice et si le texte est un peu apre, il va bien à cet homme, héros et victime de son temps. Un très bon moment de lecture!
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wancyrs
12/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Une maitrise parfaite de l'histoire et des lieux historiques... Une chute qui m'a pris à contre-pied... J'adhère à la morale de ce texte, et je pense comme lui qu'aucun homme qui tue au nom de Dieu n'entrera dans le royaume des cieux, à moins qu'il ne se repente et obtienne la grâce de Dieu.
Merci, Chari, un instant j'ai pensé à Paul, l'apôtre, Saul de Tarse qui persécutait les fidèles, et qui, sur le chemin de Damas, fut aveuglé par la lumière du Seigneur... le texte est en quelque sorte semblable au récit biblique. Merci pour ce texte bien écrit. |
pieralun
13/5/2012
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un texte bâti en plusieurs phases qui se croisent parfois:
--l'état: l'état d'un homme perdu qui ne sait ni où il va, ni pourquoi il se trouve là. J'ai beaucoup aimé cette première partie empreinte de poésie: 'J’ai mordu la poussière, j’ai croqué les cailloux, j’ai bu l’eau des nuages et j’ai mangé le vent.' Une partie de texte où l'écriture est fluide -- le dialogue, ou monologue avec Dieu qui sur le plan de l'écriture me semble un peu plus laborieux, c'est personnel. Cette partie est là pour expliquer, peut-être un peu trop, la quête de ce soldat de dieu. En revanche, le réquisitoire permettant de mettre peu à peu en avant l'aberration de l'extrémisme religieux me ravit; il rend cette fin de 12eme siècle plus actuelle que jamais et l'homme plus méchant et stupide que jamais. -- le voyage sur la route de Compostelle (je le suppose car je ne sais que peu de choses sur ce pèlerinage) qui m'a emporté dans ses villes et ses campagnes; donc d'une belle efficacité -- la crypte et la chute qui, personnellement ne m'as pas surpris (il mangeait et buvait tellement peu...), mais ce n'est pas un problème pour cette très bonne nouvelle dans laquelle je suis totalement entré; et c'est bien là l’essentiel Un grand bravo à Charivari. |
Anonyme
14/5/2012
a aimé ce texte
Un peu ↓
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Bonjour
le problème, pour moi, est qu'en dehors d'un texte bien docummenté, participer à un concours demande un peu plus d'exigeance qu'il en a été fait preuve ici. En particulier, une relecture draconienne aurait mise au jour et peut-être permis d'éviter de nombreux lieux communs dont ceux-ci : "souffle divin" "au hasard des chemins creux" "mordu la poussière" "la montagne telle une gigantesque muraille" "au bord du précipice... etc... Je pense qu'un texte, pour qu'il prétende à une dimension supérieure, se doit de proposer d'autres formules que ces clichés éculés. De plus la fin attendue ne révèle pas vraiment de surprise, personnellement j'aurai bien imaginé que l'auteur nous fasse découvrir le héros de l'histoire transformé lui aussi en statue au même titre que la vierge à l'enfant comme si son histoire avait déjà été écrite et fondue dans le bronze, dommage. |
Charivari
29/5/2012
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Anonyme
23/3/2019
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Modéré : Commentaire trop peu argumenté.
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