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Sentimental/Romanesque
CHARLOTTE : La lettre
 Publié le 25/03/13  -  16 commentaires  -  3126 caractères  -  276 lectures    Autres textes du même auteur

Dégustation d'émotions.


La lettre


Elle est arrivée vendredi soir, je ne l'ai pas ouverte car je voulais être seule pour le faire.


Nous partions le soir même pour Ottawa et je décidai de ne pas l'emporter pour ne pas être tentée de l'ouvrir sans en avoir vraiment le temps.


Elle était là, tant attendue, c'était l'essentiel, je pouvais attendre encore un peu d'en connaître le contenu.


Je pouvais passer deux jours à déguster cette certitude, la lettre était arrivée ; elle traînait sur mon bureau, pas un seul instant oubliée.


Au cours de ces deux jours pleins de rires, de jeux, d'activités de toutes sortes elle ne quitta pas mon esprit un seul moment, prenant même parfois toute la place ; je répondais aux plaisanteries, aux questions avec une partie de moi-même, le reste savourait, pensait aux gestes qui allaient me permettre d'en découvrir le contenu.


Découper l'enveloppe, en retirer les feuillets, retarder encore la lecture comme on retarde la jouissance.


Je fais l'amour avec toi depuis trois jours, au vu et au su de tout le monde qui ne voit rien, qui ne sait rien. Ce plaisir du secret chaleureux, ce plaisir de ta présence invisible et même inconnue pour la plupart.


Hier nous avons visité des maisons, te souviens-tu de toutes celles que nous avons vues ensemble ? Tu étais là à chaque marche d'escalier, à chaque porte poussée pour découvrir une superbe chambre à coucher ; je vis par moment ta moue peu enthousiaste devant une salle de bain ratée.


Je passai ensuite le reste de mon temps à lire Maudit manège de P. Djian. Tu y étais à chaque page, faisant des remarques, des commentaires entre les phrases.


Sur le chemin du retour je laissai mes mains et mes pieds mener la voiture à un train d'enfer. Te souviens-tu de notre ballade à Honfleur, juste deux heures comme hier.


Mon esprit vagabondait, le paysage canadien était remplacé par la Normandie qui défilait à toute vitesse le long de ma portière. Tu étais là à côté, silencieux.


Aujourd'hui j'ai peint le salon, repoussant un peu plus ce moment où toutes les conditions seront réunies pour ouvrir cette lettre que je savoure depuis trois jours. Par moment je flanche en voyant tous ces coups de pinceau qui m'en séparent.


Je pense à tes commentaires sur ce blanc pas vraiment blanc que j'étale et qui n'en finit plus de couvrir ces murs.


Un moment de paix ; je viens d'écrire ces lignes, elle est là devant moi ; je me suis assise devant la maison, au soleil, mes mains tremblent un peu.


Les mots sont là, pleins d'émotion et de retenue ; c'est comme d'être dans tes bras après avoir fait l'amour ; c'est la douceur des certitudes ; tu me parles de ton amour pour moi, de ce que tu partages avec ta compagne, de ta fille amoureuse de son musicien, de ton fils qui me rappelle quelqu'un il n'y a pas si longtemps.


Tu me dis peu de ton existence, mais je devine les mots, les serrements de cœur, les larmes de tendresse aux coins des paupières.


C'est tout toi qu'il y a entre ces lignes.


Maintenant je vais flotter, ivre d'inexplicable, de mots non dits, te parler pendant des jours, t'aimer encore et encore.


 
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   Anonyme   
5/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Eh bien, voilà une histoire toute simple mais intense, je trouve ! Habituée que je suis des nouvelles "à chute", je me demandais comment vous feriez basculer la tension à la fin, comment vous désarçonneriez le lecteur : eh bien, il n'y a pas d'inattendu (sauf qu'il s'agit d'une liaison illégitime), pas de basculement, et c'est ce qu'il faut. C'est l'amour, voilà, bête et indestructible.
L'écriture minimaliste sert bien le sujet à mon avis. Un texte qui dit ce qu'il a à dire avec efficacité.

   macaron   
6/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un court récit sans réelle surprise. Une sensibilité toute féminine avec des regrets qui n'en finissent pas, un amour qu'on ne peut oublier. Joliment amené!

   alvinabec   
12/3/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Texte court où l'émotion se donne à voir entre les lignes.
Différer à ce point la lecture de la lettre de l'amant me semble un épreuve presque masochiste ( ou est-ce de l'amour tantrique?)...
Ton efficace, style peu recherché, parfois plat, des répétitions mais l'auteur fait oeuvre d’authenticité.

   Anonyme   
15/3/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour,

J'ai eu du mal à m'y retrouver, à cause de certaines ambiguités de référence des pronoms. Il m'a fallu trois lectures pour comprendre qui était le "nous", dans les différents paragraphes. Finalement, j'ai réussi à retricoter la chronologie de ces quelques lignes. La question est : suis-je fatigué(e), ou l'ambiguité est -elle réelle, et si c'est le cas, est-elle voulue ?
L'incertitude temporelle dans laquelle je me suis senti(e) est renforcée par des temps parfois approximatifs (passage du passé composé au passé simple, par exemple).
Sur le fond, j'avoue ne pas être intéressé(e) du tout par cette histoire de lettre aphrodisiaque et son traitement que je trouve assez rebattu... Ce qui est fort subjectif, je le reconnais.

   Acratopege   
25/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien
L'histoire est vraiment touchante, peut-être justement à cause de l'ambiguïté qui plane. D'abord j'ai crû que l'absent était un fils trop aimé, que le "je fais l'amour avec toi..." concernait quelqu'un d'autre; et puis je ne sais toujours pas s'il s'agit d'un amant ou bien d'un ancien amour resté vivace et épistolaire. L'idée de la lettre laissée sur place au moment de partir en voyage, et qui à distance stimule l'imagination, excite les sens à cause justement de son absence, c'est une belle idée, et elle est bellement écrite.
Un moment de plaisir léger, cette lecture, et de nostalgie diffuse...

   brabant   
26/3/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Charlotte,


Bon, suis allé lire les autres coms quand j'ai rédigé celui-ci, sauf celui d'Acratogège qui n'y était pas encore (lol), parce que je me demandais qui était l'auteur de la lettre.

En premier lieu, je crois que nous avons tous fait ça, laisser traîner une lettre pour mieux en savourer la lecture. C'est donc une bonne accroche : "Tiens ! Et elle, pourquoi est-ce qu'elle a fait ça ?..." :)

Ce texte est très féminin et j'en ai savouré l'élégance.

C'est peut-être moi qui me trompe mais je n'avais pas vu ici la lettre d'un amant attendue par une amante - dans le péché - la dame eût été trop pressée de l'ouvrir, je n'ai pas vu de flammes infernales, de pression insoutenable, de passion transgressive, d'excitation irrépressible, voire de peur/crainte ni de doute, etc... etc... J'ai vu la lettre d'un fils à sa mère, qui raconte sa compagne, sa fille amoureuse là-bas à l'étranger et son petit-fils qui rappelle peut-être le grand-père disparu.
Mais cette piste de l'amour filial est peut-être erronée.

Vais aller voir le thème du bouquin de Djian. La clé doit être là. Déjà le titre : "Maudit manège". Oui, je dois me tromper ! Lol. Mais Djian ne m'a été d'aucune utilité :( Petite canaillouse va !

   MissNode   
26/3/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Charlotte, je suis désolée, ce n'est pas vous, c'est ce texte-là (je suis allée zieuter vos écrits sur votre site, et poèmes comme nouvelles m'ont attirée bien davantage que celui-ci).
J'ai déjà eu du mal avec l'écriture. Exemples : "Elle était là, tant attendue, c'était l'essentiel, je pouvais attendre encore un peu d'en connaître le contenu" où j'ai trouvé lourde la répétition du verbe "attendre" - "au vu et au su de tout le monde qui ne voit rien, ne sait rien" où je trouve la tournure artificielle : le monde sait? voit? ou pas? Bref, je ne peut lire autrement que péniblement ces lignes où "ça" accroche toutes les deux phrases, où il me faut relire et relire pour imprimer une fluidité.
Puis, ce propos, ce lyrisme, ces envolées "c'est tout toi entre ces lignes" ah non, pardon "c'est tout toi qu'il y a entre ces lignes" : question de goût, sans doute, et l'odeur trop forte des roses et de la violette m'a toujours incommodée.
Pas d'autre chute que l'amour, "encore et encore" : comment dire... plus cette émotion est décrite, plus elle me fait l'effet d'être délayée, diluée, diminuée dans son intensité. Excusez-moi, ce sont ces mots-là sur ce sujet-là qui ne fonctionnent pas chez moi.

   Anonyme   
26/3/2013
 a aimé ce texte 
Pas
Bonsoir.
" Je fais l'amour avec toi depuis trois jours, au vu et au su de tout le monde qui ne sait rien "
Je ne comprends pas.
Il y a ici une incohérence énorme.

L'ensemble de votre texte m'est apparu comme fade , insipide .
Désolée.

   Lyl_mystic   
26/3/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonsoir,

J'ai ressenti une vive émotion en lisant votre texte qui ne m'a ni totalement déplu, ni vraiment subjugué :
Je trouve regrettable que le style soit dépourvu de toute recherche, trop simple, avec des expressions trop parlées. Ça me rappelle Marc Lévy, Musso, Foenkinos, avec ce même esprit tragico-romanesque.
Ce n'est pas la simplicité du style que je perçois comme une faiblesse mais plutôt l'absence d'innovation dans l'expression pour un thème aussi rebattu.
Le genre de lecture qui donne l'impression de lire quelque chose de très intime mais avec un style presque dénué d'identité ou de profondeur.

J'ai apprécié tout de même la franchise et l'émotion.

   ikran   
27/3/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

rien d'immédiat n'a foudroyé ma lecture et je suis arrivé à la fin comme une vaguelette mourante et toussotante sur la plage.

Pourtant j'aurais pleuré et je me serais abreuvé de chaque mot si cela m'avait été adressé. Votre intimité souffre peut-être de ce qu'elle est. Nous autres voyeurs avons besoin de vos mises à nu, c'est peut-être ce qui manque (n'y voyez rien de sexuel, c'est une métaphore)

   AntoineJ   
1/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Agréable même si cela pourrait être plus travaillé
Ne rien dire du contenu est très bien (à chacun d''y mettre ce qu'il veut
Pourquoi autant de voyages ? pour narrer l'éloignement ?
J'aurais encore plus insister sur l'aspect "je me retiens" ...
Ceci étant, à la fin, il manque quelque chose pour conclure (la lettre disparait ? il fallait à tout prix faire un truc dès sa réception ?)

   Menvussa   
4/4/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Bien aimé ce petit texte. Des sentiments livrés avec pudeur. Le ton me laisse à penser qu'elle ne le reverra peut-être jamais se contentant d'une correspondance aléatoire, comme bribes d'un passé révolu revenant comme en un rêve.

   Pouet   
6/4/2013
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai lu sans déplaisir ce court texte.

En revanche la fin est fort décevante à mon goût. Il ne se passe rien en fait.

J'ai trouvé aussi trop de répétitions du mot "amour" même si c'est de cela dont on parle, j'ai bien compris. "Je fais l'amour avec toi depuis trois jours", "être dans tes bras après avoir fait l'amour" puis juste après "tu me parles de ton amour pour moi". "commentaires" aussi utilisés deux fois de façon assez rapprochée, je trouve que pour un texte si court cela mériterait d'être évité.

Bonne continuation

   Ioledane   
2/5/2013
 a aimé ce texte 
Bien
Une histoire d'amour illégitime et tentant de survivre à l'absence, se dessine peu à peu, se teinte d'émotion au fil des lignes.

Le style est simple et sans fioritures, j'aime assez. Cependant je note quelques maladresses :
- la répétion "attendue" / "attendre" en 3ème ligne
- l'errance des temps entre passé composé, passé simple, présent
- "c'est comme d'être dans tes bras" : le "d'" est de trop.

Vraiment apprécié l'émotion très présente dans les quatre dernières phrases.

   Laroche   
17/6/2013
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour. Cela m'a fait penser au magnifique poème de Marie Noël (et qui est aussi son plus connu):"Quand il est entré dans mon logis clos...", mais là où le quotidien chez la poétesse auxerroise est une antithèse parfaite à l'intensité du moment exceptionnel, le quotidien ici semble une mièvrerie en accord avec la mièvrerie de cette passion qui semble bien tiède. N'est-on pas un peu dans des amours "torrides" à la Emma Bovary?

   Asrya   
24/8/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
J'aimais bien l'idée, le début m'a vraiment séduit.
Retarder l'ouverture d'une lettre pour mieux la savourer.
Très intéressant !

Seulement, je trouve que le récit manque d'intensité.
L'envie, le désir d'ouvrir et de connaître le contenu de la lettre ne se sent pas assez à mon sens. La lettre est là, et cela suffit ?
J'en doute. Dans ces circonstances, il me semble que n'importe qui se questionnerait, inonderait ses pensées de multiples et tortueuses interrogations. Un peu décevant.

L'ouverture de la lettre est rapide, racontée, sans en connaître le contenu.
Nous lecteurs, ne pourront que supposer les "mots, les serrements de cœur, les larmes de tendresse aux coins des paupières." sans pour autant en profiter pleinement.

Un texte qui ne m'a pas ému réellement, je n'ai ni ressenti "l'amour" ni la "passion"
Ce n'est pas désagréable à lire, mais cela n'est pas exhalant,

Merci tout de même pour votre récit,

Au plaisir de vous lire à nouveau,

Asrya.


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