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Anonyme
3/10/2012
a aimé ce texte
Bien
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Pour moi, ce texte est une belle illustration de l'"introspection" d'un égocentriste fini. Moi, moi, moi, "Je suis tellement au-dessus d'eux [l'humanité] et en même temps tellement en dessous" : bref, le narrateur se voit comme absolument exceptionnel, que ce soit en "bien" ou en "mal".
De ce point de vue, je le trouve absolument détestable, le narrateur, mais avec en même temps quelque chose de fascinant dans sa démesure nombriliste. J'ai failli interrompre ma lecture mais ne pouvais m'arracher au texte : je devais voir jusqu'où le narrateur pouvait aller dans l'impudeur et l'inconscience. Eh bien, il pouvait aller loin. |
macaron
9/10/2012
a aimé ce texte
Bien
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J'avoue ne pas être très sensible au style de ce récit intimiste. Malgré tout dans ce "pétage de câble" vous êtes très crédible je trouve. Votre écriture est touchante par ses failles: désespoir, appels au secours, intolérance, obscénités. Je retiens surtout ce grand cri d'amour qui vous dévore jusque dans la déchéance.
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alifanfaron
14/10/2012
a aimé ce texte
Un peu
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Pour commenter, je passerai outre le fait que le personnage s'appelle Charly, comme l'auteur, et que peut-être ils ne font qu'un.
C'est toujours délicat de prendre un personnage détestable pour héros. Il y a le risque de rejet du lecteur. Je l'ai ressenti ici. Le personnage m'a agacé. Et ce n'est pas en raison de l'inconstance de son coeur et/ou de sa bite, mais davantage à cause de son nombrilisme, de la mise en scène de son malheur, le côté "je suis le seul à sentir ça, à vivre un truc de fort, dévorant". En même temps ça m'a agacé, en même temps ça m'a rappelé ce que j'ai éprouvé plus jeune (je suis tellement vieux maintenant...). En ce sens, c'est une réussite. On se croit toujours seul au monde, unique, on se dit qu'on est le premier à ressentir un truc aussi fort et ça nous rend supérieur. On perd ça en grandissant. C'est reposant et ça fait dégonfler le ballon! Toutefois, et c'est pour moi la limite de ce texte, l'évocation ne suffit pas. J'attends toujours de l'auteur qu'il me présente autre chose que ce que je peux moi, capter à la lecture. Il peut être aussi trash qu'il le souhaite du moment que derrière, je sens qu'il me fait entendre autre chose, je dirais quelque chose de plus profond. Plus profond, pas plus noble. Je n'entends pas ici une morale à laquelle le personnage adhérerait et qui me le présenterait sous un jour meilleur à la fin. Mais j'aime quand l'auteur me donne à voir un peu plus que ce qu'il y parait. Exactement ce que fait Fante. Et, en ce sens, c'est pour cela que Fante est supérieur à Bukowski à mes yeux (mais c'est un autre débat...). L'idée de mise à distance me vient en tête mais je ne sais si c'est précisément ce que j'attends d'un auteur envers son texte. Après, il y a un truc qui cloche pour moi. Je ne m'imagine pas le mec penser à ses tromperies le lendemain matin, se prendre la tête, prétendre qu'il aime vraiment la fille et envisager que dans le futur, il ne pourra se retenir en évoquant à l'avance l'alcool comme excuse. Ces gars-là, quand ils font la promesse de ne plus tromper, ils y croient dur comme fer. Ils jurent que la fois d'avant était la dernière. Ils ne pensent jamais qu'ils vont flancher à la première occasion, sinon, c'est tout leur système de valeurs qui s'effondre. Ceux qui trompent et s'en veulent ne regardent que dans le rétroviseur. Leur culpabilité vient de là. Ceux qui regardent devant eux et pensent déjà au fait qu'ils vont tromper n'ont pas de morale et dans ce cas, tromper n'est pas un problème pour eux. Enfin, c'est comme cela que je vois le truc. Enfin, le style oral est bien rendu. Ce n'est ni Bukowski ni Fante mais ça fonctionne bien quand même! |
Sidoine
18/10/2012
a aimé ce texte
Beaucoup ↓
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Bonjour Charly,
Les sentiments, les oscillations, le désespoir du personnage sont très bien rendus. L'égocentrisme ne me dérange pas: je trouve que c'est justement grâce à ce côté 'moi je moi je" qu'on rentre vraiment dans la souffrance de cet "antihéros" bien touchant tout de même. J'ai eu pourtant du mal au début à ressentir son dilemme (j'avais envie de lui dire, mais bon dieu, si tu l'aimes, décide toi), mais le fait qu'il galère autant pour s'en sortir a rendu un problème qui m'aurait au premier abord semblé factice (car relevant d'une simple décision de la volonté) bien réeL Un petit bémol: il y a trop de " putain " à mon goût. Pourquoi ne pas varier les jurons? Autant décharger le mal-être dans la diversité... Sidoine |
Anonyme
21/10/2012
a aimé ce texte
Un peu
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« Moi au moins j'ai le mérite d'être vrai et de ne pas avoir de pudeur et même si cette vérité doit s'envoler demain eh bien je me serai foutu à poil aujourd'hui parce que cette fille je l'aime. »
À elle seule cette phrase résume ce récit au style brut et direct. Une longue confession où le narrateur déballe son sac, tourmenté par l'ambivalence de sa personnalité. Car c'est bien d'ambivalence qu'il s'agit, d'incapacité à faire des choix fermes et définitifs : entre deux femmes, entre les sexes, entre le souhait d'une autre vie et sa piaule merdique. Pourtant on sent bien que derrière ces jérémiades il n'a pas vraiment envie de bouger son cul, qu'il se complait dans une espèce de fascination pour sa douleur. Cette façon d'exhiber sans retenue ses travers, de montrer ses côtés les plus vils avec moult détails (tromperie, alcool, porno, mépris des gens) trahit un égocentrisme forcené. Et ce soi-disant amour pour sa belle n'est en réalité qu'une façade, un prétexte pour se regarder le nombril en se disant « putain comme je souffre, vite écrivons le ! » C'est la raison fondamentale pour laquelle il refuse de prendre des décisions allant contre son gré. Il est bien trop centré sur lui et demeure incapable de s'abandonner corps et âme pour autrui. Un personnage que je trouve donc antipathique, paradoxalement bien desservi par une écriture au ton familier, presque vulgaire. |
MariCe
27/10/2012
a aimé ce texte
Bien ↑
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Il y a beaucoup de profondeur qui se dégage malgré le langage choisi pour le héros.
Voilà qui le rend humain ; on se prend à le côtoyer, à comprendre sa manière de voir la vie, les gens. La difficulté pour Charly de vivre sa vie d'adulte mature est bien traduite, induite par le manque de tendresse d'une mère. Le texte aurait pu être très intéressant si ce n'est une sensation de répétitions qui ont gâché un peu la lecture. |