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Anonyme
25/5/2021
a aimé ce texte
Bien
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J'ai ouvert, j'ai lu donc je commente.
Un texte très bien écrit, à mes yeux, le style est riche, en phase avec le milieu. L’alternance des dialogues et des récits est équilibrée. Le sujet est épineux, à mes yeux. Je me suis demandée si à 15 ans un tel degré de réflexion était plausible (sont loin mes 15 ans). On ne sait pas trop hormis ce qu'elle nous conte, qui elle pouvait voir, lire, écouter. on s'imagine cependant que ce ne devait être que du "clean" aux yeux du père. (ça m'évoque un reportage sur une secte parisienne, où la journaliste explique , que tellement formatés, aucun membre n'est capable de libre arbitre et donc de remise en cause, voire de rébellion. https://www.arte.tv/fr/videos/097407-173-A/28-minutes/). Ensuite, si je lis bien, l'épilogue est encore plus effrayant que le récit lui-même. Ainsi, le frère deviendra guide de l'antithèse du père ? Un récit qui ne me laisse pas indifférente, Merci du partage, Éclaircie |
Donaldo75
1/6/2021
a aimé ce texte
Bien
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J’ai bien aimé cette nouvelle essentiellement pour le fond qu’elle véhicule et la manière de l’exposer. Par contre, et je préfère le dire dès maintenant pour ne plus revenir sur ce point après, je trouve l’écriture, le style utilisé, assez passée, un peu comme si je lisais un texte du début du vingtième siècle ; c’est dommage parce que ce côté vieillot enlève de la force au propos et surtout au caractère de la narratrice qui parait « vieille France » avant l’heure alors qu’elle remet en question une forme de traditionalisme sectaire. Parce que c’est ça, ma lecture du thème, et c’est dans ce mode que je l’ai lue. Elle pousse à réfléchir mais pas forcément dans le seul but de philosopher sur l’existence de Dieu ou que sais-je du même acabit mais sur les croyances imposées par un potentat domestique, un peu comme dans une famille des romans d’Hervé Bazin dont je retrouve par ailleurs le piquant. La famille, c’est pesant parfois et quelle que soit l’époque ce poids a toujours existé. En cela, cette nouvelle et surtout sa narration dont la profondeur peut parfois donner mal au crâne mais n’est jamais indigeste, dissèque le sujet, disserte sur le thème sans toutefois ressembler à un devoir de terminale mais en restant dans ce qu’on imagine la psyché d’une jeune fille qui s’éveille. Dans le troisième paragraphe, la narratrice parle d’illumination là où je vois un éveil et c’est encore plus fort car ce terme tient du vocable religieux, est utilisé pour renforcer le contraste entre cette prise de conscience légitime pour tout individu qui souhaite dépasser son carcan familial.
Merci pour la réflexion ; je vais désormais tenter de reposer mes neurones. |
hersen
17/6/2021
a aimé ce texte
Bien ↑
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Je vais commencer par la fin : elle est glaçante, elle est désespérante, et la mort de la soeur n'a servi à rien, le père a gagné. car peu importe de quel bord est le frère, même s'il est opposé au père, il marche sur le même sentier, celui de la Vérité unique.
j'aurais vu l'épilogue un peu plus travaillé, mais je ne sais pas encore trop comment. mais en tout cas, cette fin est excellente. Sinon, en première lecture, un point qui m'a tenue éloignée : tu précises l'âge de l'ado, 15 ans. je vais essayer d'expliquer mon point de vue sur la faiblesse que cela apporte au récit. Si on me dit 15 ans, j'ai dans la tête plus ou moins une norme. Et du coup, cc'est irrépressible, je "juge" si une ados de 15 ans peut dire et penser tout ça. En fonction de mes critères, on est d'accord. Et j'en conclus, toujours d'après ces critères, que j'aurais vu ce personnage un peu plus vieux. Est-ce important ? me diras-tu. ça l'a été pour moi et j'ai mal amorcé, de ce fait, la démesure que cela entraînait. Sans préciser d'âge, tu laisses le lecteur libre : elle est la fille de son père et vit sous son toit. Les questions qu'elle va se poser, à l'occasion de certains faits, c'est par contre bien vu. L'ambiance de cet étouffement familial est bien rendue, avec ce père qui sait "tout"... du Livre. Merci pour la lecture ! |
Corto
18/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Vade retro satana, telle est l'expression que je m'attendais à trouver lorsque "Papa s’interrompit aussitôt et aussitôt un silence pesant, lourd d’incompréhension, irradia la famille".
Cette révolte face au dogme, à la domination archaïque des esprits et des comportements, face à la pensée unique venue du fond des siècles obscurs, est vraiment bien décrite. L'adolescence est ce moment privilégié où l'on ose, où l'on veut comprendre, choisir, chercher et trouver son propre chemin. Comme un coup de massue asséné à la bienséance fétide on trouve cet épisode: "Dans une rue plus loin, un homme fut assassiné. Personne ne s’en était réjoui bien sûr. L’indifférence colorait pourtant un masque de laideur sur chaque visage croisé" Tout cela est présenté en termes simples et dans une mise en scène dramatique réussie. L'épilogue relance le débat ! Car lorsque le frère s'écrie "Je parlerai aux miens, je parlerai à tous, je deviendrai un guide, le guide du Juste et de la Vérité. CAR IL N’EXISTE QU’UNE VÉRITE ! ", on a l'impression que l'obscurantisme a trouvé un nouveau héraut. De quoi désespérer ! à moins que... Bravo pour ce texte. |
Myo
20/6/2021
a aimé ce texte
Beaucoup
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Un texte courageux, qui prend le risque de son opinion à une époque où cela devient de plus en plus compliqué;
Ce que je trouve le plus déplorable avec les croyants extrémistes ( peu importe la religion) c'est qu'ils n'assument plus aucune de leur responsabilité. Ils se cachent derrière la grâce ou la volonté de Dieu, ils n'agissent plus en leur nom et agissent " au nom de..." Pourtant, c'est bien ce frère qui a tué sa sœur simplement parce qu'elle a osé émettre son opinion. Mais il ne ressent aucune culpabilité, au contraire, il est persuadé d'avoir fait ce qu'il devait. Un texte qui aurait pu être étoffé davantage, notamment au sujet de la pression sociale négative, de cette emprise du groupe, de "l'honneur". Merci du partage |
plumette
29/6/2021
a aimé ce texte
Bien ↓
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Bonjour Cherbiacuespe
Un sorte d'hermétisme dans les 2 premières phrases m'a dérangée : je n'ai pas réussi à me représenter ce qu'est une "phalange ironique" et le terme divination m'a semblé utilisé à la place de révélation. j'en viens tout de suite à l'épilogue qui est un bon procédé narratif pour éclairer rétrospectivement le texte. Mais vous choisissez de boucler la boucle: l'abandon d'un dogme pour un autre avec toujours cette même méthode de "l'intégrisme" et ce choix d'auteur m'a paru un peu artificiel, surtout là pour faire "chute". la précision de l'âge de la jeune martyre ne colle pas , pour moi, avec son niveau d'analyse et de langage vraiment élaboré. A ce propos, le langage utilisé nous propulse dans un temps ancien , peut-être dans les débuts du christianisme? ( difficile à situer ) Au fond, c'est plutôt un atout du texte parce que le lecteur est obligé de faire un effort pour "suivre" le débat et qu'il accepte dans ce contexte éloigné où il suppose d'autres moeurs, les séances de "ceinturon" infligées par le père à sa fille qui y est résignée ! je serai curieuse de connaître la genèse de l'écriture de ce texte! et espère que vous nous en direz quelques mots |
Anonyme
1/8/2021
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Le style moderne et aéré de cette nouvelle ne me plaît (mes goûts littéraires vont à quelque lyrisme compliqué) que moyennement mais convient sans doute très bien au propos. Le caractère dramatique de la chose me fatigue assez, et aurais-je préféré ces propos dilués dans une autre forme ; toujours est-il que ces propos m'ont intéressé, sont bien tenus, bien écrits selon les critères de la clarté, et que ce rapport épuisant entre les personnages correspond assez bien à celui d'une domination de la force physique sur la capacité réflexive d'un être poursuivant ses pensées. Le père terrible au ceinturon a trop existé, existe toujours hélas, la fille battue à mort également, au nom de tous les amours, toutes les amours, même ceux au nom de quelque dieu ; que je suis heureux de vivre loin de ces êtres et de leur planter mes ongles dans la nuque lorsque je les surprends au coin d'une ruelle.
Je pense à la mort de Socrate, bien qu'il n'y ait pas tant de sagesse philosophique chez la jeune fille ici représentée. J'ai failli arrêter ma lecture au 3, ai regardé combien il restait à lire, et ai poursuivi. Je ne le regrette pas. L'épilogue est d'une ironie très puissante à laquelle je ne m'attendais pas. |