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Policier/Noir/Thriller
clarix : Balance ton porc ?
 Publié le 24/02/21  -  12 commentaires  -  14228 caractères  -  128 lectures    Autres textes du même auteur

Balancer : dénoncer.
Balancer : se débarrasser de quelqu'un ou de quelque chose.


Balance ton porc ?


« Balance ton porc ! » Cette injonction me met mal à l'aise et m'indispose. Simple incitation à la délation ? Exhortation à la vengeance ? Ou suprême couardise ? Je ne saurais dire. Moi, je n'enjoins pas, je n'exhorte pas, je ne somme pas, je ne dénonce pas ! Je tue.


Je ne vous raconterai ici que mon premier meurtre. J'avais quatorze ans.

Orpheline de père, j'avais été abandonnée par ma mère, une midinette insouciante qui fuyait la petite ville de province pour se rendre à des « raouts », des « parties », toutes plus « baths », « sensass » ou « formids » les unes que les autres – j'entends encore son vocabulaire de vieille jeunette évaporée –, elle faisait la « bringue » et la « nouba » à Paris, dépensant à foison ce que son mari, mon beau-père, lui octroyait généreusement.

J'avais vécu seule avec une « nurse », Louison, la fille aînée des fermiers nos voisins. Ma mère nous avait installées dans une vieille maison de campagne. Ma nounou était rurale et mal dégrossie, mais je l'aimais bien. Elle n'avait d'autres discours que ses animaux et ses plantes, savoir empirique qu'elle m'enseignait et qui nous rapprochait. J'appris très tôt, comme toute jeune « sorcière », à distinguer la doucette, barbe de chanoine, du nombril de vénus et les cèpes, des chicotins ou bolets amers. Je n'avais d'autre horizon que ma campagne, ses taillis, ses talus, ses petits bois de feuillus et au loin, ses herbus qui la délimitaient et la séparaient de la grève.

Quelques années plus tard on rendit sa liberté à Louison, devenue, paraît-il, inutile et coûteuse. J'allais désormais habiter avec ma famille dans le gros bourg d'Appletôt. Je ne revis qu'à de très rares occasions ma Louison quand elle venait au marché vendre ses salades, ses simples, et ses champignons.

Cependant je n'oubliai jamais son enseignement.

Grâce à elle, herboriser était devenu ma passion et le restera toute ma vie.

Les conseils de Louison me faisaient défaut, sa tendre rudesse me manquait, je regrettais son gros accent campagnard, son parler rural et patoisant qui nous rendait complices, j'avais encore besoin de ses recommandations insistantes, de ses mises en garde affectueuses. « … Ne pas craindre la grosse cerise orange, fruit de la morelle noire si calmante et sédative en gargarisme, mais fuir les baies rouges et rondes du mézéréon, du faux-garou, du bois-joli… »

Elle nous préparait de doux purgatifs avec la mercuriale, la foirolle, la caquenlit qu'elle cuisinait dans du bouillon de veau après y avoir jeté une poignée de laitue et une autre de poirée.

Elle savait tout de la floraison, des propriétés thérapeutiques, de la toxicité… Une richesse infinie à chaque saison renouvelée !

On m'avait séparée de Louison et de notre campagne et j'avais tout perdu !


Que de vilaines années j'allais désormais passer dans cette petite ville !

Je grandis auprès de mon beau-père, ce pourceau de Lebiau ! Des années en tête à tête à supporter ses calembours, ses pets, sa mauvaise haleine et ses conseils de gestion.

Je m'ennuyais à mourir et, cependant, dans cette torpeur, mon corps commençait à émettre les premiers signaux de puberté. Petit à petit je me sentis à l'étroit, comme si une force me poussait à rejeter ma vieille carapace. J'exuviais comme n'aurait pas su le dire Louison quand elle m'avait montré le papillon sortant de sa chrysalide. La mue expulsa ma vieille cuticule, les hormones juvéniles travaillèrent ma peau, changèrent sa brillance, mon corps émergea petit à petit de son cocon fripé, un peu laid au début. Ma chair suintait, je secrétais un liquide visqueux entre les cuisses. Tout était prêt pour l'embrasement. La nymphe était devenue papillon. Le bourgeon était devenu fleur.


Lebiau l'avait compris, mais savait aussi qu'on ne donne pas de fleurs aux pourceaux. Il avait beau tournicoter en lissant ses moustaches, tendre ses petites mains grassouillettes vers mes jupes ou mes gilets, approcher sa grosse tête de veau de mes joues ou de ma bouche, je le repoussais violemment. Il profitait de l'absence fréquente de ma mère pour essayer de me coincer dans chaque embrasure, il tentait de me barrer le passage de sa corpulence malsaine. Je le voyais bien en ma présence fourrager dans son pantalon, le regard concupiscent dirigé vers mes seins naissants. Il m'accablait de mots tendres et niais qu'il croyait affriolants et, malgré mes rebuffades, il s'enhardissait chaque jour davantage.

Que n'aurais-je donné pour n'être que la fleur du pois ou du haricot qui ne fleurit jamais, la tulipe ou la dame-d'onze-heures qui se referme au soir, le jasmin qui ne s'ouvre que la nuit ou la « belle-de-nuit » si discrète le jour ? Bouton, j'avais été une promesse, épanouie j’étais à cueillir.


À cette période, je fus privée de sorties avec mes amis ; adieu les après-midi dans les jardins ou sur la plage ! Il s'était mis à redouter tous les jeunes hommes qui auraient pu lui faire de l'ombre, bourdons butineurs, faux bourdons reproducteurs… Je devais rester éclose pour son seul plaisir. Lui, le taon, l'insecte suceur, la grosse mouche trapue, cherchait à me mordre et subtiliser un morceau de ma chair.

Le soir où il se leva de table pour venir coller sa grosse bouche lippue sur ma bouche, quand les relents de chou, d’œuf pourri, mêlés à l'ail et au tabac froid, témoins d'une hygiène buccale déficiente et d'une parodontie avancée, me révulsèrent, je rendis tripes et boyaux et mon verdict aussi.


De ce jour, j'engageai pour mon service de redoutables tueurs !

Il me fallut aller à leur rencontre. Je savais qu'ils avaient l'habitude de traîner dans la carrière abandonnée ; les friches étaient leur repaire. Ils s'installaient parfois en groupe sur les murets, toujours discrets ; oh ! ils ne se cachaient pas, trop bêtes pour avoir la plus petite vision de l’avenir ! Jamais aucun d'entre eux n'aurait imaginé passer un jour à la casserole ! Non, ils flemmardaient et se traînaient, avachis, profitant de la fraîche et de l'averse.

Un soir de pluie je me rendis à la carrière. Je les vis tous plus ou moins assemblés, ils s'étaient réunis par petits groupes, certains rampant pour atteindre un compagnon, d'autres se chevauchant, inconscients de l'obstacle qui obstruait le passage, d'autres encore demeuraient inertes, comme abrutis ou cinglés par la pluie. Je les pris un par un, et délicatement les posai sur la belladone, qu'on nomme ici la morelle furieuse. Bon appétit, les petits !

Je revins chaque soir et parfois le matin quand la rosée se mêle encore à la bave et que l'on peut distinguer les serpentins argentés qui brillent sur les feuilles ovales et pointues de la plante. Mes complices se nourrissaient, se repaissaient et fourbissaient leurs armes.


Pendant tout ce temps, un pacte était conclu avec Lebiau, il me laissait tranquille pendant quelques semaines et je lui offrais la plus belle nuit d'amour. Je le régalerais de ses mets préférés et juste avant l'apothéose, comme deux fourmis ailées dans les airs, le mâle s'accouplerait à la femelle.


« Lorsque l'orage gronde, l'escargot corne ! »

L'heure était maintenant venue de rassembler les conjurés et de passer à l'attaque.

J'allai réveiller Lebiau.

Ne pas parler de la puanteur de la chambre, ne pas parler du gros corps enfoui sous les draps laissant percevoir une peau grasse tachetée et grumeleuse débordant d'un pyjama mal boutonné !…

« C'est un temps pour aller aux escargots ! » lui dis-je d'un ton enjoué.

Je lui proposai de m'accompagner pour préparer ensemble ce qu'il croyait être notre souper nuptial.

Bien sûr qu'il acquiesça, bien sûr qu'il fut le premier à se montrer aux voisins, son vieux panier à salade à la main. Le bon père était fier et claironnait à qui voulait l'entendre qu'il allait avec sa fille à la chasse aux escargots.


Je l'entraînai dans la vieille carrière abandonnée.

Avec quelle joie il les découvrit agrippés sur leur plante. Il en attrapait un, puis un autre, et un autre, comme un exploit ! On aurait dit un pêcheur au gros capturant un espadon. Il m'expliquait sa tactique, les précautions à prendre, et pourquoi pas… les risques encourus… Au bout d'un quart d'heure nous étions à la tête d'un capital de huit douzaines d'escargots que nous rapportâmes à la maison, satisfaits et comblés. La fête continuait !

Avec quelle volupté, il les jeta dans la vieille bassine accompagnés de gros sel, il aurait voulu les rincer lui-même…, et remettre du sel, les rincer à nouveau… puis du vinaigre. Je m'acquittai moi-même de ce travail peu ragoûtant et l'accomplis avec moins de zèle qu'il n'aurait fallu. Si je n'avais veillé au grain, les bestioles auraient dû longuement dégorger et se civiliser.

Il m'expliqua que ce plat n'avait rien de populaire, qu'Apicius lui-même le réservait à l'élite, et que les Anglais étaient mal venus de nous traiter avec mépris de mangeurs de grenouilles ou mangeurs d'escargots comme si ces « rosbifs » qui ne connaissaient rien à la gastronomie voulaient faire croire que notre pays, perpétuellement en famine, n'avait rien d'autre pour se nourrir que des choses dégoûtantes.

Il était imbattable, intarissable ! La bouffe était son dada, tous les plaisirs charnels le comblaient.


Nous passâmes la journée à confectionner des pâtés, des tourtes et des gâteaux.

Il était là à tournailler dans la cuisine, toujours dans mes jambes, à m'épier, à me jauger, me titillant, m'asticotant, pauvre turlupin gambergeant sur le plaisir qu'il allait prendre !

Les petits-gris mijotaient dans leurs coquilles, le court-bouillon aromatisé de clous de girofle, de cumin, d'oignons et de carottes embaumait la cuisine. Je n'allais pas les servir à la poulette, non ! je voulais que l'on conservât les coquilles en cas d'une éventuelle analyse. Mais je pensais avoir peu de souci à me faire, la botanique judiciaire n'étant pas encore au goût du jour.


On se mit à table. Le gros homme exultait, ce n'étaient que des « hum ! », des « ho ! », des « holala que c'est bon ! »…

« Qui a fait normand a fait gourmand ! » disait un vieux proverbe local.

II remarqua à peine que je ne mangeai pas, je lui expliquai que j'avais l'estomac noué dans l'attente de la nuit, il en fut ravi ce qui lui procura un regain d’appétit et il engloutit derechef ma part de petits-gris. Il buvait ; à chaque verre on devait trinquer à ma santé ou à nos amours. L'ogre s’empiffrait, la bête concupiscente débordait de désir. Il goinfra, bâfra et s'arrêta net aux pâtés.


Je le vis me regarder fixement, je distinguai très nettement ses pupilles dilatées. Il n'avait donc fallu guère plus d’un quart d'heure pour que la morelle furieuse entre en action et se déchaîne ! Le sanguin virait au pourpre, sa peau se tuméfiait, ses secrétions se tarissaient, désormais plus de salive ni de sueur ! Il resta prostré un long moment à me regarder, mais me voyait-il encore ? Puis il murmura dans un jargon presque inaudible qu'il entendait les cloches dans le lointain et qu'il lui fallait aller à la messe. Il se leva de sa chaise, trébucha, tomba, se releva, se heurta à tous les meubles sur son passage, chancela, vacilla puis tomba à nouveau pour ne plus se relever. À terre, il faisait des gestes désordonnés, insensés, peut-être même inconscients. La brute avait-elle encore sa raison ? Il poussait des cris sourds, sortes de grognements, il haletait et cherchait l'air. Le temps me semblait bien long. Tel Le Crapaud de Victor Hugo, la mort le trouvait-elle si hideux qu'elle le refusait ?

Pourquoi recaler le gros bonhomme alors que dans les années 1800 elle avait bien accueilli la petite troupe de soldats qui, avec gourmandise, avait mangé avidement les cerises du diable de la belladone poussées près du campement ?


Trois heures après son repas il n’était toujours pas mort mais, resté sans soins, et sans antidote, son cas devait être désespéré. Il était trop tard pour le sauver. J'appelai alors notre bon docteur Aumire. Madame Aumire répondit au téléphone. Elle m'apprit que son mari était parti faire un accouchement à la ferme du Haut et qu'on ne pourrait pas le joindre avant peut-être une ou deux heures.

Madame Aumire me questionna, je lui déclarai que mon beau-père était par terre, râlant parfois, endormi peut-être, je lui dis « je crois qu'il cuve ». Elle n'était pas médecin mais me recommanda de le laisser allongé jusqu'à l'arrivée de son mari.


Je regardai l'homme qui maintenant haletait plus bruyamment encore, il convulsait, tout son corps était pris de tremblements, j'imaginais entendre son cœur battre fort, puis il ne bougeait plus, quelques instants plus tard il reprenait ses soubresauts pour mieux retomber inerte l'instant suivant.

Tout le système nerveux était atteint mais la Dame à la faux se montrait encore capricieuse !

Était-il prostré, était-il dans le coma, était-il mort ?


J'avais confiance dans la belladone.

Je savais que ce n'était pas sans raison qu'elle était surnommée aussi « l’herbe du sabbat », c’était la meilleure alliée de la Camarde.

On racontait dans les campagnes que les escargots et les lapins pouvaient s'en nourrir sans en être affectés, mais alors… ils charriaient la mort ! Ragots, peurs ancestrales, comment savoir ? J'apprendrais plus tard que, sans contrepoison on n’échappe pas à Atropa belladonna, nom que les savants donnent à la belladone en souvenir de la parque Atropos, la cruelle déesse de la destinée, celle qui tranche le fil de la vie.

Le bonhomme s’endormait donc dans les bras de « la belle-dame ». Comme il aurait été émoustillé de savoir que cette « belle-dame » devait son nom aux polissonnes, les belles Italiennes de la Renaissance qui versaient l'atropine dans leurs yeux pour dilater leurs pupilles et aguicher les beaux messieurs par ce signe bien visible d'excitation sexuelle !

Non ! elles n'avaient pas une coquetterie dans l’œil, elles se mettaient une coquinerie dans l’œil.


Quand, dans la nuit, le docteur Aumire entra dans la pièce, il me trouva endormie près du cadavre. Le bon docteur était confus d'être arrivé si tard, je crois qu'il s'en voulut toute sa vie d'avoir laissé une jeune fille assister seule et impuissante à l'agonie de son beau-père, il fut ému de m'avoir vue veiller le mort avec autant de dévouement.


 
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   Anonyme   
19/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Le scénario est prévisible de bout en bout puisque d'emblée la narratrice annonce quoi et qu'est-ce, mais la cruauté allègre de l'histoire m'a bien plu ! Peut-être ai-je trouvé quelques longueurs dans les déclinaisons botaniques.

J'ai eu l'impression que cette nouvelle constituait la première d'une série (le « premier meurtre ») ; si vous parvenez de récit en récit à soutenir l'intérêt par le côté insolite et documenté des meurtres et par le caractère sardonique de la narration, je pense que vous pouvez tenir quelque chose. Je me dis aussi que le plat m'a paru plaisant mais qu'il faudrait éviter de le resservir trop à l'identique, la lassitude pourrait s'installer. Attention notamment (mon avis) à varier les situations ayant provoqué le meurtre.

   SaulBerenson   
20/1/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Décidemment ce Lebiau n'est sympathique que par son anglophobie ! J'ai une pensée émue pour les non-botanistes qui doivent bien "balancer leur porc" pour s'en débarrasser...

Reste à espérer qu'il n'y aura pas d'autopsie !

   cherbiacuespe   
20/1/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Terrible histoire en vérité, surtout pour ces pauvres escargots, vecteurs d'une mortelle vengeance et eux-même sacrifiés. Ils n'avaient rien demandé à personne que de vivre leur vie d'escargots et mériteraient bien une revanche, non ?

Belle écriture, belle composition, incisive, précise. Belle et cruelle imagination nonobstant les appétences du porc susnommé. Gros travail sur la diversité des plantes, leur posologie, leurs caractéristiques. L'herboriste nous guette ! Une texte quasiment parfait et une épouvantable histoire !

Je demande officiellement que l'on interpelle cette froide tueuse en série qui avoue aussi facilement son premier meurtre avec de sordides détails.

Cherbi Acuéspè
En EL

   Anonyme   
24/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Beau travail de documentation sur les plantes toxiques, bravo !

Le suspense est présent : la fin est annoncée, reste à savoir le quand et le comment. Cela fait penser à moult séries télé qui fleurissent sur nos écrans, et semblent porter fruits (empoisonnés), comme ici.

Mais si le beau père est un porc, qui est vraiment le monstre ? Celle qui refuse d'être salie par celui-ci ? C'est ce que j'apprécie ici, cette différenciation faite entre le plus humain, un porc, et sa némésis, une vraie *censuré*, encore plus immonde...

   Lariviere   
25/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

J'ai aimé cette nouvelle,
L'écriture est incisive, rythmé dans un style assez libre, presque déjanté, sur le fond et la forme...

Tout se tient grâce à un vrai travail de doc sur les plantes en amont...

J'ai su que ce texte me plairait des le début, grâce au ton plein d'élan, audacieux, proche de l'ironie et du cynisme cruel de l'auteur :

"Moi, je n'enjoins pas, je n'exhorte pas, je ne somme pas, je ne dénonce pas ! Je tue."

C'est radical et c'est agréable, entrainant à la lecture. Le reste et le déroulement tout aussi entrainant et presque surréaliste de la trame narrative, m'ont fait penser à René Crevel.

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

   Charivari   
26/2/2021
Bonjour.
Alors, personnellement je suis à la fois emballé et déçu.
emballé par cette histoire, annoncée par ce fatidique "je ne dénonce pas. Je tue". Ensuite, l'histoire de ce gros vieux fermier et de cette gamine est vraiment excellent, ce petit ton anodin, faussement naïf, parfait...
Donc j'ai vraiment aimé ce récit, je l'ai lu avec beaucoup de plaisir, j'imaginais parfaitement ces escargots baveux et le fermier, bavant lui aussi à côté.

MAIS.

Si la fin était annoncée dès le départ, on avait aussi la phrase "je ne vous raconterai ici que mon premier meurtre"... Quelle est sa raison d'être? Il y a une suite? Où est-elle annoncée? Et s'il n'y en a pas, quel intérêt de signaler qu'il y a d'autres meurtres après. cela nous donne une information différente sur le personnage. Est-elle devenue sociopathe après coup? Justicière? Ou les autres meurtres sont-ils en légitime défense? Ça distord le texte et son sens, je trouve.

D'autre part, je trouve le titre "balance ton porc?" un peu trop raccoleur, autant l'avouer

   Anonyme   
26/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
A part le titre qui m'inspire la suprématie féminine assise sur les frasques de quelques pervers, en englobant tous les hommes, j'ai pris un malin plaisir à attendre l'agonie du porc. Le beau-père immonde choisi par une mère volage (notez le distinguo pervers/volage, pour éviter d'être traité de misogyne !), a le châtiment qu'il mérite. Pour la mère qui abandonne sa fille pour se livrer à la débauche, on peut patienter jusqu'au jugement dernier. Et surtout ce n'est pas d'actualité.....
Venons-en à la forme, au style, à l'écriture de notre justicière. On approche là, de l'excellence. Une super lecture où Justice (?) est faite et morale(?)respectée. A vous relire...

   Cristale   
26/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Comme d'autres avant moi j'ai bien aimé ce texte gore au possible et le sang-froid de la gamine déterminée à mener son expédition punitive.
Forces détails sur les plantes empoisonneuses inspirent le respect face aux connaissances en botanique de la narratrice.
On attend, l'oeil dans la serrure de la page, la chute au sol de l'odieux beau-père et on se surprend à jouir de l'horrible agonie. Bien fait ! Le crime mais aussi le texte : ça sent le caractère bien trempé de celle qui précise : "Je ne vous raconterai ici que mon premier meurtre." puis ajoute tout de go "Moi, je n'enjoins pas, je n'exhorte pas, je ne somme pas, je ne dénonce pas ! Je tue."
J'aime bien ce genre d'histoire déjantée.
On ne s'ennuie pas un seul instant chez vous, bravo !

   BlaseSaintLuc   
26/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le moins, que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas le pied avec LEBIAU .
J'aurais bien vu quelque herbe à puce dans la literie de ce rat-là !

Oui, la fin n'est pas une surprise, mais la façon, quel maîtrise !

je passe rarissimement du coté des nouvelles , alors ...

   Microbe   
27/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n'ai pas lâché le texte jusqu'à la fin, fin que je connaissais pourtant puisqu'annoncée de manière très alléchante.
C'est l'indice le plus évident que ce texte est bon.
Cependant, je m'interroge :
L'écriture semble liée au XiX ème, certains personnages me semblent venir directement de chez Maupassant ou Flaubert, et j'ai du coup ressenti un décalage avec le "Balance ton porc" bien contemporain. Rapide calcul, les temps des "formid et sensass" c'est les années 60, (celle qui refuse son sort de façon si radicale a donc à peu près 84 ans au moment des porcs balancés). Est-ce que dans les années 60, la normandie était encore proche de ce qui est décrit ici? Je ne sais pas, faut peut être en dire quelque chose ?
A 84 ans, la mémé dit "je tue", et non pas "j'ai tué". A -t-elle encore l'intention de frapper ? Là , il me manque des infos , même non développées.
En tout cas, merci pour ce bon moment.

   Anonyme   
28/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je salivais d’avance comme un gastéropode à la vue d’une belle feuille de laitue, en attendant la suite des meurtres et avec beaucoup d’hémoglobine à l’appui, mais, dommage ! J’ai eu comme qui dirait comme une grosse frustration à la fin de ma lecture puisqu’il n’a été fait mention que d’un seul. Néanmoins je trouve cette histoire rudement bien menée et fort bien écrite. La suite, la suite, per favore !!!
dream

   Germain   
26/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Petite histoire fort bien écrite, avec beaucoup de vocabulaire et très instructive au demeurant. J'ai adoré certaines tournures de phrases, telle "je rendis tripes et boyaux et mon verdict aussi", "la botanique judiciaire", les vieux proverbes et le personnage de Louison, la fille de ferme et son savoir empirique. On a bien envie de connaitre les autres "méfaits" du personnage principal, vu qu'elle précise qu'il s'agit de son "premier meurtre".


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