Cela faisait à nouveau la une des journaux. Le Charlentonais et Le Louvinois avaient choisi le même titre aguicheur, provocateur et à la fois terrifiant : « À qui le tour ? » Le Réveil du Pertuis se voulait plus neutre, il n'en était que plus sibyllin : « Les pêcheurs à la ligne disparaissent les uns après les autres ». Le Pertuis Combattant s'était contenté de poser la question : « Qui en veut aux pêcheurs à la ligne ? » Le fond de l'article était toujours identique, qu'aurait-on pu d'ailleurs ajouter ? Comment se montrer original dans de telles circonstances ? Personne n'avait cherché à faire de l'humour sur ces épisodes dramatiques et, cependant, on avait tous du mal à retenir un léger sourire en évoquant la pêche à la ligne comme sport à haut risque !
Foin de ces préambules, venons-en aux faits ! Que révélaient donc toutes ces feuilles de choux ?… Et les journaux nationaux, en faisaient-ils état ? Eh bien oui ! Un entrefilet dans Le Figaro, une petite question posée dans Le Monde, reprise par L' Express qui se voulait plus direct : « Y aurait-il une épidémie de suicides dans les rivières du centre de la France ? »
Il est vrai que, lors des premiers cas de disparition des pêcheurs à la ligne, ni les autorités, ni même les journalistes n'avaient beaucoup réagi. Deux pépés dont le grand âge avait fait perdre l'espoir d'une pêche miraculeuse, c'était dans l'ordre des choses et cela ne nécessitait pas que l'on en fît des gorges chaudes. Libre à eux, n'est-ce pas, d'aller voir de plus près les poissons qu'ils n'arrivaient plus à attraper ! Le troisième à être tombé dans la rivière était un boiteux, il avait dû trébucher. Le quatrième, ce coup-ci, était un jeune homme myope comme une taupe et l'on s’était dit qu'il l'avait bien cherché ! A-t-on idée, avec une telle infirmité de s'aventurer sur des berges glissantes ! On était donc parvenu jusqu'ici à justifier toutes les disparitions. Arrivés à la septième, les raisons évoquées ci-dessus ne suffirent plus à rassurer la population et on commença à parler de suicides collectifs, au grand dam du psychologue rappliqué en urgence qui rétorqua qu'en ce cas précis nous étions en présence du phénomène bien connu du suicide contagieux. Certains commençaient à envisager la présence d'un tueur en série.
Maintenant les journaux évoquaient le chiffre effrayant de dix pêcheurs à la ligne disparus dans nos eaux si peu limpides et bien souvent bourbeuses. Faut dire que les budgets communaux, départementaux et même régionaux ne prévoyaient jamais l'achat d'une petite « marie-salope » et les bénévoles ne se bousculaient pas lors des journées « mon village fait sa toilette ». Donc, pour en venir aux faits, comme vous me l'avez déjà demandé, nos rivières n’étaient jamais curées et osons le dire clairement, les eaux y étaient parfaitement dégueulasses.
– Encore un petit aparté : je me demande parfois ce que pouvaient bien espérer attraper tous ces amateurs de pêche à la ligne. Il était couramment admis que le poisson, même le menu fretin, avait complètement déserté nos contrées et il pouvait s'estimer heureux celui qui rapporterait un goujon !
Puisqu'il nous faut raconter cette histoire avec honnêteté et ne pas omettre les détails sordides que nous aurions volontiers préféré celer, nous devons reconnaître que certains cadavres repêchés étaient salement esquintés ; des morceaux de chair manquaient ou pendouillaient parfois, mal arrimés par quelques filaments, ce qui nuisait bien sûr à l'intégrité des corps. Tous étaient recouverts d'une boue épaisse qui les avait momifiés… du moins, ceux que l'on récupéra car il ne faut pas cacher que la plupart manquaient à l'appel. Ils ne furent jamais repêchés malgré des équipes de chercheurs de la gendarmerie et les chiens renifleurs appelés en rescousse. Seuls le trépieds qui leur servait de siège, les cannes, quelques flotteurs épars, et bien sûr, le litron soigneusement déposé au frais dans un petit trou de la rivière, témoignaient de leur présence passée.
Ces semaines-là, la pêche à la ligne subit une désaffection bien légitime ; même les plus acharnés obéirent aux recommandations de prudence. Néanmoins, plusieurs bravaches en firent fi. Mimile fut de ceux-là. Il avait fait savoir à la population et à ses édiles qu'il ne céderait pas à la panique engendrée par quelques faits divers fâcheux. Défiant le destin, il invitait ses concitoyens à le rejoindre pour une partie de pêche mémorable. Raisonnables ou peut-être timorés, bien des hommes s'étaient regroupés le long des berges et perchés sur les talus, ils préféraient se contenter d'observer les fanfarons et les matamores .
Notre Rodomont et ses acolytes installèrent leurs pliants, déposèrent leurs provisions de bouche, accrochèrent l'hameçon à la ligne, vérifièrent le moulinet, observèrent les flotteurs, démêlèrent un dernier nœud sur le fil, admirèrent encore une fois l'excellence de leurs mouches. Mimile s’apprêtait maintenant à procéder au geste rituel, je veux parler de l'immersion de la dive bouteille dans les eaux fraîches de la rivière. Le célébrant se leva, nous fit face, reçut comme il se doit les applaudissements de la foule. Serein, il se payait le culot de reculer à petits pas, rigolard, un peu excité tout de même, il apostrophait la foule et se moquait de nous, les couards. Il nous faisait admirer le litron qu'il tenait à bout de bras…
Quelque chose avait bougé dans l'eau.
– Mimile…, derrière ! avait hurlé quelqu'un. – Attent…, le mot à peine ébauché s'était figé dans la bouche d'un autre spectateur .
Un bouillonnement, un tourbillon, un maelström… Et aussitôt… un fracas assourdissant… Vision d'horreur ! Une créature gigantesque et écarlate avait surgi, effrayante, la gueule grande ouverte laissant apparaître des centaines de dents acérées. Elle se jeta sur Mimile et l'engloutit. Les autres pêcheurs aussitôt abandonnèrent, qui, son pliant et son matériel, qui, son casse-croûte, pour monter en toute hâte sur le talus et rejoindre la foule. Sur le talus, nul n'avait bronché, nul n'avait bougé, tous étaient immobiles, pétrifiés, sauf quelques hommes plus faibles qui s'étaient écroulés, évanouis.
Que dire après de tels faits ? Tout commentaire semblait indécent. Se mêlaient en chacun de nous une grande compassion pour Mimile et une terreur oppressante qui croissait de minute en minute. Nous venions tous de comprendre la fin tragique des précédents « suicidés ». Épouvante, effroi, monstruosité, atrocité, infamie, chacun avait son mot pour dire l'indicible. La colère envers les autorités locales, qui avaient laissé accomplir cette ignominie en ne curant jamais les rivières et en minimisant les faits, ne vint que plus tard. Pour l'heure ce n'était qu'émotion et branle-bas de combat.
On décida en haut lieu qu'il était urgent de sonder la rivière. Étant donné le danger que représentait cette opération, on fit appel à l'armée et des engins de guerre, sorte de tanks plus ou moins amphibies, débarquèrent au petit matin, en colonne, pour se planter aux endroits que l'on croyait stratégiques. Nous fûmes bien sûr tenus à l'écart, un cordon sanitaire était censé nous cacher les monstres que nous avions tous l'espoir d'entrevoir. Mais de monstres, il n'y en eut pas ! Bredouilles, les soldats ! Ils avaient tous « baisé Fanny », comme on dit, nous autres, à la pétanque.
N'ayant rien de plus à raconter, les journalistes faisaient une description détaillée des machines de guerre, puis revenaient sur la mort de Mimile. Comme si notre malheur ne suffisait pas pour faire les gros titres des journaux, chaque nouvelle édition relatait des détails qu'aucun de nous n'avait mentionnés et qui avaient pris leur source dans l'imagination nauséabonde de ces folliculaires ; une escalade dans l'horreur pour faire vendre davantage. Avec l'envie malsaine d'accroître l'affolement de la population, certains s'étaient crus malins de titrer leur article : « Un remake campagnard des Dents de la mer ! » À quand les tee-shirts à l'effigie de Mimile en Jonas dans la baleine ?
La Puiseau et la Louanne qui lui était parallèle furent curées. Du coup, de mémoire d'homme, on ne vit jamais eaux si claires et si profondes.
Des scientifiques, des hommes de l'art appelés en urgence, avaient mentionné dans leurs rapports des trous extrêmement profonds, sortes de gouffres, ils avaient même employé le mot « abysses » bien que le terme ne fût pas approprié. Avec beaucoup de précautions, ils avaient suggéré qu'il était vraisemblable… de penser… peut-être… que ces trous puissent être envahis par des monstres identiques à l'assassin de Mimile et qu'on ne pourrait jamais les y déloger ! La conclusion du rapport était un aveu d'impuissance ; on ignorait le moyen de venir à bout de ce fléau et l'on recommandait prudence et circonspection.
Les hydrologues, hydrographes, hydrogéologues, ces savants que l'on avait consultés, s'accordèrent pour affirmer que, outre la Louanne et la Puiseau qui traversent notre village, le Vernisson et la Bézonde, quelques kilomètres plus loin, eux aussi affluents du Loing, étaient susceptibles d'être infestés. La panique fut à son paroxysme quand l'ingénieur hydrologue rappela ce que chacun avait dû apprendre à l'école : le Loing est un affluent de la Seine et comme chacun sait, la Seine traverse Paris… C'est alors que les autorités nationales prirent réellement conscience du danger. Il ne s'agissait plus d'événements localisés dans la campagne profonde mais d'une menace réelle pour la capitale et la Nation tout entière.
L'armée fut à nouveau réquisitionnée, les tireurs d'élite du GIGN, ainsi que des cars entiers de CRS furent placés en bordure des rivières, l'arme pointée vers l'eau, prêts à tirer sur la première brème qui montrerait un bout de nageoire. Les guetteurs distinguaient bien parfois quelques remous et pouvaient deviner des masses sombres oscillant au fond des eaux. En revanche, d'un commun accord ils affirmèrent, surpris, n'avoir jamais aperçu le moindre banc de poissons. À force de faire le pied de grue, ils avaient remarqué aussi que rarement un canard, une poule d'eau, comme il y en a tant dans nos campagnes, ne venaient barboter. Certains constatèrent que les oiseaux, même les pigeons si souvent assoiffés, ne s’arrêtaient plus pour s'abreuver. On aurait dit qu'un instinct, perdu depuis bien longtemps chez les hommes, les avait détournés du danger.
C'est au huitième jour de cet état de guerre, quand tout un chacun ne voyait plus l’intérêt de poursuivre la traque infructueuse, que l’événement se produisit. Nous étions en début d'après-midi, quand la chaleur et la digestion poussent au sommeil et que les hommes, bien qu'entraînés à rester immobiles sous le « cagnard », relâchent un peu l'attention. Quand la vigilance a quelques ratés, c'est ce moment que l'ennemi affamé choisit pour surgir de la rivière et chercher sa proie. Ce jour-là, mal lui en prit ! Si certaines vigies commençaient à se laisser tenter par les bras de Morphée, d'autres zélées ou simplement insomniaques étaient aux aguets et promptes à réagir ; à peine le monstre s'était-il dressé que les tireurs d'élite lui déversèrent dans le corps toute une rafale de tirs qui immobilisa quelques secondes l'animal hors de l'eau, avant qu'il ne s'affale près de la berge, éclaté de toutes parts. Il fallut faire vite pour tirer l'horrible bête au-delà des rives. Les hommes avaient été prévenus que si l'un de ces géants était touché, il était probable que les siens tenteraient de le récupérer et personne ne voulait être confronté à une horde de colosses revanchards. On utilisa donc des crocs pour saisir le mastodonte et un treuil permit de le jeter dans la benne prévue à cet effet. Tous avaient soin de lorgner le cadavre, et de s'assurer qu'aucun soubresaut n'était plus à redouter. Les soldats essayaient tant bien que mal de rendre discret leur convoi, mais chacun courait derrière la benne, avide de sensations fortes, impatient de pouvoir s'épouvanter devant ce phénomène de la nature.
Des experts ichtyologues et paléontologues furent conviés à venir examiner le trophée dans les plus brefs délais. Oh ! Il ne leur fallut pas bien longtemps pour se mettre d'accord ! Malgré un gigantisme inimaginable, jamais décrit ni mentionné même dans Nature, malgré une bouche à la denture impensable, ils identifièrent tout de suite le Carassius Auratus, de la famille des Cyprindae, vulgairement appelé cyprin doré, bien connu de toute la population et même de la gent écolière sous le nom de… poisson rouge. On apprit aussi que ce titan était un mâle, il mesurait 2 mètres 83, pesait 527 kilos, et pouvait être âgé d'une dizaine d'années. L'analyse de son bol alimentaire révéla qu'il s'était nourri ce jour-là d'un rat, d'une oie domestique échappée sans doute de quelque ferme du voisinage, les ossements que l'on retrouva dans son estomac en attestaient, la patte palmée de l'oie était restée intacte, un ragondin avait dû compléter le festin, mais hormis quelques poils durs plantés dans la chair de l'estomac, la bestiole avait été entièrement digérée.
La population de notre village fut abasourdie. Notre terreur fut relayée par les radios, les journaux français, européens, occidentaux, que sais-je ? Le monde entier eut peur. Des poissons domestiques devenus des géants mangeurs d'hommes, on n'avait jamais vu cela !
Comme après chaque calamité, quand la réflexion prend le relais de l'émotion, il fallut bien chercher le responsable de cette abomination. On désigna un bouc-émissaire et le bouc-émissaire, ce fut nous, les trois cents habitants du petit village. On nous accusa d'avoir nourri des monstres en notre sein. Nous fûmes vilipendés, déshonorés, honnis de tous. Mais, qu'avions-nous fait qui méritât cette haine et ces injures ? On pensait notre péché véniel. Chacun se dénonça et vint faire amende honorable. On tint des listes de repentis.
On s'était souvenu et on avait avoué qu'il y a une vingtaine d'années, un colporteur venu on ne sait d'où s'était arrêté dans notre village lors de comices agricoles. Assis près de la caisse du manège, il avait posé là son ballot qui contenait un grand aquarium (une bassine avec un couvercle percé serait plutôt le terme approprié). Il vendait pour une somme dérisoire des petits poissons rouges que les enfants alléchés s'empressaient de réclamer à leurs parents. Un poisson rouge pour le prix d'une sucette, les parents acquiesçaient et l'affaire était facilement dans le sac, en l’occurrence c'était le petit poisson rouge qui se retrouvait dans le sac en plastique rempli d'eau jusqu'à moitié. Tous les enfants avaient promis, bien sûr, de s'occuper avec grand soin de leur petit ami à nageoires. Mais il faut bien avouer que faire ami-ami avec un poisson rouge est une occupation bien limitée et les enfants se lassèrent de regarder tourner et évoluer la bestiole dans dix centimètres d'eau. Les parents ne prirent pas toujours le temps de réparer les oublis et négligeaient souvent la pincée de nourriture quotidienne et la corvée de nettoyage du bocal. Aurait dû arriver ce qui arrive inéluctablement dans ces cas-là, on aurait dû retrouver un beau matin le poisson sur le dos. On aurait alors expliqué à l'enfant étonné que Poisson Marcel (je ne sais pas pourquoi mais les poissons rouges s'appellent souvent Marcel) avait rejoint Grand-Mamie au ciel. En guise de funérailles, un bon coup de chasse d'eau, et le tour aurait été joué ! Mais les poissons du colporteur étaient increvables. Ils s'habituaient à l'eau croupie du bocal crasseux, ils s'étaient faits à la rareté de la nourriture, ils s’accommodaient de la solitude. Les enfants ne portaient plus aucun intérêt à ce compagnon insipide, les parents ne voulaient plus s'encombrer du bocal malodorant ; ils n'allaient tout de même pas jeter Marcel à la poubelle comme un vulgaire Lego écrasé ou un Playmobil manchot. Des relents d'humanité leur firent transporter les petits bocaux jusqu'à la rivière et déverser son contenu dans les eaux bourbeuses, ni vu ni connu j't'embrouille ! Ils auraient presque pu croire avoir accompli ainsi une bonne action. Longue vie, petit poisson !… Ils ne croyaient pas si bien dire !
En quelques années les cyprins, dont on ne sut jamais le pays d'origine puisqu'on ne retrouva jamais le colporteur, se plurent dans nos rivières bourbeuses, fraîches l’été et rarement glacées l'hiver, réchauffement climatique oblige. Le plancton y était abondant, tout était en place pour une parfaite adaptation. Les poissons prirent de la taille et de l’embonpoint, le plancton ne suffisant plus pour les nourrir, très rapidement ils mutèrent et s'attaquèrent aux autres poissons, et quand ils eurent écumé les eaux et avalé tous leurs congénères, ils s'en prirent à leur propre descendance. Frayant à longueur d'année et se reproduisant à plaisir, le gobage de leurs enfants aurait dû faire naître en eux une sensation de satiété. Il n'en fut rien, plus ils mangeaient, plus ils grossissaient, plus ils devaient manger. Toute la faune aquatique fut mise à mal avant de disparaître pour le malheur des pécheurs à la ligne. Quand ils eurent écumé l'intérieur des rivières, les cyprins s'attaquèrent à ce qu'il y avait sur l'eau et c'est ainsi que les canards, les cygnes, les poules d'eau disparurent de notre contrée. Mais, me direz-vous, on ne mange pas les canards comme on gobe un poisson, la chair est dure et les os sont difficiles à broyer. Bravo ! vous venez de comprendre que c'est là la grande et effrayante mutation des cyprins. Il ne fallut que quelques générations (et une génération de cyprins, c'est bien court !) pour que la bouche géante avide de nourriture carnée se meuble de plusieurs rangées de longues dents acérées, redoutables et efficaces pour procurer la pâtée quotidienne constituée de petits rongeurs, lapins, chats égarés, ragondins qui erraient inconscients sur les berges. Quelques années avaient suffi à créer ces monstres démesurés et voraces qui terrorisaient la population animale locale.
Maintenant dans le village et au-delà, on avait pris conscience qu'il nous faudrait autant d'années si ce n'est davantage pour se débarrasser des tueurs et on vivait dans la terreur. Bien sûr il arrivait parfois que l'on en attrapât un, on l'exécutait aussitôt et à chaque fois on l'autopsiait. La tâche était immense et désespérante.
C'est lors d'une de ces prises miraculeuses, après avoir ouvert et décortiqué le malabar, que l'on comprit que le combat était d'ores et déjà perdu. Il me faut le courage de vous révéler ce que ce jour maudit, les plus grands savants découvrirent avec effroi sur un cyprin de plus de 2 mètres de long… une chose à laquelle nous, pauvres ignorants, n'aurions jamais prêté attention et qui sema la consternation chez tous les scientifiques du monde entier… les cyprins développaient maintenant un embryon de poumon, oui je dis bien un embryon de poumon, comme le cœlacanthe, notre ancêtre commun.
On nous apprit alors qu'il ne faudrait guère plus de quelques décennies pour que ces géants, ces rois de l'adaptation, sortent des eaux, et respirent le même air que nous. Mais de l'air, il n'y en aurait pas pour tout le monde !
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