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Anonyme
23/11/2020
a aimé ce texte
Bien
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J'ai assez vite cherché le loup dans la description utopique de la Transmanie, et quand j'ai lu ces mots :
Encore jeune, fort et surtout doué d'une santé remarquable, il serait facilement agréé je me suis dit qu'il s'agissait d'un pays de vampires moissonnant les organes de leurs nouveaux immigrants au profit de leurs citoyens bien installés quand ils en avaient besoin. Et puis non, c'est plus simple : l'État de Transmanie a peu de frais de fonctionnement parce que, dans ce pays, c'est marche ou crève ; quand tu n'es plus un citoyen productif, la politesse veut que tu t'effaces et disparaisses sans compliquer les choses. Je dois dire que ça m'a fait plaisir de lire cette histoire. Au cours des mois passés, j'ai entendu au moins un intervenant sur les plateaux télé protester contre les mesures de confinement, tout ça pour éviter la propagation d'une maladie qui n'est vraiment dangereuse que pour les vieux dont on n'a rien à foutre, après tout on a des choses importantes à faire comme produire des bagnoles. Je caricature le propos, bien sûr, mais en gros c'était l'idée. J'ai cru choir de mon canapé. Alors j'apprécie que le texte fustige cette évaluation des humains en fonction de leur capacité de production, mais je trouve que la manière manque de subtilité. Le personnage manque nettement de chair, l'exposition de la situation se fait de manière didactique : elle m'est exposée, je ne la découvre pas par immersion dans le récit. Du coup, j'ai un peu l'impression de lire un article moralisateur, ce qui m'intéresse moins malgré mon adhésion au propos. |
cherbiacuespe
25/11/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Ou comment faire comprendre que tout n'est qu'arbitrage, choix, mesure du pour et du contre.
Une satire plutôt bien vue des chemins sinueux et étranges qu'ont emprunté nos sociétés modernes. On ne supporte plus la vieillesse au même titre qu'on ne répare plus les vieilles automobiles (bien vu!), quand bien même elles seraient en état de faire un bon bout de route supplémentaire. On ne supporte plus de cotiser pour son voisin quitte à ne plus le faire pour soi, en oubliant à fortiori ce qu'est sa propre part de salaire indirect. Si on y ajoute la liberté de mourir dignement, le tableau est bien sombre ! C'est écrit au scalpel, efficace, clair, redoutable. On lit et on se laisse glisser sur la vague d'un sourire caustique. La construction est soignée, limpide, et pas un mot en trop. On est forcément touché par ces contradictions sociétales. Cherbi Acuéspè En EL |
SaulBerenson
26/11/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bravo pour ce texte militant et clairement écrit.
Je ferais bien moi aussi le "pari transmanien", qui propose en fait de vivre moins longtemps, mais en parfaite santé. Le seul problème étant, comme le narrateur, de vieillir sans soins, mais est-ce plus risqué que de rater son suicide ? Le débat est ouvert. Intéressant. |
maria
1/12/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
J'ai beaucoup apprécié la narration limpide et vivante. Peu de dialogues et pourtant les différents acteurs de cette histoire sont très présents, presque visibles. Outre le suicide assisté est aussi abordé le poids et le coût de la maladie et de la vieillesse dans une société. Les Transmaniens ont opté pour une solution radicale et triste pour moi. Triste aussi la solitude de Martin Loin "au bureau de l'humanité". En vingt ans de vie "belle et facile" ne s'est-il fait aucun ami qui aurait pu l'accompagner ? Une nouvelle forte en thèmes et ouverte. Bon travail d'écriture et d'imagination et merci à l'auteur de l'avoir partagé. Maria en E.L. |
Alfin
1/12/2020
a aimé ce texte
Beaucoup
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Bonjour,
Comment faire avancer le débat sur l'euthanasie ? Faire vivre aux lecteurs les deux faces de la pièce. J'aime bien cette double approche d'un même problème. La nouvelle est une sorte de liste de pour et de contre sur un sujet qui est d'actualité. C'est une très belle satire du débat en présentant les deux extrêmes par "l'expérience du vécu". La répétition du nom de famille est un peu lourde, mais je salue l'approche innovante de ce texte qui pourrait faire de nombreux petits aux vu du nombre de débats qui peuplent notre actualité. Merci pour la lecture de votre texte |
Charivari
24/12/2020
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Bonjour.
Je suis très mitigé sur ce conte, vu que la problématique de l'euthanasie ne se pose pas du tout comme ça dans nos sociétés, les fervents défenseurs du suicide assisté étant très généralement aussi partisans d'une sécurité sociale forte et de systèmes de santé d'état universelle payée par les impôts (on va dire globalement "la gauche") tandis que les adversaires, sont plus pour la santé privée (on va dire "la droite")... Donc, du coup, comme votre récit part sur un point de vue que je trouve faussé (un petit détail, les "soins palliatifs", cela fait très peu que l'église est pour, et la droite conservatrice en général, l'idée que la médecine puisse servir à autre chose qu'à "guérir" un patient, cela vient de la même mouvance qui revendique la légalisation de l'euthanasie au nom de la "qualité de vie"), je ne peux pas y adhérer, ni vraiment apprécier une nouvelle, qui d'autre part est assez bien écrite quoique trop "terre à terre" à mon goût. au plaisir de vous lire |
fugace
24/12/2020
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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Belle façon d'aborder le problème de l'euthanasie.
Les Transmaniens la rende quasiment "obligatoire" à partir du moment où on n'est plus jeune, beau, riche et qu'en outre on a des problèmes de santé. Mais qu'en est-il chez nous? Il suffit de regarder un peu les publicités qui ne se réfèrent qu'à des êtres jeunes, qui proposent tel ou tel produit pour lutter contre le vieillissement. Et même si on prend la précaution d'établir des "directives anticipées", on n'a aucune certitude qu'elles seront respectées. Tout est affaire de choix personnel: on est pour ou contre l'euthanasie. Il faut cependant reconnaître objectivement, qu'arrivé à un stade ultime, le monde médical n'a plus la capacité de nous rendre une vie normale. Les coûts médicaux explosent, au détriment bien souvent de soins moins lourds qui pourraient être dispensés à d'autres. Cette nouvelle est superbement bien écrite, elle laisse au final à chacun le choix de la solution personnelle. Merci pour ce moment de réflexion si important. |
Anonyme
20/5/2021
a aimé ce texte
Beaucoup ↑
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J'adore les utopies qui se retournent contre leurs personnages. Une petite remarque, j'ai eu un peu de mal à consentir que Martin se rende compte de l'entourloupe seulement vingt ans après sa naturalisation. La Transmanie paraît suffisamment transparente, même le reportage du Figaro aurait pu l'informer dès le départ.
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