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Sentimental/Romanesque
Cleamolettre : Frôler la vie
 Publié le 07/10/24  -  10 commentaires  -  4734 caractères  -  85 lectures    Autres textes du même auteur

Se rencontrer, se reconnaître, s'évanouir et renaître…


Frôler la vie


Les réveillons me dépriment.

Les oreilles farcies de cris et de vœux lors des douze coups, faire semblant de s’amuser en se prenant des cotillons et des rires gras dans la gueule. Se vriller les tympans sous la musique plein pot et les huîtres gobées dans des « slurps » ragoûtants. Se corner l’iris sous la boule à facettes et les tenues pailletées scintillantes, le nez froissé par les effluves malodorants des danseurs avinés en sueur. Esquiver les tactiles et les bises obligées sous l’amertume des boissons à bulles. Tous mes sens hurlent grâce dans ce genre de soirée. Et je n’ai envie de souhaiter le meilleur à personne, le passé ne m’ayant apporté que le pire.


Cette année, j’ai décidé de m’isoler loin des foules en fausse liesse ou en réelle ivresse. De ne pas me morfondre dans la masse. La montagne me semblait saturée en cette saison. La mer m’a paru un bon retranchement. Même si je n’y baigne plus un orteil depuis des lustres. Et l’hôtel de mon enfance, face à la plage, bradait ses prix l’hiver. Il était désert à mon arrivée, résonnant des bruits de la tempête extérieure. Le patron m’a confirmé que j’étais la seule cliente ce soir-là. J’ai osé réclamer la chambre corail, celle de mes vacances d’été avec mon père, jusqu’à ce que l’océan l’emporte avant que l’adolescence ne me prenne.


En sortant du hall d’accueil pour aller me réfugier dans la solitude et les souvenirs, j’ai heurté une petite fille rousse déguisée dans des vêtements de femme. Si frêle qu’elle a vacillé comme un reflet. J’ai failli lui conseiller d’éviter de sortir : ça soufflait à écorcer les brindilles. Elle avait un visage triste, évanescent et ses grands yeux avides semblaient me questionner. Je me suis fugacement demandé à qui elle était. Mais un sourire poli plus tard je l’avais oubliée.


J’aime la nuit : le soleil ne luit pour personne. Le jour il n’est éteint que pour moi. J’ai arpenté la plage pour assister au concert du vent et à la danse des vagues. L’écume noyait les fragments de coquillages brisés sur le sable, comme ma vie. L’air chassait les nuages et le ciel paraissait décoré comme les sapins déjà flétris jonchant les trottoirs de la ville. Les lampadaires de la promenade bruissaient dans le vide et leur lumière murmurait à mon âme de la laisser entrer dans la noirceur de mes pensées. Mais j’étais lasse. Prise dans la nasse de mes manques.


La silhouette de la gamine est apparue. Elle disparaissait sous un nombre incalculable de couches de laines. Elle avait doublé de volume. Crapahutant dans le sable de guingois, comme un crabe saoul, elle se battait contre le vent dans l’odeur de la marée. Ses cheveux flottant autour d’elle comme des algues rouges.

Ses petites bottines fourrées à talons ont croisé mes pataugas à la hauteur du poste de secours fantôme. Et une mèche rousse est venue titiller mon nez et l’enrober d’un parfum d’agrumes. Je n’ai pu réfréner mon envie de sortir un bout de langue pour lécher ces cheveux au passage et voir s’ils avaient un goût d’orange. Elle a surpris mon geste, s’en est arraché quelques-uns et me les a offerts avant de retourner vers l’hôtel. Je suis restée plantée là, ces quelques fils en main, ils avaient perdu leur couleur dans l’obscurité mais prolongeaient ma ligne de vie. Au loin, un feu sur le sable, semblable à un phare fané, m’a donné froid.


Dans le salon de l’hôtel la petite fille avait posé plusieurs coussins par terre. Étalée dessus, elle fredonnait un air enfantin, une comptine. À ma vue, elle a entouré ses épaules de ses bras, dans un auto-câlin et a embrassé fougueusement le dessus de sa main, comme je le faisais, jeune ado orpheline, pour éprouver un contact. Je me suis installée devant la cheminée, j’ai fermé les yeux pour me concentrer sur le crépitement et tenter de repousser ces sentiments glacés qui m’engourdissaient. J’ai senti la jeune fille venir tourner autour de moi, elle me frôlait, son châle caressait mon visage dans un tourbillon de plus en plus rapide. Son tournoiement me donnait le vertige.


J’ai ouvert la bouche pour avaler une grande bouffée d’air, l’eau salée m’a empli les poumons, réveillant mon corps anesthésié par l’eau glacée et j’ai trouvé la force de revenir vers la plage, toute proche. Comme si le courant n’avait pas voulu de moi et m’avait rejetée vers la terre. Je me suis effondrée sur le sable, les vêtements alourdis, gorgés d’eau, mes cheveux éparpillés comme des algues rouges autour de ma tête. J’ai regardé les étoiles, l’une d’elles filait vers l’espoir.


Un éclat de rire de la gamine m’a réchauffé l’humeur. La cloche de l’église a sonné onze fois et à la douzième, pour cette nouvelle année, le visage de la petite fille rousse s’est penché sur moi, souriant et apaisé.


 
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   Cox   
3/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

C’est un bon texte dont le style et la symbolique, surtout, font l’intérêt. La nouvelle devient intéressante pour moi à partir de l’apparition de la petite fille, là où l’écriture se fait plus légère, avec presque un brin d’onirisme qui interpelle de prime abord mais qui trouve vite une explication.
J’ai vu la gamine comme un personnification du principe vital, qui viendra à bout de la tentative de suicide. On insiste beaucoup sur la couleur radieuse des cheveux j'y ai presque vu une la flamme de la vie, ressortant du décor grisâtre et pluvieux, et brûlant plus fort que les vrais brasiers qui ont perdu leur chaleur pour la narratrice : « Au loin, un feu sur le sable, semblable à un phare fané, m’a donné froid. » (au passage, j’aime beaucoup phare fané).
Elle est chargée d’arômes et de goûts aussi, cette chevelure ; elle interpelle tous les sens, ce qui participe à réveiller l’appétit de la narratrice pour le monde qui l'entoure en la faisant sortir de son apathie ("Je n’ai pu réfréner mon envie de sortir un bout de langue pour lécher ces cheveux au passage et voir s’ils avaient un goût d’orange."). C’est une poignée de ces mêmes cheveux qui prolongera la ligne de vie du perso au sens propre comme au figuré.
La chute est très bien amenée, à travers le mouvement et les sensations, avec encore cette opposition entre la chaleur associée à la petite fille/vie et le froid de la dépression matérialisée ici par l’eau glacée. Détail intéressant, on apprend à la fin que la narratrice est rousse elle aussi, et que la petite fille était peut-être une forme de reflet : la force de vivre, finalement, c’est bien en elle-même qu’elle l’a trouvée.
Bref, un texte court mais assez dense d’idées et d’images pour contenter mon appétit !

Du côté des bémols, j’ai trouvé qu’on versait peut-être un peu fort dans les clichés de la dépressive torturée au début ? Ça m’a un peu rappelé ma période adolescent émo qui restait beaucoup dans son coin pendant les soirées lycéennes, en essayant de se convaincre que c’était par profondeur de caractère plutôt que par bête introversion :p Tout ça pour dire que cette partie est peut-être un peu trop convenue dans la façon dont elle établit le caractère du personnage, et qu’on monte trop vite dans un ton excessivement dramatique pour emporter l’empathie d’un lecteur qui n’a pas encore assez d’éléments (« je n’ai envie de souhaiter le meilleur à personne, le passé ne m’ayant apporté que le pire. », « me réfugier dans la solitude et les souvenirs », « J’aime la nuit : le soleil ne luit pour personne. Le jour il n’est éteint que pour moi. », etc…). Mais ça reste mineur.

Au final, une lecture intéressante avec un style réfléchi et une écriture assez riche pour stimuler le lecteur. Merci pour le partage !

   Donaldo75   
3/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je trouve ce texte fort et l'écriture puissante. Pour ce qui est du second point, le style est certes parfois sophistiqué mais dans le bon sens du terme. En ce qui concerne la force du texte, il tient à la narration, à la manière de raconter ; certes, le style aide beaucoup en la matière mais ce n’est pas la seule raison. La progression narrative amène sans la voir venir l’arrivée de la petite fille rousse ; de ce fait, la nouvelle prend une toute autre dimension cela d’autant plus qu’elle est racontée à la première personne du singulier. L’histoire telle que racontée ici ne résisterait peut-être pas à une lecture simplement analytique mais c’est tant pis ; ici, l’interprétation par le lectorat est une chose, l’impression d’onirisme une autre. Cette dimension onirique rend la lecture prenante et personnellement j’ai débranché la partie raisonnée de mon cerveau pour me laisser aller au plaisir de la lecture.

Bravo !
J’en redemande.

   Dameer   
7/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Hello Cleamolettre,

L’introduction avec sa série d’injonctions à l’infinitif est un bel exercice de style. (J’aurais aimé qu’il se poursuive !)
Le ton est donné : fuir la foule la fête le factice les frôlements pour se retrouver seul face à l’océan dans une introspection avec soi-même.

Un drame est évoqué : "J’ai osé réclamer la chambre corail, celle de mes vacances d’été avec mon père, jusqu’à ce que l’océan l’emporte avant que l’adolescence ne me prenne."

Qui pour moi explique la suite : la narratrice rencontre sur la plage et à l’hôtel cette petite fille rousse, décrite avec soin, son double enfant, et reproduit l’accident qui a emporté son père, mais se raccroche finalement à la vie. Rêve et réalité se mêlent, sans qu’il soit nécessaire de les définir.

Un très beau texte, très dense, qui frôle le drame à chaque ligne dans une grande sobriété.

   Yakamoz   
8/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Tout d’abord, j’ai bien aimé le titre, frôler la vie, frôler la mort, on est toujours sur le fil du rasoir dans ce texte. La narratrice dépressive frôle la vie dans le sens où elle reste à la lisière, en observatrice et n’arrive pas à jouir des plaisirs de l’existence, c’est du moins mon interprétation du titre. Elle hait les réveillons (comme beaucoup je pense, mais n’osent pas le dire), et elle se réfugie cette année-là en solitaire au bord de la mer (j’ai trouvé l’atmosphère de la station balnéaire en hiver bien rendue). Puis une petite fille rousse apparait, rêve ou réalité, qui va finalement la sauver du suicide. La conclusion ouvre sur une lueur d’espoir : pour une fois les douze coups de minuit du nouvel an ne riment pas avec ennui et dégoût mais avec sourire et apaisement. Très beau texte, empreint de mélancolie où l’on frôle la noirceur sans jamais y tomber ! Merci pour ce bon moment de lecture !

   Louis   
10/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Cette nouvelle commence par l’expression d’une détestation des réveillons ; « Les réveillons me dépriment » : déclare d’emblée la narratrice.
Qu’est-ce qui est "déprimant" pour elle dans de telles fêtes ?
On y célèbre faussement une "nouvelle année", un renouveau, alors que rien de vraiment nouveau ne se produit.
On y profère des « vœux » pour le meilleur, qui ne sont que simples espérances, passives attentes, magiques formules inopérantes, quand le passé, dont la locutrice affirme ne lui avoir « apporté que le pire », se poursuit dans le présent, et ne peut en rien connaître de nouveau dans l’avenir par l’effet d’un calendrier et la vanité de l’expression convenue des souhaits.
On y fait donc « semblant de s’amuser » dans ces soirées, en une « fausse liesse », puisqu’aucune raison véritable de se réjouir ne se présente ; rien sinon une date conventionnelle sur un calendrier, porteuse d’aucune véritable nouveauté.

Ce renouveau véritable, au moins pour elle-même, la locutrice décide activement de le rechercher, mieux de le produire, loin de l’attente passive de la réalisation des simples « vœux ».

L’initiation du processus d’un renouveau commence par un isolement :
« Cette année, j’ai décidé de m’isoler »
Cet isolement ne vise pas tant à se mettre à l’écart « loin des foules en fausse liesse », qu’à se retrouver soi-même.
Non pas se « morfondre dans la masse », non pas s’y fondre, s’y effacer, s’y perdre, et se « morfondre » peut s’entendre : "mort-fondre" ; mais se retrouver, alors que l'on est en perte de soi, en perte de vie.
Or ces retrouvailles avec soi-même consistent avant tout à renouer les fils de son histoire personnelle. Chacun n’est-il pas soi-même par cette histoire singulière qui le constitue ?

Au lieu de se tourner directement vers l’année nouvelle qui s’ouvre, dans un oubli de soi au sein de la « masse », au rebours de tant d’autres, elle fait donc retour vers son passé, se rend au bord de la mer, sur les lieux de vacances du temps de son adolescence, là encore où elle a perdu son père.

Lorsqu’elle croise une « petite fille rousse » dans le hall de l’hôtel où elle séjourne, alors que le patron de l’établissement lui a « confirmé être la seule cliente ce soir-là », on comprend que cette fille rousse qui ne peut pas, ne devrait pas être physiquement présente, n’est autre que son double fantasmé, double d’elle-même lorsqu’elle était jeune. Rousse comme elle l’est elle-même. Un double, donc, une ombre, un « reflet », et c’est bien ainsi qu’elle apparaît : « Si frêle qu’elle a vacillé comme un reflet. »
Ainsi la jeune ado qu’elle a été n’est pas morte, elle survit en elle adulte, mais au cours de cette soirée, projetée hors d’elle, toujours en souffrance, toujours « orpheline », « elle avait un visage triste, évanescent ». Évanescence qui confirme son aspect spectral, fantomatique, fantasmatique.

La narratrice n’échappe pas à la mélancolie et à son "soleil noir" en ce lieu de son enfance ; elle souffre d’une vie brisée, comme « les fragments de coquillage dans le sable ». Le paysage ne lui parle que d’elle, de son état d’âme, et n’en est lui aussi que le sombre reflet.

La jeune fille lui réapparaît à plusieurs reprises.
Ses cheveux ont le goût de son enfance, « un parfum d’agrumes » et les mèches rouges qu’elle lui a offertes lui semblent pareilles à des « fils » qui « prolongeaient » sa « ligne de vie ».
Ainsi les fils sont retrouvés qui relient les deux femmes, qui n'en font qu'une en deux temps distincts, tissent leur histoire commune, leur donne son "fil rouge", de l’enfance à l’âge adulte. Des fils teintés rouge. Imprégnés de mer et d’océan : « algues rouges ». La jeune fille est une enfant de la mer, « crapahutant sur le sable », dans une ivresse, non pas de nouvel-an, mais d’océan : « comme un crabe saoul ». Son lien est intime avec la mer, lieu du séjour à jamais du père.

La scène finale précipite le cours du processus par lequel s’effectue un véritable renouvellement, celle dans laquelle, réelle ou fantasmée, la narratrice rentre dans la mer ; elle ne la « frôle » pas, mais frôle la mort, et manque de se noyer.
La teneur symbolique de la scène est forte.
La narratrice meurt symboliquement dans cette mer, lieu de son malheur d’ « orpheline », lieu d’une vie « brisée », pour renaître.
Elle rompt avec cette adolescence triste qui la hantait toujours, répète l’équivalent de ce rite de passage pratiqué dans les sociétés traditionnelles, par lequel on meurt symboliquement à l’enfance pour renaître à l’âge adulte.
Elle accomplit le deuil de son adolescence triste et mélancolique.
Et renoue, par le fil rouge d’une "mèche", avec l’enfance, celle qu’elle a connu avant que la vie "se brise".
La mort symbolique ne s’accompagne pas de l’oubli et de l’effacement de l’enfance, au contraire.
Et ce qui « frôle » la narratrice quand elle-même frôle la mort, c’est ce qui veut vivre vraiment, et non seulement survivre, chez la jeune adolescente qui se frotte contre elle comme la pointe rouge d’une allumette, pour redonner la flamme de vie à celle dont elle est le double, pour revivifier celle qu’elle hante toujours.

Quand sonne le douzième coup de minuit, quand l’année en cours s’achève, l’an nouveau qui commence est vraiment nouveau. Le fil du temps ouvert sur l'avenir semble reprendre vraiment, dans une espérance neuve : « J’ai regardé les étoiles, l’une d’elle filait vers l’espoir ».
Le fil rouge de sa vie est renoué, ce fil d’une chevelure d’adolescente, fil retrouvé, quand il avait été brisé au moment de la disparition du père.
« Le visage de la petite fille rousse » ne s’évanouit pas, mais « s’est penché sur moi, souriant et apaisé »

Le sens ancien de la fête est retrouvé, dans le sens d’un rituel de passage à un état nouveau de l’existence.
Juste après Noël, une pâque avant l’heure.

Merci Cleamolettre pour ce texte émouvant, qui a su dégager ou construire avec subtilité la psychologie de la narratrice.

   papipoete   
12/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Cleamolettre
Lire votre récit jusqu'à la dernière ligne, et comprendre que cette fêtarde, que la fiesta n'amuse pas ( surtout la dernière de l'année, où chacun se souhaite " bonne année " ) n'a plus envie de repartir pour douze mois et l'océan sera sa dernière piste de bal...
NB la trame avec cette petite gamine rousse, qui va et vient comme un zombie dans la tête de l'héroïne, maintient une atmosphère étrange.
la mer ne veut pas de cette âme en peine, et nous crions avec la petiote
" réveille-toi ! souris-moi ! "
j'ai bien aimé le début, avec ces " esquiver les tactiles et les bises obligées..." mais plein d'autres passages, adroitement évoqués.
au début, puis développé, nous voyons un portrait tellement dramatique pathétique mais au fur et à mesure, le sourire point au coin de nos lèvres.

   Geigei   
12/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

brrr, il y a un côté "Shining" dans cette histoire, avec une enfant vue en hallucination.

C'est noir. Un drame passé pourrait être la cause d'une profonde mélancolie.
Je lis "le soleil ne luit pour personne. Le jour il n’est éteint que pour moi." La protagoniste aurait-elle le monopole de la mélancolie ? C'est ainsi qu'elle le ressent.

Le mot "ragoûtants" me semble utilisé à contre-emploi.

L'ambiance gore est bien suggérée.

   MarieL   
12/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un très bel écrit, intense et touchant.

L'expression est maîtrisée, un art des formules profondes et des remarques fines.

C'est une lecture aux rives du souvenir et de l'imaginaire dont on se souviendra !

   Malitorne   
17/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
La période des fêtes est tristement connue pour sa hausse des tentatives de suicide, votre texte en est la parfaite illustration. Insupportable pour les âmes seules ou abîmées de voir les autres s’amuser alors qu’elles se débattent avec leurs démons. Je n’aime pas trop l’exercice méprisant qui consiste à dévaloriser les fêtes populaires – laissez-nous un peu de joie dans ce monde sinistre – mais vu le contexte de la narratrice ça se comprend.
Un ton poétique pour une fin heureuse, comme quoi le désespoir n’était pas absolu. C’est bien connu, il faut parfois toucher le fond pour rebondir, quand on touche du doigt la mort l'instinct de vie ressurgit. Joli texte plein de sensibilité.

   Pepito   
17/10/2024
Attiré par un pseudo comme je les aime. ^^

Magnifique écriture, dont le spleen vous entraine dans sa danse macabre. On devine très tôt que la gamine est un autre moi (hôtel désert), mais cela n’a pas vraiment d’importance. On se laisse couler.

Voilà pour la forme, pour le fond, je suis toujours surpris par affres déclinées à l’infini sur la perte d’un parent. Je me demande toujours ce qu’il en serait pour la mort d’un enfant… Mais le but n’est pas d’équilibrer les proportions. Les souffrances ne se calculent pas.

Merci pour cette belle lecture.

Pepito


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