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Laboniris
Concours : La caverne matricielle [concours]
 Publié le 05/11/24  -  8 commentaires  -  5582 caractères  -  55 lectures    Autres textes du même auteur

À la frontière de la narration.


La caverne matricielle [concours]


Ce texte est une participation au concours n° 36 : Des courts littéraires atypiques

(informations sur ce concours).



Anthropologie des Mythes - résumé cours 13/09/2024

Intervenant A Vinot (Lab LinCS-USHStrasbrg)


Mythe de la caverne matricielle


Contexte historique :

Récit fragmentaire gravé sur tablettes d’argile - site archéologique Oued Beht, Maroc actuel. Env. 3000 av. J.-C.

Recherches mettent à jour complexe agricole immense, carrefour échanges culturels/commerciaux dans région/époque préhistorique encore peu documentées

Texte cunéiforme - sumérogrammes apparentés à émesal, l’un des deux sociolectes du sumérien - langue morte isolée remplacée par akkadien. Jusqu’au Ier millénaire av.J.- C. région Nippur. Mésopotamie, Irak actuel.

Découvertes : nombreuses questions car éloignement géographique + de 6000 km.

Nature du dialecte émesal étonnante : langue récits mythologiques uniquement utilisés par prêtresses/femmes à Nippur : hypothèse société agricole matriarcale - fin du néolithique.


Présentation mythe : dit tablette de Lalartu (Esprit, apparition, fantôme : sumérien)


Lalartu sépare le ciel de la terre. Il dépose sur la surface stérile du sol un premier être. La terre est étendue désertique, le ciel infini et incolore. L’être erre longtemps jusqu’au jour où il découvre une caverne dans laquelle s’abriter. Épuisé, il entre, s’allonge sur le sol sablonneux en provoquant un nuage de poussière et s’endort […] la première nuit.

Au réveil, il sort de la caverne et ressent sur son visage des vents tourbillonnants. Le vent est si fort qu’il entre à l’intérieur de sa bouche, fait gonfler sa poitrine. C’est le premier jour-souffle (logogramme renvoie à deux lemmes linguistiques différents).

Ne pouvant se déplacer à cause de la poussière, l’être retourne dans la caverne. Lalartu le nomme Illu : le maître des vents. (Enlil = divinité vent sumérien [trilogie sémantique air/vent/souffle] créée par dieu originel Nammu - de Lil = atmosphère, espace entre ciel et terre)

Dans la caverne, il voit sur le sol sa forme imprimée. Intrigué, il suit du doigt le contour, se relève et voit sa main d’appui dessinée à côté. Il reproduit son geste sur le sable puis à l’aide de ses doigts, dessine des points, des cercles et laisse traîner sa main sur le sol [y imprimant] de grandes lignes sinueuses dans le sable autour de sa silhouette. Le sol de la caverne est à présent de formes.

[…]

Illu ressort de la grotte, il fait nuit et le vent est retombé. Le ciel est constellé de point lumineux de toutes tailles. Illu reste à l’entrée de la grotte à contempler le spectacle jusqu’à ce que l’une des étoiles grossisse, chasse la nuit et colore le ciel et la terre. La terre apparaît couverte de reliefs entre lesquels serpentent des « chemins d’eau » (kaskala).

Illu voit marcher vers lui un être qui lui ressemble mais qui n’est qu’une « image-empreinte » de lui-même (de su—tag : décorer, toucher). Il le nomme (Homme) et lui ordonne de parcourir les berges des cours d’eau et de revenir lui raconter tout ce qu’il découvre.

Illu retourne dans la caverne, ramasse un caillou et commence à graver les murs. Les dessins déformés par les parois créent de nouvelles formes, des êtres et des choses qu’il n’a jamais vus. Quand l’Homme revient, Illu lui montre les dessins sur les parois. Il lui demande s’il a rencontré ces formes et comment il les nomme.


Analyse :

Mythe cosmologique-création du monde. Présente rôle de caverne/grotte comme puissance créatrice dans acte de représentation (gravures-peintures pariétales/rupestres).


Rôles cavernes/grottes au Paléolithique :

Zone de chasse animaux qui y vivent : ours, lion des cavernes…

Zone de refuge et de vie : protection contre éléments/bêtes sauvages

Lieu de communication :

Transmission connaissances : représentations symboliques du monde (bestiaires, calendriers). Expression artistique.

Socialité : pratiques rituelles/initiations : à travers musique et chant (Reznikoff-Dauvois 1988) peinture et gravure. Transmission des croyances.

Espace magique : lieu connexion avec morts, ancêtres, esprits. La paroi = membrane de contact (Travaux Jean Clottes).


Particularité du mythe :

– La création = transmission en cascade : Lalartu/démiurge-grotte : Illu/Dieu - dessin : /Homme nomme les choses créées


– La grotte est matrice : dessins/gravures créent objets dans monde réel

Ex : Erdstalls : tunnels partout en Europe, probablement MA = conduit étroit avec « glissement de sortie » : hypothèse rite initiatique type guérison par accouchement depuis monde sous-terrain.

Équivalent enterrement placenta nouveau-né, filiation ancêtres/au-delà - monde souterrain d’où provient l’enfant.


– Homme non issu de la terre (= trad de sumérien à chrétien) mais empreinte du Dieu. L’acte créatif primordial n’est pas le Verbe mais le dessin


Ouverture :

Proche hypothèse Le Quellec (Art des cavernes et mythe d’émergence - 2022) :

Existence mythe universel ancien décrivant émergence êtres vivants et de toutes choses présents originellement sous terre qui découvrent l’existence d’un monde « supérieur » qu’ils atteignent en y accédant par le biais des grottes.


Prochain cours : la femme originelle


 
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   Vilmon   
14/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
J'aime bien la forme du texte, une sorte de rapport de synthèse de recherche, c'est intéressante. Mais j'ai vite perdu l'intérêt de lire les détails, trop lourd, trop d'informations de référence. J'ai trouvé le mythe trop "léger" et long pour décrire comment un homme est arrivé à avoir l'inspiration de dessiner sur les murs d'une caverne. Je ne suis pas anthropologue, mais un mythe aurait-il simplement dit qu'un dieu est venu inspiré la main d'un homme en place d'expliquer toute la mécanique de l'apprentissage silhouette au sol vers forme dessinée au mur ? Approche intéressante que la communication s'est d'abord fait par le dessin plutôt que par les mots.

   wancyrs   
15/10/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Salut,

Si je faisais partie d'un cours pareil c'est sûr que je raterai mon diplôme de fin d'année. On est un peu trop dans des demi affirmations, des balbutiements, des spéculations... c'est peut-être cela le but de la manœuvre ici, l'écriture n'a pas réussi a le rendre assez intéressant pour me toucher. Je vois la prouesse intellectuelle, mais mon truc c'est l'émotion : désolé !

Bonne chance pour le concours !

   Cox   
25/10/2024
trouve l'écriture
très perfectible
et
aime un peu
Hm, c'est court ✔. C'est atypique ✔. Mais la question se pose: est-ce littéraire? (❌?)

Le texte se présente en trois parties. La première et la dernière (intro/conclusion) sont sous forme de prise de notes dans lesquelles l'auteur semble s'appliquer à bien nous montrer qu'il connaît du jargon technique. Pour moi, l’écriture dans ces deux parties est assez indigeste et scolaire, littéralement. Bin oui, c’est l’idée, me direz-vous. Mais est-ce une bonne idée ? J’aurais du mal à répondre oui, tant ces paragraphes ont été laborieux à lire pour moi ; je n’ai pas réussi à les parcourir sans sauter de lignes. Ça me paraît plutôt antilittéraire. Original ceci dit, mais une idée n'est pas bonne pour être originale

La partie du milieu pourrait venir apporter le « littéraire » du "court littéraire atypique", mais elle pose pour moi un triple problème. Primo, on sort d’un seul coup de la logique de prise de notes. Plus d’abréviations, et plus de phrases nominales : l’étudiant a soudainement le temps de retranscrire des descriptions du genre : « Le ciel est constellé de point lumineux de toutes tailles. ». J’ai d’abord pensé que c’était un extrait de texte collé au milieu de sa prise de note, mais il y a des coquilles et il reste quelques parenthèses linguistiques qui laissent à penser que ça a effectivement été noté par l’élève. Secundo, malgré cette franche rupture de style, l’auteur n’en profite pas pour proposer un contenu plus littéraire. On n’est plus en prise de note, mais ça reste très sec et guindé, résumé condensé et factuel du mythe. Je trouve ça super dommage. Le texte aurait pu être intéressant si on établissait d’un seul coup un contraste violent vers un style soudainement lyrique, ou épique ou liturgique… L'effet produit suffirait largement à justifier l'entorse à la logique: on se libèrerait du cours pesant pour se livrer avec soulagement à une partie plus onirique. Ici on reste dans une demi-mesure avec cette réécriture de mythe très racontée qui ne parvient pas vraiment à apporter un argument littéraire, mais qui dénote juste un peu du reste et me laisse perplexe quant à la cohérence et aux intentions de l’auteur. Je ne comprends plus trop l’idée. Enfin, mes maigres recherches n’ont pas bien réussi à établir si le mythe est inventé par l’auteur ou non. Je trouve trace de certaines divinités (Enlil/Illu) mais pas d’autres (Lalartu), et les mythes de création sumériens semblent en général plutôt associés à un gars du nom d’Enki, pour ce que google veut bien m'en dire.

Le bon point c'est que la discussion sur le mythe est intéressante en soi (et c'est pour refléter ça que j'ai mis "j'aime un peu", legérement contre mon vrai ressenti). Mais j’ai du mal à voir le tout comme une proposition littéraire.
J’ai l’impression que l’auteur s’est un peu perdu dans sa démonstration technique, trop occupé à rouler des mécaniques lexicales pour ménager une lecture prenante ou agréable. Ça m’embête un peu de sanctionner ce texte qui a sûrement demandé plus de boulot que la plupart des autres propositions, mais reste que le résultat donne dans l’ensemble une lecture-punition pour moi. Je lirais ça beaucoup plus volontiers en réflexion/dissertation avec une rédaction propre et une analyse plus poussée. En l'état, je ne peux pas m'empêcher de penser que le texte se saborde tout seul dans un exercice de style sans grand intérêt à la lecture.

   Donaldo75   
25/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Après lecture de ce texte, je me suis dit qu'il était bien dans l'esprit du concours. La prise de risque en choisissant cette forme rédactionnelle m'a plu car elle peut rebuter plus d'un lecteur. Je suis rentré dans le sujet alors que personnellement je n'aime pas les détails et les analyses de tous genres dans les nouvelles. Pourquoi ? Parce que justement ce texte annonce la couleur d'entrée de jeu, que sa nature implique forcément des détails, des analyses et que si je ne veux pas en lire alors il me suffit de passer mon tour et d'aller voir un autre texte. Du coup, j'étais préparé et j'ai tenté le coup. Et je ne le regrette pas.

Bravo pour la prise de risques.

   Catelena   
5/11/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Un dieu de l'Univers avec son instrument, l'homme, à l'orée de la communication. Par le dessin d'abord, puis viendront les mots, dessins sophistiqués s'il en est...

J'ai du mal à adhérer à l'histoire cafouillante qui m'est contée. L'allégorie de la Caverne est trop présente en parallèle.

D'autant plus de mal à adhérer, que l'analyse me noie à vouloir trop se la jouer analyse pro. J'ai l'impression de me perdre dans un manuel de paléontologie écrit en sinogrammes destiné au grand public et dont l'éditeur aurait oublié de demander la version vulgarisée.

Dommage, car j'aime beaucoup la paléontologie, et l'histoire démarrait plutôt bien avec un Lalartu découvrant le monde, à moins que ce ne soit Illu... Mais elle se complexifie beaucoup trop et le fil s'échappe et me perd définitivement.

   Dameer   
5/11/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Hello,

J'ai commencé au début à vérifier tous les vocables que je ne connaissais pas, et puis au bout d'un temps, trop de termes à vérifier j'ai perdu patience et perdu pied.
Un mythe de la création, un de plus à avaler ?
Non, merci, je m'en tiens à l'enseignement des 3 religions du Livre.

Et puis côté littéraire, rien qui m'émeuve ici non plus.
Tant pis !

   Provencao   
5/11/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour,

Que cette disparité soit dénommée « caverne», « matricielle» ou « zone de refuge », il y va à chaque fois de notre confrontation à une part de la réalité qui ne se prête à son adjonction dans le monde des signes qu’en achalant la lisibilité immédiate de ceux-ci.

En même temps, ce n’est qu’à la condition que cette disparité du réel soit fidèlement reconnue et analysée dans le respect de ses propres lignes de force, que se perce en elle un espace d’accueil et de simplicité pour les mots usités.

   papipoete   
6/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour concurrent
Comment sous forme presque télégraphique, évoquer le premier jour de l'homme, à partir de sable, poussière, vent ?
Se découvrir " humanoïde " sous la forme de sa propre silhouette, croiser un semblable, et l'envoyant au-dehors, lui commander de lui rapporter toute ressemblance avec soi-même...
NB faire court avec un tel sujet, me semble bien immense gageure, et finalement m'épate par cette somme de notes techniques, tellement précises...comme écrites sur Pierre de Rosette !
j'ai eu l'instant de vous lire, l'impression d'être le scribe de Champollion, me disant :
- veuillez noter ceci, et puis cela, et puis...
Un récit extraordinaire, que cette " caverne matricielle "


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