Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Humour/Détente
Corentin : Les Aventuriers de l'Amérion - Chapitre 19 : Prison Break
 Publié le 17/03/08  -  2 commentaires  -  14773 caractères  -  12 lectures    Autres textes du même auteur

C'est le grand soir, Michael Scofield va enfin s'évader de prison.

Cette histoire a été écrite à 4 mains, par celles de Corentin et Sébastien, deux abrutis sévissant par l'écriture de textes tous plus idiots les uns que les autres... Bonne lecture.
Épisode précédent
Épisode précédent


Les Aventuriers de l'Amérion - Chapitre 19 : Prison Break


Quelques instants plus tard, les prisonniers tenaient un conciliabule à l’écart du geôlier, ligoté par les bons soins de Brossard.


- Bon, que fait-on de lui ? demanda Tipek.

- Capitaine IL MENT ! C’est beaucoup trop pourri comme nom pour être vrai ! chuchota Von Dutch.

- Bon Von Dutch pour la dernière fois cessez de dire des conneries !

- On pourrait peut-être lui demander où se trouve Klezb, proposa Lumi, fort à propos.


Tous se tournèrent vers elle, interdits, puis reprirent leur conversation.


- J’ai une super idée ! sursauta Brossard. Si on lui demandait où est Klebz ?

- Ah ouais !

- Super !

- Trop bien !


Lumi leva les yeux au ciel, enfin au plafond, tandis que Brossard faisait volte-face et se jetait pour la seconde fois sur l’infortuné geôlier. Quelques torgnoles inutiles mais cathartiques eurent bien vite raison des scrupules de Skofüld.


- Bon je ne devrais pas, c’est mal, mais je vais tout vous dire. Mais vraiment ce que je fais c’est très vilain ! Saâr Causee ne va pas être content !

- Saâr Causee c’est ton chef, le grand fou, là ? questionna Tipek, qui s’améliorait de minute en minute au niveau interrogatoire.

- Oui oui, c’est lui. Il ne veut pas que vous soyez en contact avec votre ami car cela pourrait interférer avec le processus de neuneuïsation. Bientôt vous serez séparés, vous aussi.

- C’est c’qu’on va voir, pesta Brossard.

- Tcht laissez-le finir, bordel ! lui enjoignit Von Dutch.

- Klebz n’est pas très loin, à quelques huttes de celle-ci. Mais prenez garde : il ne vous reconnaîtra peut-être pas !


Tipek prit note du conseil, et exposa son plan à ses subordonnés, plus pour information que pour accord étant donné que c’était lui le chef, nom d’une pipe. Le plan était le suivant : pas de plan. Brossard fut immédiatement d’accord et entreprit de convaincre Lumi qui émettait quelques réserves. Deux minutes plus tard tout le monde s’apprêtait à sortir, d’autant que l’aube pointait à l’horizon. Skofüld avait en effet révélé à l’équipage de l’Amérion que les indigènes sacrifiaient au rituel de Grhaa’ssmat le dieu biture, et ce, tous les matins. Ils étaient donc en mode hamac jusqu’au milieu de l’après-midi pour les lève-tôt. Il faudrait toutefois ne pas faire trop de bruit, sinon c’est pas drôle. Lorsque les cinq mülütÄres furent prêts, Skofüld lâcha la question qui lui serrait les tripes depuis tout à l’heure.


- Dites vous… vous avez pas envie de m’emmener, des fois ? Non parce que bon, la chasse, la nature, bouffer des baies et tout ça c’est sympa, mais à part mon chef et quelques autres, tout le monde est neuneu ici, et je m’emmerde sec. En plus mon chef il est un p’tit peu fou, tout ça…

- D’ailleurs pourquoi n’es-tu pas neuneu, toi ? Le venin de krukruk n’a pas d’effet sur toi ? interrogea Lumi, toujours en quête de connaissances (même si ça ne parle pas de paraboles).

- Non, effectivement, je suis immunisé. Nous ne sommes que quelques-uns comme ça. Ceux qui voulaient bien se rallier à la cause de Saâr Causee sont encore là, les autres ont été soumis à la torture de la Star Academy puis jetés en pâture aux grandes maisons de disques.

- Hein ?

- Non rien, laissez tomber.


Après une rapide concertation, Lumi, Von Dutch et les autres ne savaient pas quoi faire. D’où l’intérêt de la concertation, d’ailleurs. D’un côté Skofüld avait l’air plutôt sympathique, et il pourrait leur servir de guide, mais de l’autre ils n’étaient pas spécialement chauds pour embarquer un indigène. Et puis il pouvait très bien être réellement à la solde de Saâr Causee, et se révéler bien plus dangereux que son faciès rubicond ne le laissait suggérer. Tipek trancha finalement, en décrétant qu’ils ne pouvaient tout de même pas laisser ce pauvre bougre entre les mains de ces terribles sauvages mangeurs de chair fraîche et violeurs de poules. Hrm. Ils emmèneraient donc Skofüld, en souhaitant de tout leur cœur qu’il ne soit pas perfide comme un Hobbit.


- Très bien, allons-y, annonça Tipek, façon chef d’équipe.


Ils sortirent de la hutte comme les deux soleils commençaient à poindre à l’opposé l’un de l’autre. Les trajectoires astrales doivent être un sacré bordel, pensa Von Dutch, toujours prompt à la réflexion utile. Un rapide coup d’œil à droite puis à gauche leur apprit que le campement était plutôt calme, et Skofüld fut chargé de guider le petit groupe jusqu’à la hutte dans laquelle Klebz était retenu prisonnier. Ils progressaient en file indienne à pas de blérosaure tacheté, tant ils redoutaient – même Skofüld – d’être surpris par l’un des sbires de Saâr Causee. Un furtif jetage de coup d’œil (le coup d’œil devenait leur arme principale, d’ailleurs c’était leur seule arme) au coin d’une hutte ronde révéla à Skofüld un autochtone, armé d’une sarbacane.


- Plus un mouvement, plus un souffle, plus un reniflement ni rien. Je connais bien cet homme, il s’appelle Hf’ranss IskabrÄl et il s’y connaît en jets de sarbacane !

- Brossard, chuchota Tipek, neutralisez-le. Discrètement !


L’heure n’était plus à la rigolade, même pour Hank qui d’ordinaire foutait fréquemment les pieds dans le plat. Il savait se tenir. Contournant Lumi, Tipek et Skofüld, il s’approcha sur la pointe des bottes du garde et lui asséna un middeul-kick de force 3 sur l’échelle de Maschüm en plein dans la nuque. Le misérable s’écroula dans un gronff sourd qui n’était pas sans rappeler le bruit du breuâr à toison soyeuse apprivoisé lorsqu’il s’affale dans son panier. Brossard afficha un sourire satisfait, et fit un signe de la main indiquant que c’était bon, il l’avait séché. Les six larrons reprirent leur chemin non sans piétiner copieusement IskabrÄl, lorsque Hal eut un soubresaut.


- Ha merde !

- Que se passe-t-il, souffla Tipek, agacé de devoir s’arrêter tous les mètres.

- Bin… Wall-ID ! Il est où ?

- Hou merde oui, tiens… Heu… Au vaisseau, peut-être ? Bon, la vie de Klebz est plus importante que celle de ce couillon de robot qui ne sait même pas nous suivre. Nous verrons cela plus tard. Ne perdons pas de temps !


Skofüld reprit la tête du groupe, et ils arrivèrent bientôt devant la hutte qui retenait Klebz, probablement bien dans le cirage. Tipek chargea Von Dutch et Brossard de monter la garde, en cas de coup dur, et il pénétra avec Lumi et Hal dans la hutte. Klebz gisait, inconscient, sur un lit de feuilles de calbardier.


- Klebz, chuchota Tipek. Lumi, il est inconscient. Faites-lui le bouche à truffe.

- Quoi ? Mais pourquoi moi ?

- Hmm parce que vous avez une bouche à p… euh parce que je vous l’ordonne.


Résignée, le caporal s’approcha de Klebz, puis se retourna vers le capitaine.


- Il dort, capitaine, je l’entends ronfloter. Ce gros cul dort pendant que nous on se fait ligoter et piquouser ! s’emporta-t-elle.

- Tcht calmez-vous et réveillez-le. Je vais voir si tout va bien dehors.


Tipek se faufila en dehors de la hutte, et alla parler à voix basse avec Brossard et Von Dutch, tenant Skofüld un peu à l'écart.

Brossard fit semblant de ne pas trop s'intéresser, mais il flippait quand même grave sa mère que Klebz ne soit amoché. C'était quand même son pote, nom d’un klouklouk à pédoncule renâclant ! Ils n'avaient pas fait leurs classes ensemble, mais c'était tout comme. Ils avaient combattu côte à côte, paumés dans les marécages sur la planète Viaitnahm, et ça n'avait pas été facile. Klebz avait failli y perdre la truffe, lors de cet assaut resté célèbre sur la fabrique de Nuokemahm. Oui, Brossard avait peur. Mais jamais, jamais il n'oserait l'avouer.


- Bon alors, comment va notre mécanichien ? demanda Von Dutch.

- Je sais pas trop, il est encore dans le coltard, fit Tipek. Il va probablement falloir le transporter.

- Ok, bon, et qu'est-ce qu'on fait de Skofüld ? Z'êtes sûr de vouloir l'emmener ?

- Oui, ma décision est prise, fit Tipek avec ses grands airs de leader.

- Mais capitaine, il est chauve, et puis il a des tatouages partout sur le corps, il est tout chelou ce mec, je le sens pas !

- Brossard, fermez-là !

- Et puis il est beau gosse, il va vous pécho Lumi, moi j'vous l'dis ! asséna l’intendant.


Bien joué, Von Dutch ! pensa Brossard. Tu as trouvé le bon angle d'attaque ! Tipek hésita un instant, mais resta sur ses positions.


- Capitaaaaine !!!


C'était Lumi. Tout le monde accourut dans la hutte.


- Capitaine, c'est Klebz ! Je l'ai réveillé, mais apparemment ça va pas fort...

- Comment ça ? Klebz, ça roule, mec ?

- Oulah... J'ai dormi comme une marmite, les gars !


Tout le monde se regarda en silence, pendant que Klebz se léchait la patte, l’air de se dire que ça n’allait vraiment pas fort, en effet.


- Klebz ! Tu peux marcher ? fit Brossard.

- Ça va être tendu... J'ai pris une de ces caisses ! Mais on est où, là ?

- Bon, on va t'aider !


Brossard et Von Dutch prirent le seconde classe par les aisselles, et ça ne sentait guère la rose, mais ils n'avaient pas franchement le temps de se plaindre. Ce fut donc un convoi exceptionnel qui sortit de la hutte, avec des éclaireurs et des escortes autour d'un Klebz complètement ravagé, uniquement soutenu par Von Dutch et Brossard, qui ne se voyaient pas refaire tout le chemin de la veille comme ça. Le petit groupe fila dans une direction, qui semblait être la bonne, malgré les avertissements de Skofüld. Ils arrivèrent au pied d'une immense muraille en bois de kaleubardier centenaire.


- Je le crois pas, ça ! Depuis QUAND y a-t-il une enceinte ici, dans ce village tout pourri ? pesta Tipek.

- Je vous l'avais dit, mais vous ne m'avez pas écouté ! se défendit Skofüld.

- Voyons voir, c'est épais comment ? demanda Hal. Capitaine, vous pensez que votre ouvre-boîte... ?

- Non, c'est l'échec ! fit Tipek.

- Bon, allez, Skofüld, dis-nous tout ! Par où qu'on sort ? s'énerva Brossard.

- Par là où vous êtes entrés hier soir.

- À savoir, môssieur je sais tout ?

- Par la porte d'entrée.


Brossard sentit le doux frisson de la honte lui parcourir l’échine, mais soulever les trois tonnes et quelques neuf cent kilos de Klebz était suffisamment épuisant pour le lui faire oublier, d’autant plus que la gravité sur cette planète était pas mal supérieure à la gravité terrestre. En bref, Klebz était une enclume, poilue certes, mais une enclume quand même.


- Mais QUELLE porte ? hallucina Von Dutch, au bord de l'anéantissement.

- C'est au nord du village, vous avez eu du bol hier soir, c'était ouvert et vous êtes tombés pile dessus !

- Bon, ne traînons pas ! fit Tipek en filant vers le nord.

- Ah oui, mais non, la porte est sûrement fermée !


Ça tourne au plan pourri bien velu, c’t’histoire, pensa Tipek. Heureusement, Skofüld, Maïkeule de son prénom, semblait avoir plus d'une corde à son pagne. Il fit passer le petit groupe par quelques méandres, contournant des cases où ça ronflait dans tous les sens, puis il fit franchir à tout le monde la petite rivière du village où flottaient des restes de barakooda écaillés, et où Von Dutch ne trouva rien de mieux à faire que de s’ouvrir le pied sur une vieille moule faisandée. Arrivé non loin de l’entrée, Skofüld prit un air grave – ou constipé, c’est selon – et fit signe à tout le monde de stopper. Klebz était tellement lourd que Von Dutch n’en pouvait plus et était en train de tourner de l’œil. Hal prit la relève, et Tipek vint épauler Brossard qui galérait quand même un peu lui aussi.


- C’est pas bon, ça, il y a deux sentinelles dans les postes de garde ! souffla Tipek.

- Mais je croyais que vous étiez des attardés congénitaux, en plus d’être des krukrukaïnomanes ? Vous savez monter la garde, et tout ? s’étonna Von Dutch.

- Bin, on a appris à surveiller le garde-manger et, vous savez, de fil en aiguille…

- Ah ouais, je vois ! On commence par monter la garde, puis on se fait la guerre et, quelques milliers d’années plus tard, ça finit en bombe atomique.

- L’Homme dans toute sa splendeur, fit Tipek. Mais, sans déconner, Skofüld, comment on se tire de ton village tout moisi ?


Skofüld réfléchit un instant, puis il s’agenouilla et dessina quelque chose sur le sol avec une vieille brindille. Il en prit une autre, qu’il planta et inclina en observant le double soleil, qui commençait d’ailleurs à taper dur. Brossard s’apprêtait à pousser une grosse gueulante, de type hurlement primaire, lorsque Skofüld se mit à marmonner d’étranges formules avec des cosinus et des racines hyperboliques (et quelques tangentes aussi). Maïkeule se releva, l’air sûr de lui.


- Le garde de gauche, c’est pas un souci. D’après mes calculs, d’ici deux minutes et vingt-sept secondes (environ), le double soleil sera à son périgée selon un angle pluriazimutal tel que le garde en sera totalement aveuglé.

- Euh… ouais ?

- Quant au second garde, j’ai mon idée. Attendez ici !


Et Skofüld se barra, laissant tout le monde en plan.


- Putain mais qu’est-ce qu’il est encore parti faire le chauve ?


Tout le monde commençait à baliser sévère, lorsque Maïkeule revint accompagné d’un drôle de zozo moyennement réveillé.


- Eh ! Mais c’est Röh-Lan ! s’exclama Yababoua.

- Vous le connaissez ? s’étonna Skofüld.

- Ben il est passé nous voir l’autre jour, il nous a raconté ses histoires de graugaudh et…

- Von Dutch ! Taisez-vous ! vociféra Tipek. Skofüld ! Vous pouvez me dire en quoi ce demeuré va bien pouvoir nous aider ?

- Ben, c’est un bon pote à moi. Pas le genre futé, certes, mais c’est un bon gars. Je vais l’envoyer faire diversion auprès de la sentinelle.

- Soit.


Et c’est ainsi que Röh-Lan traversa la cour du village, dans le mauvais sens d’abord, puis mit une plombe à monter l’échelle menant au poste de garde en titubant, tombant trois… non, quatre fois. Enfin bref, ce ne fut pas bien rapide, et Skofüld commençait à mouiller dru car d’après ses calculs, c’était maintenant ou jamais. Et une sale odeur de jamais planait dans l’air. La petite troupe assista donc de loin, anxieuse, au petit manège auquel se livrait Röh-Lan avec la sentinelle.


- Comment il va s’y prendre ? demanda Lumi.

- Aucune idée, fit Skofüld.

- …

- Trust me.

- Ah, paske vous parlez anglais, aussi ? s’enjoua Yababoua, avant de ramasser une tarte de Brossard, mettant ainsi fin à cette improbable discussion.


L’attente fut insoutenable, puis soudain on entendit un cri s’élever du poste de garde :


- CHAT-BITE !!!


C’était la voix de Röh-Lan, lequel ne tarda pas à débouler l’échelle quatre échelons par quatre échelons, avant de mordre la poussière et de tracer la zone dans le village avec un rire de dément, poursuivi par le garde.

Skofüld esquissa un sourire, puis fit signe à tout le monde de tracer aussi vite que Röh-Lan, mais dans l’autre sens bien sûr. La folle équipée se précipita ainsi vers la sortie, protégée par le double astre solaire. Quelques instants plus tard, ils étaient libres.



 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   nico84   
17/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Vraiment belle suite humoristique. Je salue et admire votre constance dans la créativité et dans le rythme. VOus ne perdez rien, moi je dis parfait, j'ai souri et j'ai aimé et ce ci depuis 19 épisodes ce qui n'est pas une mince affaire. Bravo !

   jaimme   
26/8/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une moitié (47% à peu près) d'un très bon niveau et un chat-bite inattendu. Entre les deux... je préfère oublier.
La note est une péréquation savante, proche du pile ou face (mais non, pff!).

PS: j'ai adoré Cabrel et la Sarbacane!


Oniris Copyright © 2007-2023